Monaco Ocean Protection Challenge : une étudiante des Mines Paris – PSL finaliste

Crédits photo : Frederic Pacorel/ Oceanographic Institute of Monaco
Crédits photo : Frederic Pacorel/ Oceanographic Institute of Monaco

Grâce à un jeu vidéo éducatif sur les récifs coralliens, Julie Boyer, étudiante des Mines Paris – PSL, a été finaliste du concours d’innovation Monaco Ocean Protection Challenge. Une réussite qui illustre plus largement la volonté de l’école d’ingénieurs de renforcer les enseignements d’ingénierie appliqués à l’étude et à la préservation de la biodiversité marine.

Crédits photo : Frederic Pacorel/ Oceanographic Institute of Monaco

Entre Julie Boyer et la mer, l’histoire d’amour n’a jamais cessé. Marseillaise d’origine et férue de natation, la jeune femme de 20 ans a toujours eu une sensibilité pour l’environnement marin. Aujourd’hui étudiante en deuxième année du cycle ingénieur à Mines Paris – PSL, elle a eu la possibilité, en fin d’année dernière, de participer au Monaco Ocean Protection Challenge. Ce concours, destiné aux étudiants et jeunes entrepreneurs, vise à soutenir la création et le développement de startups capables de démontrer un impact positif sur la préservation de l’océan à court ou moyen terme. « Tout a commencé en première année, lorsque j’ai fait le choix de suivre le MIG Océan (Métiers de l’ingénieur généraliste), un cours de trois semaines consacré à la détection du blanchissement des récits coralliens en Polynésie française grâce à l’imagerie satellitaire » retrace Julie Boyer avec enthousiasme.

ReefLife, jeu vidéo éducatif pour préserver le corail

« A l’issue des trois semaines, j’ai réalisé à quel point j’aimais la thématique de l’océan et mon souhait de travailler dans ce domaine. Un des encadrants du MIG m’a d’ailleurs permis d’obtenir un stage d’été, entre ma première et ma deuxième année, au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CRIOBE), un laboratoire transdisciplinaire spécialisé dans l’étude des récifs coralliens, développe l’étudiante ingénieure. J’ai eu la chance de travailler sur les prédictions de recouvrement corallien à partir des données de température, de houle et de salinité. » C’est ce même encadrant qui fait connaître à Julie Boyer le Monaco Ocean Protection Challenge. Au mois de mars 2024, elle intègre donc le concours, porté par quatre institutions : l’International University of Monaco, l’Institut Océanographique de Monaco, le Monaco Impact et la Fondation Prince Albert II de Monaco. « J’étais en équipe avec d’autres étudiants de l’Université de Monaco et, ensemble, nous avons imaginé un projet à impact pour la préservation de l’océan » indique Julie Boyer. Baptisé ReefLife, il s’agit d’un jeu vidéo éducatif dédié à la préservation des récifs coralliens. « Nous nous sommes inspirés de SimCity pour sensibiliser les joueurs aux effets du réchauffement climatique sur le corail. En choisissant et modulant différents paramètres, comme la quantité d’émissions carbone, cela montre les conséquences sur les récifs » détaille la jeune femme. Son équipe, hétéroclite, comporte des profils d’étudiants en finance, en marketing ou en ingénierie, sa spécialité. « Mon rôle, en tant qu’étudiante ingénieure, était surtout d’utiliser ce que j’avais appris durant le MIG Océan en matière d’images satellites et de corail pour améliorer le jeu d’un point de vue technologique » argumente-t-elle.

Sortir de sa zone de confort

L’équipe passe ainsi avec brio les différentes étapes de sélection, de la conception du projet au business plan en passant par la présentation vidéo, et se retrouve finaliste du concours. « Je suis donc allée à Monaco en juin 2024 pour pitcher le projet devant le jury, se remémore Julie Boyer. Ça s’est terminé là-bas car nous n’avons pas gagné, mais l’expérience était très enrichissante. Elle m’a fait sortir de ma zone de confort car j’ai dû communiquer totalement en anglais pour le projet. C’était également impressionnant de faire une présentation devant des gens aussi importants que le Prince Albert II de Monaco. » Mais plus encore, ce concours a aiguillé Julie Boyer dans ses choix de spécialité pour la suite de son cursus ingénieur. « Aux Mines, nous avons trois trimestres au choix, un de recherche et deux d’ingénierie. J’ai choisi de me pencher sur la recherche en économétrie, qui a pour objectif d’estimer et de tester les modèles économiques en s’appuyant notamment sur les données et l’IA, des compétences que j’ai beaucoup utilisées pour ReefLife » explique l’étudiante. Son dernier trimestre est quant à lui tout trouvé : elle partira en échange au Chili, pays avec plus de 6 000 km de côte le long de l’océan Pacifique, où elle souhaite notamment étudier la biologie.

L’ingénierie bleue au cœur de l’enseignement des Mines Paris – PSL

Depuis 2022, Mines Paris – PSL propose un parcours pédagogique dédié à la préservation de l’océan, visant à enrichir la compréhension des enjeux de l’ingénierie bleue, volet technologique de l’économie bleue. Mines Paris pour l’Océan est donc un projet destiné à initier les élèves grâce à des modules à la carte qui ponctuent les trois années du Cycle Ingénieur Civil. On retrouve par exemple le MIG Océan, un cours de trois semaines en première année et, dans la foulée, un projet d’ingénierie intitulé Underwater : robotique sous-marine, un cours de dix semaines en deuxième année. « Nous avons établi une continuité pédagogique sur l’ingénierie bleue, en lien direct avec le territoire, la Côte d’Azur et le milieu, la mer Méditerranée. C’est ainsi qu’est née l’initiative pédagogique et de recherche Mines Paris pour l’Océan. Elle vise à nous inscrire activement dans le territoire, de Monaco à Perpignan, en collaborant avec des acteurs des sciences marines tels que l’Institut océanographique de Monaco, l’Université de Nice, l’IFREMER à Toulon… » explique Franck Guarnieri, directeur de recherche à l’initiative du projet, sur le site des Mines Paris – PSL. Et le succès est au rendez-vous. « Le MIG Océan est très apprécié, chaque année nous avons plus de candidats que de places offertes. Le projet d’ingénierie Underwater voit ses effectifs croître chaque année, près de 40 élèves sont attendus en 2025 » conclut Franck Guarnieri.

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