Guillaume Féry, ingénieur agri, nous a fait part de ses impressions « à chaud » alors qu’il travaille depuis 3 semaines à Londres. Après 10 ans dans des fonctions siège d’une société du CAC 40, des raisons familiales l’ont conduit à Londres où il vient de débuter dans une compagnie d’énergie.
Les premiers jours d’un froggy à London
Une écolier débutant
- Impression du premier jour d’un écolier … de 40 ans, qui arrive avec son cartable vide et ses stylos neufs.
- J’arrive tel un novice, ne connaissant rien ni personne, même pas la tête de la personne qui est censée m’accueillir. Difficile d’imaginer que personne ne vous connaît, et réciproquement ! On me cite des noms de directeurs qui pourraient aussi bien être des stagiaires. Heureusement l’intranet m’aide à décrypter les équipes.
- Difficile de s’y retrouver tant les informations affluent rapidement par l’intranet et par pièces jointes, et à un niveau d’importance qui semble égal.
Bienvenue et … au boulot.
- L’accueil est très cordial, chacun a un petit mot gentil, puis retourne très vite à son desk.
- Les tâches sur mon projet sont assez segmentées et chacun a une zone de responsabilité précise. Chacun fait son travail, tête baissée sur son écran plat, publie les résultats dans les outils de l’intranet.
Un choc culturel
- Les premières réunions s’enchaînent. Il n’est pas rare qu’elles débutent à 12h. Ici, c’est un peu la journée continue.
- Les réunions avec le big boss pour une information générale ? Tout le monde debout au fond du couloir, dans un open space. Les uns sont en bras de chemise, accoudés à la photocopieuse, les autres assis sur des chaises, en rond. Un grand homme, patron d’un projet de plusieurs milliards, prend la parole. Après 30 minutes, tout le monde repart à son poste.
- Réunions express de 25 minutes en téléconférence, souvent à la cafeteria, pour échanger sur 4 points précis. Être à l’heure est indispensable, tout comme venir avec ses commentaires prêts. Pas de mise en jambe ou de petite conversation de mise en route : straight to the point.
A Rome, fait comme les romains
- Nouvel environnement, nouvelles habitudes : heures de présence, manière de ranger son bureau, de saluer les collègues, de boire son café et de laver sa tasse. Comment s’habiller, la cravate et les manches longues sont-elles indispensables ?
- Ici, c’est direct et sans préjugés. J’ai été surpris de lire une interview d’une manager RH dans le journal interne, le genre qui met en avant des choses lisses, et qui parlait de son plus grand défi : son coming out de lesbienne au sein de l’entreprise.
So far, so good
- Mes premiers jours sont très satisfaisants et demandent un engagement total, une disponibilité et une concentration importantes.
- Je prends ce nouveau poste avec humilité et écoute, nécessaires quand on vient d’un environnement confortable (trop ?).
- Next steps : prendre un peu de hauteur pour prioriser et me projeter dans les prochaines semaines. Repérer les acteurs clés et les outils indispensables. Commencer à établir des habitudes.
- Le choc est salutaire, pour me secouer et sortir de la routine après 10 ans dans la même entreprise.
A. D-F