Digital, situation de crise, mutations du business : les managers sont de plus en plus poussés à prendre des décisions rapidement. Frédéric Bonnin, manager de transition pour Robert Walters vous donne ses conseils pour ne pas confondre vitesse et précipitation.
Step 1 : écouter
Pour bien décider, il faut d’abord prendre le temps d’échanger avec vos différents interlocuteurs : votre équipe, vos collègues (CoDir et/ou BU), votre propre management… Laissez chacun s’exprimer sur son rôle dans l’organisation, sa compréhension du problème évoqué, voire ses frustrations par rapport à la situation. Misez aussi sur les lieux de rencontre. Par exemple, ne négligez pas la machine à café : il s’y raconte beaucoup de choses. Jouer la carte d’un échange plus informel avec des interlocuteurs issus de sphères plus éloignées vous permet en effet de profiter d’une parole plus libre et d’un décodage des informations différent. Cette phase d’écoute est essentielle pour comprendre le degré de profondeur du problème et mobiliser ou remobiliser les différents interlocuteurs sur ce sujet.
Step 2 : synthétiser
Constats, rapport d’étonnement, premières pistes de travail et d’action : après l’écoute, l’heure est à la synthèse. Opérez un premier tri entre le prioritaire et le moins prioritaires et surtout, faites la différence entre ce qui est urgent et ce qui l’est moins. Gros dilemme du manager me direz-vous ! Si votre expérience est votre meilleure alliée pour faire vos choix, ne négligez pas pour autant votre intuition. Prendre une décision ne demande pas forcément d’avoir tous les paramètres en amont, l’essentiel c’est de trouver les angles d’attaque pour la mettre en action.
Step 3 : partager
Une fois cette synthèse faite, partagez vos pistes de travail et d’action avec les premiers acteurs concernés : votre management, vos collègues et vos collaborateurs. Une occasion unique de vous assurer que vous avez eu la bonne interprétation des échanges en amont et de permettre à vos interlocuteurs de se sentir écoutés et compris.
Step 4 : décider et communiquer
Une fois votre schéma de décision et d’action acté, vient l’heure de décider et surtout de communiquer votre décision au plus grand nombre. Cette phase est essentielle : impossible d’escamoter la com’, c’est LE résultat de tout votre travail en amont. La communication se prépare comme le plan d’action qui va suivre. Une présentation à faire à un groupe de manager ? Préparez-la comme si vous étiez face au CoDir. Soyez prêt à être bombardé de questions et à avoir une vraie discussion avec l’assistance.
Step 5 : lancer un plan d’action
Une fois votre décision annoncée, mettez rapidement en œuvre des actions ayant une chance de porter leurs fruits à court terme. La dynamique de remobilisation ainsi relancée, la communauté d’action s’en trouve de facto renforcée. Pour cela, assurez-vous d’être entourée d’une équipe rapprochée à même d’animer les plans d’action, d’en mesurer les effets et d’ajuster le tir au besoin.
Les pièges à éviter pour un jeune manager
Croire qu’on est seul dans le système. En début de carrière, le risque est grand de vouloir montrer qu’on sait tout faire et qu’on n’a besoin de personne. Soyez en certain, les autres vous sont essentiels. Autre écueil à éviter pour un jeune manager : se freiner par peur de manquer d’expérience professionnelle. Un stage, un séjour à l’étranger, un engagement associatif… puisez dans vos expériences personnelles, elles peuvent vous aider à faire face à toutes les situations.
Step 6 : dégager du temps pour les actions long terme
Votre plan d’action à court terme fonctionne ? Ne vous laissez pas griser ! Au contraire, entretenez et utilisez cette dynamique pour ménager du temps à des actions structurantes à plus long terme. Replacez vos interlocuteurs sur des sujets plus complexes et reprenez le processus itératif initial.
Les 4 commandements du bon décideur
#1 Ne jamais être seul
#2 Faire confiance à son intuition
#3 Etre connecté à la vraie vie
#4 Savoir aussi jouer les influenceurs auprès d’autres décideurs