Plus jeune entrepreneure de France, ancienne chargée de communication du Président de la République, ex-sherpa de la délégation française du G20 des Entrepreneurs, présentatrice TV, journaliste… A seulement 25 ans, Philippine Dolbeau ajoute cette année une nouvelle corde à son arc. Autrice de l’ouvrage Jeunes et inspiré.es, l’entrepreneuriat pour réaliser nos rêves (Dunod 2025), elle partage son parcours et ses conseils avec une génération qu’elle considère tout aussi inspirée qu’inspirante. Rencontre.
Vous avez vécu votre première expérience entrepreneuriale à seulement 15 ans. Pitchez-nous le début de cette aventure !
Septembre 2014, j’ai 15 ans, je suis en Seconde et ma prof d’éco, Mme Nuttuns, laisse carte blanche à ses élèves pour créer de A à Z leur entreprise fictive. Une entreprise fictive qui est, pour moi, devenue bien réelle moins d’un an après. Après avoir vu un reportage sur un enfant de neuf ans qui avait été oublié dans un bus scolaire sans que l’école ne s’en rende compte, j’ai eu l’idée de créer un cahier d’appel digital. Ça peut paraitre classique aujourd’hui, mais en 2014 ça n’existait pas ! J’ai continué à développer New School jusqu’en 2020, date à laquelle j’ai revendu la société… et où je me suis retrouvée avec mes doutes et un vrai questionnement existentiel sur mon orientation.
Et c’est là que vous allez contacter une conseillère de l’Elysée !
En vacances, un Paris Match en mains, je découvre au fil d’un reportage sur les proches conseillers d’Emmanuel Macron, Anne-Sophie, conseillère communication du président. Impressionnée par son parcours, j’ai vraiment envie de prendre un café avec elle. Mon père me dit de la contacter sur LinkedIn. Un mois après, alors que je descends mes poubelles, je reçois un appel de son assistante pour me proposer ce fameux café… qui s’est en réalité transformé en entretien d’embauche ! Je n’avais rien préparé, je n’avais pas la bonne tenue… mais j’ai réussi la première étape des 11 entretiens qui m’ont menée à devenir « la plus jeune salariée de l’Elysée sous la Ve République » m’avait alors annoncé la DRH du Château, et à affronter la plus grande action de com’ de crise de la décennie : le Covid. Une expérience extraordinaire mais dans un moule qui n’était sans doute pas tout à fait le mien. Un an plus tard, je deviens sherpa de la délégation française du G20 Entrepreneurs, une délégation à parité H/F pour la toute première fois de son histoire. Puis en 2023, à la suite d’une conférence que j’anime sur Vivatech devant plusieurs milliers de personnes – là encore une première impressionnante pour la timide maladive que je suis – je suis approchée par un producteur de SQOOL TV qui me propose d’y animer une émission. Une expérience qui m’a permis de travailler en parallèle pour Europe 1, BFM Business et L’Express.
Avec un tel parcours à 25 ans, la question de l’âge est-elle souvent revenue sur le tapis ?
Être une jeune femme entrepreneure a eu un impact médiatique fort c’est certain (un peu moins positif toutefois lorsqu’il s’est agi de lever des fonds). Cela m’a aussi permis de pouvoir monter mon projet avec des risques limités (pas de frais, pas de charge) et donc de décupler ma créativité. Mais j’ai souvent eu l’impression d’être la seule à me ressembler et en décalage avec les gens de mon âge. C’est pour ça qu’au-delà de l’entrepreneuriat, mon livre est aussi un livre sur la différence.
Votre ouvrage s’intitule Jeunes et inspiré.es : pensez-vous que les jeunes d’aujourd’hui soient assez inspirés justement ?
Oui ! Et aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin d’inspiration, d’avoir envie, d’être animés par quelque chose, de laisser une trace. Moi je suis inspirée par l’éducation, la tech, les gens qui ont changé ma vie, qui m’ont donné l’ambition de continuer cette route que j’aurais pu abandonner plusieurs fois. La Génération Z veut que son existence ait du sens, elle veut changer les choses, non pas pour elle mais pour après. Elle nous dit : nous avons besoin d’une raison de croire que l’avenir peut nous appartenir, qu’on peut changer les choses pour le meilleur et que tout n’est pas perdu.
Et sont-ils inspirants ?
Doublement oui : je pourrais l’écrire dans le ciel ou sur tous les murs de Paris ! Ils ne veulent pas bosser pour une boite qui dit qu’elle a des valeurs, mais bien pour une boite qui agit concrètement pour changer les choses. Oui ils ont des choses à raconter et il faut les écouter : faire se parler les générations, voilà la clé de la réussite selon moi.
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