Docteur en sciences de gestion de l’université Jean Moulin – Lyon-III et diplômée de l’École de Management de Lyon (EMLYON), Sylvie Mira-Bonnardel, maître de conférences en sciences de gestion, enseigne principalement la stratégie et la finance d’entreprise à l’École Centrale de Lyon ainsi qu’à l’École Centrale Paris. Elle nous présente « son » École Centrale.
Mon campus à moi
Le campus est l’endroit idéal pour rencontrer, échanger et interagir avec les collègues, les étudiants, le personnel administratif… Les étudiants de 1re année voire de 2e année logent sur le campus donc nous les croisons sans cesse. Il y a une facilité de rencontres incroyable et une réelle fluidité dans nos échanges. On discute tout le temps avec tout le monde.
Les coins Cafés brassent tous les profils, la cantine aussi. Cela crée un vrai esprit Centrale. Personnellement, je ne m’isole jamais. La porte de mon bureau reste toujours ouverte.
Le campus côté insolite
La remise des diplômes est mon événement préféré car c’est un aboutissement après les avoir accompagnés 3-4 ans. On les retrouve jeune professionnel. C’est une vraie fierté que d’y avoir un peu contribué. Certains parents me serrent la main et me remercient pour ce que j’ai fait pour leur enfant. C’est très valorisant. J’apprécie beaucoup de voir ces jeunes évoluer vers le monde adulte.
À l’École depuis 2001…
… avec un intermède entre 2006 et 2010 pendant lequel j’ai développé l’université française au Vietnam. J’avais enseigné auparavant 10 ans à l’EMLYON en tant que responsable de programmes et aussi dans diverses PME. J’ai donc évolué au sein d’entreprises, d’une école de management, d’une école d’ingénieur et même à l’étranger !
Cette expérience m’a permis de prendre du recul et d’adopter une vision globale des problématiques managériales de l’entreprise. Un vrai atout en tant que docteur en sciences de gestion et responsable de tous les enseignements de gestion à Centrale.
Lire le témoignage de Camille Boutigny, élève ingénieure à l’École Centrale Lyon
Mixer les méthodes d’enseignement
Une entreprise, ce n’est pas qu’un produit, c’est aussi un client, une stratégie, un financement, des concurrents… Donc nous ne sommes pas dans un enseignement classique ! Contrairement aux matières scientifiques, la gestion n’est pas une science exacte. Je dois donc modifier la façon dont ils travaillent.
Je les fais alors travailler sur des études de cas, des simulations, des jeux d’entreprise plutôt que des cours en amphi. Ils travaillent en petits groupes. C’est très concret et j’interagis beaucoup avec eux. Sur un cours de 4h, je consacre 1h à l’apport de connaissance puis ils travaillent 2h en groupe et nous débriefons la dernière heure. C’est une relation très différente. J’utilise même des MooC en comptabilité pour leur faire apprendre les bases de manière autonome.
Ce que j’aime, c’est l’apprentissage mélangé : études de cas, MooC, cours magistral, travail de groupe avec les élèves… Cette diversité développe leur capacité de communication et leur travail en équipe. C’est très utile en entreprise.
Et personne n’est oublié en cours de route ! Nous proposons des tutorats aux élèves en difficulté pour les accompagner jusqu’au bout. Chacun d’entre eux a même un parrain enseignant qu’il rencontre 3 fois par trimestre.
Mon rôle : développer l’entrepreneuriat
Les élèves ingénieurs sont sensibilisés tout au long de leur cursus à la question de la création d’entreprise. Les 400 étudiants de 1re année participent ainsi à une simulation de gestion dans laquelle ils doivent créer une entreprise avec un budget de 4 M€.
Ils sont aussi une cinquantaine à participer à des concours de projets de création :
- Campus Création organisé par la ville de Lyon
- ENACTUS qui cherche à développer l’entrepreneuriat social
En 2e année, ils reçoivent 32h d’enseignement sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Et en 3e année, nous avons mis en place un vrai parcours entrepreneurial pour les accompagner sur la création de leur entreprise.
Lire le témoignage de Frank Debouck, directeur de l’École Centrale Lyon
Grand entretien : L’École centrale de Lyon forme des jeunes tournés vers le monde