interview Rémi Carminati Institut d’Optique
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Les sciences et les technologies de la lumière éclairent les enjeux contemporains à l’Institut d’Optique Graduate School – L’interview de Rémi Carminati

Leader mondial pour la recherche, la formation et l’innovation en photonique, l’Institut d’Optique Graduate School est au cœur des réponses aux grands enjeux contemporains. Son directeur Rémi Carminati nous explique comment.

L’optique et la photonique : des domaines dans l’air du temps ?

interview Rémi Carminati Institut d’Optique

L’optique c’est la science qui essaye de comprendre ce qu’est et ce à quoi peut servir la lumière. La photonique désigne quant à elle l’ensemble des technologies liées à l’optique. De fait, il s’agit de disciplines transversales, utilisées dans de très nombreux secteurs d’activités : la Défense (pour les outils de navigation notamment), les télécommunications, la santé (via l’imagerie et les thérapies liées à la lumière), l’automobile ou encore l’énergie (solaire et photovoltaïque). Sans oublier un secteur qui revient en force : l’éclairage, qui doit plus que jamais concilier réduction de consommation énergétique et confort des utilisateurs.

La spécificité du modèle de l’Institut d’Optique ?

Nous avons la particularité de faire à la fois de la recherche, du transfert technologique, de l’innovation et de la formation depuis notre création, il y a un peu plus de 100 ans, à une époque où ces croisements n’étaient pas encore dans l’air du temps. Nous faisons ainsi de la formation par la recherche à SupOptique (notre école d’ingénieurs), nous disposons d’un centre de recherche et sommes promoteurs d’innovations technologiques. Nous formons donc par la recherche des ingénieurs qui vont entrer dans des grands groupes industriels ou des startups via la R&D avant, généralement, de devenir des cadres de l’industrie, et aussi des chercheurs bien sûr.

Qu’est-ce que le Prix Nobel d’Alain Aspect, titulaire de la chaire Augustin Fresnel, dit de votre politique de recherche ?

Il montre que nous sommes agiles, capables de décider vite, de consacrer des moyens à des sujets que nous jugeons importants et de prendre des risques. Ce prix récompense Alain Aspect pour ses travaux de recherche fondamentale en physique quantique, mais aussi pour son implication auprès de start-ups dans le domaine des technologies quantiques. Une preuve supplémentaire du décloisonnement historique de l’Institut entre recherche fondamentale et applications. Ce prix Nobel vient couronner tout ce qui a été réalisé à l’Institut et incarne profondément ses missions.

Les grands projets de l’Institut dans les prochains mois ?

Consolider ce rapprochement très fort entre formation et innovation – et pas seulement entre recherche et innovation – qui nous caractérise. La dynamique de l’Université Paris-Saclay nous ouvre un écosystème hyper favorable. Je voudrais également que nous définissions une stratégie internationale autour de quelques partenariats cibles afin que notre diplôme d’ingénieur soit compris à la fois comme l’équivalent d’un master en optique et photonique au meilleur niveau international et comme une formation executive – au sens anglosaxon du terme. Nous entamons aussi une réflexion autour de la diversification de nos recrutements dans le cursus ingénieurs. Aujourd’hui nous recrutons massivement des candidats issus de classes prépas mais des alternatives émergent, comme les doubles licences sélectives ou les CPES. Il y a enjeu presque vital pour l’Institut à se positionner dessus très vite, pour relever le défi de la diversité, tout en restant sélectif. Nous souhaitons aussi profiter de la dynamique post Prix Nobel pour renforcer notre capacité à travailler avec des acteurs industriels sur le domaine du quantique. Il y a différents modèles, de la chaire au laboratoire commun, que nous avons déjà expérimentés.

Rendez-vous au 503 !

Actuellement en pleine rénovation sur le site d’Orsay, le bâtiment 503 va ouvrir ses portes à l’automne 2023. 9 000 m² flambants neufs, au carrefour de la formation, de l’innovation et de la recherche. Le modèle 503, ce sont des start-ups et des grands groupes industriels au contact d’élèves en formation.

Votre logo mentionne à la fois les marques ParisTech et Université Paris Saclay : pourquoi ce choix ?

L’Université Paris Saclay est une université intensive de recherche comptant parmi les meilleures du monde, notamment dans le domaine de la photonique où sa force frappe est quasi unique à l’international. Cela renforce notre crédibilité académique. Il faut également que cette formation d’ingénieurs par la recherche et très executive soit compris à l’international. Ces grands pôles universitaires doivent donc mettre en avant leur formation d’ingénieurs très spécifique, c’est un enjeu fort pour les écoles de ParisTech.