De quoi seront faites nos assiettes d’ici 2050 ? Diffusée à partir du 1er juin 2018 sur Instagram, la BD numérique « Manger vers le futur » passe à la moulinette l’avenir de la nutrition. Avec cette production artistique et scientifique, la Chaire ANCA (Alimentation Nutrition Comportement Alimentaire) d’AgroParisTech met les petits plats dans les grands. Au menu, les aventures culinaires de quatre amis aux pratiques alimentaires distinctes jusqu’en 2050. Aurélie Zunino et Manon Dugré, coordinatrices de la chaire et anciennes élèves d’AgroParisTech, se mettent à table et nous dévoilent les dessous du projet.
Mise en bouche
« Cette BD d’anticipation présente tous les aspects socioculturels de l’alimentation et imagine comment ils évolueront au fil des années », expliquent-elles. Quels nouveaux modes de consommation apparaîtront ? Un monde sans élevage est-il possible ? Comment nourrir 9 milliards d’habitants en 2050 ? Manger vers le futur cherche à répondre à ces préoccupations par la science. « Le but n’est pas de se lancer dans un scénario catastrophe mais d’informer sur les éventualités en vulgarisant les propos scientifiques. Notre démarche est pédagogique, pas moralisatrice », précise Manon. Lancé en 2017 par une campagne de crowdfunding réussie sur KISS KISS BANK BANK, le projet séduit déjà.
Tous les goûts sont dans la nature
Quatre amis, Inès, Ana, Edgard et Raman, tout juste diplômés, se promettent de se retrouver au moins une fois par an autour d’un repas pour ne pas se perdre de vue. Cette promesse, ils la tiennent jusqu’en 2050. Sur 30 ans, les lecteurs suivent les histoires personnelles et les habitudes alimentaires de ces personnages aux profils très différents. Alors qu’Ana, végétarienne, défend la cause animale et environnementale, Edgard est un fin gastronome, viandard et partisan des traditions familiales. Quant à Inès, la sportive du groupe, elle suit un régime healthy en adéquation avec ses exercices physiques, et Raman porte peu d’attention à son alimentation malgré la pression familiale. « On a choisi de les réunir à chaque fois autour d’une table car c’est le moment où forcément il y a le plus de discussions autour de l’alimentation. C’est la parfaite occasion pour confronter les points de vue sur la question », d’après Aurélie.
Du pain sur la planche
Manger vers le futur c’est le fruit d’une rencontre entre experts de la nutrition, scénariste (Benjamin Hoguet) et illustrateur (Madd). Alors que les uns se sont attaqués au fond, les autres ont mis en forme. « C’était un vrai travail ping-pong dans l’équipe, on se renvoyait la balle mais il y avait des brainstormings pour tout choisir ensemble », se rappelle Manon, avant de donner l’exemple du titre : « c’était des heures de réflexion pour qu’on tombe tous d’accord sur le bon titre. On a choisi celui-ci car il représentait le mieux l’idée de progression et d’évolution ». Même les étudiants ont mis la main à la pâte. « En plus de la BD, il y a des articles de fond en ligne pour compléter les sujets abordés dans l’histoire (interviews d’experts, recettes …). Les rédactions des étudiants d’AgroParisTech ou autres sont les bienvenues ! ».
Mettre son grain de sel
A raison d’un épisode par jour pendant 30 jours, chaque épisode retrace une nouvelle année et une nouvelle thématique sur une planche de neuf images. Comme un feuilleton, les vignettes se succèdent sur Instagram. « Nous avons choisi Instagram car c’est original, pas contraignant et surtout c’est un réseau social qui plaît beaucoup à notre cible », argumente Aurélie. Leur cible : les jeunes adultes de 20-35 ans, étudiants et jeunes actifs. « A travers cette fiction, nous souhaitons éveiller les consciences, casser les clichés et sensibiliser les jeunes générations aux enjeux d’une alimentation saine et durable », ajoute-t-elle. Une saison 2 serait la cerise sur le gâteau mais rien n’est prévu pour le moment.
Découvrez les premières vignettes de Manger vers le futur ! Pour ne pas perdre une miette de la suite, RDV sur Instagram : @mangerverslefutur
Le point stratégie de Gilles Trystram, directeur général d’AgroParisTech