Digitalisation, cybersécurité et Datas sont au cœur des systèmes d’information d’EDF. Rejoignez l’entreprise qui construit un avenir énergétique neutre en CO₂ et découvrez les projets innovants de Vincent Le Vot (Télécom Paris 95), DSI des Systèmes Énergétiques Insulaires d’EDF.
La raison d’être de la Direction Systèmes Énergétiques Insulaires d’EDF ?
Les territoires insulaires (Réunion, Martinique, Guadeloupe, Guyane, Corse…) forment des systèmes isolés qui ne bénéficient pas d’interconnexion à un réseau électrique continental. EDF leur a dédié une entité : la Direction des Systèmes Énergétiques Insulaires (SEI). Elle y exerce tous les métiers qui assurent le service public de l’électricité : production, achat, transport, distribution et commercialisation. Notre principal enjeu ? Garantir en permanence l’équilibre du système électrique pour éviter les black-out, notamment en cas d’évènements climatiques d’ampleur. C’est une fierté d’alimenter en électricité des zones très reculées comme les Cirques à la Réunion ou des communes au cœur de la forêt équatoriale en Guyane.
Les défis de votre job ?
Mon domaine d’intervention couvre les télécoms, les datas, le SI applicatif et la sécurité (cyber, RGPD). Les équipes locales gèrent leurs infrastructures sur les territoires. À Paris, je supervise une équipe centralisée de 12 personnes, qui pilote les programmes transverses, le déploiement de logiciels métiers ou la rénovation de nos réseaux télécoms. Je me rends chaque année dans certains territoires d’Outre-Mer.
La digitalisation et l’Intelligence Artificielle sont-elles au cœur des processus métiers ?
Nos 150 logiciels répondent aux besoins de nos métiers : production, transport d’électricité, clientèle. Nous avons accéléré la digitalisation de la relation client et lancé un portail raccordement. Dans le domaine de l’Intelligence Artificielle, nous utilisons déjà des robots et des applications qui réalisent des tâches à moindre valeur ajoutée. Nous travaillons actuellement sur la maintenance prédictive pour prévoir les pannes du réseau électrique et identifier les défauts éventuels sur nos câbles ou nos pylônes. Enfin, la cybersécurité du système d’information industriel et de nos centrales de production est un sujet clé. Nous mettons le focus sur la sensibilisation de tous les utilisateurs.
Vos ambitions pour accroitre la part des énergies renouvelables ?
Notre objectif est d’atteindre 95 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 dans les départements et région d’Outre-Mer (sauf pour la Corse en 2050). Dans ces territoires, la production d’énergie est concurrentielle. Plusieurs centaines de producteurs utilisent les panneaux photovoltaïques, l’éolien, la biomasse, le biocarburant et les batteries. L’informatique est essentielle pour maîtriser ce mix énergétique qui intègre beaucoup de sources d’énergies simultanément. Tout est géré en temps réel via ce qu’on appelle le dispatching, sorte de tour de contrôle sécurisée.
Des exemples de projets innovants ?
Les sujets télécoms et réseaux sont nombreux, avec une forte dimension cyber. La data est devenue un sujet central, nous construisons actuellement notre nouvelle plateforme dans le cloud. Dans le domaine de l’informatique et des métiers de l’électricité, nous développons les smarts grids. Nous avons plusieurs micro-réseaux électriques sur les Îles du Ponant ou en Guyane qui utilisent des moyens de production variés. Grâce à l’expertise du Groupe EDF, notre logiciel, installé sur les territoires, pilote automatiquement le mix énergétique. Cela demande une technicité à mi-chemin entre la connaissance des systèmes d’information, des télécoms et de l’électricité.
Les opportunités pour les jeunes ingénieurs ?
Au sein de ma direction, nous recrutons des personnes expérimentées rapidement opérationnelles. Un jeune diplômé passionné par les télécoms et systèmes d’information peut rejoindre le Groupe EDF en intégrant une équipe agile de réalisation ou en pilotant un projet. Les bons chefs de projets sont particulièrement recherchés. Ils doivent savoir coordonner et animer des personnes dont ils n’ont pas la responsabilité hiérarchique, leur donner le sens, la vision et garder le cap malgré la variété des sujets à traiter.
Quid des programmes de développement qui leur sont proposés ?
EDF a une solide culture d’ingénieur et l’accès à la formation y est favorisé à tous les niveaux. L’Université Groupe EDF du Management a une offre de formation interne au management et à la conduite de projets. J’en ai bénéficié et j’en ai fait profiter mon équipe.
Quels sont les piliers de votre management ?
Je suis toujours à la recherche de nouvelles pratiques. Le management 3.0 favorise l’autonomie et l’auto-organisation des équipes. Il donne une marge de manœuvre aux collaborateurs pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs. Il est à l’opposé d’un management autoritaire et descendant. J’aime aussi les sujets liés au savoir être. Le modèle process communication m’intéresse car il permet de comprendre et de travailler sur les composantes des personnalités. Lisez La révolution du don : Le management repensé à la lumière de l’anthropologie. Cet ouvrage explique que les organisations qui fonctionnement bien respectent la logique des dons et des contre-dons qui consiste à demander, donner, recevoir et rendre. Recruter et former des personnes est une façon pour moi de rendre ce que j’ai reçu.
Votre regard sur votre parcours chez EDF depuis 25 ans ?
J’ai commencé par des postes très opérationnels avant de passer au pilotage de projets, alternant avec du management. Je suis épanoui chez EDF car je suis en phase avec les valeurs de l’entreprise, notamment la notion de service public. Je suis également fier d’appartenir à un groupe qui dispose d’un outil industriel conséquent et diversifié. Chez EDF, j’ai toujours vécu des transformations fortes comme l’ouverture du marché à la concurrence ou la digitalisation. Variez les expériences et ne négligez pas le savoir-être, les pratiques et la méthodologie.
#TélécomParis
L’école forme très bien aux métiers des réseaux et télécoms. Cet enseignement technique de qualité m’a donné des fondamentaux qui me sont toujours utiles pour développer l’intuition et la bonne appréhension des risques. Grâce à l’école, j’ai fait un stage de six mois au Canada, dans un institut de recherche autour de l’imagerie médicale en Ontario. Être confronté à d’autres modes de penser et de travailler est une expérience exceptionnelle. Mon conseil : profitez de l’expertise technique de l’école, réfléchissez à votre début de carrière et au domaine qui fait le plus sens pour vous.
Contact : vincent.le-vot@edf.fr
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