Choice & Expériences. C’est sous ces deux bannières que l’ESCP place son nouveau plan stratégique dévoilé en 2022. Des choix et des expériences que la business school parisienne (mais surtout européenne !) entend démultiplier pour ces apprenants, tous programmes confondus, sur des campus conçus autour de l’innovation, de la sustainability, du numérique et de la rencontre avec la Société et le business. Son directeur Frank Bournois nous en dit plus.
Trois programmes de l’ESCP trustent le Top 5 du classement du Financial Time (FT) encore cette année. La « différence ESCP » qui explique cette reconnaissance ?
Notre Executive MBA et notre Master In Management sont effectivement à la 5e place dans les classements du FT et notre MSc Finance, à la 2e place en 2022. Nous sommes fiers que les forces et atouts respectifs de ces trois différents programmes soient reconnus car ils font particulièrement écho à notre mission : éduquer et inspirer des leaders responsables qui vont transformer leur société (au sens d’entreprise) et la Société. Au-delà de la qualité de ces programmes, la « différence ESCP » réside aussi dans ses valeurs humaines et humanistes diffusées sur ses différents campus qui donnent à chacun de nos élèves issus de 131 nationalités, la possibilité de développer des expériences interculturelles et multidisciplinaires.
L’ESCP n’a pas attendu que la sustainability soit à la mode pour s’en emparer ! Les grandes lignes de votre stratégie aujourd’hui ?
L’école a en effet été précurseure sur ce sujet en développant des enseignements liés au développement durable dès 1992. Pour incarner notre engagement en la matière aujourd’hui, je citerais un chiffre : 100. Car 100 % de nos élèves sont désormais formés aux enjeux de la sustainability, qui constitue un des quatre piliers de notre plan stratégique, avec l’excellence, la communauté et l’innovation. Au-delà des cours et des électifs dédiés intégrés à tous nos diplômes, nous avons également, entre autres, développé le MS International Sustainability Management à Berlin, nommé un doyen associé à la transition et au développement durable de l’école, et créé un département académique spécifique.
On observe une obsolescence de plus en plus rapide du savoir en matière de management. Comment l’ESCP contre-t-elle ce phénomène ?
En accompagnant plutôt qu’en contrant cette obsolescence du savoir. Je suisconvaincu que les bonnes formations sont celles qui sont en lien direct avec les besoins actuels et les besoins à venir des entreprises. La connexion entre formation, recherche et monde professionnel est donc fondamentale et c’est d’ailleurs pour cela que je souhaite que tous les nouveaux professeurs recrutés à l’ESCP aient une expérience de l’entreprise. Dans cette optique, nous concevons notre Master In Management comme une pyramide inversée en démultipliant les spécialisations dès le M1. Nous avons aussi une approche engagée de l’apprentissage tout au long de la vie et développons une approche pédagogique numérique via des capsules numériques permettant aux cadres français, mais aussi européens et mondiaux, de compenser cette obsolescence.
L’ESCP veut s’imposer d’ici 2025 comme l’école européenne de la recherche impactante : impactante pour l’étudiant, pour l’entreprise, pour l’Europe et pour la société. Mode d’emploi ?
La recherche est le moteur de la formation. Plus nos enseignants-chercheurs sont de qualité, plus nous produisons une recherche de qualité et plus celle-ci a de l’impact et est à même de transformer les futurs managers que nous formons. Aujourd’hui plus que jamais, le monde de l’entreprise est inscrit dans le mouvement et plus le monde de l’entreprise change, plus la recherche doit être connectée au monde de l’entreprise. Dans les grandes écoles et les universités, nous avons la chance d’avoir ce double moteur alliant recherche et transformation pédagogique. D’autant plus qu’à l’ESCP, cette recherche se fait au croisement de nos campus européen, mais également avec des partenaires prestigieux à travers l’Europe, comme en atteste le European Management Journal, que l’école a le plaisir de diriger avec l’Université de Glasgow. A l’ESCP nous sommes convaincus que la recherche n’est pas réservée aux chercheurs, qu’elle doit avoir un impact élargi pour disséminer dans la société. La création de notre média spécialisé The Choice en est d’ailleurs une belle illustration.
L’ESCP, conçoit l’égalité des chances dans une vision méritocratique. Quelles initiatives avez-vous mises en œuvre à horizon 2025 ?
Nous croyons et promouvons l’égalité réelle des chances. Nous voulons montrer à tous les jeunes qui le méritent par leurs résultats, qu’ils peuvent rejoindre l’école et faire des carrières passionnantes une fois diplômés. Dès lors, la question du financement des études ne doit pas être un frein car nous voulons attirer les meilleurs, d’où qu’ils viennent. De fait, nous avons mis en place un grand dispositif de bourses et la Fondation nous accompagne en ce sens. Nous avons également mis en place avec une alumna, Marguerite Burghardt, le dispositif Chances Augmentées, dont la 2e édition a eu lieu début novembre. Grâce à ce dispositif, de jeunes préparationnaires issus de milieux peu privilégiés sont coachés pour réussir le concours et les oraux. Sur les 28 candidats de la première édition, 25 % ont rejoint une Parisienne.
L’ESCP voit ses campus comme « des incubateurs du monde de demain ». Comment cela se concrétise-t-il ?
Avec son nouveau campus de République, « le seul campus vertical au cœur de Paris » et ses projets immobiliers sur ses campus européens, l’ESCP réaffirme plus que jamais sa marque de fabrique : être une école qui propose des campus urbains, intramuros, des lieux de rencontre et d’interconnexions avec la société et le business. A travers ses campus, l’ESCP affirme également son identité internationale. Car si la France reste le premier pays d’origine de nos élèves (1/3), les six pays suivants sont l’Italie, l’Inde, la Chine, l’Allemagne, le Maroc et les Etats-Unis. Notre nouveau campus de République accueillera donc des jeunes d’origines très différentes qui pourront, ensuite, passer sur nos campus dans toute l’Europe. Des campus conçus avec une grande dimension environnementale bien sûr, mais aussi numérique, pour répondre à notre politique du 20/40 : au moins 20 % d’enseignements digitaux et au moins 40 % d’enseignement en présentiel.
Si on vous dit l’ESCP est the place to be pour celles et ceux qui veulent transformer le monde, que répondez-vous ?
Que l’ESCP est the place to be et the place to become ! C’est évidemment une école où il faut être, mais c’est surtout l’endroit où on peut transformer, où on devient quelqu’un d’autre : un futur professionnel, un entrepreneur, un membre d’un réseau avec un impact sur la société etc. Ici on pense que le monde peut être transformé et c’est un espoir très fort pour notre société. Je vois tous les jours cette jeunesse, forte, pleine d’énergie, qui porte cet ADN de la transformation et j’ai la chance de la voir dans une variété internationale totale : c’est extraordinaire !
« Une business school est là pour former, transformer les jeunes, les connecter aux entreprises et aux organisations qui se transforment elles aussi très rapidement. Ce maillon d’adaptation et de connexion que constituent nos écoles est fondamental. Car ici, on pense ce qui n’est pas encore là mais qui sera pourtant indispensable aux entreprises demain. » – Frank Bournois, directeur de l’ESCP