Favorisant le local et combattant le gaspillage de longue date, le groupe Louis Delhaize (qui regroupe une dizaine d’enseignes dont Truffaut, Cora, etc.) a fait de la proximité et de l’humain sa marque de fabrique. Avant même de s’engager dans les grands chantiers de la planète, et tout en réussissant parfaitement économiquement. Rencontre avec Ludovic Flandin (HEC Paris 02), son Directeur de la RSE.
A la fois Directeur de la RSE du groupe et Directeur du Développement & des Engagements de l’enseigne Truffaut, Ludovic Flandin se trouve « au cœur même du réacteur ». « C’est bon signe quand la RSE est rattachée à l’économique plutôt qu’à la communication, explique-t-il. La RSE fait ici partie du projet d’entreprise et dépend directement de la direction financière. Engagés, nous le sommes de longue date. Ensuite, il est essentiel de bien choisir ses batailles ! »
Priorité absolue : le local !
Et chez Louis Delhaize, la première de ces batailles, c’est le local. 60 % du CA végétal de Truffaut est produit en France et 25 % à moins de 200 km du magasin. Objectif n°2 : réduire le gaspillage. Alimentaire notamment. En plus d’un important travail effectué dès les commandes, l’objectif de 80 % des déchets triés est atteignable pour toutes nos enseignes. « Parce que jeter ne motive personne, nous avons noué des partenariats avec To Good To Go et Phenix » cite-t-il pour exemple. Troisième combat porté sur le podium : le local toujours, mais cette fois-ci en mode actif. « La plupart des magasins soutient une association locale à laquelle les collaborateurs donnent des coups de main concrets. Un choix qui leur revient bien sûr, chaque magasin créant son propre écosystème et chaque directeur étant avant tout un entrepreneur. »
Un combat pour tous
Des engagements que le groupe entend collectifs ? « Nous sommes en train de former tout le monde à la RSE et nos Responsables RSE ont, souvent aussi, d’autres fonctions opérationnelles. » De quoi prouver que chez Louis Delhaize la combinaison performance économique et RSE est un pari viable. « Les fondateurs du groupe sont des terriens, soucieux de ce qu’ils vendent et de leur impact. Et puis, les temps changent : 47 % des consommateurs veulent aujourd’hui prioriser le local et, en entreprise pour beaucoup, le sens donné à son travail est devenu aussi important que le salaire. Chercher la meilleure façon de lutter contre le changement climatique ne peut donc que nous rendre tous fiers. »
« Une entreprise apprenante »
Trois des critères de la plate-forme RSE sont d’ailleurs dédiés à la satisfaction éprouvée au travail et trois autres à l’épanouissement personnel. L’accompagnement des collaborateurs (mariage, naissance, etc.) va bien au-delà des obligations légales et la mobilité est bien sûr favorisée. L’engagement est aussi favorisé. Par exemple, chez Cora, on a créé une Ecole des Métiers tandis que chaque collaborateur Truffaut passe au moins une journée par an dans un des 100 « chantiers Nature ». Enfin, le groupe investit stratégiquement dans le digital, nouant des partenariats avec des startups ou des associations comme makesens. Pas étonnant alors de constater que le groupe se tient au plus près des business schools. « Nous avons un réel besoin de nouveaux talents et faisons tout pour qu’ils se sentent bien chez nous. Notre valeur phare est la convivialité. Ici, chacun fait également attention à l’autre, à l’impact de ses actes comme de ses paroles. Mais puisque sans passion rien de grand ne se fait, dans un hypermarché comme ailleurs, nos collaborateurs sont à fond dans ce qu’ils font. Au cœur de de cette dynamique ? La confiance mutuelle. Et parce que chacun participe à la croissance du groupe, le groupe a fait du bien-être de chacun une priorité. »
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Chiffres clés
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Contact : l.flandin@truffaut.com