Elodie Courtois Duverger (Université Paris Dauphine-PSL 03, Sciences Po 04) est aujourd’hui DRH – International Manufacturing pour la Maison Louis Vuitton, avec plus de 20 ans passés au sein du Groupe LVMH. Forte de son parcours, elle nous en dit plus sur la culture de l’entreprise et les opportunités offertes aux jeunes diplômés, notamment dans la branche industrielle de cet ambassadeur de luxe à la française.
En 2023, Louis Vuitton était la marque la plus puissante de France selon le classement Kantar BrandZ et la 8e dans le monde. A quoi Louis Vuitton doit encore son succès aujourd’hui ?
L’une des forces de la Maison c’est de ne jamais mettre de limites aux rêves de ses clients comme de ses collaborateurs. Maroquinerie, mode, parfums, hôtellerie, art de la table ou encore chocolaterie… C’est un art de vivre ! Sur mon périmètre manufacturing, l’équilibre entre savoir-faire indispensable à préserver, innovation – qu’elle soit produit, process ou organisationnelle – et impact sociétal est source de succès. La réussite repose sur nos équipes et leur capacité à se mobiliser autour de projets fous, avec passion. Rêver, se renouveler, avancer est au cœur de l’expérience collaborateur.
Parlez-nous de cette expérience collaborateur justement.
Comme pour nos clients, elle ne doit pas connaître de limite ! Plonger dans notre histoire, notre culture, nos univers, c’est comme découvrir un Nouveau Monde. Ne serait-ce qu’au sein de la Direction Industrielle, le terrain de jeu compte plus de 130 métiers ! Vous pouvez débuter comme ingénieur méthodes, avant de découvrir le développement produit, pour un jour diriger un atelier, basculer en supply chain ou encore en retail ou sur des métiers qui sont à créer. Chaque collaborateur est invité à se questionner sur la manière dont il veut conduire sa carrière, l’objectif est d’aligner les planètes entre les compétences, l’ambition de chacun et les besoins de la Maison. Nous avons de multiples parcours à offrir, rien n’est écrit, le but est de positionner les bonnes briques au bon moment et de construire ensemble. Et pour cela, rien de mieux que se connaitre et échanger régulièrement.
En quoi votre parcours illustre-t-il cela ?
Je suis une preuve vivante que ce n’est pas un discours RH. J’ai travaillé dans 4 Maisons (Dior, Berluti, Marc Jacobs, Louis Vuitton), 3 secteurs d’activité (cosmétique, mode, maroquinerie), au sein d’équipes siège, retail et industrielles, pendant des phases de croissance ou de réorganisation, en France comme à l’international. Les parcours s’écrivent à partir du moment où on performe, on a des souhaits et on les partage.
Vous évoluez aujourd’hui en industriel. Comment inciter les jeunes femmes à s’y intéresser ?
Double défi pour nous : le monde de l’ingénieur est traditionnellement masculin et la Maison davantage connue pour ses magasins que pour ses activités industrielles et supply chain. Notre enjeu est à la fois de faire connaitre nos métiers pour attirer et aussi développer nos collaboratrices en interne. Nous lançons de plus en plus d’initiatives dès le collège, dont certaines dédiées aux jeunes femmes. D’autres actions autour du leadership au féminin (mentorat, co-développement, communauté…) sont destinées à donner place et confiance à nos collaboratrices, à tous les niveaux de l’organisation. Notre diversité est indispensable. Nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir 50% de femmes dans nos équipes de direction en atelier.
Vous êtes diplômée de Dauphine et Sciences Po : vos arguments pour convaincre un jeune de choisir la voie de l’université ?
A la fin de mon année de terminale, mes professeurs voulaient que je fasse une prépa. J’ai choisi l’université pour sa diversité et ses structures de recherche. Je voulais continuer à rencontrer des personnalités d’horizons différents et apprendre un maximum. Dauphine et Science Po ont été très complémentaires. L’université inculque l’ouverture, le sens critique et l’adaptation notamment.
Chiffres clé : 34 000 personnes dont 10 000 côté ateliers / 38 sites dans 6 pays
Contact : elodie.courtoisduverger@louisvuitton.com