Toujours en transformation, Orange se déploie tous azimut sur la téléphonie, la télévision, les services numériques, mais aussi la banque en ligne française 100 % mobile. Rencontre avec Patrice Lambert-de Diesbach (IEP 84, Cnam 92, SFAF 93), Head of Investor Relations & Financial Communication d’Orange.
Orange est en pleine transition !
Le passage de témoin à l’occasion de notre nouvelle gouvernance entre Stéphane Richard et Christel Heydemann à la direction générale d’Orange est en effet un défi qui s’est fait de manière absolument optimale. Cette transition aura été un modèle du genre facilité par la très bonne connaissance de l’entreprise par Christel Heydemann présente depuis 4 ans aux organes de gouvernance.
Quels sont vos défis à moyens termes ?
Un défi structurel d’abord car nous évoluons dans un secteur qui bâtit sa croissance sur des investissements massifs en infrastructures (fixes et mobile) avec une exigence de retour sur capitaux employés. Un défi conjoncturel ensuite, avec les effets cumulés de la crise Covid et de la guerre en Ukraine et ses conséquences durables sur les prix de l’énergie et l’inflation galopante. Enfin, le défi régulatoire est permanentcar les régulateurs européens restent arrimés à l’idée d’un nombre magique de quatre opérateurs par pays. Ceci pose le questionnement de l’arbitrage entre l’intérêt réel et légitime pour le consommateur -son pouvoir d’achat- et les effets indirects négatifs pour le secteur avec l’attrition massive observée sur la dernière décennie de sa génération de cash flow nécessaire aux investissements et ensuite une attrition massive en termes d’emploi dans tout le secteur Telco. À la communication financière, le challenge de la performance boursière est de faire comprendre au marché quels caractères de différenciation d’Orange doivent nous faire préférer à d’autres acteurs. Nous devons convaincre que notre business model est parmi les meilleurs. Nous sommes d’ailleurs dans le Top 3 des Telco européennes depuis le début 2022 avec une performance boursière évoluant entre 15 et 20 %.
Les nouveaux enjeux de la communication financière ?
Le métier ne cesse de se professionnaliser. Il vaut mieux avoir de très bonnes bases en finance, même s’il est possible de les acquérir au fil du temps. Un bon communiquant financier doit être capable de tenir tête à un analyste souvent sûr de lui. Il lui faut acquérir rapidement de solides bases en compta et/ou finance pour le challenger dans une joute intellectuelle stimulante. C’est un métier où on capitalise sur l’expérience et où l’apprentissage est permanent. C’est un job passionnant car on est proche du management, mais son corolaire est d’être en risque continu car, comme dans quelques (rares) métiers d’experts, il n’y pas d’imposture possible. Mieux vaut avoir roulé sa bosse avant de l’exercer et avoir le recul nécessaire.
Des opportunités pour les jeunes ?
Nous recrutons nos collaborateurs en interne avant d’aller les chercher à l’extérieur. L’idée est de servir d’école de formation pour évoluer vers d’autres postes exposés qui nécessitent une capacité d’analyse et de synthèse avant action. Pour autant, nous recrutons deux stagiaires tous les six mois. Le département Communication Financière d’Orange est une école de formation qui pousse les talents à se dépasser dans un environnement ultra concurentiel où nous sommes le dernier rempart avant les marchés financiers.
#Orange&Moi
Je suis chez Orange depuis plus dix ans car j’ai choisi de rejoindre Stéphane Richard que j’avais connu chez Véolia que je suivais en tant qu’analyste financier. En 12 ans, ce manager visionnaire a transformé l’entreprise de manière phénoménale en termes de mentalité et d’engagement collectif. Passer de France Télécom à Orange est vertigineux. C’est la plus riche expérience de ma vie professionnelle car j’ai participé à ce bouleversement de l’intérieur. Aujourd’hui, j’ai la chance de participer à l’écriture d’une nouvelle page sous la direction de Christel Heydemann.
Le Cnam : une école de volonté ?
Diplômé de l’IEP Paris et de l’Université Paris Nanterre, je me suis spécialisé dans l’audit externe, puis dans la vente sur les marchés actions. Il a cependant été très compliqué de revenir vers les chiffres et l’analyse financière car, en France, on aime cloisonner les gens. Le Cnam a été un fantastique faire-valoir et m’a permis de renouer avec la finance et de suivre ensuite la formation de la Société Française des Analystes Financiers (SFAF). C’est une école de volonté car les gens qui décident de suivre ces cours -le soir et le samedi- ont vraiment la motivation, d’autant que l’enseignement y est de très haut niveau. J’ai de fantastiques souvenirs de cette période qui m’a aidé à tracer une nouvelle route professionnelle.
Contact : p.lambert@orange.com