Monter sa startup à l'université, c'est possible !
Monter sa startup à l'université, mode d'emploi - Crédit Unsplash

Tu penses qu’il n’y a qu’en école d’ingés ou en business school qu’on fait pousser les graines d’entrepreneurs ? Et pourtant, créer sa boite en étant étudiant à l’université, c’est possible. Et même encouragé ! Monter sa startup à l’université : mode d’emploi.

Les formations pour apprendre à entreprendre

Parmi les diplômes universitaires (DU) dédiés à la création et à la gestion d’entreprise reconnus, quatre sont proposés par l’Université Paris-Saclay tels que le DU Entrepreneuriat ou le DU Création et développement de startups innovantes. D’une durée de 120 heures, les DU allient conférences, cours et mises en situation. Le DU Entrepreneuriat vous permettra par exemple de maîtriser toutes les bases pour construire votre projet entrepreneurial : élaboration d’un pitch, construction du business model, financement des entreprises, statut juridique. D’autres options, comme le parcours Devenir entrepreneur d’Aix-Marseille Université, vous permettront d’analyser votre marché ou encore de connaître vos forces et vos faiblesses en tant qu’entrepreneurs.

Opter pour un master Entrepreneuriat, c’est le bon choix pour monter sa startup à l’université

L’Université Paris Dauphine-PSL, l’Université de Bordeaux ou encore l’iaelyon School of Management proposent quant à elles des masters spécialisés en entrepreneuriat. Le master 2 Entrepreneuriat & projets innovants de Dauphine est ainsi destiné aux personnes souhaitant se former à l’entrepreneuriat à impact, quand l’IAE de Lyon propose le master Entrepreneuriat et développement des entreprises nouvelles. L’Université de Bordeaux n’a rien à envier à ses consœurs avec son master Entrepreneuriat et management de projets, qui ne s’adresse pas exclusivement aux porteurs de projets et aux entrepreneurs, mais aussi aux étudiants qui souhaitent devenir conseillers en création-reprise d’entreprises ou faire partie d’une structure d’accompagnement.

Le meilleur master universitaire en entrepreneuriat est…

Le master Sciences de gestion / Management stratégie et entrepreneuriat de l’Université Paris-Panthéon-Assas, selon le classement Eduniversal 2024. Également classé 4e meilleur master entrepreneuriat, toutes écoles confondues, il apporte aux étudiants des connaissances dans les domaines opérationnels de la stratégie d’entreprise et de l’entrepreneuriat se fondant sur une vision synthétique des compétences managériales. Il bénéficie de partenariats d’exception avec 200 entreprises, des professionnels de haut niveau ou encore avec l’incubateur de l’université.

La bonne idée pour monter sa startup à l’université : intégrer un incubateur universitaire

Au-delà des formations spécialisées, il vous est aussi possible d’intégrer un incubateur académique pour développer votre projet entrepreneurial.

En effet, les incubateurs se multiplient au sein des plus grandes universités françaises. Un excellent moyen pour les étudiants qui le souhaitent d’avoir accès à un écosystème riche, englobant tout le parcours entrepreneurial. Car le rôle des incubateurs est multiple. « Nous hébergeons, apportons une expertise, des solutions de financement et des relations en externe à nos incubés » énumère Oriane Kerléguer, responsable de l’incubateur de l’Université Paris Dauphine-PSL aux côtés de Claire Maeseele et Alexiane Protheau. Cette structure généraliste, qui accompagne tous types de profils et de projets – de l’étudiant en L1 à l’alumni – propose ainsi un accompagnement sur-mesure à ses incubés, en s’appuyant notamment sur un panel de 80 experts répondant à des thématiques clés (juridique, marketing etc.) ou encore des collaborations académiques avec des masters de Dauphine. Intégrer un incubateur universitaire, c’est aussi accéder à des partenaires stratégiques. A l’Université de Lille, les startups accompagnées par Cré’Innov bénéficient ainsi de partenariats avec des acteurs locaux, comme « des parcs d’innovation comme Eurasanté ou encore Euratechnologies. L’écosystème local est riche et favorable aux porteurs de projets, les mises en relation possibles sont multiples » insiste David-Alexandre Caron, responsable de l’incubateur.

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Un accompagnement pratique et financier

Autre point fort des incubateurs académiques : l’apprentissage collectif. Une valeur que cultive l’incubateur Assas Lab’, qui accompagne chaque année entre 10 et 15 nouveaux projets portés par des alumni et des étudiants de l’Université Paris-Panthéon-Assas. « C’est important pour nous d’accueillir des profils variés et c’est ce que l’on cultive depuis la création de l’incubateur il y a quatre ans, détaille Quentin Lefebvre, maître de conférences en sciences de gestion et coordinateur de l’incubateur. Les résidents qui intègrent l’incubateur signent une charte qui les engage à aider les autres en retour, une notion d’entraide intrinsèque à l’identité de notre incubateur. » En parallèle, la structure propose des ateliers pratiques pour développer ses compétences entrepreneuriales sur des thématiques comme le déploiement de la stratégie marketing ou le recrutement des collaborateurs. Mais l’accompagnement peut aller encore plus loin. De nombreux incubateurs proposent en effet des partenariats et des tarifs promotionnels pour des outils digitaux comme Canva ou Notion, très utiles aux entrepreneurs. D’autres enfin sont à l’origine d’aides financières, comme l’incubateur Dauphine. « Nous avons des possibilités de financement public via des subventions (accès à 30 000 euros via notamment la subvention FPI ou encore INNOV UP) et de prêt d’honneur (jusqu’à 30 000 euros par personne et 40 000 euros par groupe) à offrir aux incubés » explique Oriane Kerléguer. « Par Ailleurs, ceux-ci peuvent pitcher leurs concepts face au Business Angel Club de Dauphine Alumni Dauph’Invest, qui regroupe des anciens de la communauté de l’Université » ajoute Alexiane Protheau, programme manager étudiants à l’incubateur.

Les conseils des incubateurs pour monter sa startup à l’université

Gérer son temps « La grosse contrainte des porteurs de projets est la gestion du temps entre les cours, les stages ou encore l’apprentissage, explique Quentin Lefebvre. La clé pour que le projet fonctionne, c’est l’organisation : j’estime qu’il faut consacrer au moins une demi-journée par semaine à son projet. »

Bien s’entourer « Plutôt que de chercher à formaliser son idée dans son coin, n’hésitez pas à solliciter les personnes susceptibles de vous aider. La meilleure façon d’avancer, c’est de se nourrir des avis de ceux qui vous entourent » indique Quentin Lefebvre. Et David-Alexandre Caron d’ajouter : « les acteurs dédiés à l’accompagnement sont là, et ils ne vont pas voler vos idées. L’écosystème de la création d’entreprise est tellement riche que vous trouverez la bonne personne et la bonne structure pour vous accompagner. »

Travailler son modèle économique Elaborer une solution qui réponde à un besoin est une des clés pour réussir sa startup. Pour cela, « peu importe l’idée, il faut accorder une attention particulière au modèle économique du projet » souligne David-Alexandre Caron. Il permettra de mieux positionner votre offre face à la concurrence et lui donnera une véritable valeur ajoutée : modèle freemium, circulaire, de l’abonnement ou encore du marketplace, attention à bien le cibler !

Aller sur le terrain « Cela vous permet de rencontrer des potentiels clients et d’identifier d’éventuels problèmes sur votre projet » expliquent Oriane Kerléguer et Alexiane Protheau. Un mot d’ordre donc : passer à l’action. « Il ne faut pas avoir peur de l’échec et se lancer » abondent-elles.

Connaissez-vous Pépite, le réseau des étudiants-entrepreneurs ?

Vous avez une idée de startup et vous souhaitez la concrétiser ? Faites-vous accompagner par le dispositif Pépite France, LE réseau des étudiants-entrepreneurs.

Initié par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2014, Pépite France fédère les Pépite (Pôles Étudiants pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat) répartis sur tout le territoire français. Leur mission : renforcer la culture entrepreneuriale et l’innovation dans l’enseignement supérieur à travers des actions de sensibilisation et de formation. Pépite France favorise ainsi la mise en relation des projets de création d’entreprise des étudiants et jeunes diplômés avec les entreprises, ainsi que les structures d’accompagnement et de financement. Mais ce n’est pas tout. Chaque année depuis sa création, Pépite France organise le Prix Pépite, qui récompense des projets de création d’entreprise portés par des étudiants et jeunes diplômés titulaires du statut d’étudiant-entrepreneur. Il les soutient dans leur démarche de création grâce à une première aide financière de 2 000 euros décernée par Bpifrance aux lauréats territoriaux. Une dotation financière supplémentaire de 5 000 euros est offerte pour les lauréats nationaux.

Vous montez votre startup à l’université ? Optez pour le statut national d’étudiant-entrepreneur

Accessible à toute personne titulaire du baccalauréat, ce statut permet aux étudiants et aux jeunes diplômés d’élaborer leur projet entrepreneurial dans un Pépite. Pour candidater : rendez-vous sur la plateforme snee.enseignementsup-recherche.gouv.fr. A la clé, une certification professionnelle entrepreneuriale reconnue, l’accès aux ressources et à l’écosystème du réseau Pépite, ou encore une aide au financement via des concours régionaux et nationaux. Pour Oriane Kerléguer, « ce statut est très intéressant car il permet d’accéder à des ateliers complémentaires à ceux de l’incubateur. Autre point fort : la possibilité de faire son stage dans sa propre entreprise, ce qui est une super expérience, d’autant plus que les étudiants entrepreneurs manquent souvent de temps. »

Le secteur incontournable en 2024/2025 : la deeptech

La tech et le digital dominent tous les secteurs, que ce soit la finance, le green business, l’énergie, la santé ou encore l’éducation. « L’IA est partout et les projets deeptech ont une voie royale, puisqu’ils sont portés par les ambitions du Plan deeptech lancé en 2019 et renforcés par France 2030, qui ambitionne la création de 500 startups deeptech par an d’ici 2030 » explique David-Alexandre Caron. Derrière la deeptech se cache un écosystème de startups qui changent le monde grâce à l’innovation de rupture et qui répondent à des enjeux majeurs listés par Bpifrance : réussir la transition écologique et énergétique, vivre et vieillir en bonne santé, nourrir l’Humanité, faciliter la mobilité, répondre à l’épanouissement de l’individu et mieux se protéger. Profitez donc de ces thématiques pour développer des solutions innovantes à destination des particuliers et des entreprises.

Entreprendre en étant étudiant : les stats qui détonnent

Vous hésitez encore à vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale et à monter voter startup à l’université ? Ces chiffres vont vous convaincre de vous jeter dans le grand bain. En effet, selon l’Indice Entrepreneurial Français (IEF) Jeunes :

51 % des jeunes de 18 à moins de 30 ans résidant en France font partie de la chaîne entrepreneuriale soit 4.5 millions de jeunes Français

7 sur 10 disent ainsi posséder les compétences nécessaires (capacités de décision, de négociation ou encore de présentation de résultats) pour être chef d’entreprise.

50 % des jeunes Français ont été sensibilisés à la création d’entreprise, et autant ont un ou plusieurs entrepreneurs dans leur cercle familial ou amical.

32 % des Français participent désormais à la chaîne entrepreneuriale

Chez les moins de 30 ans, ils sont 86 % à affirmer avoir un jour pensé à créer ou reprendre une entreprise, sans avoir, pour l’heure, sauté le pas.

Entre 2012 et 2022, plus de 8 millions d’entreprises ont vu le jour en France.

En 2023, 3 Françaises sur 10 – soit 7,7 millions de femmes – étaient engagées dans une dynamique entrepreneuriale

Selon la BPI, la France compte 13 000 startups dont 26 licornes en 2024

1 142, c’est le nombre de startups en France qui, par leur activité, ont un effet significativement positif sur la planète et la société