La position des points énergétiques utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise (c) PAMacée

PAMACEE EPISODE 4 : La médecine traditionnelle chinoise au Cap vert, une volonté politique ?

Pour récompenser nos lecteurs les plus fidèles, voici l’épisode 4 de l’aventure PAMacée ! Découvrez et soutenez le projet de Lola et Anne autour des plantes médicinales. Dans cet épisode, nous sommes toujours au Cap-Vert et Lola s’interroge sur la médecine traditionnelle chinoise. Bonne lecture !

 

L’arrivée de la médecine traditionnelle chinoise au Cap-Vert

Les rencontres à la délégation de santé sur l’île de Sao Vicente, s’enchaînent. Contrairement à l’Espagne et ses campagnes de discréditation des médecines non-officielles, le Cap-Vert a lancé une politique de développement de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). À l’origine c’était une convention pour renforcer les échanges économiques avec la Chine, dans tous les domaines, notamment celui de la santé. Puis en février 2019, le ministre de la santé capverdien annonce qu’il souhaite faire du pays un centre de médecine traditionnelle chinoise.

Lisio Silva, délégué de la santé de Sao Vicente, m’explique comment le Cap-Vert cherche à implémenter la MTC dans le système de santé officiel. L’objectif, à travers cette politique, est que la MTC aide à comprendre la médecine traditionnelle capverdienne. S’il existe une longue tradition d’infusions de plantes pour traiter de nombreux problèmes de santé au Cap-Vert, ce savoir est entièrement empirique. Il n’existe aucun écrit ou étude scientifique sur ces usages, qu’il qualifie de “mythes”. Lisio Silva regrette le manque d’études scientifiques pour valider l’efficacité de ces remèdes.

                   Lisio Silva, délégué de santé de Sao Vicente (c) PAMacée

«  Au Cap-Vert, il s’utilise de nombreux types de préparations à base de plantes sous forme d’infusion, mais rien n’a été écrit, rien n’a été étudié. » – Lisio Silva, délégué de santé de Sao Vicente

Acuponcture et plantes médicinales : Un duo gagnant

L’implémentation de la médecine traditionnelle chinoise n’en est qu’à ses balbutiements. Des médecins capverdiens ont suivi une formation à la MTC en Chine ainsi qu’au Cap-Vert et le pays a reçu du matériel d’acupuncture. J’ai la chance de faire la rencontre de l’un de ces médecins, Romice Soanes, physiothérapeute à la délégation de santé de Mindelo, formée à la médecine traditionnelle en Chine. L’occasion pour moi de découvrir l’acupuncture. J’apprends que cette forme de médecine peut aussi faire appel aux plantes médicinales. En effet, les différents points énergétiques du corps humains peuvent être activés non seulement par des aiguilles ou des ventouses, mais aussi avec des préparations végétales appelées « moxa ». Je reconnais avec surprise une plante que j’ai beaucoup étudiée : l’Artemisia annua (ou armoise annuelle). Ici, l’armoise séchée est utilisée au niveau des points énergétiques soit sous forme de cônes posés sur la peau et brûlés, soit sous la forme de bâtons incandescents tenus au-dessus du corps.

« Une maladie qui ne peut pas être traitée par acupuncture peut être traitée par la moxibustion. Lorsque les aiguilles ne fonctionnent pas, le moxa fonctionne » – Ancien texte médical chinois

Romice Soanes, physiothérapeute à la délégation de santé de Mindelo (c) PAMacée

Selon les maladies, l’acupuncture peut être utilisée seule ou en complément avec la médecine conventionnelle, selon les cas. Elle s’utilise pour un panel de maladies, des plus communes jusqu’aux plus graves. Romice Soanes me donne l’exemple d’un malade atteint d’une paralysie faciale qui a été guéri par l’acupuncture. Passionnée par la théorie de cette forme de médecine, chaque résultat ne fait que renforcer sa passion. Elle est persuadée que la combinaison des différentes formes de médecine présente un réel intérêt. Je repense à l’usage de la MTC en Chine pour faire face à l’épidémie de Covid-19, en complément de la médecine occidentale officielle. Serait-ce possible en France aujourd’hui ?

A bientôt pour de nouvelles aventures…

 

PAMacée épisode 3 : la phytothérapie, une médecine qui peine à être reconnue au Cap-Vert