Les business schools sont-elles trop généralistes ?

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Si les meilleures écoles de commerce françaises forment leurs étudiants à devenir des touche-à-tout, ces derniers ont parfois l’impression de n’être finalement que des touche-à-rien. Vrai problème ou faux débat ?

 

Ils ont la vingtaine et veulent devenir manager, marketeur ou entrepreneur. Plein de fougue à l’idée d’entrer dans l’école de leurs rêves ou curieux de découvrir de nouvelles opportunités, une fois les cours commencés, certains ne sont pas toujours aussi emballés que prévu. La faute à une première année trop théorique et pas assez concrète ?

Trop généralistes vous avez dit ?

Le principe d’un enseignement généraliste fait partie de la tradition propre à ces écoles depuis leurs origines. « Nous leur donnons les premiers outils de la caisse à outils qui leur servira toute leur vie. Des outils, certes basiques, mais indispensables pour apprendre le management », rappelle Didier Wehrli, Directeur Délégué du Programme Bachelor d’EM Strasbourg. Un modèle qui se renforce au regard des constants changements technologiques et sociétaux. « Les savoirs fondamentaux, transverses et comportementaux permettent à nos étudiants de devenir les managers de n’importe quelle entreprise, dans n’importe quel secteur », appuie Sophie Sapranides, Directrice du PGE d’Institut Mines-Télécom Business School.

L’envie d’avoir envie

Mais voilà : si certains apprécient ces cours académiques, d’autres ont déjà envie de plus. « Quand je suis arrivée en première année, je me posais beaucoup de questions. Je me demandais si ce que j’apprenais aller vraiment me servir plus tard », témoigne Colombe Mazevet, étudiante en M2 Marketing Strategy & Data Analytics à Paris School of Business. « L’étudiant a envie d’être dans le concret », comprend Sophie Sapranides.

La solution : des parcours « à la carte »

Les business schools les ont entendus. Plusieurs d’entre elles ont par exemple lancé des parcours « à la carte », hybrides et personnalisables en fonction des backgrounds et des envies de chacun. A partir de la troisième année, voire de la deuxième, une spécialisation dans le domaine de leur choix est possible. Cassandre Beyney, étudiante en M2 du PGE de KEDGE Business School Bordeaux, confirme. « En troisième année, les cours prennent tout leur sens. » Didier Wehrli parle d’une approche structurante à géométrie variable. « Cours, langues, échanges universitaires, double diplôme, entrepreneuriat… Ces possibilités leur permettent d’éviter le moule généraliste et de se démarquer. »

A l’épreuve du terrain

Le panel d’expériences professionnelles, internationales, sociales, associatives et entrepreneuriales proposé par les grandes écoles permet aussi d’entrer dans le concret. « La vie associative est extrêmement formatrice », assure Colombe, qui faisait partie de l’association GCuisiné à PSB. « J’y ai appris le management d’équipe, l’organisation d’évènement, la gestion de budget… Des soft skills et des hard skills très précieuses dans ma vie personnelle et professionnelle. » Finalement, ce sentiment de ne pas apprendre « grand-chose » finit par disparaitre sur le terrain. « Tout ce qui semblait être du blabla en cours finit par se révéler utile en asso ou en stage. »

Acteur VS consommateur

Pour en profiter pleinement, les étudiants ne doivent pas hésiter à devenir acteurs de leur formation. « Avant il suffisait de bachoter, d’écouter l’enseignant et d’apprendre par cœur. Mais l’école « à la papa » c’est fini ! » Didier Wehrli partage l’avis de son homologue d’IMT-BS. « Nous leur apprenons à pêcher plutôt que leur donner directement le poisson. Ils ont les moyens de se transformer, nous leur donnons le cadre pour le faire. » Le but ? Développer l’autonomie et la prise d’initiative. « C’est à nous de trouver ce qui nous fait vibrer, de creuser les sujets, de recontacter les intervenants, de faire nos recherches… En école, on a cette liberté », pense Cassandre Beyney, l’étudiante de KEDGE. « Les business schools sont les deux à la fois : géné-spécialistes ! » conclut Sophie Sapranides.

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