Le carnet de commandes de Nexter, société du groupe KNDS, leader européen de la défense terrestre, est « blindé » d’ici 2030. Alexandre Dupuy (X 86), Directeur des Relations Institutionnelles, de la Communication et des Ventes France, invite les jeunes X à rejoindre le systémier intégrateur de technologies de pointe.
Quatre ans après le rapprochement Nexter/KMW, où en est l’intégration du groupe sous l’égide KNDS ?
Ce premier mouvement structurant et significatif de la consolidation de l’industrie de défense terrestre européenne s’inscrit dans le temps long, à l’image de MBDA qui a mis une vingtaine d’années pour spécialiser tous ses centres de compétence. Notre devoir d’exigence est très fort, notamment au profit de l’armée de Terre française, notre premier client. On appelle de nos vœux pour 2020 un grand programme majeur franco-allemand MGVS (Main Group Combat System) pour construire le char du futur. Nous avons déjà présenté à Eurosatory 2018 le démonstrateur d’un système d’armes commun qui empruntait le meilleur des deux mondes du châssis du char Léopard (KNDS) avec la tourelle du char Leclerc (Nexter).
Comment Nexter innove à l’heure du combat collaboratif connecté ?
Le domaine très concurrentiel nous pousse vers l’innovation et a transformation digitale pour toujours plus de sécurité et de performance (en capacités de vitesse, furtivité, franchissement, autonomie, résistance, protection, etc.). On a une activité de petits robots sous un mode start-up, et les compétences système pour intégrer des boucles d’automatisme et d’autonomie dans nos véhicules de taille plus importante. Nexter fait appel à des compétences d’IA pour simplifier le travail des opérateurs avec beaucoup de capteurs/détecteurs mais aussi à des technologies de visualisation 3D et d’inter-visibilité dynamique. Enfin, les équipements terrestres génèrent beaucoup de données. Bien exploitées, elles peuvent permettre de soutenir efficacement et à moindre coût les matériels.
Nexter, c’est aussi un bel ancrage sur le territoire ?
Avoir gardé neuf sites dans l’Hexagone qui pilotent des activités différentes en étant connectés aux sous-traitants régionaux, c’est un choix très fort. C’est le cas sur nos trois pôles majeurs à Versailles Satory, à l’usine de Roanne dans laquelle on investit 60 M€ et en région Centre. Dans ces deux dernières régions moins concurrencées par d’autres industries, nous pouvons accéder à des bassins d’emploi pleins de ressources !
Pourquoi avoir choisi Nexter après 17 ans passés dans l’aéronautique ?
L’armée de terre vit une transformation passionnante avec l’introduction du combat connecté et la montée en cadence des matériels Scorpion qui vont interagir les uns avec les autres. Je m’attendais à ce que cela soit passionnant … et je ne suis pas déçu. Avec cette montée en puissance de la production et de l’innovation à l’horizon 2030, je vis une belle aventure humaine et technique pour bâtir le leader de la défense terrestre sur de solides fondations. Enfin rejoindre Nexter pour un jeune X, c’est donner un sens à son métier et contribuer à défendre son pays. Ce sentiment très fort, tous nos salariés le ressentent de manière forte. Nous ne sommes pas juste un acteur industriel.
Un souvenir marquant de votre passage à l’X ?
En 1986 tous les élèves faisaient leur service militaire, répartis dans les 3 armées. Il y avait une palette d’uniformes extrême à Palaiseau qui illustre bien cette richesse d’être ensemble avec des envies différentes, des parcours variés à la sortie de l’X et les possibilités de changer de cap ensuite au cours de sa vie. Le nombre de binets reflète cette multiplicité de choses possibles à faire pendant et après sa scolarité à Polytechnique !
Chiffres clés : 3 900 collaborateurs, 9 sites en France, 2 sites en Italie, 1 site en Belgique, 1 Mds€ de CA (dont 16% investi en R&D), 500 recrutements par an.
CONTACT : a.dupuy@nexter-group.fr ; https://nexter-recrutement.profils.org