Alors que les étudiants ne pourront retrouver les bancs des universités qu'en septembre 2020, la CPU prépare le déconfinement - Crédit Unsplash

Les universités préparent l’après-confinement – le point de la CPU

Après sept semaines de confinement, les universités sont aujourd’hui en ordre de marche pour une reprise progressive à partir du 11 mai. Si l’accueil des étudiants ne reprendra pas avant la rentrée, la Conférence des Présidents d’Universités (CPU) travaille activement à un retour partiel de la communauté éducative et du personnel. Le point sur les dernières annonces.

 

Progressivité et adaptabilité : tels sont les maîtres mots de la CPU pour gérer l’après-confinement. « Si nous avons évidemment la rentrée de septembre en perspective, nous nous sommes actuellement focus sur la période mai – août » introduit Gilles Roussel, président de la CPU. Une période qu’il met sous le sceau de la continuité pédagogique. « La plupart de nos diplômés se déroulent sur trois à cinq ans, cette période de confinement durant laquelle la continuité pédagogique a été assurée ne peut remettre en cause la qualité de ces diplômes » insiste-t-il.

Parer à la crise économique

Si la qualité des diplômes n’est pas remise en cause, la crise économique engendrée par la crise sanitaire actuelle est évidemment au cœur des préoccupations de la CPU. Elle implique ainsi la question de l’appui aux étudiants (sur le logement notamment) et celle de l’insertion professionnelle. Un point sur lequel la CPU travaille avec la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). Dernière question de premier plan : les investissements en matière de recherche, loin de se limiter au domaine biomédical.

Penser collectif

Des questions auxquelles les présidents d’universités entendent réfléchir de manière collective.  « Alors que la fermeture des établissements s’est faite de manière assez brutale, nous disposons d’un délai de préparation du retour sur site plus confortable. Un délai nous permettant de partager nos réflexions et d’avoir un dialogue que nous espérons fécond avec notre tutelle pour mener des actions coordonnées et efficaces » indique Michèle Cottier, présidente de l’université Jean Monnet Saint-Etienne. Avec un enjeu n°1 : la capacité à gérer les consignes sanitaires pour préserver la santé des personnels.

Complexité et optimisme

Une organisation d’autant plus complexe qu’elle impose de gérer en parallèle deux plans : un retour sur site progressif des personnels et la continuité pédagogique pour les étudiants qui ne reviendront sur les campus qu’en septembre. Sans compter la diversité des établissements, de leurs formations, de leurs laboratoires de recherche… Des complexités internes auxquelles s’ajoutent des contraintes externes, comme la situation encore incertaine dans les transports publics.

Et les mobilités internationales ?

L’ouverture des frontières dans et hors Schengen sera évidemment décisive dans la mise en place des mobilités internationales à la rentrée. En l’absence de visibilité claire pour la rentrée, la CPU conseille « de ne pas prévoir de mobilité sortante hors Schengen, de privilégier des reports au deuxième semestre, voire de privilégier des mobilités virtuelles. »

Une complexité certes importante, mais teintée d’optimisme. « Nous avons la conviction que cette crise nous a beaucoup appris, qu’elle nous mène à des adaptations, peut-être même à des transformations profondes. A moyen terme,  le rôle des présidents d’universités sera aussi de faire la synthèse de cette crise pour aller plus loin », insiste la CPU.

Tout est question de méthode

C’est d’ailleurs pour cela que la CPU a mis en place un groupe de travail afin d’outiller les présidents d’universités pour la reprise. « Il est indispensable de partager les pratiques, de mutualiser les expériences et les documents méthodologiques pouvant être produits sur le terrain et de consolider cette matière grise pour informer les présidents et leur apporter des ressources dans le cadre de leur réflexions dans leurs établissements » annonce la CPU. Une coordination interne et externe, avec les décisions gouvernementales notamment. « Nos établissements sont autonomes et proches du terrain. A nous de faire remonter les besoins réels et de les faire coordonner avec les décisions prises dans une modalité d’échanges intelligents et efficaces. »

Quid de la rentrée ?

La préparation de la rentrée de septembre devra donc se faire au regard de l’évolution de l’épidémie. Plusieurs questions se posent alors. Entre autres : comment réengager le développement des activités dans la recherche, quelles conséquences sur la formation professionnelle, quelle offre en enseignement à distance pour les étudiants étrangers,  quel impact financier de la crise sanitaire sur le budget des universités… La CPU devrait pouvoir étayer plusieurs scénarios lors d’un prochain point presse courant mai.

Et pourquoi pas neutraliser le semestre en cours ?

A cette question, la réponse de la CPU est nette : pas question ! « Le dernier semestre a commencé avant le confinement. Depuis, la continuité pédagogique a été assurée et les étudiants ont beaucoup travaillé. Si certains TP n’ont pas pu se tenir et si des mises en situations n’ont pas pu être réalisés (ce qui nécessitera un examen au cas par cas), la neutralisation complète du semestre n’est pas d’actualité » précise Guillaume Gellé président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne et président de la commission de la formation et de l’insertion professionnelle de la CPU. Quant aux stages de fin d’étude, ils pourront être réalisés jusqu’au 31 décembre.