Le leitmotiv des Arts et Métiers en 2024 ? Former des leaders des industries responsables. Chaque mot de cette promesse définissant la nouvelle identité des Arts et Métiers dévoilée par l’école d’ingénieurs en janvier 2023, a été pensé. Leader d’abord. Un terme – non genré, cela a son importance – qui renvoie à l’image de gens dans l’action, sur le terrain, qui créent le changement en montrant le chemin et qui ont les compétences scientifiques, techniques, mais aussi personnelles pour embarquer un collectif. Industries ensuite. Volontairement au pluriel, afin de contrebalancer l’image old school d’une industrie à la Zola en renvoyant à la production de biens et de services en réponse à un besoin. Responsables enfin. Car l’école défend l’idée que l’industrie a une responsabilité vis-à-vis de la société et de la planète et qu’elle doit œuvrer pour que les entreprises industrielles soient plus responsables en termes de production, d’organisation et d’impact. A la pointe de tous les enjeux contemporains, cette nouvelle identité incarne donc la philosophie de cette école qui, depuis plusieurs siècles, sait s’inscrire dans la modernité sans jamais oublier ses traditions. Celles d’une école humaniste où les anciens apportent aux nouveaux, celle d’une école de l’intérêt général, au service de l’industrie et de la Nation. Envie d’en savoir plus sur les Arts et Métiers en 2024 ? Suivez le guide !
SOMMAIRE
L’interview de Laurent Champaney, directeur des Arts et Métiers
#RetourVersLeFutur – L’interview du Duc de La Rochefoucauld-Liancourt
L’esprit Arts et Métiers en 2024 c’est…
Faire la révolution, c’est un métier !
La France, l’Etat des Arts – Quoi de neuf sur les campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Toutes les spécialités des Arts et Métiers se trouvent ici
Entre local et international : le grand éc’Art
Aux Arts, l’engagement social et sociétal est toujours remis sur le métier
Ingénieur c’est aussi un métier de femme !
Micro-trottoir – A quand l’industrie en série ?
Argadz première langue
Vie étudiante : engagez vous d’Art d’Art
« Vous êtes jeunes, vous avez des convictions, vous voulez avoir de l’impact ? Venez aux Arts et Métiers en 2024 ! » – L’interview de Laurent Champaney
Alors qu’il manque chaque année 20 000 ingénieurs aux entreprises en France, la loi Industrie Verte de 2023 fixe un objectif de formation annuel de 50 000 ingénieurs d’ici 2027. Une ambition à laquelle les Arts et Métiers vont contribuer en formant des leaders des industries responsables, avec l’ambition de passer de 2 000 à 3 000 diplômés par an d’ici 2027. Laurent Champaney, directeur de l’école d’ingénieurs, nous explique comment – Propos recueillis par Clarisse Watine
Un diplôme des Arts et Métiers en 2024 : LA carte à jouer ?
Toutes les entreprises sans exception nous disent qu’elles rencontrent des difficultés à avancer, qu’elles refusent des marchés et des commandes et que leurs plans de décarbonation n’avancent pas à cause d’un manque d’ingénieurs sur le terrain. Car aujourd’hui, si on trouve beaucoup de gens qui conseillent et beaucoup de gens qui jugent, on manque de gens qui font. Or, les ingénieurs Arts et Métiers sont justement des ingénieurs de terrain et donc, des gens qui font ! Face aux enjeux de décarbonation, les ingénieurs Arts et Métiers ont donc effectivement leur carte à jouer aujourd’hui.
Pourquoi votre volonté de former des leaders des industries responsables répond-elle aux enjeux de réindustrialisation de la France ?
Le terme industrie est mal compris en France. Quand on dit industrie on pense immédiatement usine. Alors qu’en réalité, l’industrie est un ensemble très vaste qui consiste à produire des biens et des services pour répondre aux besoins de la société. La santé, le cinéma ou le spectacle par exemple, sont des industries. Par ailleurs, de plus en plus de jeunes diplômés ne font pas forcément le choix de l’industrie en début de carrière, car il s’agit de métiers de terrain, souvent basés en régions et qui sont, au moins au début, moins rémunérateurs que dans d’autres secteurs. En mettant en avant notre volonté de former les leaders des industries responsables, nous affirmons notre capacité à former des leaders de terrain, à former celles et ceux qui décarboneront l’industrie. Car nous formons des futurs ingénieurs qui seront à la manœuvre et dans l’action. Installer des usines et des équipements moins énergivores ou des systèmes de réduction des déchets, c’est engageant. Et c’est d’ailleurs là notre message aux candidats : vous êtes jeunes, vous avez des convictions, vous voulez changer les choses et avoir de l’impact ? Alors il faut venir aux Arts et Métiers !
Dans cette optique d’impact, les Arts et Métiers renforcent leur ancrage territorial. Parlez-nous de votre partenariat à Saint-Etienne ?
On assiste à un mouvement général des collectivités qui demandent aux établissements d’enseignement supérieur – et tout particulièrement aux écoles d’ingénieurs – de créer des campus locaux et des formations de proximité pour répondre aux besoins de recrutement de leurs entreprises et aux aspirations de jeunes pas si mobiles qu’on le dit, et très attachés à leur territoire. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que nous avons signé un partenariat avec l’ISTP – IRUP à Saint-Etienne avec l’ouverture d’une nouvelle formation d’ingénieur de spécialité Mécanique et mécatronique en alternance à la rentrée 2023. Son objectif ? Diplômer chaque année 60 ingénieurs de spécialité d’ici cinq ans. Cette formation vise à former des cadres de haut niveau capables de piloter des projets complexes orientés vers la conception et l’éco-conception de produits et équipements mécaniques et mécatroniques : robots, exosquelettes, systèmes ABS ou de contrôle de trajectoires de voitures, pompes à régulation électronique, machines automatisées d’assemblage etc.
Vous avez également annoncé l’ouverture du campus du Havre d’ici 2027-2028. Quels en sont les contours ?
Le 25 juillet dernier, la Première ministre Élisabeth Borne, le président de la Région Normandie Hervé Morin et le président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole Edouard Philippe, ont en effet signé un avenant au Contrat de Plan État-Région (CPER) prévoyant la construction d’un campus Arts et Métiers au Havre. L’école occupera un nouveau bâtiment, qui abritera également l’IUT de l’Université du Havre, ce qui permettra notamment de mutualiser les plateformes technologiques. La Première ministre a désigné ce nouveau campus comme la « vitrine de l’enseignement supérieur et de la recherche au Havre ». De fait, plus de 20 000 m² seront construits dans le quartier des docks, au cœur de la presqu’île du quai Frissard, où plusieurs établissements d’enseignement supérieur sont déjà présents : l’Insa, l’ENSM, l’Isel, l’EM Normandie et Sciences Po. Sur ce campus, des activités de formation et de recherche seront développées en matière de décarbonation industrielle et maritime (éolien off-shore, filière hydrogène, optimisation des entrées et sorties portuaires etc.).
Parallèlement, vous développez des alliances avec d’autres écoles d’ingénieurs. Dites-nous en plus sur les objectifs des Arts et Métiers en 2024 en la matière.
Nous avons notamment développé un double diplôme dédié aux technologies immersives avec l’ESTACA cette année. Celui-ci permet d’intégrer des étudiants en 5A de l’ESTACA au sein du master Management des Technologies Interactives 3D, enseigné à l’Institut de Laval. Il leur permet d’obtenir, en plus du diplôme ingénieur ESTACA, un master en sciences et technologies, mention Génie industriel d’Arts et Métiers. Ces diplômés seront ainsi capables de créer des produits et services pour les mobilités s’appuyant sur les technologies de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et du Web3D.
Vous développez aussi des alliances avec des business schools : pourquoi ?
Nous avons effectivement récemment noué un partenariat stratégique avec l’ESSCA autour d’un nouveau MBA afin de former des leaders-makers. L’idée étant d’amener à nos ingénieurs un complément de formation en management et en gestion, mais aussi d’apporter à des managers des outils de connaissances de l’industrie et de ses spécificités en matière de management. Ce MBA, développé sur un modèle hybride online-expérientiel, s’adresse à des cadres d’entreprises (grands groupes, PME et ETI) et des entrepreneurs souhaitant relever les enjeux des transitions en cours et se déroule à temps partiel sur 18 mois, avec la possibilité de l’étaler sur 24 mois.
Vous souhaitez plus largement favoriser l’employabilité dans l’industrie à travers la formation continue. Quelques mots sur votre filière AM Talents ?
Les Arts et Métiers s’inscrivent dans une longue tradition de promotion sociale par le savoir. Face aux transformations rapides de l’industrie et de ses métiers, la formation continue est plus que jamais nécessaire. Dans cette dynamique, nous avons créé la filiale AM Talents en 2021. Elle propose 14 Mastères Spécialisés et un Executive MBA autour d’une offre de formation se déclinant sur trois domaines : Technologies, outils et digital au service de la performance industrielle, Mise en œuvre de la transition environnementale et Culture & management industriel.
Qu’en est-il du développement à l’international des Arts et Métiers en 2024 ? Au Maroc notamment ?
Nous avons accueilli nos premiers étudiants à Rabat à la rentrée 2023 et l’ouverture du campus est prévue en 2024. Celui-ci est destiné à accueillir un millier d’étudiants et délivrera le bachelor / licence professionnelle des technologies de l’industrie du futur et le diplôme d’ingénieur Programme Grande École Arts et Métiers. Son objectif à 10 ans : diplômer chaque année 175 ingénieurs PGE et 125 bachelors de technologie.
Pour conclure, un message à adresser aux jeunes qui hésiteraient encore à rejoindre les Arts et Métiers en 2024 ?
Il n’est plus temps de parler des transitions écologique et énergétique : il faut les faire ! Cela nécessite d’être un leader de terrain doté d’une vraie capacité à faire et à bien faire… et pour ça, il faut rejoindre les Arts et Métiers !
#RetourVersLeFutur – L’interview du Duc de La Rochefoucauld-Liancourt
La pensée des Lumières a fortement inspiré le Duc de La Rochefoucauld-Liancourt pour créer les Arts et Métiers en 1780. Même pas besoin de ChatGPT pour réaliser une interview virtuelle du créateur des Arts et Métiers en 2024 ! Petit retour vers le futur.
Comment vous est venue l’idée de fonder une école en 1780 ? Quel était votre objectif ?
Influencé par l’esprit des Lumières, qui prônait des sciences accessibles à tous, j’ai eu envie d’instruire les pupilles et les enfants des soldats pauvres de mon régiment de cavalerie des dragons. Les études étaient jusqu’alors réservées aux personnes aisées. J’ai donc imaginé une école pour tous, qui permettrait d’allier l’habileté de la main à l’intelligence des savoirs, pour conjuguer pratique et théorie. Je voulais promouvoir un enseignement professionnel mutuel et valoriser les arts mécaniques, dont la pratique était alors vouée à soutenir l’élévation sociale des classes les plus défavorisées.
Quel Directeur d’école étiez-vous ?
Je m’efforçais de préserver l’école de tout ce qui pouvait altérer son image et je veillais à son fonctionnement dans les moindres détails. Jeunes, souvent orphelins et issus de familles très pauvres, les élèves que je recueillais dans l’école me donnaient beaucoup de souci. Tout le programme d’ensemble était conçu et supervisé par moi : organisation administrative et pédagogique, problèmes d’intendance, vie des élèves… rien n’échappait à mon attention. Pour obtenir des décisions et pour faire accepter mes propositions, j’écrivais souvent, parfois quotidiennement, au ministre de l’intérieur Chaptal, remplacé ensuite par Champagny.
Etes-vous satisfait de la façon dont l’école a évolué ?
Tout à fait. Même si elle a subi de nombreuses transformations. En 1806, sous le Premier Empire, elle est devenue l’École d’Arts et Métiers. Napoléon 1er lui a alors réaffecté certains bâtiments conventuels désaffectés par la Révolution Française. En 1815, l’école s’est ouverte à tous, orphelins de guerre et enfants issus du monde ouvrier, ce qui n’était pas pour me déplaire. Par la suite, l’école a formé les contremaîtres de la Révolution Industrielle et aujourd’hui, elle est ouverte sur le monde, bénéficie d’une grande renommée et prépare au magnifique métier d’ingénieur. Et pas que. C’est un parcours incroyable pour ma modeste école des débuts.
Quel détail changeriez-vous aux Arts et Métiers en 2024 si vous le pouviez ?
Pour fonder mon école, j’avais importé de nombreuses méthodes et techniques des pays que j’avais visités. Je voulais former de futurs chefs capables d’enseigner ces techniques à leurs subordonnés. J’avais donc choisi une pédagogie particulière : chaque année, une matière n’était pas enseignée par le corps enseignant, mais par les élèves de deuxième année, qui devaient l’apprendre aux élèves de première année. Ces derniers, sachant que l’année suivante ils auraient à l’enseigner à leur tour, s’efforçaient de compenser le manque d’expérience éducative de leurs anciens. Cela créait à cette occasion une expérience humaine de fraternité, ainsi qu’une culture d’organisation des tâches. Je regrette un peu que cette pratique de l’enseignement par les pairs ait été supprimée, même si la transmission lors de l’accueil des nouvelles recrues par les anciens rappelle un peu cette pratique.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Les Gadzarts insufflent de l’innovation à haute dose chez Aptar Pharma – Imaginez les dispositifs d’administration des médicaments du futur dans un groupe challengé par l’innovation. Rejoignez Christophe Pierre (Arts et Métiers Angers 92), VP Global Research & Development Prescription Pharma chez Aptar. Ce leader passionné aime les Gadzarts et le fait savoir !
L’esprit Arts et Métiers en 2024 c’est…
Quoi de mieux que leurs blouses customisées ou leurs uniformes pour symboliser l’identité des étudiants aux Arts et Métiers en 2024 ? Ils prennent la pose et nous donnent LEUR définition de l’état d’esprit de l’école.
Krystal Zaouane, PGE 3è année, 22 ans, Présidente de l’Union des Elèves 2022-2023
Arts et Métiers, pour moi, c’est surtout un mix idéal entre théorie et esprit pratique, grâce à nos nombreux TP de fonderie et d’usinage notamment. Connaître plusieurs métiers de l’industrie, à différents niveaux (de technicien à chef d’atelier) tout en ayant des interactions quotidiennes avec des enseignants-chercheurs nous apprend à interagir avec des personnes très variées, ce qui va nous servir ensuite durant toute notre carrière. En outre, l’investissement dans la vie associative, très valorisé et recherché par les entreprises, est largement encouragé.
Alexandra Lelong, Mastère spécialisé Management du changement et de l’innovation durable, 35 ans
Ce qui caractérise les Arts et Métiers, c’est avant tout la forte cohésion et l’esprit de groupe qui règnent au sein des promos. On a aussi la chance d’avoir des équipes pédagogiques très impliquées avec un réel suivi de chaque élève, personne n’est laissé dans un coin. Enfin, il y a une solide expertise de l’école sur la thématique de l’éco-conception et du développement durable, ce mastère étant probablement une des plus anciennes formations sur ce sujet.
Nicolas Coperet, apprenti 3è année, 23 ans
Parmi les écoles d’ingénieurs proposant l’alternance, les Arts et Métiers était à mes yeux celle jouissant de la meilleure réputation, grâce à un lien fort avec le milieu industriel. La richesse de son histoire prend vie à travers les statues, les anecdotes des professeurs et les anciennes pièces mécaniques qui décorent les salles de classe. Cette omniprésence des traditions se répercute sur l’atmosphère de l’école, grâce à un esprit de corps très fort cultivé par les générations successives. Personnellement, j’adore l’architecture du campus d’Aix-en-Provence, avec ses bâtiments d’époque, c’est un cadre unique pour étudier.
Maria Camila Zuluaga, Colombienne, PGE 3è année, 22 ans
Après mes études d’ingénierie mécanique en Colombie, j’ai choisi les Arts et Métiers pour faire un double diplôme en France parce que l’école m’offrait l’opportunité d’étudier la bioingénierie et la biomécanique. En arrivant, je ne connaissais rien sur les Gadzarts, j’ai donc été agréablement surprise de découvrir toutes les traditions de l’école, qui contribuent beaucoup à l’état d’esprit Arts et Métiers. Ce que j’ai appris de plus précieux ici, c’est l’importance du réseau et la fraternité avec les camarades et les anciens élèves. Je suis contente d’être Gadzart d’honneur, d’avoir une blouse comme tous et de faire partie de cette grande famille.
Thibaut Dedet, Bachelor 3è année, 19ans
A mon sens, les principaux marqueurs des Arts et Métiers sont les liens de camaraderie (symbolisés par notre uniforme la Bach rouge), ainsi que la grande diversité des matières enseignées et la volonté des enseignants de nous faire mettre en pratique les connaissances acquises. J’apprécie particulièrement la possibilité d’utiliser les différentes machines présentes dans les ateliers pour réaliser nos projets. Ce côté pragmatique est très enrichissant et constitue une réelle valeur ajoutée.
Outman Bouzelmat, PGE 3è année, 22 ans, Secrétaire Général d’AMJE Paris, la Junior-Entreprise des Arts et Métiers en 2024
Pour moi, cette école incarne l’industrie du futur tout en s’appuyant sur la tradition. Plusieurs éléments caractérisent l’esprit Arts et Métiers. Tout d’abord notre polyvalence face à la variété des situations professionnelles. Ensuite la solidarité et l’entraide, car nous sommes souvent amenés à travailler en équipe. Et enfin, notre ouverture d’esprit et notre engagement sociétal. Les étudiants sont fiers de leur héritage et le perpétuent au fil des promos.
Lucas Mallevays, double diplôme ENSIM/Arts et Métiers en 2024, 22 ans
Être Gadzart, c’est faire partie d’un des plus grands réseaux d’anciens en Europe avec 35 000 membres. A la fois Gadzart et militaire, je prépare le diplôme Arts et Métiers et celui de l’ENSIM (Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs Militaires de l’Infrastructure). J’ai fait une année de formation militaire au 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers et maintenant, trois années aux Arts et Métiers, sur le campus d’Angers. Les valeurs transmises aux Arts et Métiers se rapprochent énormément de celle de l’Armée : solidarité, fraternité et esprit de corps. J’apprécie l’orientation développement durable de l’école, très marquée dans mon parcours Ingénierie et gestion durable des constructions : c’est un enjeu crucial aujourd’hui.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : SNCF Voyageurs, « Faire du train une locomotive pour la planète » – Dès le lycée, Xavier Girard (Arts et Métiers Angers 92) se passionne pour l’industrie et les transports et rêve d’intégrer les Arts et Métiers. Banco : il sort diplômé de l’école d’ingénieurs en 1995 et intègre SNCF Voyageurs 20 ans plus tard. Aujourd’hui directeur de l’Axe Centre et Sud Normandie chez SNCF Voyageurs, il partage dans son interview les prochains défis de l’entreprise ferroviaire et prodigue ses bons conseils aux jeunes Gadzarts.
Faire la révolution, c’est un métier, foi d’ingénieur Arts et Métiers en 2024 !
Pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur, les Arts et Métiers se sont donné pour mission de former des ingénieurs spécialistes des technologies durables, capables de concevoir des produits et systèmes respectueux de l’environnement. Référentiel de compétences CDIO, transformation des ateliers en Evolutive Learning Factories… Coup de projecteur sur les initiatives et projets les plus disruptifs des Arts et Métiers en 2024.
Depuis sa création, l’école apprend à ses étudiants à mobiliser leurs compétences abstraites mais aussi technologiques pour répondre aux besoins concrets de la société, à utiliser le savoir scientifique pour agir sur le réel. Mécanisation, électrification, automatisation, digitalisation : les ingénieurs diplômés des Arts et Métiers sont de toutes les révolutions ! Pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur, l’école souhaite désormais former des ingénieurs spécialistes des technologies durables, aptes à élaborer des solutions respectueuses de l’environnement, mais aussi capables de contrôler une organisation industrielle en maîtrisant les risques et les coûts.
Une idée qui prend vie, les Evolutive Learning Factories
« A l’heure de la 4è révolution industrielle et de la digitalisation, la France doit répondre à ses enjeux de réindustrialisation, de souveraineté et de compétitivité, tout en gardant en tête les injonctions de la transition écologique, symbolisées par la nouvelle loi Industrie Verte. En tant que membre fondateur de l’Alliance pour l’industrie du Futur, l’école des Arts et Métiers a à cœur de continuer, comme elle l’a toujours fait, à accompagner les changements du monde industriel » explique Véronique Favier, Directrice Générale Adjointe, Coordinatrice du développement des Evolutive Learning Factories. Lancé en 2022, le projet des Evolutive Learning Factories est un projet sur cinq ans qui vise à moderniser les ateliers et les plateformes technologiques des différents campus. L’objectif est triple : former les étudiants par la pratique sur des cas réels de l’industrie 4.0, accompagner les industriels partenaires sur leur activité de recherche et la formation continue et enfin, proposer des showrooms de démonstration pour l’industrie du futur. « C’est un grand projet structurant pour l’école et pour toute la communauté Arts et Métiers (élèves, professeurs et alumni). Nos ateliers sont déjà équipés de machines de niveau industriel couvrant les phases de conception, de production, de contrôle et de maintenance, ce qui permet de mettre les étudiants en situation professionnelle au sein même de l’école. Nous devons désormais y introduire de nouvelles technologies 4.0 et des technologies vertes, pour les transformer en véritables usines écoles (learning factories) conférant à nos étudiants une vision agile des enjeux de la chaîne de production dans sa globalité. » Le 19 octobre 2023 a d’ailleurs eu lieu le lancement officiel d’une grande campagne de levée de fonds pour le développement des Evolutive Learning Factories sur huit campus, avec le concours des étudiants et des alumni dans le cadre de projets de mécénats, afin de compléter les fonds publics récoltés dans le cadre des appels à projets publics.
Les étudiants des Arts et Métiers en 2024 sont rompus à la techno-diversité
Couvrant systématiquement l’ensemble du cycle de vie d’un produit, ces usines-écoles ont été pensées pour être évolutives et permettre de transférer de manière plus rapide, dès la 1è année, les innovations développées dans les 15 laboratoires de recherche de l’école, en co-développement avec les partenaires industriels. Economie circulaire, réalité augmentée, jumeaux numériques, fabrication additive, impression 3D, polymères bio-dégradables et bio-sourcés… les sujets d’innovation ne manquent pas. « Ces Evolutive Learning Factories seront des démonstrateurs de solutions pour l’industrie du futur : elles permettront à nos étudiants de réaliser du simple comme du complexe, d’expérimenter du low-tech (conception au juste nécessaire, avec des systèmes réparables, qui consomment peu énergétiquement) et du high-tech (systèmes automatisés, robotisés et connectés). Leur offrir un panel de techno-diversité leur permettra de pouvoir, ensuite, faire des choix de sobriété, toujours de façon agile, en optimisant la gestion des ressources. »
Formation et amélioration continue aux Arts et Métiers en 2024
En parallèle, depuis 2020 l’école a adopté le référentiel de compétences CDIO (pour Concieve, Design Implement et Operate), un cadre structurant l’amélioration continue des formations en ingénierie. Mis en place il y a 20 ans par le MIT et des universités de technologie européennes, il constitue un lot de 12 standards qui définissent tous les axes de travail pour parvenir à une formation en ingénierie de qualité. « Peu d’écoles françaises ont adhéré au CDIO. Nous essayons de progresser sur les 12 standards, notamment sur la description des objectifs et des programmes de formation (syllabi), sur la lisibilité de nos parcours, sur la formation de nos enseignants à la pédagogie active et sur la création de nouveaux espaces de formation (comme les Evolutive Learning Factories)… » explique Nadège Troussier, Directrice adjointe des formations. Et d’ajouter : « Nous mettons l’accent sur l’attractivité de nos méthodes pédagogiques. Quand le contenu des cours et leurs objectifs sont clairs, les étudiants sont plus motivés, plus épanouis et ils apprennent mieux. »
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : L’avenir de l’énergie n’attend plus que vous chez EDF Corse ! – Pour accompagner le développement d’un mix énergétique décarboné, EDF Corse est à la recherche de ses prochains talents. Vincent de Rul (Arts et Métiers Angers 91), son directeur régional, nous explique pourquoi les jeunes diplômés des Arts et Métiers ont toutes les compétences pour rejoindre sa direction.
La France, l’Etat des Arts – Quoi de neuf sur les campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Avec 8 campus et 11 sites, les Arts et Métiers maillent la France entière pour former au plus près des territoires les ingénieurs dont les entreprises et les collectivités ont besoin, localement. Leurs directeurs reviennent sur les spécificités, les atouts et les pépites de chaque campus.
Cap au large avec le campus de Bordeaux-Talence – L’interview de Xavier Aubard, Directeur du campus de Bordeaux-Talence
La spécificité qui caractérise votre campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Indéniablement notre programme Human 5.0 reposant sur un triptyque. D’abord, notre showroom de solutions innovantes Practice 4.0, démonstrateur qui rassemble 22 jeunes entreprises innovantes de la région spécialisées en réalité virtuelle, augmentée, fabrication additive ou cobotisation. Ensuite, la plateforme pédagogique et de recherche X Manufacturing, dédiée à la formation des élèves sur l’ensemble du cycle de vie produit. Cette plateforme travaille aussi à dé-risquer l’industrialisation, aux côtés de startups, pour concevoir les postes de travail de l’industrie de demain. Inaugurée le 19 octobre 2023 en partenariat avec le CFAI, l’IUMM, BPI France, la Région et la Fondation Arts et Métiers, elle sera bientôt accessible à la formation continue. Enfin les plateformes pédagogiques à échelle réduite baptisées MERI qui seront déployées sur plusieurs tiers-lieux répartis en Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du projet Formation en territoire afin de permettre à tous d’accéder à l’enseignement supérieur et répondre aux besoins des entreprises hors métropoles.
Comment s’exprime votre spécificité Atlantique ?
Historiquement, notre campus a développé des liens privilégiés avec l’Espagne et l’Amérique Latine, qui se traduisent par des doubles diplômes et des invitations régulières de nos enseignants-chercheurs dans les établissements outre-Atlantique. Plus globalement, nous avons passé des accords avec trente universités étrangères au total (Nouvelle-Zélande, Canada, UK, Pologne, Suède, USA, Australie…).
Un engagement emblématique de votre campus ?
Le lien fort avec les acteurs industriels. Bien avant la mise en place des ELF, l’école a noué des partenariats avec des entreprises qui viennent installer leurs moyens techniques dans nos locaux, afin de les faire tester par les étudiants et les chercheurs, tout en bénéficiant d’un showroom, dans une logique gagnant-gagnant. Le campus accueille également de nombreuses startups innovantes dans ses locaux et ses ateliers, pour leur permettre de fabriquer leur premier de série, tout en sensibilisant par la même occasion les étudiants à l’entrepreneuriat et à l’innovation.
Le campus de Metz au service de l’industrie du Grand Est – L’interview de Stéphane Fontaine, Directeur du campus de Metz
Votre ambition N°1 pour votre campus Arts et Métiers en 2024 ?
En faire un pôle d’expertise scientifique fort, en s’appuyant sur nos deux laboratoires. Le LEM3 (Laboratoire d’Étude des Microstructures et de Mécanique des Matériaux) en co-tutelle avec l’Université de Lorraine et le CNRS, est spécialisé dans la mécanique, les matériaux et les microstructures, dans le prolongement de la longue histoire de la métallurgie en Lorraine. Nos équipes y travaillent sur l’acier bien sûr, mais également sur les matériaux composites. Le second laboratoire de Conception Fabrication Commande (LCFC) est plus axé sur le génie industriel, à l’échelle du procédé de fabrication et de l’organisation en entreprise. En parallèle, notre campus a la chance de disposer d’un enchainement d’équipements représentant une usine, de la fabrication de pièces (fonderie, forge, usinage) jusqu’à leur caractérisation de qualité (métrologie et analyse de matériaux).
Ce qu’il ne fallait pas rater à la rentrée ?
La présence des premiers étudiants Marocains du Programme Grandes Ecoles du campus de Rabat. Leurs locaux n’étant pas encore complètement opérationnels, ils viennent effectuer leur première année ici sur le campus de Metz et rejoindront Rabat pour leur 2è année. Ils se sont bien acclimatés à nos locaux et l’intégration se passe au mieux, tant avec nos étudiants PGE qu’avec nos nombreux apprentis.
Parlez-nous de vos liens à l’international justement.
Cela fait déjà de nombreuses années que le Georgia Tech Institute of Technology à Atlanta accueille nos étudiants durant une année supplémentaire de leur cursus, afin de leur donner un double diplôme. Il en va de même avec le Karlsruhe Institute of Technology avec qui nous délivrons un diplôme conjoint pour les étudiants qui vont passer un an et demi en Allemagne. Dans les deux cas, il s’agit d’une collaboration historique et très structurante.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Les Gadzarts font souffler un vent frais sur HAUSER – Ne vous laissez pas refroidir par l’industrie de la réfrigération. HAUSER, entreprise familiale mise sur la chaleur humaine et l’honnêteté pour conquérir le marché français. Et ça marche ! Avec Sylvain Gillaux (Arts et Métiers Metz 02), Directeur Général France chez HAUSER, la chaine du froid prend des couleurs chaudes.
Un vent US souffle sur le campus d’Aix-en-Provence – L’interview de Féthi Ben Ouezdou, Directeur du campus d’Aix-en-Provence
Le truc en + de votre campus ?
Son cadre magnifique, en plein centre-ville, à deux pas de la vieille ville piétonne. Le campus date de 1843 et certains des bâtiments sont classés Patrimoine remarquable, comme notre clocher-horloge à quatre faces ou notre grand amphi de 500 places à l’architecture exceptionnelle. Nos 850 étudiants apprécient d’étudier dans un cadre aussi beau, qui plus est sous le climat méditerranéen.
Un engagement dont vous êtes fier ?
Contribuer sur le plan stratégique à la collaboration entre la France et les Etats-Unis. Sur les 250 étudiants américains que la France s’est engagée à accueillir chaque année, 70 le sont sur notre campus d’Aix-en-Provence. Le campus a en effet été désigné en 2018 par l’établissement pour nouer des partenariats sur la durée avec l’Amérique du Nord et en faire un axe stratégique de son développement. Texas A&M University est notamment un de nos partenaires historiques. Nous partageons les mêmes objectifs de formation et de recherche, en plus de nos initiales A et M, d’où la désignation commune d’AM² de notre partenariat : study abroad program, double diplôme, hub de recherche…les échanges sont riches des deux côtés de l’Atlantique pour relever ensemble les défis de l’industrie 4.0.
Le fil rouge du campus ?
L’entrepreneuriat ! Chaque année, 20 % de nos élèves diplômés se posent la question et si je créais mon entreprise ?. Afin de les préparer et de les accompagner au mieux, nous organisons plusieurs événements. Tout d’abord un hackaton ouvert aux autres écoles de la ville afin de faire émerger les idées. Ensuite, la journée InnoDay consacrée au design thinking, qui prépare les journées d’innovation technologique des campus Arts et Métiers (JITCAM), durant lesquelles nos élèves de 1e année participent pendant deux jours à un business game autour de projets innovants. Le campus possède également un club entrepreneuriat animé par les élèves et est à l’origine du Club des entrepreneurs Gadzarts, une structure informelle au sein de laquelle des alumni entrepreneurs témoignent de leurs expériences. Enfin, nous participons chaque année au Challenge Invent For The Planet créé par notre partenaire l’université du Texas, autour de projets disruptifs et d’approches frugales pour sauver la planète. Grande nouvelle, en 2024, nous accueillerons la finale internationale au sein de notre ville !
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Envolez-vous pour une destination gagnante chez Transavia – Cette entreprise à l’esprit startup promeut les jeunes talents et la mobilité interne. Embarquez pour une aventure riche de fun et de happy face aux côtés d’Olivier Mazzucchelli (Arts et Métiers Aix-en-Provence 96, HEC Paris 14), le CEO ultra dynamique de Transavia.
Le campus de Cluny, fier de son patrimoine – L’interview de Michel Jauzein, Directeur du campus de Cluny
Si vous deviez pitcher votre campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Cluny est spécialisé dans la transformation des matériaux et notamment dans l’usinage du bois et du métal. Reconnus pour l’usinage à grande vitesse, notre ambition est de faire de notre plateforme technologique également un site d’usinage de haute exactitude. C’est d’ailleurs en ce sens que nous restructurons nos équipements, dans le cadre de notre Evolutive Learning Factory. Outre l’usinage au service de l’aéronautique, du nucléaire et du spatial, notre laboratoire sur les matériaux et les procédés (LABOMAP) possède également des compétences pour l’étude et la caractérisation des matériaux et de leurs surfaces.
Parlez-nous de votre côté multi-dimensions ?
Nous gérons deux Instituts Arts et Métiers, en plus de notre site de Cluny. Spécialisé dans l’économie circulaire et l’éco-conception, Chambéry accueille au pied des montagnes une centaine d’étudiants : élèves ingénieurs en expertise de troisième année, étudiants en Mastères spécialisés et élèves ingénieurs de spécialité par apprentissage. L’institut est situé au cœur du Technolac, au sein d’un riche environnement universitaire et technologique. Chalons sur Saône, à une heure de Cluny, accueille une trentaine d’étudiants et a des liens privilégiés avec la Malaisie et la Colombie qui génèrent des échanges d’étudiants. L’institut est orienté vers le numérique et le digital et développe notamment des jumeaux numériques pour les postes d’usinage à commande numérique. L’application industrielle de la réalité virtuelle et augmentée est un axe fort de recherche et de formation de cet institut.
Ce que l’on ne trouve à Cluny et nulle part ailleurs ?
Une abbaye et des touristes au sein du campus ! Classé site patrimonial d’intérêt européen, l’abbaye de Cluny était appelée la seconde Rome au Moyen-âge. Elle accueille notre école depuis 1901 et nos élèves de première année ont la chance d’être logés dans le cloître. Le site appartient à l’Etat et nous sommes donc en co-usage avec le Centre des Monuments Nationaux. Le site, d’une superficie de quatre hectares entourés de remparts, est également classé Natura 2000 puisque Cluny fait partie d’une zone nationale d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Son parc arboré et son abbaye abritent notamment des chauves-souris protégées en Europe et des projets d’animation pédagogique autour de la biodiversité sont à l’étude.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Un vent d’innovation souffle dans le secteur de l’énergie avec GE Vernova – GE Vernova fait partie des 10 plus importantes entreprises mondiales du secteur de l’industrie. Elle joue un rôle essentiel dans la réponse aux enjeux de la transition énergétique. Mettre en place des solutions innovantes, c’est d’ailleurs le défi que doit relever Tommy Barbe (Arts et Métiers Cluny 202), directeur R&D de l’activité Grid Solutions de GE Vernova, la branche Energie de la firme américaine.
Le campus d’Angers, fier de son jumeau numérique – L’interview de Catherine Davy, Directrice du campus d’Angers
Votre truc en plus ?
Notre Programme Grande Ecole (PGE) est accessible en cursus apprentissage ou en cursus militaire uniquement sur le campus angevin. Nous délivrons le même diplôme d’ingénieur Arts et Métiers que les élèves inscrits en cursus étudiant. En partenariat avec le Ministère des Armées, nous accueillons sur notre campus l’Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs de l’Infrastructure Militaire (ENSIM), pour former les Ingénieurs du Service d’Infrastructure de la Défense (SID). Les élèves ingénieurs-militaires (IMI) suivent une année de formation militaire puis les trois années de formation académique du PGE. Les deux dernières années, les IMI suivent un parcours « Ingénierie et Gestion Durable des Constructions » avec une forte dominante en bâtiment, travaux publics, marchés publics. L’armée finance leur formation et leur accorde le port d’un uniforme spécifique, avec lequel ils défilent sur les Champs-Elysées le 14 juillet. La formation PGE des élèves en cursus par apprentissage est financée par des entreprises locales, nationales ou internationales.
Votre moment préféré dans l’année ?
Le défilé de la Bienvenue de nos étudiants dans les rues d’Angers fin septembre. Après un discours de la municipalité et des Alumnis, le représentant du Maire d’Angers leur remet officiellement les clés de la ville, preuve de sa confiance et du lien historique qui relie Arts et Métiers et Angers depuis plus de 60 ans. Les traditions et le folklore Gadzart sont particulièrement ancrés sur notre campus et chacun le vit intensément.
Ce qui vous rend fière des Arts et Métiers en 2024 ?
D’abord d’être la seule femme directrice d’un campus Arts et Métiers, en espérant que ce n’est qu’un début. Ensuite, d’avoir réussi à mettre en place un jumeau numérique opérationnel en fonderie, qui nous a valu un accompagnement financier de l’Etat pour cet enseignement numérique et interactif. Nos étudiants peuvent ainsi manipuler et s’acclimater à une coquilleuse de fonderie virtuelle, assortie d’un four virtuel, afin de travailler en sécurité et d’acquérir les bons réflexes, avant d’attaquer pour de vrai les travaux pratiques. A terme, nous aimerions pouvoir proposer des jumeaux numériques sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit au sein de notre Evolutive Learning Factory, (Usine Ecole Agile), car c’est notre marque de fabrique à Angers. Grâce à notre partenaire l’IRT Jules Verne, nous accueillons déjà un banc d’essai multiaxial qui permet de tester des pièces en taille réelle (même des pales d’éoliennes).
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Adoptez l’écologie des solutions avec Veolia – Rejoindre un groupe leader qui apporte des solutions pour le progrès humain et la protection de l’environnement, c’est ce que vous propose Thierry Scanff (Arts et Métiers Angers 83), Head of Solutions & Factories chez Veolia.
Le campus de Paris en lettres capitales – L’interview de Mickaël Rivette, Directeur du campus de Paris
Ce que votre campus a et que les autres n’ont pas ?
La capitale ! Etre situé au cœur de Paris rend notre campus très attractif. Nous accueillons à nous seuls 40 % des doctorants Arts et Métiers de France et près de 300 étudiants étrangers, sur un effectif total de 1 600 élèves sur le campus. L’aura de la capitale attire toutes les nationalités, avec une dominante pour les pays où nous avons noué des partenariats (Venezuela, Colombie, Brésil et Maghreb). Cette implantation nous permet également de disposer de cinq laboratoires de recherche, soit un tiers des labos des Arts et Métiers. Le prix Nobel Georges Charpak a notamment travaillé sur le système d’imagerie médicale EOS dans notre labo de biomécanique humaine et lui a donné son nom (IBHGC).
Ce qui fait la fierté du campus ?
Notre incubateur. Nous sommes le seul campus à en avoir un. Il accueille à ce jour 25 startups et est dans une forte dynamique de croissance. Ces jeunes pousses apprécient autant le savoir-faire des Arts et Métiers que notre capacité à les accompagner sur le développement produit, grâce à des ateliers bien équipés et des personnels qualifiés. En outre, la présence de notre Centre de Conception Rapide et de Prototypage (2CRP) adossé permet des prototypages de qualité, grâce aux machines à commande numérique pour l’usinage et de nombreuses machines de fabrication additive. Notre incubateur a abouti à plusieurs success stories et affiche un taux de réussite élevé, ce qui rend fier toute notre communauté.
Le fait marquant de cette rentrée ?
Le lancement de notre Evolutive Learning Factory, sur le thème de la santé durable. Ce grand projet va nécessiter de nouvelles ressources financières afin de réaliser la transformation de nos ateliers, la modification de nos pédagogies et l’installation d’un show room visiteur. Il y aura des impacts sur nos bâtiments (sauf ceux construits par Eiffel, intouchables car inscrits aux Bâtiments de France). Nos cinq laboratoires sont impliqués, notamment l’Institut de biomécanique humaine Georges Charpak (IBHGC).
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Capgemini manie l’Art du numérique et les Métiers du digital – Chef d’orchestre de la transformation digitale, Capgemini compose au quotidien une symphonie du numérique autour de l’intelligence artificielle, de l’Intelligent Industry et de la continuité digitale. Stéphanie Rostagny (Arts et Métiers Paris 95), VP en charge de l’entité « Intégration solutions éditeurs » chez Capgemini en France détaille les prochaines avancées et la place des Arts et Métiers dans son parcours professionnel.
Le campus de Châlons-en-Champagne mise sur la fonderie sous pression – L’interview de Giovanni Radilla, Directeur du campus de Châlons-en-Champagne photo en attente
Ce qu’il ne faut surtout pas rater sur le campus ?
Bien que nous soyons le campus le plus ancien des Arts et Métiers, nos équipements sont à la pointe de la modernité. Il y a deux ans, nous avons démarré l’installation d’une toute nouvelle plateforme technologique qui a nécessité l’extension d’un bâtiment, afin d’accueillir une fonderie sous-pression. Cet équipement, unique dans l’enseignement supérieur en France, est composé d’une presse d’injection de technologie suisse capable de fabriquer des pièces en alliages d’aluminium de grandes tailles pour l’industrie automobile (bloc moteur, carter…). Sa pression de serrage atteint 1 300 tonnes. Viennent ensuite un tomographe, qui permet de passer au rayon X des pièces de la taille d’un bloc moteur avec une très haute résolution et enfin, une imprimante 3D à poudre métallique pour une meilleur optimisation du processus de solidification et un refroidissement des pièces sans déformation. Cette plateforme est au cœur de notre Evolutive Learning Factory et allie formation, recherche et valorisation auprès des industriels. Sa mise sous tension est prévue pour fin 2023.
Qu’en est-il de votre coloration internationale ?
Elle s’axe vers le Canada, et le Québec en particulier. Tous les élèves ingénieurs du Programme Grande Ecole qui partent en semestre d’échange ou en double diplôme au Québec sont administrativement rattachés au campus de Châlons-en-Champagne, soit environ 150 étudiants présents au Québec chaque année. Grâce à nos cinq universités partenaires, nos étudiants peuvent partir étudier le génie mécanique, le génie civil ou le génie industriel, notamment à l’Ecole Polytechnique de Montréal. Les Québécois qui viennent en France se dirigent quant à eux généralement vers les campus Arts et Métiers de Paris ou Bordeaux, plus attractifs pour nos lointains cousins.
Votre support aux autres campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Une récente réorganisation des services supports permettant de concentrer les compétences et de gagner en efficacité, nous permet aujourd’hui d’assurer sur notre campus deux missions à vocation nationale. Ainsi, à Châlons-en-Champagne nous gérons d’une part les achats pour tous les sites Arts et Métiers et nous abritons également le service facturier rattaché à l’agence comptable de l’établissement.
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Un défi de taille pour le campus de Lille – L’interview de Philippe Degobert, Directeur du campus de Lille
Comment se déroule la bienvenue chez les Chtis ?
Nos 500 étudiants du PGE au doctorat sont accueillis sur un campus Arts et Métiers de 45 000 m² au cœur de Lille, à proximité immédiate du Grand Palais. Le site dispose d’une résidence étudiante accolée à l’école permettant d’héberger plus de 250 étudiants en chambres individuelles, studios ou colocations. Souvent, les étudiants nous choisissent car Lille est un des campus à avoir le plus de procédés présentés. Il dispose également d’une véritable chaîne numérique, de la construction jusqu’au contrôle de la pièce.
Quelle est votre spécificité nordiste ?
Chaque campus gère les échanges avec les universités partenaires de sa zone. A Lille, nous gérons donc les échanges pour les zones EuroNord (Suède & Norvège) et le Royaume-Uni. Chaque année, une soixantaine d’étudiants tous campus confondus partent au Royaume-Uni et une vingtaine sur la zone EuroNord.
Le grand défi de votre campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Dans le cadre des Evolutive Learning Factories, nous avons souhaité proposer à nos élèves la fabrication d’une même pièce fil rouge selon cinq méthodes de fabrication différentes : forge, impression 3D métal, fonderie, usinage dans la masse et composites par moules chauffants. Chacune donnant lieu à des cahiers des charges différents, avec des temps, des coûts et des caractéristiques mécaniques différents. Objectif : décloisonner les secteurs de la fonderie, de l’usinage, de l’assemblage et de la robotique afin de créer des synergies et de moderniser les procédés. Pour rendre cette production efficiente, la fabrication est assistée métrologiquement, la question de la sobriété énergétique est étudiée, les flux thermiques sont optimisés et chaque matériau est caractérisé en fonction de son nombre de recyclages. De plus, en fonction du process de fabrication imposé par le cahier des charges, les flux sont complètement différents et gérés par un jumeau numérique de gestion industrielle.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Soignez votre carrière avec Sanofi – Contribuer à l’élaboration et à la diffusion des médicaments de demain en plaçant le patient au centre, c’est ce que vous propose Arnaud Dourlens (Arts et Métiers Lille 02), Global Head of Clinical Supply Chain Operations chez Sanofi.
Toutes les spécialités des Arts et Métiers se trouvent ici
Nous avons passées au crible toutes les spécialités et équipements propres à chaque campus et sites des Arts et Métiers en 2024. A vous de trouver votre destination de rêve !
Bordeaux : aéronautique et espace, cycle de vie des produits, plateforme Human 5.0
Aix-en-Provence : énergies décarbonées, ingénierie numérique du futur, lean management 4.0
Angers : cursus militaire, métavers, gestion durable des constructions
Lille : ligne d’assemblage automatisée, Royaume-Uni, pièce fil rouge en cinq procédés
Cluny : site Natura 2000, usinage du bois et du métal, patrimoine
Metz : campus le plus moderne, au cœur du technopôle, forge et métaux
Châlons en Champagne : smart manufacturing, low tech, campus le plus ancien
Paris : sport et santé, doctorants, incubateur
Rabat : Université Polytechnique Mohamed VI, industrie du futur, hub du continent Africain
Laval (institut) : Chaire IPerform, technologies interactives 3D, Laval Virtual Center
Chambéry (institut) : économie circulaire, écoconception, Technolac
Chalons sur Saône (institut) : numérique et digital, réalité virtuelle et augmentée
Brest (institut) : énergies marines, ingénierie navale
Saint-Etienne (institut) : mécanique, mécatronique
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Entre local et international : le grand éc’Art pour les Arts et Métiers en 2024
Fortement ancrés sur les territoires, les Arts et Métiers sont aussi résolument tournés vers l’international. Institution profondément glocale, l’école rassemble 1 000 étudiants internationaux, propose 88 doubles diplômes et vient même de créer son campus à Rabat pour former les futurs leaders des industries responsables du Maroc. On fait le point.
« Avec 145 établissements partenaires dans 38 pays, nous sommes plutôt dans une logique de partenariats consolidés, en essayant de renforcer les trois axes fort de collaboration que sont la formation, la recherche et l’innovation » explique Nadège Troussier, Directrice Adjointe des formations. Logiquement, la priorité est donnée aux pays dans lesquels sont implantées des entreprises françaises. Depuis la rentrée 2023, les 5 000 étudiants en formation ingénieur (dont 4 000 au sein du Programme Grande Ecole) doivent effectuer au moins un semestre obligatoire à l’étranger, sous forme de stage en entreprise ou de semestre pédagogique dans un des 145 établissements avec lesquels l’école a passé des conventions. « Auparavant plus courts, ces séjours hors de nos frontières visent à créer une véritable immersion internationale. Seuls les alternants de 3è année, apprentis ou en contrat de professionnalisation dans une entreprise, peuvent réduire la durée de cette mobilité. » Toute l’école et ses parties prenantes se mobilisent : les propositions d’offres de stages arrivent via le réseau d’anciens et un outil numérique de recherche de mobilités, avec des filtres par thématique et par destination a été développé. « Le semestre à l’international est à caler sur une période de 18 mois à cheval entre la 2è et la 3è année, en fonction des engagements associatifs de chacun. La première année ne s’y prête pas car elle est consacrée à l’accueil et à l’intégration. » Quant aux étudiants étrangers – environ 1 000 par an – ils sont accueillis et répartis sur l’ensemble des différents campus, afin d’équilibrer les flux.
Quatre partenariats très forts pour les Arts et Métiers en 2024
Parmi tout son réseau international, l’école peut s’enorgueillir de quatre partenariats particulièrement larges et solides. Le KIT, l’Institut de Technologie de Karlsruhe, a ainsi un lien étroit avec le campus de Metz. Ensemble, ils ont monté des doubles diplômes franco-allemands, des semestres d’échanges, et possède un institut de recherche commun. Cette collaboration s’étend jusqu’aux thèses et des opportunités de partenariats avec des entreprises franco-allemandes, en interaction avec les chercheurs, sont à l’étude, afin de développer des chaires sur le moyen et long terme. « Un autre partenariat rapproché existe avec l’Université de Dallas au Texas (TAMU), qui possède elle aussi un fort esprit de corps et est très focalisée sur les technologies. Un centre de recherche commun a été mis en place avec le campus d’Aix-en-Provence, qui accueille régulièrement des étudiants Texans pour une durée de un à six mois. Il y a beaucoup d’entreprises françaises au Texas. » En parallèle, Arts et Métiers développe depuis quelques années un partenariat de formation et de recherche avec des établissements de Malaisie et de Singapour, avec un axe fort sur l’IA frugale ou comment mettre en place le juste nécessaire pour créer une ville intelligente. Enfin, le nouveau campus de l’école situé à Rabat est un beau projet, qui exporte au Maroc le modèle des Arts et Métiers.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Plongée dans les Arts-teliers de Louis Vuitton – Union parfaite entre art et ingénierie, les ateliers Louis Vuitton sont le symbole d’un savoir-faire ancestral où chaque pièce témoigne de l’excellence au quotidien. Renaud Joninon (Arts et Métiers Cluny 91), directeur des ateliers d’Issoudun-Condé, détaille comment la Maison arrive à se renouveler tout en expliquant le rôle déterminant des Arts et Métiers dans sa carrière.
3 questions à Mehdi Sebti, Directeur d’Arts et Métiers campus de Rabat
Comment est né le campus de Rabat ?
Il s’agit d’un partenariat de co-construction entre l’Etat marocain, notamment le ministère de l’Industrie et du Commerce, et Arts et Métiers France. La convention de partenariat a été signée en avril 2020. L’objectif est de former les leaders des industries responsables et d’accompagner les acteurs industriels dans leurs transitions et leurs évolutions au Maroc – pays où s’installent de plus en plus d’acteurs et d’usines multinationales – et qui affiche une volonté de devenir un hub continental pour toute l’Afrique. Notre ambition est d’assurer aux jeunes, en programmes ingénieur ou bachelor, une formation de qualité au diapason des nouveaux besoins et des nouvelles mutations, et ouverte sur les nouvelles technologies pour permettre au Maroc et au continent africain de réussir le défi de l’industrialisation.
Quand les premiers cours vont-ils démarrer ?
Arts et Métiers campus de Rabat a ouvert en septembre 2023, au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique à Technopolis Rabat-Salé, un campus de classe mondiale. Le programme Bachelor des technologies de l’industrie du futur accueille une vingtaine d’étudiants pour cette première promotion issus de formations en sciences et techniques de niveau bac +2 et dure trois semestres : une année de cours et un semestre en insertion professionnelle. Les cours se déroulent en majorité en anglais et alternent power-skills et sciences industrielles. Il fournira ainsi chaque année un vivier de cadres intermédiaires pour l’industrie marocaine. Le Programme Grande Ecole (PGE) ingénieur Arts et Métiers a également démarré en septembre. Les étudiants de cette première promotion ont débuté exceptionnellement leur formation de première année sur le campus de Metz en mobilité, et reviendront à Rabat pour leur 2è et 3 è année. Notre école d’ingénieurs est organisée selon le modèle des campus Arts et Métiers, permettant de délivrer le diplôme ingénieur d’Arts et Métiers France à des étudiants marocains et africains venant faire leurs études à Rabat, en répondant aux exigences à la fois de la CTI et de la règlementation marocaine.
Quels sont vos ambitions pour ce campus des Arts et Métiers en 2024 ?
Le campus est calibré pour accueillir environ 1 000 étudiants. Dès la rentrée de septembre 2024, la taille des promotions va augmenter et nous avons comme objectif de recruter à terme 200 étudiants chaque année en Bachelor et 200 en PGE. Nos équipements arrivent petit à petit, afin d’alimenter nos salles de TD et TP. Dès 2024 nous aurons accès à nos bâtiments définitifs et aux halles technologiques qui permettront d’offrir des apprentissages ancrés dans la réalité, sur le principe des Evolutive Learning Factories (ELF). Dans un monde globalisé, je me réjouis que les étudiants africains aient accès à une formation d’un tel niveau technologique. Cela crée de la valeur et de la richesse pour fixer des emplois industriels pérennes.
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Aux Arts, l’engagement social et sociétal est toujours remis sur le métier
Grande école publique, les Arts et Métiers proposent une formation d’excellence aux sciences et technologies pour des frais de scolarité identiques à ceux des universités. Particulièrement engagée pour l’égalité des chances, l’école est partenaire de plusieurs associations et les étudiants ne sont pas en reste avec de nombreuses actions tout au long de l’année.
« La RSE a toujours été un sujet important à l’école, forte de sa belle dynamique et de ses campus implantés au cœur des territoires. L’école forme notamment ses étudiants à l’économie circulaire et à la production frugale, dans le respect des matières premières et de l’environnement. Depuis 2022, ce sujet est clairement affiché et structuré, grâce à un plan d’action en cinq ans porté par le directeur général, dont l’objectif est clair : obtenir le label DD&RS (Développement Durable & Responsabilité Sociétale) de l’enseignement supérieur » explique Amaëlle Mayer, cheffe de cabinet et coordinatrice nationale des projets RSE de l’école. Avec l’aide de plusieurs référents de l’école, elle anime des groupes de travail autour de différentes thématiques : RH et action sociale, recherche, bâtiment et fluides, intégration des enjeux de la transition écologique au sein de l’école… Concernant la transition énergétique notamment, l’école travaille avec l’Ademe pour confronter ses étudiants à au moins un des quatre scénarios climatiques envisagés, afin qu’ils s’y préparent et élaborent des réponses durant leur cursus d’ingénieur. De leur côté, les enseignants bénéficieront également d’une formation de l’Ademe en cours d’année.
Lutter contre les violences sexistes et sexuelles, toujours une priorité pour les Arts et Métiers en 2024
Depuis 2020, l’école a également mis en place un plan d’action en quatre axes (informer, protéger, responsabiliser et s’engager) avec un dispositif de signalement et des actions de prévention, auprès de la cible prioritaire des étudiant.e.s. Elle est également signataire de la charte Stop au sexisme ordinaire, qui permet d’avoir accès à des échanges de bonnes pratiques. « Comme nous nous y étions engagés, nous avons mené une grande enquête interne sur le sujet au printemps 2023, afin d’avoir une idée claire de l’exposition à ces violences. Le taux de réponse de 19 % nous a permis de mettre en lumière des actes entrant en contradiction avec nos valeurs, nécessitant de renforcer encore nos moyens de prévention et de sanction. » Près de la moitié des étudiantes (45 %) disent en effet avoir été victimes de propos sexistes et 15 % de harcèlement sexuel. Les résultats ont été diffusés aux étudiants, aux professeurs et au personnel administratif de tous les campus. « En 2024, nous mènerons une deuxième enquête sur le personnel, et nous referons régulièrement une enquête plus courte auprès des étudiant.e.s afin d’avoir un suivi et de pouvoir mesurer les résultats de nos actions. » Dans la même dynamique, des campagnes de communication sur les discriminations contre les personnes LGBT+ ont été menées au sein de l’école. L’année universitaire en cours devrait voir aboutir la signature de la charte de l’association L’autre cercle, aux côtés d’autres établissements de l’enseignement supérieur, afin de mettre en place des actions de sensibilisation et de prévention tant auprès des étudiant.e.s que des personnels.
Des partenariats nourris
Depuis 2010, l’école est partenaire de l’association Passeport Avenir, dont l’objectif est la réussite professionnelle des jeunes issus de milieux modestes dans les filières d’excellence. Dans le cadre du dispositif des Cordées de la Réussite, ses étudiants vont dans les lycées pour inciter les jeunes à intégrer des classes prépas. L’école soutient et encourage également toutes les actions engagées de ses étudiants sur cette thématique. C’est par exemple le cas de deux étudiants du campus de Lille qui ont créé Tutorat AM, une association de soutien scolaire en mathématiques pour les jeunes en lycée technique. L’école collabore également avec la Fondation Santé des Etudiants de France qui propose des consultations de psychologues en présentiel et en visio. Avec cette même association, l’école mène des actions de lutte contre les addictions, afin de former sur deux jours tous les responsables d’associations pour qu’ils soient capables d’identifier et de reconnaître les signes d’addiction à l’alcool, notamment lors des moments festifs de l’école, avec le soutien financier de l’association des alumni.
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Ingénieur c’est aussi un métier de femme !
La promotion des sciences et des technologies auprès des jeunes filles est une des priorités de l’école. Même si l’évolution n’est pas encore assez rapide, son engagement porte déjà ses fruits puisque les promos sont passées de 9,3 % d’étudiantes en 2006 à 18 % en 2016. Petit tour d’horizons des principales initiatives menées par les Arts et Métiers en 2024.
« Toutes formations confondues, la part des jeunes femmes aux Arts et Métiers avait doublé en dix ans entre 2006 et 2016 » se félicite Aurore Friedlander, Directrice Communication et Référente égalité femme-homme. Une évolution très positive mais qui est désormais largement freinée par la stagnation du nombre de jeunes filles dans ses viviers de recrutement, comme si un seuil avait été atteint. L’école continue toutefois de travailler avec pugnacité sur ces sujets, à commencer par sa propre organisation interne. Ses instances de direction ont ainsi été largement féminisées avec la nomination de cinq nouvelles directrices (dont une directrice de campus) et un comité exécutif paritaire.
Un plan d’égalité femmes-hommes
Mais pour que les choses continuent d’avancer dans le bon sens, il faut prendre le problème à la racine et redonner une image noble de l’ingénieur et de l’industrie, au service de la société (et pas des actionnaires). Pour générer des produits et services qui ne dégradent pas l’environnement et le vivant, impossible de se priver de l’avis et des compétences des femmes ! C’est en grande partie pour susciter des vocations que l’école fait circuler depuis 2017 l’exposition Technologie nom féminin régulièrement affichée à travers la France dans ses campus, dans les collèges, lycées, les salons ou parcs publics. « Ces 18 portraits de jeunes femmes issus de nos cursus permettent de démystifier le secteur de l’industrie et de l’incarner, afin de créer des vocations : robotique, énergies renouvelables, transports… toutes les spécialités et les campus sont représentés. » explique Aurore Friedlander. Plus globalement, depuis la validation de son plan d’égalité femmes-hommes voté en 2020, l’école est attentive à rendre les femmes plus visibles dans sa communication, au travers de parcours et de témoignages, mais également en interne auprès des professeurs et des salariés, car les femmes enseignantes sont encore trop souvent cantonnées au cours de management et de langues. Côté étudiants, outre une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles au sein de chaque association, des groupes de travail mixtes ont été mis en place pour discuter de ces sujets. « Les filles sont désormais présentes dans les bureaux de toutes les associations et l’Union des Elèves a vu pour la première fois en 2022 une jeune femme élue Présidente » rappelle Aurore Friedlander.
Des collaborations efficaces pour les Arts et Métiers en 2024
Partenaire de l’association Elles Bougent depuis 2008, l’école envoie régulièrement ses étudiantes ambassadrices pour promouvoir les métiers d’ingénieur.e sur des salons professionnels ou de recrutement. Et chaque année, de nombreuses jeunes femmes alumni se proposent comme marraines. En parallèle, sous l’égide de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), Arts et Métiers participe à l’opération Ingénieuses qui lutte contre les stéréotypes de genre et favorise l’orientation des jeunes filles vers les formations scientifiques et technologiques et les carrières d’ingénieur·e·s. Elle prend la forme d’une campagne de communication nationale et d’un concours s’achevant par une remise de prix. Plus récemment, l’école s’est rapprochée du Women’s Forum, un réseau international visant à transformer le pouvoir des femmes en initiatives économiques et politiques avant-gardistes pour le changement sociétal. Les actions engagées concernent principalement la formation continue et l’entrepreneuriat au féminin. Enfin, participer chaque année à la Fête de la Science est devenu un combat engagé. « L’industrie est en train de se féminiser. L’idée est de communiquer sur les modèles existant dans la sphère scientifique et industrielle, afin de s’emparer de cette question sociétale : les actions sont à mener dès le collège et le lycée car l’autocensure face à un monde qu’elles pensent fait pour les hommes constitue un réel blocage, souvent alimenté par les parents. Peu d’entre eux savent que le taux d’employabilité des jeunes ingénieures est très élevé et que leur salaire à la sortie de l’école est aujourd’hui plus élevé que celui de leurs camarades masculins. »
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Un océan d’opportunités pour les Gadzarts chez Bureau Veritas – La division Marine et Offshore de Bureau Veritas est une terre promise pour les Gadzarts ! Naviguez sans limites avec Frédéric Thomas (Arts et Métiers Aix-en-Provence 91), Director of Equipments and materials certification.
Micro-trottoir – A quand l’industrie en série ?
Si la médecine a son Grey’s Anatomy, la publicité son Mad Men, la police scientifique ses Experts, la politique son House of Cards et la justice son Law & Order, l’industrie est définitivement délaissée par le monde des séries. Ne serait-elle donc pas assez sexy pour qu’on lui consacre une série ? Plusieurs membres de la communauté Arts et Métiers se muent en scénaristes et nous pitchent tous les éléments essentiels de la série qui susciterait à coup sûr des vocations pour l’industrie.
Nadège Troussier, Directrice adjointe aux Formations
« Je travaillerais avec plaisir avec un ou plusieurs scénaristes qui seraient prêts à lancer un projet de série autour de l’industrie. C’est un projet très motivant car il y a un vrai déficit d’image de ce secteur dans la tête des jeunes, de leurs parents et de même de certains professeurs de lycée. Pour sortir de l’industrie du siècle dernier et en donner une image attractive, il faudrait montrer la pluralité de l’industrie d’aujourd’hui et mettre en avant sa modernité. L’action pourrait par exemple se passer dans un fablab innovant ou dans une usine numérique high tech. Pour les personnages, il faudrait qu’ils soient de tous âges, des jeunes et des experts confirmés, des hommes et des femmes, des personnes en situation de handicap, des ingénieurs et des techniciens… ceci afin de refléter la diversité que l’on retrouve dans les usines. Pour les secteurs d’activité, pareil, il faut viser large et montrer que l’industrie a toujours été au service de la société et le sera encore longtemps: un personnage pourrait travailler dans la gestion de l’eau, un autre être spécialiste de l’économie circulaire et des cycles courts, un autre faire de la R&D dans l’aide à la médicalisation des personnes âgées ou les logements d’urgence post catastrophe naturelle… Il serait intéressant aussi que l’action ne se passe pas que dans un seul pays, mais qu’on voit les interactions pouvant exister entre des grandes et des plus petites usines, avec l’exemple d’une petite usine connectée en Afrique qui produirait de l’énergie locale de façon innovante… Pour les besoins du tournage, des industriels pourraient nous ouvrir leurs portes et d’autres acteurs pourraient être de bons conseils comme l’ADEME, qui a réfléchi à des scénarios de transition pour 2050, ce qui constituerait une bonne source d’inspiration pour la série. Enfin, l’Etat pourrait financer une partie de cette production dans le cadre de la ré-industrialisation de la France. »
Augustin Gouez, Président de l’Union des élèves
« Il y a toutes sortes d’industrie, aux ambiances très différentes. Il faudrait que la série reflète cette diversité, donc qu’on y voit des personnages évoluer à la fois dans une usine de fabrication d’automobile, mais aussi dans une usine qui fabrique du parfum ou du champagne par exemple, où l’atmosphère, les odeurs, les bruits sont différents. Je pourrais donner des éléments vécus au scénariste car j’ai fait mon stage chez Moët et Chandon ! »
Xavier Aubard, Directeur du Campus de Bordeaux-Talence
« C’est une bonne idée de créer une série qui se déroulerait dans le milieu industriel ! Il est temps de casser l’image de l’industrie sale, bruyante et dégradante, comme nous l’a montré Charlie Chaplin dans les Temps Modernes. Il est important de montrer aux jeunes la réalité de l’industrie 4.0. Sur le campus de Bordeaux, nous avons déjà fait des petits films et des capsules vidéo sur nos équipements et nos moyens industriels, animés par des enseignants et de techniciens. Bien sûr, ils n’ont pas la qualité nécessaire à une série, mais je me tiens à disposition des scénaristes pour les aider à imaginer un environnement industriel moderne et digital, qui reflétera au plus près la réalité du terrain. »
Aymeric Martin-Sentenas, alumni, promo 2016
« Une série sur l’industrie pourrait être captivante pour un large éventail de public. Pour parler de l’industrie telle que nous la connaissons à notre époque, il faudrait représenter dans le scenario la diversité du tissu industriel à travers différents secteurs (artisanat de luxe, industrie de pointe, secteurs financiers, énergies…), leurs interactions et les différents type de métiers possibles (chefs de projets, ingénieur de recherche et développement, financiers et ordonnanceurs, ouvriers, consultants en gestion des flux par exemple). Il est important de mettre en scène parmi les salariés la représentation croissante des différences d’origines, de nationalités et de genres (hommes, femmes, personnes LGBTQIA+), ainsi que de leur intégration dans les milieux industriels. Dans le choix des personnages, il faudra également mettre en avant la place des femmes et leur impact positif à des postes et métiers pouvant être réputés masculins. Montrer aussi comment l’industrie a su répondre par le passé et répond encore aujourd’hui à des problématiques contemporaines (environnementales, sociétales, éthiques, technologiques…), tant par son fonctionnement et l’environnement qu’elle représente que par les biens et services qu’elle produit. Cela me paraît essentiel pour créer à la fois une intrigue fidèle à la réalité et une histoire intéressante pour le public. Cela permettrait alors de contrebalancer le déficit d’image positive que l’industrie connait actuellement, tout en proposant un divertissement novateur aux téléspectateurs. Je suis convaincu que de nombreux acteurs de l’industrie seraient ravis de contribuer à la création d’un tel programme en partageant leurs expériences et ressentis. »
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Michelin en route pour l’hydrogène – Plongez dans l’univers innovant de Michelin, où l’art de la mobilité durable rencontre le potentiel fantastique de l’hydrogène. Sur la route de l’éco-responsabilité, Michelin redéfinit le paysage automobile avec des pneus aussi performants qu’ingénieux. Yves Faurisson (Arts et Métiers Aix 96), Directeur des activités hydrogène, explique comment l’entreprise a pris le virage de l’hydrogène et revient sur ses années à Arts et Métiers.
Argadz première langue
La blouse grise (biaude), les défilés chantants (monomes), le vocabulaire (argadz)… Entrer aux Arts et Métiers, c’est rejoindre une communauté et intégrer des valeurs fortes qui se transmettent promo après promo. Petite plongée au cœur de secrets bien gardés.
Des coutumes et des signes de reconnaissance, il y en a beaucoup aux Arts et Métiers… Alors, pour que tout se passe en douceur, l’apprentissage et la transmission a lieu lors de la période d’accueil et durant toute la première année, au fil des semaines et des événements fédérateurs. « Nous avons beau être répartis sur huit campus, nous ne sommes que 1 100 étudiants en première année, donc environ 150 par campus, et on apprend vite à se connaître. En outre, la structuration de la vie étudiante fait que nous sommes tous amenés à échanger et à partager. Tout est plus simple quand on se connaît et ces liens perdurent au-delà de la scolarité grâce au réseau des Alumni » explique Augustin Gouez, Président de l’Union des Elèves pour l’année 2023-2024.
L’uniforme
La blouse est un des signes distinctifs des Gadzarts. Le gris était la couleur des blouses de contremaîtres, que l’école formait à l’origine avant de former des ingénieurs. Cette couleur est restée et la blouse grise (appelée Biaude) est officiellement distribuée aux étudiants de première année, afin de mettre tout le monde au même niveau et d’insuffler l’esprit de groupe. Chaque élève y inscrit son surnom, attribué par son parrain à l’arrivée à l’école, et c’est seulement après la fin de la période d’accueil qu’il pourra la décorer et la personnaliser selon ses envies. Pour les apprentis, les blouses grises se transforment en bleu de travail, et en veste rouge (appelée Bach) pour les Bachelors.
En parallèle, les élèves peuvent choisir de porter pour les grandes occasions l’uniforme officiel de l’école, survivance du lointain passé militaire de l’école qui, par ordonnance du roi Louis XVI, avait été établie comme École d’application militaire en faveur de cent enfants de soldats invalides. Le port de l’uniforme est resté obligatoire dans l’école devenue civile tant que le régime de l’internat a été appliqué, donc jusqu’en 1963. Aujourd’hui facultatif, il correspond à l’esprit de solidarité et d’égalité entre tous les Gadzarts et l’école n’a aucun droit sur cet uniforme : elle ne peut ni l’interdire, ni l’imposer, ni même faire des modifications. L’uniforme actuel est de couleur bleu marine très proche de l’uniforme des officiers de la Marine nationale.
Les monomes
Ces chansons traditionnelles de l’école sont apprises dès la première année. Elles sont chantées sous forme de défilés et déambulations dans les rues ou lors des événements festifs. Chacun met une main sur l’épaule de son camarade de devant et tous marchent ainsi en file indienne en tapant des pieds en rythme. Il existe des monomes pour chaque grande occasion de la vie de l’école comme le monome du baptême des premières années (le bapt’s), ainsi que pour chaque campus (monome de Clun’s à Cluny par exemple).
L’argadz
A l’époque où l’école était dirigée par des militaires, les élèves étaient tous en internat, les surveillants étaient sévères et les règles des dortoirs très strictes. Les élèves ont commencé à rivaliser d’ingéniosité pour se constituer un argot bien à eux, que les surveillants ne pouvaient pas comprendre, afin de pouvoir communiquer entre eux. Cet argota réussi à perdurer au fil des générations, et de nouvelles trouvailles sémantiques sont peu à peu venues étoffer ce vocabulaire, que les nouvelles recrues intègrent rapidement. « C’est une langue très vivante. Certains mots disparaissent, de nouveaux apparaissent, mais certains sont là depuis l’origine. C’est une façon de garder un lien avec l’histoire et les origines de l’école » précise Krystal Zaouane, Présidente de l’Union des élèves 2022-2023.
L’argadz étant d’abord une langue orale, la plupart des mots n’ont pas d’orthographe fixe. Les seuls écrits connus en argadz sont les carnets manuscrits individuels de chaque élève. Les mots de l’argadz sont souvent des termes historiques issus de dialectes, d’argot militaire ou de vieux français. Les termes plus modernes sont eux issus de la déformation de termes français ou étrangers, en suivant quelques règles : par exemple, le préfixe Z signifie qui sert à ou qui vient de selon les cas. De nombreux mots sont également raccourcis grâce au suffixe ‘s à la fin du mot.
Afin de passer incognito dans les couloirs des campus, voici quelques exemples de mots à maîtriser
Le Sal’s : salut historique des Gadzarts
La Biaude : blouse grise traditionnelle servant de signe de reconnaissance. A l’origine, la biaude désignait la blouse du paysan du Morvan. A l’ouverture de l’école, elle symbolise l’uniformité des élèves, quelle que soit leur classe sociale.
Le Carn’s : carnet reçu à l’arrivée pour noter les paroles des monomes et des mots d’argad’z
L’usinage : période d’accueil ponctuée d’événements collectifs destinés à acquérir l’esprit des Gadzarts. Rien à voir avec un bizutage, c’est plutôt un système de compagnonnage.
La Soce : l’association des anciens
Gadzarts : le gars des Arts, sobriquet fièrement porté par les élèves
L’Aper’s : l’apéritif
La Guinche : le gala annuel ou grand bal organisé par les campus
Le Zag : l’uniforme des Gadzarts
Un Zadoigt : un gant
Surn’s : le surnom donné à chaque Gadzart par son parrain. Il devient la Buque sous forme de signature.
Le saviez-vous ? L’argadz diffère parfois selon les campus, avec des spécificités locales. Ainsi une chambre à la résidence étudiante se dit boquette à Châlons et à Lille, zoo à Cluny, k’gib’s à Aix-en-Provence, Bordeaux et Angers, et kgette à Metz.
>>>> Envie d’en savoir plus sur les débouchés des Arts et Métiers en 2024 ? Les alumni témoignent et partagent avec vous leurs parcours, leurs conseils carrière et leurs meilleurs souvenirs de l’école ! Découvrez cette interview : Chez Schunk Carbon Technology, le carbone est tout un Art – Filiale du groupe allemand Schunk fondé en 1913, Schunk Carbon Technology s’applique à fournir des pièces en carbone pour différentes applications techniques, aérospatiales ou pharmaceutiques. Son président Sébastien Schwal (Arts et Métiers Aix-en-Provence 91) détaille les actions menées pour toujours rester compétitif et se remémore avec joie ses années aux Arts et Métiers.
Vie étudiante : engagez-vous d’Art d’Art aux Arts et Métiers en 2024
La nouvelle identité adoptée par les Arts et Métiers repose aussi bien sûr sur l’engagement de ses étudiants. Car l’école en est convaincue, la vie associative joue un rôle clé dans la montée en compétences des futurs ingénieurs Arts et Métiers, qu’il s’agisse de savoir-faire ou de savoir-être. Coup de projecteur sur les pépites de la vie associative des Arts et Métiers en 2024.
L’Union des Elèves (présidée en 2022-2023 et pour la première fois de son histoire par une femme) compte 3 500 membres actifs parmi les 4 000 étudiants du Programme Grande Ecole (PGE), ce qui en fait la première association étudiante de France en termes de nombre d’adhérents. Bien plus qu’un simple BDE, elle gère l’organisation de la plupart des événements étudiants de l’école à l’échelle nationale et à l’échelle des campus. Des événements pensés, organisés et gérés par les étudiants, qui leur permettent réellement de développer des compétences liées à la gestion de projet et au management.
L’Union des Elèves : un rôle central
« Les Arts et Métiers sont connus pour avoir une vie étudiante extrêmement riche et formatrice, puisque les étudiants ayant des responsabilités dans la vie associative sont capables de gérer une organisation multi-sites, avec des spécificités et des problématiques différentes selon les campus. Cela fait partie de leur formation et les prépare à devenir de futurs responsables d’usine ou responsables industriels, d’autant que les enjeux financiers sont importants, avec un budget de fonctionnement de 6,8 millions d’euros par an pour l’Union des élèves » explique Nadège Troussier, Directrice adjointe aux formations. La vie associative est sous l’égide centralisée de l’Union des Elèves et de son antenne par campus. « Les activités locales sont intégrées à une organisation nationale coordonnés, ce qui leur donne une grande force de frappe. Notre bureau se compose de 11 personnes et notre conseil d’administration de 25 personnes. Ces 25 membres actifs de l’Union des Elèves sont relayés par près de 150 bénévoles répartis dans des équipes projets sur les différents campus, chaque équipe étant encadrée par un membre du conseil d’administration. Certains d’entre nous sont élus au Conseil d’école, d’autres font le lien avec les alumni, d’autres encore avec les entreprises…» explique Augustin Gouez, Président de l’Union des élèves pour l’année 2023-2024. Cet engagement au service du collectif se fait sans contrepartie de crédit ECTS, à la demande des élèves, qui estiment que l’engagement associatif ne doit pas être récompensé. « Nous respectons leur décision mais nous réfléchissons à une façon de valoriser cet engagement associatif sur le diplôme. Les entreprises savent que les Gadzarts ont un sens aigu du collectif, qu’ils apprennent très tôt dans le cursus à gérer des équipes et des projets de transformation. Au-delà de l’aspect pédagogique, elles viennent aussi les recruter pour les compétences développées lors de leur vie associative » confirme Nadège Troussier.
Un engagement de tous les instants
Les étudiants des Arts et Métiers se réunissent une fois par an au sein du Comité des Elèves pour échanger des bonnes pratiques entre camarades de différents campus et élire les membres de l’Union des Elèves, qui auront la charge d’animer la vie étudiante au travers de nombreux événements. Dès la première année, l’engagement social et sociétal est encouragé, via la participation à de nombreuses actions solidaires au premier rang desquels les Grands Défis, qui mobilisent les premières années de chaque campus durant un weekend pendant 24h pour réaliser une action citoyenne de grande ampleur, encadrés par des élèves de deuxième année. « En concertation avec les mairies et collectivités, il peut s’agir de nettoyer un espace vert, de repeindre un EHPAD ou un service d’un hôpital, du moment que l’action menée est au service des territoires. Cela se fait en autonomie, tout en leur demandant de nous transmettre une fiche activité et sécurité, afin de vérifier que tout a été prévu en termes d’autorisation et de réglementation, et que les risques potentiels sont gérés » explique Nadège Troussier.
Des événements emblématiques pour les Arts et Métiers en 2024
De nombreux événements jalonnent l’année et sont autant d’occasions de créer du lien entre les étudiants. Voici les plus importantes, organisés par l’Union des Elèves :
Les grandes UAI. C’est le tournoi sportif annuel de l’école, géré par la section Union Athlétique Intergadzarique (UAI). Cette rencontre sportive rassemble près de 1 000 étudiants issus des différents campus et se déroule chaque année dans un des campus, à tour de rôle, traditionnellement lors du Pont de l’Ascension. La première édition des UAI rassemblant des élèves de tous les campus a eu lieu à Cluny en 1974.
Skioz’Arts. Depuis 1990, le section Ski aux Arts « SKZ » organise le plus gros événement de ski étudiant d’Europe. Durant une semaine, il rassemble 1 600 étudiants au sein d’une même station des Alpes françaises. Un défi organisationnel de taille, mais aussi un moment de convivialité et de camaraderie, ponctué par de nombreuses animations : slalom, derby, boardercross, big air, descente aux flambeaux…
La Croisière Arts et Métiers. Elle rassemble 40 voiliers et 500 étudiants durant une semaine dans un pays de la Méditerranée (souvent Grèce ou Croatie). Les skippers sont des étudiants ou des alumni et tous les bateaux se retrouvent aux points de ralliement après la navigation de la journée.
Le Forum Arts et Métiers. Orienté vers la recherche d’emploi, de formation de 3e cycle ou de stages, ce forum rassemble chaque année environ 150 entreprises qui viennent présenter leurs activités et proposer des stages ou des recrutements à près de 5 000 étudiants. Cet événement se déroule chaque année en région parisienne.
Le Grand Bastringue. Il s’agit d’un festival annuel de reggae à vocation humanitaire. Organisé par les élèves des Arts et Métiers du centre de Cluny depuis 2007, il rassemble chaque année de plus en plus de visiteurs. Les élèves reversent tous les fonds récoltés lors de la manifestation à une association caritative.
Les Galas. Ils sont organisés une fois par an par chaque campus et se déroulent le plus souvent dans l’enceinte même de l’école ou dans une salle louée pour l’occasion. Les élèves du campus prennent totalement en charge l’organisation et la confection des décors, ainsi que l’installation des bars et autres éléments de la soirée. Le succès des galas prouve la cohésion et les capacités d’organisation des promotions. Certains campus réutilisent une partie des décors d’une année sur l’autre, tandis que d’autres repartent chaque année sur des bases nouvelles, en illustrant un thème particulier. Les étudiants des autres campus sont bien sûr invités à y participer pour visiter et découvrir les campus. Certains galas ont une réputation nationale et font partie de plus grandes manifestations festives étudiantes, par exemple le bal des 100 jours du campus d’Aix en Provence (100 jours avant la remise des diplômes) qui accueille chaque année plus de 5 000 personnes ou le grand gala de Cluny qui accueille au mois de mai dans le cadre prestigieux de l’abbaye de Cluny quelques 4 500 convives.
Arts et Métiers en 2024 : des associations couleurs locales
Au-delà des événements fédérateurs organisés par l’Union des Elèves, chaque campus développe son propre réseau d’associations, chapeautées par l’association des élèves locale, antenne de l’Union des Elèves nationale. Certaines associations sont pérennes, comme l’association GaSole (Gadzarts Solidaires), qui permet aux étudiants d’entreprendre des actions sociales et humanitaires en montant des projets en faveur de l’égalité des chances. Grâce à sa présence sur les différents campus, GaSole s’investit à la fois dans des projets locaux, nationaux et internationaux. D’autres associations sont temporaires, au gré des envies des nouveaux étudiants qui arrivent et veulent transmettre leurs passions : Cinéma, DJ, mécanique… il y en a pour tous les goûts ! Mention spéciale à l’association Mash sur le campus de Bordeaux qui concourt chaque année au Shell Eco-Marathon, championnat à économie d’énergie consistant à faire rouler le plus loin possible, avec seulement un litre de carburant, une petite voiture construite de toutes pièces.
Le saviez-vous ?
Il existe une confusion courante entre les Quat’z’arts et les Gadzarts, notamment due aux fêtes mémorables organisées par les deux corpus d’élèves. Les Quat’z’arts (ou 4’z’arts) réunissent les élèves des quatre Arts : Architecture, Peinture, Sculpture et Gravure, et plus généralement, tous les élèves des Beaux-Arts.