Interview Pascal Tremblin CEA Maison de la Simulation

Les ingénieurs prennent les commandes des supercalculateurs du futur à la Maison de la Simulation au CEA – L’interview de Pascal Tremblin

La Maison de la Simulation au CEA vous offre l’opportunité de travailler avec les meilleurs experts en informatique, mathématiques ou dans les domaines applicatifs utilisateurs du calcul intensif. Rejoignez les équipes de Pascal Tremblin (X 04, Mines Paris-PSL 08), son Directeur, et dotez la France d’une puissance de calcul phénoménale !

Pitchez aux jeunes X les atouts de la Maison de la Simulation ?

Ce laboratoire regroupe quatre partenaires académiques (CEA, CNRS, Université d’Orsay, Université de Versailles-Saint-Quentin). Ses trois missions ? Accompagner les communautés scientifiques qui utilisent le calcul intensif pour exploiter au mieux les supercalculateurs en France et en Europe, faire de la recherche dans le domaine de l’informatique et développer ses programmes de formation.

Quels sont ses principaux domaines de recherche et d’application ?

Les applications cibles sont la fusion, le climat, l’astrophysique, les interactions, la matière condensée, les matériaux quantiques et la biologie structurale. Le calcul intensif n’est pas nouveau, mais il est en forte mutation aujourd’hui : nous assistons à un changement de paradigme. À la place des processeurs d’ordinateurs standards, nous utilisons désormais les cartes graphiques, plus puissantes et moins consommatrices en énergie, mais pour lesquelles il est nécessaire de changer tous nos codes de calculs. La France vient de déposer sa candidature pour accueillir le second supercalculateur exaflopique européen, capable de calculer plus d’un milliard de milliards par seconde et qui sera hébergé au CEA. Nous aidons les communautés scientifiques à s’adapter à ces ruptures technologiques majeures.

Les défis auxquels vous êtes confronté ?

Mon rôle est de donner une vision stratégique aux 40 personnes de l’unité. Ce qui me stimule c’est la collaboration pluridisciplinaire avec les sciences de l’informatique, des mathématiques appliquées et des domaines d’application. Il faut avoir beaucoup d’ouverture d’esprit pour aborder des domaines très différents. Il y a très peu d’endroits où l’on peut faire ça en France.

Quelles sont les opportunités métiers offertes aux X ?

Nous recrutons des jeunes ingénieurs en stages, CDI et en thèses. Les problématiques intéressantes sont l’utilisation de l’Intelligence Artificielle, le calcul haute performance, l’informatique quantique et le numérique frugal avec pour objectif la réduction des impacts environnementaux directs des machines. La conjoncture est bonne, notamment grâce aux nouveaux Programmes et équipement de recherche prioritaire (PEPR) France 2030. Les postes en recherche sont assez compétitifs et les critères de sélection sont basés sur l’excellence académique.

Comment encouragez-vous l’innovation et la créativité ?

Je pousse les jeunes diplômés à faire une thèse. Cela permet de sortir du moule des classes prépas et de se confronter à des problèmes techniques complexes. Les cours de l’X nous y sensibilisent un peu, mais une thèse est indispensable pour développer sa créativité. Les entreprises se rendent compte de l’intérêt de ces profils. J’ai moi-même fait ma thèse en astrophysique au CEA en 2008.

Interview Pascal Tremblin CEA Maison de la Simulation

#Lesyeuxdansl’X04 

Durant mon cursus, j’étais plongé dans les cours de théorie. J’ai aimé découvrir des matières différentes et des domaines d’activités variés. Je me souviens des cours de Christoph Kopper en physique théorique et d’Alain Aspect sur l’optique quantique, un professeur impressionnant qui est co-lauréat du prix Nobel de physique en 2022. J’ai également de bons souvenirs du pôle local d’Ingénieurs sans frontières avec qui nous avons mené des projets en France, au Bénin et au Burkina Faso.

Contact : pascal.tremblin@cea.fr