L’interview de Christian Poyau, co-président de la commission Mutations technologiques et Impacts sociétaux du Medef et PDG de Micropole

Interview de Christian Poyau Medef
© Micropole

La capacité à appréhender la transition numérique est un facteur essentiel de compétitivité pour nos entreprises, en France et à l’international, mais aussi un vrai levier répondant aux nouveaux enjeux sociétaux. Telle est la conviction de la commission Mutations technologiques et Impacts sociétaux du Mouvement des entreprises de France (Medef). Son co-président, Christian Poyau, nous en dit plus.

Quel est l’état d’esprit des entreprises vis-à-vis du numérique aujourd’hui ?

Elles sont désormais toutes convaincues de l’importance de se saisir de la transition numérique. Il s’agit moins aujourd’hui de les sensibiliser et de les informer en la matière, que de les aider à accélérer la prise en compte du numérique dans leur stratégie. Pour ce faire, le Medef œuvre sur le terrain via ses fédérations et implantations régionales en proposant des événements avec des entreprises leaders issues de tous les secteurs d’activités qui ont pleinement réussi leur transition numérique. Nous proposons des réflexions et décryptages afin d’éclairer le futur, notamment en vulgarisant positivement des nouvelles techniques parfois encore abstraites – comme l’IA, le cloud, la blockchain, le métavers ou les NFT – afin de permettre à chaque entreprise d’en trouver les applications concrètes dans son activité. 

Comment les accompagnez-vous sur le volet cybersécurité ?

Le Medef est notamment à l’initiativedu dispositif d’Alerte Cyber annoncé par le Gouvernement en juillet 2021 à destination des plus petites entreprises, souvent moins bien armées sur le sujet. Désormais, lorsqu’une vulnérabilité ou une campagne d’attaque particulièrement critique pour ce type de structure est identifiée, une notice pédagogique et compréhensible pour des dirigeants d’entreprises non spécialistes de la cybersécurité, est éditée par le dispositif national d’assistance aux victimes Cybermalveillance.gouv.fr et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Nous relayons ensuite l’information auprès de 190 000 entreprises adhérentes.

Vous agissez également auprès des pouvoirs publics ?

En tant que première organisation représentative des entreprises, nous éclairons les pouvoirs publics et soutenons l’évolution positive des lois et règlements en matière numérique tant à l’échelle française qu’européenne. Nous avons notamment soutenu le cloud de confiance. Alors que les acteurs non européens dominent largement le marché du cloud européen, les entreprises françaises peuvent légitimement se poser la question de la confidentialité de leurs données. Le cloud de confiance labellisé par l’ANSSI leur garantit ainsi que leurs données restent dans le champ d’application des lois nationales Ce dispositif, en cours de mise en œuvre en France, constitue une avancée importante que nous souhaitons porter au niveau européen.

Le secteur du numérique est souvent considéré comme l’un des plus polluants. Peut-il aussi être l’allié d’une croissance durable et éthique ? 

Si le numérique a un impact environnemental certain, il ne faut pas pour autant oublier qu’il est un levier incontournable et favorable pour la transition environnementale. En effet, le digital et la data permettent d’optimiser notre consommation d’énergie, d’éviter et mieux gérer nos déchets, réduire nos trajets… Je suis convaincu que le numérique, dès lors qu’il est développé à bon escient, constitue une des meilleures voies pour contribuer à un monde plus durable.

Comment améliorer la féminisation des métiers du numérique ?

Les métiers de la tech et du numérique manquent dramatiquement de bras et de cerveaux. En se privant des compétences de 50 % de la population, on se prive d’idées et de compétences qui sont pourtant essentielles… Alors même que le numérique est un secteur résolument d’avenir, où toutes et tous peuvent s’épanouir, construire des carrières passionnantes, bénéficier d’une rémunération très attractive, et contribuer au développement durable de notre planète.

Vous êtes PDG de Micropole, que vous avez fondée il y a 35 ans. Pourquoi le secteur du numérique vous passionne-t-il toujours ?

Je suis un entrepreneur avant tout. Lorsque j’ai cofondé cette entreprise avec un ingénieur, je percevais déjà le numérique comme un outil au service de la révolution des modes de vie et de travail. Et le temps m’a donné raison. Aujourd’hui, le numérique est toujours plus au cœur des préoccupations des entreprises. Pour preuve, il n’y a pas un dirigeant du CAC40 qui ne soit pas directement impliqué dans ces sujets.

« Soyez optimiste et croyez en l’innovation ! Alliées au business, les technologies vont nous permettre d’avoir un impact positif sur notre planète »

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