A l’heure où les enjeux écologiques et énergétiques sont au cœur des débats politiques et économiques, des modes de consommation qui évoluent avec l’essor du e-commerce et du Made in France, du niveau d’inflation croissant, lié aux pénuries et aux conflits mondiaux, les entreprises françaises et internationales jouent cartes sur table avec pour meilleurs atouts des top managers à la tête de pôles stratégiques. Directeur administratif et financier (DAF ou CFO à l’international), directeur commercial et directeur RSE constituent le brelan d’as d’un management en phase avec les enjeux de 2023. Focus sur ces trois fonctions incontournables des entreprises qui feront toute la différence cette année et les nouvelles tendances du management en 2023.
« DAF, directeur commercial et directeur sustainablity constituent le triangle d’or qui contribue à la stratégie portée par la direction générale » introduit Philippe Giuliani, responsable du développement pédagogique à Montpellier Business School et doctorant dans le domaine de l’innovation en management. Des fonctions clés qui, d’après lui, feront toute la différence grâce à leurs capacités d’adaptation, d’anticipation et de suivi de l’évolution des besoins de la société et surtout des jeunes générations.
Le 4.0 et la data, les nouvelles tendances du management 2023 pour le DAF
Lorsque l’on évoque la fonction de DAF, on pense en premier lieu à la gestion financière d’une entreprise. « Un rôle traditionnellement stratégique par le passé mais d’autant plus pour l’entreprise de demain » indique Philippe Giuliani. En effet, au-delà des activités principales du DAF qui sont la gestion financière de l’entreprise, le contrôle de gestion ou encore le juridique, le Directeur Financier et Administratif se retrouve en première ligne des changements sociaux et environnementaux qui impactent l’équilibre mondial et la situation financière des entreprises. Parmi ces enjeux, on retrouve en premier lieu la RSE qui constitue l’une des plus grandes préoccupations des entreprises françaises ces dernières années. Une corde de plus à l’arc du DAF 2023 pour qui RSE doit rimer avec productivité.
La transversalité avant tout
Mais comment y parvenir ? Pour Philippe Giuliani « il faut avant tout être dans la cohérence et dans la transversalité interservices. » A l’image de l’adage seul on va plus vite, ensemble on va plus loin, le DAF doit travailler de concert avec le directeur commercial et le directeur RSE en prenant en compte les considérations, les objectifs et les contraintes de toutes les parties prenantes afin d’assurer une cohérence et, par conséquent, un retour sur investissement. Les directeurs financiers sont également attendus sur la digitalisation de l’entreprise. Un rôle 4.0 essentiel et stratégique au lendemain d’une pandémie mondiale qui a contraint les entreprises à revoir leur organisation. Mobilité, travail à distance, dématérialisation des données, sécurisation des données des entreprises… Nombreux sont les nouveaux enjeux liés au digital qu’un DAF doit être en mesure de maîtriser en 2023. Une étude d’OpinionWay pour l’Esker indique d’ailleurs que 71 % des DAF considèrent jouer un rôle incontournable dans la transformation digitale de leur entreprise et 33 % affirment que leur fonction est essentielle. L’essor du digital en entreprise permet également de faire le lien entre la finance et la technologie des systèmes d’information (SI). En effet, les domaines de la data et de l’analytics ont connu une arrivée fulgurante au cœur des entreprises françaises et internationales. Une étude IDC indique d’ailleurs que les dépenses mondiales en solutions de data et d’analyse commerciale augmenteront de 12.8 % par an d’ici 2025. Une priorité pour les entreprises qui comptent dorénavant sur le DAF pour intégrer ces nouveaux indicateurs à l’ensemble de l’entreprise, mais également un pari gagnant au vu des chiffres relevés par l’étude d’IDC.
E-commerce et accompagnement, les tendances du management 2023 du Directeur Commercial
A l’instar du DAF, le directeur commercial a son rôle à jouer dans la rentabilité d’une entreprise, la mise en place des nouveaux outils de vente, la construction des budgets et l’analyse des données commerciales. Homme de terrain, chef d’équipe et proche allier de la Direction, le maestro des ventes est un communicant hors-pair, mais également un maillon fort faisant le lien entre les services de son entreprise. C’est également un fin stratège équipé d’une vision 360°, à l’écoute des tendances du marché et de la réalité de ses clients. Une capacité d’écoute d’autant plus importante à l’heure où les consommateurs accordent toujours plus de valeurs aux enjeux sociaux et environnementaux. Un sondage d’OpinionWay relève d’ailleurs que 90 % des consommateurs attendent des marques qu’elles s’engagent et les aident à mieux consommer.
Les tendances à suivre
Face à cette demande, le directeur commercial est en première ligne pour adapter sa stratégie aux enjeux contemporains, rester en phase avec les avancées technologiques et numériques à l’image du e-commerce, fidéliser et cultiver la confiance du consommateur désirant réduire son impact environnemental. Une récente étude Shopify eCommerce Market Credibility Study révèle d’ailleurs que 53 % des entreprises dans le monde ont fait de l’urgence climatique une priorité. Ces enjeux représentent notamment une des attentes de la génération Z qui sera majoritaire sur l’échelle du pouvoir d’achat par rapport aux précédentes générations d’ici quelques années. Pour Philippe Giuliani, la capacité d’anticipation d’un directeur commercial est d’autant plus importante avec l’arrivée de ces nouveaux consommateurs et leurs besoins en constante et rapide évolution. « Dans ce schéma, on attend justement d’un service commercial qu’il développe des outils et méthodes pertinentes pour anticiper ces changements » indique l’expert.
Directeur sustainability et engagement, les tendances du management 2023 à suivre ?
Si la sustainability représente aujourd’hui un service à part entière dans les entreprises, elle était auparavant rattachée à un autre pôle, généralement les RH, rappelle Philippe Giuiliani. « La RSE était traitée sous un angle social avec comme principales problématiques la diversité et l’égalité des chances » indique-t-il. Pour le professeur de MBS, l’émergence de ce pôle et de la fonction de directeur RSE (ou directeur de la sustainability) met en lumière la montée en puissance incontestable des problématiques environnementales au sein des directions. Elle s’illustre également comme un axe de développement stratégique pour l’activité de l’entreprise.
Une garantie de l’image de marque… et bien plus encore !
La direction RSE se présente en effet comme « garante » de la politique de l’entreprise et de l’image de marque en externe, mais aussi en interne. Le but étant en premier lieu d’améliorer la qualité de vie des collaborateurs et l’expérience client. Force est de constater que la crise sanitaire a effectivement inexorablement fait évoluer les mentalités des citoyens en matière de responsabilités environnementales. Mais pourquoi les entreprises répondent-elles présentes ? Dans leur baromètre national, Kantar Public et le Medef relèvent que l’engagement RSE d’une entreprise contribue fortement à l’amélioration de l’image de l’entreprise et à la fidélisation de ses collaborateurs. « Une image de marque qui peut être difficile et longue à forger et qui peut être rapidement détruite » selon Philippe Giuliani qui préconise une véritable cohérence interservices et un excellent leadership du directeur sustainability pour imprégner la totalité des décisions du comité de direction en faveur des enjeux RSE.