Les idées fourmillent à EM Strasbourg

Photo by Sian Cooper on Unsplash

Depuis la rentrée 2019, EM Strasbourg a mis en place une innovation pédagogique pour les premières années du Programme Grande Ecole : gérer une entreprise fictive spécialisée dans la vente… d’insectes comestibles ! Focus sur cette étude de cas qui a fait mouche auprès des étudiants.

 

Pendant un semestre, les étudiants du PGE d’EM Strasbourg ont travaillé sur un cas pratique transdisciplinaire, au carrefour du marketing, de la stratégie d’entreprise et de la comptabilité. L’objectif ? Repenser l’alimentation de demain mais surtout, développer des compétences techniques et des soft skills à travers cette expérience professionnalisante. Une approche pédagogique innovante sur laquelle l’école de commerce penchait depuis déjà deux ans. « Nous sommes partis du constat que les étudiants trouvaient les cours parfois déconnectés les uns des autres et trop abstraits, certains n’ayant pas encore connu le monde de l’entreprise », remonte Amélie Boutinot, responsable de cette étude de cas et enseignante-chercheuse. De l’abstrait au concret, l’équipe pédagogique d’EM Strasbourg prend en considération les attentes des étudiants et créer EntoMovoria.

Une entreprise fictive pour de réelles compétences

EntoMovoria, c’est le nom de l’entreprise fictive de ce cas très pratico-pratique où tous les outils du management sont utilisés. « Nous souhaitions que la formation puisse montrer ce qu’est vraiment une entreprise : un mix de plusieurs domaines de compétences. L’entreprise est un tout. »

Marketing, stratégie d’entreprise, comptabilité… Ce projet transversal fait dialoguer les matières entre elles pour le plus grand plaisir des étudiants. « Être issu d’une prépa avec des cours très scolaires, arriver en école de commerce et commencer directement par un travail de groupe avec des gens que l’on ne connait pas peut paraître déroutant au début. Mais finalement c’est une bonne opportunité pour comprendre comment se gère une entreprise et apprendre à travailler en équipe », témoigne Audrey Huguel, étudiante participante. « C’est l’occasion de les former aux bonnes pratiques de la complémentarité des talents », complète Amélie Boutinot.

Des vers pour un monde plus vert

Ainsi, « les étudiants « vivaient insectes » sur plusieurs cours. Ils étaient donc à 100 % dessus pendant tout le premier semestre dans plusieurs cours », explique l’enseignante-chercheuse. Vous avez dit insectes ? Oui, car l’EM Strasbourg ne fait pas les choses à moitié ! Pour donner encore plus d’emphase à cette approche managériale, l’équipe enseignante a décidé de tourner l’entreprise EntoMovoria autour d’un enjeu environnemental et sociétal important : nourrir l’Humanité dans les prochaines décennies. Un sujet qui fait sens auprès des jeunes générations de plus en plus confrontées aux problématiques alimentaires de demain. La consommation d’insectes : une alternative viable ?

Pour Amélie Boutinot, « ce choix original permet d’ancrer les raisonnements des étudiants dans le monde actuel, dans la continuité des valeurs écologiques et éthiques de l’EM Strasbourg. » Pour Audrey Huguel, « c’est très enrichissant car l’entomophagie est peu connue. » Les étudiants ont eux-mêmes eu l’occasion de goûter des vers de farine au wasabi ou à l’oignon. Immersion totale !

Un essaim de projets

Si la promo 2019 était le cobaye, succès étant, « ce cas pratique est voué à se pérenniser dans les prochaines années » confie Amélie Boutinot. « C’était un boulot monstre pour les enseignants mais ils ont tous joué le jeu, tout comme les étudiants, et nous sommes fiers des résultats aujourd’hui. C’est pourquoi, nous allons continuer à le mettre en pratique à chaque rentrée. » Toujours selon la méthode de pédagogie inversée. Les enseignants occupaient en effet un rôle d’accompagnateur et d’éclaireur dans cette étude. « La proximité avec les étudiants était plus forte et les échanges plus qualitatifs. » Dans cette sorte de bulle d’interactions, les étudiants semblaient plus impliqués, comme Audrey Huguel. « On se sentait écoutés, épaulés et encouragés dans nos idées. C’était motivant. »

Entomofit : c’est la marque fictive dérivée de EntoMovoria lancée par Audrey et son équipe.

L’étudiante a même continué de travailler sur cette entreprise fictive au second semestre, en cours de communication digitale, à sa propre initiative. « En nous inspirant d’Entomovoria qui nous a vraiment plu et intéressé, nous avons créé Entomofit, proposant des produits à base d’insectes pour les sportifs : barres protéinées, huile, poudre, biscuits et boissons énergisantes… Disponibles à la livraison. » Amélie Boutinot est fière de voir que « la graine a été semée » !

A la fin du semestre, chaque groupe devait préparer une vidéo d’une dizaine de minutes. Audrey Huguel a par exemple réalisé avec ses coéquipiers des micro-trottoirs au sujet de la consommation d’insectes. « Les vidéos étaient de très bonne qualité, quasiment professionnelles », tient à souligner la responsable de l’étude de cas. Pari réussi.

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