Arts et Métiers s’est fixé l’objectif d’augmenter de 50 % le nombre de diplômés de l’école d’ici 2027. Et l’établissements a déjà tous les atouts pour y arriver. Formations à la pointe, partenariats prestigieux, innovations pédagogiques… avec une ligne de mire : préparer ses étudiants à avoir leur place dans l’industrie du futur. Découvrez les pépites que vous ne trouverez qu’aux Arts et Métiers.
SOMMAIRE
« Aux Arts et Métiers, nous avons l’ambition de former mieux et plus » – L’interview de Laurent Champaney
Les Evolutive Learning Factories : cap sur l’industrie du futur
Quand l’IA upgrade l’industrie…
La forge et fonderie, des secteurs de pointe dans l’industrie
5 choses à savoir sur le projet RéCLasSIF
« Aux Arts et Métiers, nous avons l’ambition de former mieux et plus » – L’interview de Laurent Champaney
2024 a été marquée pour les Arts et Métiers par une hausse de 10 % des effectifs du PGE. Un bon signal pour l’école d’ingénieurs qui souhaite voir grandir ses effectifs d’ici 2027 pour répondre à la demande des entreprises. Comment ? On en parle avec Laurent Champaney, son directeur.
Les Arts et Métiers ont pour objectif de « former plus et mieux » : pourquoi ?
L’objectif est d’augmenter de 50 % le nombre d’étudiants en 2027, toutes formations confondues afin de répondre à la forte demande des entreprises de recruter des ingénieurs et docteurs diplômés des Arts et Métiers, et particulièrement des jeunes capables de mener des projets sur le terrain et de gérer des équipes.
Comment atteindre cet objectif ?
D’abord grâce à l’apprentissage. En septembre 2025, nous ouvrons un nouveau PGE en apprentissage sur le campus de Paris avec un premier groupe de 24 étudiants. Ensuite, grâce aux partenariats que nous nouons. Je citerais trois exemples récents. D’abord, notre campus de Rabat, ouvert en septembre 2024 en association avec le ministère de l’Industrie et du Commerce du Maroc, qui permettra à nos étudiants d’obtenir à la fois le diplôme d’ingénieur généraliste des Arts et Métiers et un diplôme marocain. Je pense aussi au programme d’ingénieurs de spécialité Mécanique & mécatronique en partenariat avec l’ISTP qui a ouvert en 2023 à Saint-Etienne. Et enfin, le nouveau campus du Havre en partenariat avec la Région Normandie, la ville du Havre. Celui-ci ouvrira en premier lieu dans les locaux de l’IUT du Havre en 2026, avant de s’installer dans un bâtiment de l’université en 2030.
Vous misez donc sur la collaboration pour mieux former.
Absolument. Cela s’illustre notamment au niveau de nos campus et de nos Evolutive Learning Factories (ELF) que nous pensons aussi comme des lieux de formation pour d’autres structures. Nous y mettons en commun nos équipements, nos compétences techniques, notre travail de recherche, etc. C’est le cas notamment avec l’Ecole Supérieure de Fonderie et de Forge qui s’installera sur notre campus de Châlons-en-Champagne en 2026. Nous souhaitons faire la même chose avec d’autres formations de ce type. A partir de septembre 2025, l’estp va notamment reprendre, sur notre campus d’Aix-en-Provence, une formation en BTP qui existait déjà.
Les Arts et Métiers forment des ingénieurs qui impulseront l’industrie du futur. Quels seront les enjeux prioritaires à horizon 2035 ?
Dans 10 ans et même à plus long terme, l’enjeu général pour la France est d’avoir une industrie qui répond aux besoins de la société dans le respect des femmes, des hommes et de leur environnement et donc d’avoir une industrie française synonyme d’industrie compétitive. Cette compétitivité passera surtout par les innovations techniques mais aussi, dans le champ du numérique, sur des sujets de robotisation, d’IA, de gestion et de robustesse. A cela s’ajoutent les sujets de RSE avec un vrai défi global du point de vue énergie, impact environnemental, empreinte carbone.
De quelle manière préparez-vous vos étudiants à ces défis ?
En montant en compétences sur ces sujets : introduction de l’IA dans la formation, nouvelle expertise low tech… Nous discutons également de plus en plus de l’accompagnement des territoires dans leur politique de développement industriel : comment conserver l’industrie dans les territoires en limitant l’impact sur l’environnement ? Les Arts et Métiers ont une vraie histoire dans l’accompagnement de l’industrie et des territoires.
Les Evolutive Learning Factories : cap sur l’industrie du futur
MO-DER-NI-SA-TION. C’est le maitre-mot des Evolutive Learning Factories (ELF), des lignes de production représentatives de l’industrie du futur, entièrement digitalisée et doublées de jumeaux numériques, lancées en 2022 par l’école.
Leur création est partie d’un constat. « Aux Arts et Métiers, nous formons les ingénieurs par la théorie bien sûr mais également par la pratique via des plateformes technologiques à l’échelle 1, c’est-à-dire représentatives de l’industrie, expose Véronique Favier, Directrice adjointe en charge des ELF. Mais aujourd’hui notre parc et certaines de ses machines sont vieillissants et disparates en fonction des campus. » Pour remédier à cela et s’adapter à une industrie en pleine essor, qui se veut plus agile pour être compétitive et répondre aux enjeux écologiques et de digitalisation, l’école d’ingénieurs se devait d’évoluer aussi. « Les Evolutive Learning Factories est un programme sur 5 ans pour accélérer la transformation de nos plateformes technologiques en modernisant nos outils pédagogiques. Nos huit campus sont concernés mais chacun décline le projet en fonction de ses spécificités territoriales à partir d’un cahier des charges national. » L’école veut également profiter de cette modernisation pour organiser ses plateformes en usines-écoles, constituées d’une chaine de conception, d’une chaine de production et d’une chaine d’approvisionnement. « L’objectif ? Transformer petit à petit nos enseignements afin que les étudiants aient une vision plus globale des métiers de l’industrie et puissent mettre en application leurs connaissances et savoir-faire directement sur les lignes de production ». Enfin, le troisième objectif de ces ELF est de pousser la partie innovation en incluant dans cette usine-école des démonstrateurs issus des résultats des 15 laboratoires de recherche des Arts et Métiers dans toute la France. « L’innovation est l’une des clés de la réindustrialisation, il est donc indispensable que nos étudiants comprennent qu’ils vont être plongés, durant leur carrière, dans un monde d’évolution et d’innovation permanente et que, par conséquent, ils devront s’adapter à la nouveauté. »
Quand l’IA upgrade l’industrie…
Première promotion d’étudiants pour le programme de formation diplômant et innovant Industrie digitale & IA, en partenariat avec Data ScienceTech Institute (DSTI). Un programme à destination des étudiants en fin d’études ou aux ingénieurs en exercice qui souhaitent upgrader leur expertise des datas et de l’IA appliquées à l’industrie. Paul Vialard, 23 ans, suit cette formation et nous en dit plus.
Pourquoi avoir choisi cette formation ?
J’ai suivi un parcours classique en école d’ingénieurs à Arts et Métiers après deux années de classes préparatoires, avec une spécialité Prototypage virtuel et résolution numérique, très axée informatique et mathématiques. Diplômé en juillet 2024, j’aurais pu entrer directement sur le marché du travail mais j’ai décidé de continuer à me spécialiser.
Pour quelle raison ?
Cette formation a pour objectif de fournir des outils à des ingénieurs de l’industrie pour se préparer aux nouveaux challenges data et IA appliqués à l’industrie et ainsi donner des profils qui ont une appétence et une compétence pour les sciences de la donnée, des bases solides en industrie et qui comprennent ce marché.
Comment allez-vous la valoriser dans votre vie professionnelle ?
A court terme j’aimerais commencer ma carrière en entreprise pour progresser en termes techniques et gagner en maturité sur le marché de l’industrie. Puis d’ici 3 ou 4 ans j’aimerais monter ma propre entreprise dans le domaine des solutions pour l’industrie. Ce me sera très utile de comprendre les enjeux de l’industrie et utiliser les nouvelles technologies pour participer à la réindustrialisation de la France. Pour moi, il est difficile de comprendre comment aborder le marché quand on est entrepreneur sans un socle solide en informatique. La formation va me permettre de pouvoir discuter avec des ingénieurs en développement web par exemple.
A qui conseilleriez-vous cette formation ?
A mon avis, il ne faut pas faire cette formation car elle est estampillée IA et céder ainsi à un phénomène de mode. Il faut aimer les sciences de données car cela reste un domaine complexe, être passionné et avoir envie de comprendre les problématiques de l’industrie. Cette formation est une super opportunité proposée par les Arts et Métiers, dans l’ère du temps et même un peu en avance sur le marché. Les cours côté DSTI sont également de très bonne qualité avec un environnement anglophone et des personnes qui viennent du monde entier. C’est très enrichissant.
Le chiffre à retenir
4. C’est le nombre de femmes nommées à des postes de direction aux Arts et Métiers en 2024. Marie Brandewinder, directrice de l’Incubateur Arts et Métiers depuis 2021 devient Directrice de l’Innovation, Catherine Davy prend la direction du campus de Lille, Amandine Duffoux celui d’Angers et de l’Institut de Laval. Enfin Tatiana Reyes a été nommée directrice de l’Institut Arts et Métiers de Chambéry. Des nominations dans la lignée de la stratégie de l’école d’augmenter le pourcentage d’étudiants dans ses formations. Un pourcentage qui a déjà doublé entre 2006 et 2022 passant de 9,3 % à 16 %.
La forge et fonderie, des secteurs de pointe dans l’industrie
Loin d’être un secteur d’un autre temps, la forge et la fonderie sont présentes dans la plupart des secteurs d’activité, et représente environ 36 000 salariés en France. Pas étonnant alors que les Arts et Métiers prennent part à la formation d’étudiants dans ce domaine, grâce à un partenariat historique avec l’Ecole supérieure de Fonderie et de Forge (ESFF) – qui diplôme une trentaine d’étudiants par an – et qui s’est renforcé en 2016 grâce à une convention d’association. Et ce n’est qu’un début ! En septembre 2026, le campus des Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne accueillera l’ESFF. Son directeur, Pierre-Yves Brazier, nous en dit plus.
En quoi consiste cette convention d’association signée avec les Arts et Métiers ?
Elle augmente l’action des Arts et Métiers dans notre maquette pédagogique puisque 1/3 de la maquette est désormais réalisée par l’établissement. Das ce cadre, nous profitons de ressources des Arts et Métiers dont nous avons besoin sur les enseignements scientifiques de base (maths, électricité, physique) et nous sollicitons les différents campus pour constituer notre maquette. Nous faisons également travailler nos étudiants sur les différentes plateformes technologiques des Arts et Métiers (celle de Châlons pour la partie fonderie par exemple, ou la plateforme de recherche à Metz…)
Pourquoi décider de déménager à Châlons-en-Champagne sur le campus des Arts et Métiers en septembre 2026 ?
Pour développer encore davantage le partenariat et créer un écosystème avec un autre de nos partenaires, le Centre technique des industries mécaniques (Cetim), qui va également déménager son pôle Fonderie, Forge, Métallurgie à Chaud à Châlons. En déménageant nous nous rapprochons aussi des entreprises de métallurgie dont une partie significative se trouve dans le Grand Est. Cela va permettre de mieux répondre à leur besoin d’autant plus que selon une étude que nous avons lancée avec un cabinet spécialisé, les industriels attendent que nous soyons en capacité de former le double d’étudiants par rapport à aujourd’hui (au moins une 50aine). Nous avons également un projet de développer un bachelor autour de nos métiers.
Pourquoi choisir l’ESFF et ce secteur industriel quand on est un jeune étudiant ?
Nous sommes la seule école d’ingénieurs sur ces métiers-là dans un secteur qui regroupe 36 000 salariés pour un peu moins de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Nous répondons à des besoins très spécifiques, d’enjeux nationaux et de souveraineté sur des secteurs en tension comme le nucléaire, l’aéronautique ou encore la mobilité électrique qui ont tous besoin des métiers de la fonderie et de la forge. Malgré cela, nous avons une problématique commune à tous les métiers de l’industrie d’attractivité chez les jeunes, qui pourtant, une fois qu’ils y ont goûté, sont très vite passionnés !
Donnez-nous des exemples de métiers que peuvent exercer les jeunes diplômés de l’école ?
Ils sortent avec un diplôme d’ingénieur en conception et production. Ils peuvent alors être ingénieur dans un bureau d’études ou de méthode, piloter des unités de production ou être sur des fonctions de soutien, chargés d’affaire… Ils peuvent ensuite prétendre à toutes les évolutions possibles vers des fonctions de mangement (direction d’usine, direction générale). Le tout dans des grandes entreprises du secteur ferroviaire, naval, automobile, aérospatial, etc. mais aussi du luxe comme Renault, Stellantis, Framatome, Safran, Saint-Gobin, Cartier ainsi que tous les fournisseurs directs de ces groupes-là.
« C’est en deuxième année de bachelor de technologie aux Arts et Métiers que j’ai connu l’ESFF alors que je m’intéressais depuis des années au domaine de la forge et de la fonderie. Je suis en alternance chez Stellantis : c’est une chance car cela permet de faire beaucoup de pratique. Je remodélise un système de coulée pour limiter les coûts. Mon projet professionnel n’est pas encore précisément défini mais je n’ai pas de doute sur le fait que je vais réussir à trouver mon bonheur dans cette voie et les dernières voies qui s’offriront à moi. L’ESFF est la seule école en France qui propose cette formation alors même que beaucoup d’entreprises recherchent des ingénieurs dans ce domaine. La preuve : les diplômés trouvent un emploi entre 1 et 3 mois après la fin de la formation et certains signent même un contrat avant la fin de leurs études »
Thibaut Dedet, 20 ans, étudiant ingénieur à l’ESFF
5 choses à savoir sur le projet RéCLasSIF
#1 RéCLasSIF signifie Réseau de Campus Labelisés Solutions pour l’Industrie du futur.
#2 Un partenariat signé avec l’Institut Mines-Télécom pour former un réseau national académique « au service de l’industrie »
#3 Le projet a été retenu dans le cadre de France 2030 qui vise à développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir
#4 Sur un réseau de 15 campus d’excellence répartis sur l’ensemble du territoire français, plus de 10 000 apprenants pourront suivre une formation axée sur le développement d’innovations pour l’industrie du futur, à partir d’un portefeuille initial de 32 projets aussi bien dans le domaine de l’optimisation énergétique des réseaux et outils digitaux, des systèmes industriels sobres et efficaces, que des nouveaux modèles économiques.
#5 Le projet a débuté le 1er septembre 2024 pour une durée de 5 ans
La nouveauté 2025
Parmi ses axes d’amélioration pour former « plus et mieux », les Arts et Métiers renforcent notamment l’apprentissage. Afin d’attirer plus de candidats dans ces filières, l’apprentissage va être développé dans le Programme Grande Ecole avec l’ouverture à Paris d’un nouveau parcours à la rentrée 2025. Ce parcours proposera une maquette pédagogique complétement repensée qui expérimente de nouvelles pratiques. « Certains projets seront en lien avec l’ELF de Paris dédiée à la santé durable, indiquent Frédéric Duband, codirecteur de l’ICIFTech, qui participe au projet et Mickaël Rivette, directeur du campus.