En France comme à l’international, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est identifiée comme une institution incontournable du paysage universitaire français. Une réputation nourrie par sa capacité d’innovation, tant en formation, qu’en recherche. Sa présidente Christine Neau-Leduc nous en dit plus.
En quoi réside la différence Paris 1 ?
Dans l’esprit de l’université, sa démarche de replacer l’humain au cœur de son approche scientifique et de ses enseignements. Nous voulons faire émerger des SHS plus humaines, pour une société plus juste et plus durable, qui croit dans le progrès. L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est une université libre, humaine, exigeante et percutante et a pour ambition de redonner sa place pleine et entière au débat scientifique. Je crois d’ailleurs qu’il faut que l’université, en tant qu’institution, organise plus d’événements montrant qu’elle est un lieu de débat pluraliste et de qualité pour les citoyens. Les grands débats des élections présidentielles américaines ont lieu dans les universités et non sur les plateaux de télévision : je rêve que le prochain débat présidentiel français se passe dans une de nos universités !
En parlant de débat, on oppose souvent SHS et sciences dures. Qu’en pensez-vous ?
Une université de recherche d’excellence comme la nôtre s’appuie sur un fort ancrage disciplinaire : en étant les meilleurs dans nos disciplines nous pouvons ensuite participer à la construction d’une recherche transversale. De fait, c’est une erreur fondamentale de penser que les SHS seraient sur le strapontin des sciences dures ! Si les SHS ont des enjeux propres, elles participent aussi pleinement à répondre à des enjeux plus globaux. Prenons l’exemple de la vaccination contre le Covid où l’accompagnement des sciences dures par les SHS – sur les questions de progrès et d’éthique notamment – était absolument nécessaire.
Des travaux de recherche qui prouvent que les SHS ont toute leur place dans les débats actuels ?
Je citerais une initiative portée depuis deux ans par des collègues : l’Observatoire de l’IA en SHS. Celui-ci fédère les actions menées par différentes équipes de recherche sur le développement de l’IA dans nos différents champs disciplinaires : informatique, maths, droit, histoire, philosophie, arts, etc. Un outil privilégié pour montrer la force de l’apport des SHS sur le débat en la matière. Je citerais aussi ce brevet déposé en archéologie dans le cadre de la création d’un microscope permettant une observation fine des matériaux qui montre que les SHS ont aussi une forte dimension technologique.
Una Europa œuvre aussi dans cette dynamique innovante de l’Université ?
Notre université fait en effet partie des 11 établissements impliqués dans cette formidable aventure qu’est Una Europa. Un défi incroyable, un axe stratégique passionnant qui répond aux valeurs européennes portées par Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une université qui a toujours cru à la circulation des savoirs et su abolir les frontières. Una Europa nous permet ainsi de créer de nouvelles formations marquées par une forte mobilité entrante et sortante, mais aussi de transformer nos modes de fonctionnement, de travailler moins en silos et plus en mode projet. Una Europa, c’est l’université du futur !
Un futur qui s’écrira aussi au sein du tout nouveau centre La Chapelle. Quels en sont les contours ?
Ce bâtiment d’une très grande qualité architecturale nous permettra, dès la rentrée 2025, d’augmenter nos surfaces d’enseignement en L1 et L2 en sciences humaines et d’améliorer la qualité de vie de nos étudiants et les conditions de travail de nos personnels (jardin, lieux dédiés à la vie universitaire et à la vie culturelle, etc.). Il sera même le premier de nos 25 sites à être doté d’un restaurant universitaire ! Ce campus qui devrait accueillir 3 500 étudiants pour sa première rentrée nous permettra également de renforcer notre place dans l’ensemble plus vaste du Campus Condorcet.
Université, terre d’innovation
« Innover c’est savoir utiliser de nouveaux outils pour créer de nouveaux champs ou perspectives de recherche, mais aussi parfois pour revenir sur des sujets de recherche anciens qu’on considérait terminés et les renouveler grâce à l’utilisation de nouvelles technologies. Innover, c’est aussi toujours maintenir un esprit de découverte (par de nouveaux moyens technologiques, des renouvellements pédagogiques), une envie de repousser les frontières du savoir et de la pensée : les universités l’ont toujours fait et continuerons toujours d’être moteur en ce domaine. »