Attiré(e) par les projets de coopération militaire et les grands défis industriels ? Jamel Rouahi (X 01), Technical Section Leader A400M Programme Division de l’OCCAR, vous encourage à le rejoindre, pour contribuer à construire une Europe unie.
Quel OVNI est l’OCCAR ?
L’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement est l’organisme d’excellence en Europe pour la conduite des programmes complexes d’équipement de défense en coopération internationale. C’est effectivement une structure unique, née à la fin des années 90 de la volonté d’édifier une Europe unie en matière d’armement et de défense. Beaucoup de tentatives précédentes avaient échoué et l’OCCAR a su proposer un modèle original, en rupture avec le passé. Sa création a fait l’objet d’un traité ad’hoc, qui ne s’inscrit pas au sein de l’UE, ce qui lui confère une grande liberté d’action.
Quelles sont ses spécificités ?
L’OCCAR est devenue en un peu plus de 20 ans une véritable référence. Parmi ses principes fondateurs, deux sont essentiels. Tout d’abord, son mode de gouvernance, basé sur le flexi-latéralisme. Au-delà des six nations membres de l’OCCAR (France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie et Espagne), des nations « participantes » de tous les continents peuvent se joindre à un programme, ainsi que des agences internationales comme l’OTAN, la Commission Européenne ou l’AED (Agence Européenne de Défense). C’est un modèle à géométrie variable, très adaptable, qui permet de gagner en efficacité. Autre spécificité de l’OCCAR : la règle du « global balance » par laquelle les nations membres s’affranchissent de la contrainte habituelle en Europe d’un « juste retour » immédiat et proportionné à l’investissement. Avec le « global balance », elles bénéficient du meilleur compromis qui soit, avec un équilibrage des retombées économiques sur le long terme et plus de liberté dans la conduite des programmes.
Quelles sont vos responsabilités en tant que Technical Section Leader ?
J’ai pris en charge en 2018, à l’OCCAR, la direction technique du programme A400M. Il s’agit d’un avion unique en son genre, sans concurrent sur son segment. Il est à la fois tactique, pour des missions de projections des forces, et stratégique, grâce à son grand rayon d’action et sa versatilité. Je suis en charge de son plan de développement et de l’implémentation des upgrades. Je dois m’assurer que les industriels, via la maîtrise d’œuvre d’Airbus, développent les capacités techniques attendues. Comme dans chaque gros projet, au-delà de la mise en coopération des différents acteurs, il s’agit d’harmoniser les attentes et de marier des cultures différentes. A terme, la flotte d’A400M des Nations Participantes comptera 170 avions.
Quels ont été les drivers de vos choix professionnels?
Je me suis orienté vers la défense car je suis très sensible au service de l’Etat. Il m’a donc semblé naturel de participer aux réalisations où ce dernier intervient comme maître d’ouvrage. J’ai commencé à la DGA car elle incarne l’idée que notre système de défense est fondamentalement global. J’y ai développé mon goût pour les projets de grande dimension, à haute technologie, avec des forts impacts sociétaux. Ma passion pour l’aéronautique et l’espace se conjuguait parfaitement avec les enjeux de la DGA, et le fait d’avoir travaillé sur des projets complexes, en coopération, m’a permis d’intégrer ensuite l’OCCAR.
Quel conseil pour un jeune dip’ qui rêverait de suivre votre parcours?
Un X développe et entretient un esprit scientifique et pluridisciplinaire qui le distingue des autres ingénieurs : c’est une force indéniable qui permet d’approcher des problèmes tant techniques que humains. Mais mon conseil serait de garder toujours à l’esprit une touche d’audace, car avec les qualités des X, elle se transforme vraiment en valeur concrète au sein d’un environnement professionnel.
Quels métiers pourront découvrir les jeunes X à l’OCCAR ?
L’OCCAR est un carrefour de compétences qui propose un panel de métiers variés : fonctions techniques, mais aussi expertise commerciale et contractuelle (officiers commerciaux, achats publics…) et management de programme (avec une dimension politique et stratégique). Justifier d’une expérience reconnue dans le service public est la filière classique du recrutement, même si d’autres voies existent. Les stages sont un bon moyen de découvrir l’environnement de l’OCCAR.
Mon anecdote
Lors de mon stage de formation humaine et militaire au commandement des opérations spéciales, j’ai participé à la simulation d’une opération avec une unité espagnole… Bien moins aguerri qu’eux, je me suis pourtant retrouvé propulsé chef de groupe sur mes seules qualités de traducteur, aucun d’entre eux ne parlant français !
Contact :