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L’industrie française est-elle écolo ?

L’industrie n’est plus synonyme de pollution. Ce secteur s’empare de plus en plus des enjeux écologiques, synonymes de sauvegarde de la planète mais aussi d’économies ! Jean-Jacques Bezian, directeur adjoint du centre de recherche RAPSODEE et enseignant-chercheur à IMT Mines Albi et Patricia Arlabosse, également enseignante-chercheure au sein de l’école d’ingénieurs, nous en disent plus.

 

L’écologie et le développement durable ne sont plus des enjeux réservés aux acteurs spécialisés. Désormais, toutes les entreprises s’en emparent et même les industriels ! De nouveaux modèles émergent grâce notamment aux directives européennes sur la RSE. Aujourd’hui, les grands noms de l’industrie travaillent sur leur impact environnemental en adoptant un ensemble de nouvelles pratiques. « La RSE est avant tout un grand défi managérial. Il faut apprendre à réduire la quantité de déchets produits, à s’orienter vers le recyclage ou vers l’économie circulaire. En termes de postures, il faut montrer à ses employés comment réduire la consommation d’énergie et se tourner vers d’autres sources que les énergies fossiles », explique Patricia Arlabosse.

 Au-delà d’avoir un impact écologique, la RSE permet également un gain économique important. « Nombre d’industriels réalisent des audits de consommation énergétique dans leurs locaux pour trouver les points où économiser. Certains n’hésitent pas à poser des panneaux photovoltaïques sur leurs toits pour créer eux-mêmes leur source d’énergie », observe Jean-Jacques Bezian. En sus des gains économiques, ces initiatives sont également des leviers de communication. Les entreprises publient et mettent en avant leurs actions. Devenir green comporte donc de nombreux avantages.

Les énergies renouvelables, vecteur d’emploi

Les industriels se tournent toujours plus nombreux vers des modèles d’économie circulaire. « Les déchets sont désormais considérés comme une nouvelle ressource et cela permet de créer des emplois. Certaines entreprises s’assemblent autour d’Éco-parcs pour transformer ces déchets en une matière première utile à d’autres entreprises du parc », raconte Patricia Arlabosse.

De la supply chain, à la gestion des flux, en passant par l’approvisionnement, les ingénieurs des procédés sont particulièrement recherchés pour développer les outils de demain. Managers, auditeurs spécialisés dans l’énergie ou encore data scientists sont également très appréciés actuellement. « L’analyse des données permet de mieux calculer et réguler son empreinte environnementale. C’est pourquoi nous proposons à IMT Mines Albi un nouveau parcours « Énergie et Transition Numérique » pour former des étudiants spécialisés dans le développement durable d’une dimension digitale », explique Patricia Arlabosse.

L’innovation au service d’une industrie verte

De l’énergie solaire à la valorisation de la biomasse, les industriels redoublent d’imagination afin de développer des modes de consommation plus écologiques. Patricia Arlabosse imagine une France indépendante en matière d’énergie, notamment grâce au biogaz, d’ici à 2050. Les deux enjeux principaux résident dans le recyclage des déchets et dans le stockage de l’énergie, une problématique dont se saisissent les centres de recherche. « Au sein d’IMT Mines Albi, nous travaillons actuellement sur le recyclage du pneu. Nous valorisons les deux matières qui le composent : le caoutchouc à partir duquel nous créons du carburant et la fibre de carbone », commente Jean-Jacques Bezian.

Du management à l’ingénierie, les industries sont les lieux de tous les possibles pour les jeunes diplômés qui ont soif de changer le monde.

Le point de vue de l’expert :

Comment peut-on envisager l’avenir énergétique de l’Homo Sapiens 4.0 ?