Avec un taux d’insertion de ses jeunes diplômés de près de 100 %, l’INSA Hauts-de-France est totalement en phase avec les enjeux sociétaux et les attentes des entreprises. Armel de la Bourdonnaye, son directeur, nous présente les trois grands axes de sa stratégie 2023 et au-delà.
Les grandes lignes de votre roadmap ?
Elle repose sur trois éléments majeurs. Le premier consiste à poursuivre l’installation de l’INSA Hauts-de-France dans le paysage national. Nous sommes un établissement jeune dont l’existence formelle remonte au 1er janvier 2020. Deuxième point : notre développement à l’international, que ce soit à travers le Groupe INSA ou l’Université Polytechnique Hauts-de-France dont nous sommes une partie. Enfin, le troisième axe repose sur le renforcement de nos relations avec les entreprises.
Au cœur de l’Europe
L’INSA Hauts-de-France est membre de deux alliances européennes : l’université européenne EUNICE, portée par l’Université Polytechnique Hauts-de-France, mais aussi ECIU University, par le biais du Groupe INSA, qui permettent aux étudiants et enseignants-chercheurs de renforcer leur impact sociétal sur le territoire à travers des formations en mode projet.
Des secteurs de prédilection ?
Nous travaillons avec des secteurs traditionnels, mais aussi sur des sujets plus nouveaux. Nous sommes notamment très bien positionnés sur les questions de mobilité et d’industrie du futur. En parallèle, nous allons amplifier nos liens avec l’audiovisuel – nous avons la seconde licence en France en audiovisuel et multimédia – et le génie civil. Nous proposons par exemple un double diplôme international avec une école d’architecture en Belgique. Nous avons aussi de belles filières autour de l’informatique et des réseaux.
Quoi de neuf d’un point de vue pédagogique ?
Nos programmes de formation visent à un équilibre entre un domaine scientifique et les sciences humaines et sociales. L’objectif est de former des femmes et des hommes ingénieurs à impact. En ce sens, nous devons assumer notre responsabilité sociale à travers la prise en compte du développement durable, le renforcement de la place des filles dans les sciences et l’ingénierie, la bonne inclusion de nos étudiants en situation de handicap et une ouverture sociale renouvelée. Grâce à nos formations STAPS, nous pour travailler sur la compréhension de l’être humain dans les disciplines de l’ingénieur. Cela se traduit par la prise en compte des handicaps en entreprise, dans les déplacements ou la compatibilité avec l’industrie du futur (exosquelettes, cobots…). Un système de tutorat a également été mis en place pour la prise de notes par un étudiant valide et rémunéré. Notre intégration unique au sein d’une université nous apporte beaucoup de souplesse quant aux passerelles possibles. Cet équilibre entre cohésion sociale et excellence académique est une vraie source de fierté.
Une école engagée
À l’image de toutes les écoles du Groupe, l’INSA Hauts-de-France a commencé à transformer ses cours filière par filière selon les recommandations du projet ClimatSup. Mais c’est toute une démarche au niveau du campus qui a été entreprise sur les questions d’énergie, de mobilité et de vie étudiante. Objectif : avoir un impact global et local sur le changement climatique.
Comment entendez-vous répondre aux grands enjeux sociétaux ?
Si nous souhaitons une industrie en France, elle doit être inclusive, performante et dépolluée. Nous avons une chaire commune avec l’université sur les questions logistiques et d’économie circulaire dans l’industrie. L’INSA Hauts-de-France est une école singulière car située dans une région très industrielle. Nous avons des liens étroits avec le ferroviaire, la logistique, l’énergie, l’automobile et les trois giga-factories qui seront implantées dans la région.
Votre conseil aux jeunes talents ?
Profitez de votre jeunesse pour oser, tester de nouvelles disciplines, vous engager dans une association… Utilisez tout ce qui est offert sur le campus en termes de mobilité, relations entreprises et d’engagement social pour avoir un épanouissement le plus large possible.
Et si on se projette en 2030 ?
En 2030, l’INSA Hauts-de-France formera toujours des ingénieurs humanistes mais sera beaucoup plus mixte et européenne qu’aujourd’hui, et motrice sur les thématiques de la mobilité et du vivre ensemble.
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« L’ingénieur INSA est complètement en phase avec la volonté de réindustrialiser la France ! » – L’interview d’Armel de la Bourdonnaye
Au cœur du premier territoire français en matière d’industrie ferroviaire et automobile, l’INSA Hauts-de-France forme 4 600 étudiants dont près de 1 200 élèves-ingénieurs autour de plateformes technologiques de haut niveau sur un campus vert de 45 hectares à Valenciennes, ville culturelle surnommée l’Athènes du Nord. Son directeur Armel de la Bourdonnaye revient sur les projets de l’école d’ingénieurs pour 2022.
L’INSA Hauts-de-France est assez unique dans le paysage des INSA ?
La création de l’INSA Hauts-de-France résulte en effet d’une double volonté. D’une part, la volonté de l’Université Polytechnique Hauts-de-France de valoriser son pôle de formation en sciences et technologies, pour en faire une locomotive de l’Université et de son territoire. D’autre part, la volonté du Groupe INSA de soutenir cette dynamique et de continuer à mailler le territoire national avec un acteur de confiance. Une création qui implique donc un fort enjeu de cohésion (mission commune, création de passerelles entre les formations et les travaux de recherche…) et de renforcement des liens avec notre territoire qui nous a toujours soutenus.
Que vous apporte concrètement le Groupe INSA ?
Le Groupe INSA, c’est d’abord une grande force de frappe en termes d’organisation et de qualité du recrutement des étudiants. C’est aussi un travail en commun puissant sur l’innovation pédagogique via Open INSA et notre partenariat avec le Shift Project notamment : ensemble, nous faisons mieux ! De son côté, l’INSA Hauts-de-France lui apporte ses spécificités : par exemple, son double-diplôme Ingénieur-Architecte avec l’Université de Mons, son master mention STAPS « Ingénierie et ergonomie de l’activité physique », sa filière Audiovisuel & multimédia ou encore son expertise sur les sujets d’industrie du futur, de transport et de mobilité. Sans oublier notre capacité d’innovation pédagogique nourrie par notre lien avec l’Université qui nous permet de participer, à bon niveau, aux travaux du Groupe en France et à l’international.
Quelques pépites récentes de l’INSA Hauts-de-France ?
Nous avons lancé notre Centre Gaston Berger, tourné vers l’action, les territoires, les jeunes et l’ascension sociale. Un outil de réflexion sur les questions sociétales et de RSE (ouverture sociale, égalité femmes-hommes, changement climatique, handicap, prospective…) qui nous permet de nourrir nos transformations par l’action et la réflexion et ainsi, par exemple, de participer activement au Tome 1 du Livre Blanc sur la diversité et l’ouverture sociale dans les INSA, publié en octobre dernier.
Les dossiers 2022 qui ne quitteront pas votre bureau ?
Côté formation, nous allons ouvrir la filière Ingénieur audiovisuel & multimédia à la rentrée 2022. Car ces thématiques sont aussi des sujets pour nos étudiants : être directeur technique de Canal+ ou faire marcher le Tour de France c’est un boulot d’ingénieur ! Nous travaillons également à la cohésion entre tous nos parcours Licence, Ingénieur et Master. Un chantier qui va nous mener jusqu’à la prochaine accréditation en 2025/26. Nous allons aussi travailler sur la féminisation de nos promotions en lien avec le Rectorat et les lycées du territoire. Nous allons également poursuivre notre dynamique d’inclusion des étudiants en situation de handicap. Outre les aménagements immobiliers et les adaptations matérielles (temps supplémentaire, accompagnateur pour les examens…) nous disposons de laboratoires et de professeurs capables d’enseigner et de démontrer des solutions sur les questions de prise en compte du handicap et de la pénibilité.
Que peut-on souhaiter à l’INSA Hauts-de-France pour 2022 ?
Que l’Etat continue d’accompagner notre développement. Car le projet que nous menons avec l’Université est un beau projet, un projet important pour notre territoire et pour nos jeunes qui méritent que nous les aidions à réussir.
Votre message à celles et ceux qui voudraient rejoindre l’INSA Hauts-de-France en 2022 ?
Si vous venez à l’INSA Hauts-de-France disposé à réussir, nous trouverons tous les soutiens pour vous y aider, quelle que soit votre condition sociale. Et puis, rejoindre l’INSA Hauts-de-France, c’est s’ancrer sur le territoire Valenciennois, un territoire riche humainement et industriellement… et à deux pas de l’international !
Votre définition de l’ingénieur INSA ?
C’est un ingénieur qui reflète la diversité de la société française. Un ingénieur qui sait équilibrer sciences et technologies avec humanités et sciences sociales, et très ancré dans le réel. Ce n’est pas un pur conceptuel, il est apte à entrer en entreprise et complètement en phase avec la volonté de réindustrialiser la France. Car dans les INSA, on forme des ingénieurs pour l’industrie ! Notamment dans les Hauts-de-France, région dotée d’un espace industriel fort, un atout pour l’employabilité de nos jeunes.
« Génie civil, architecture, audiovisuel, transports, énergie, matériaux… : nous préparons à des métiers industriels qui parlent à tout le monde. Des métiers modernes, au service d’une société plus durable, plus juste, plus inclusive. Je le dis haut et fort : oui on peut s’épanouir dans l’industrie ! » – Armel de Bourdonnaye, Directeur de l’INSA Hauts-de-France
Les pros de l’audiovisuel et du multimédia se forment à l’INSA Hauts-De-France
L’audiovisuel et le multimédia, ça n’a rien de nouveau à l’Université Polytechnique Hauts-de-France : elle compte une formation spécialisée dans son portefeuille depuis 1977 !
Une formation à dominante technique qu’elle a fait évoluer lors de la réforme du LMD avec le Master ISIS (Ingénierie, Systèmes, Images et Sons), « une référence pour les entreprises » indique Michel Pommeray, responsable de la formation. Fort de son succès, ce master se transforme aujourd’hui en diplôme d’ingénieur délivré par l’INSA Hauts-de-France. Une formation que pourront rejoindre, dès la rentrée 2022, les profils attirés par les technologies et passionnés par l’image et le son sous toutes leurs formes (TV, nouveaux médias, nouvelles formes de sons), qui évolueront au contact quotidien d’étudiants de l’Université spécialisés sur la production de contenus.
Ça mène à quoi ?
Une formation de pointe pour des débouchés nombreux. « Dans le secteur de la R&D (chez les constructeurs ou les diffuseurs), chez les diffuseurs « classiques » ou les pure players du numérique, dans la compression vidéo, ou encore en bureaux d’étude pour déployer des dispositifs techniques pointus dans les secteurs médiatiques ou corporate (grands sièges sociaux, musées, salles de concert, hôtels…). Une diplômée du Master ISIS travaille ainsi sur la diffusion d’images dans le Musée d’Abu Dhabi par exemple. » Grâce au titre d’ingénieur, cette formation pourra même aller plus loin, notamment en direction de la réalité virtuelle et augmentée.
L’INSA Hauts-de-France encourage ses étudiants vers la professionnalisation !
La preuve avec Raphaëlle Guarandelli, élève-ingénieure en 5A et apprentie chez Maubeuge Construction Automobile (MCA-Groupe Renault).
Pourquoi avoir choisi l’apprentissage ?
Pour ajouter du concret à ma formation technique et comprendre ce qu’est vraiment un ingénieur. J’ai fait mes trois années d’apprentissage dans la même entreprise, ce qui m’a permis d’apprendre de façon progressive, de connaître l’entreprise, de me faire connaître et de trouver ma place. Et aussi d’avoir un autre regard sur l’industrie, de casser certains préjugés.
Vos missions en entreprise ?
Je fais de la gestion de production : au carrefour de la production et des services support, j’apporte à la production les améliorations dont elle a besoin : optimisation de process, gestion de stock… Chez MCA, je travaille notamment sur la construction du nouveau Kangoo, qui implique la mise à jour de nombreux process. J’aime beaucoup la relation avec mes collègues, qui me voient à la fois comme une étudiante en formation et comme une collaboratrice pleinement intégrée à l’équipe. Tout ça en étant très bien accompagnée par l’école.
Ce que ça vous a appris ?
Grâce à l’apprentissage, aujourd’hui je sais ce qu’est un ingénieur : un professionnel capable de s’adapter à toutes les situations. J’ai aussi appris à connaître l’industrie automobile dont j’apprécie la rigueur et l’exigence, mais également à connaître mon entreprise, dans laquelle j’aimerais continuer une fois diplômée. Si ça ne se fait pas, je me dirigerais bien vers un aurre grand groupe dynamique ou je me dépayserais complètement dans une PME !