{ParcourSup], ou le mot qui fait trembler les écoles de management… et de leurs candidats ! Les établissements concernés, les atouts, les points noirs et les questions en suspens : on vous dit tout de ce qui attend les business schools pour la rentrée prochaine.
Si le cadre légal fixé par la Loi ORE indique que les écoles de management avec titre visé devraient être sur ParcourSup dès la rentrée 2019, cette obligation ne sera en réalité complètement effective qu’en janvier 2020, la possibilité de demander des dérogations ayant été ouverte.
Mais certaines écoles et banques d’épreuves se sont déjà lancées cette année. C’est notamment le cas d’Atout +3, la banque d’épreuves ouvrant à neuf écoles de management : BSB, EM Normandie, EM Strasbourg, GEM, Groupe ESC Clermont, ICN BS, Institut Mines-Télécom BS, ISC Paris BS et La Rochelle BS Excelia Group. D’autres écoles ont même sauté le pas encore plus tôt comme Rennes School of Business qui s’est lancé dès cette année. « En essuyant les plâtres, nous avons fait figure d’extraterrestres », indique Jordane Pedron, Director development department de Rennes School of Business. De même IDRAC Business School y a intégré son PGE cette année : une configuration unique dans le paysage des écoles de management à ce jour.
Un dispositif plein d’atouts…
#1 Une information homogénéisée
« Le premier intérêt que nous voyons dans ce dispositif c’est la volonté de ParcourSup de regrouper dans un même portail toutes les formations conduisant à un diplôme national reconnu. Dans la cacophonie du marché post bac, il est essentiel qu’un lycéen ait une visibilité claire sur les différentes possibilités de formation, puisse comparer les différents programmes sur des critères homogénéisés », affirme Catherine Rouchy Directrice communication et recrutement de l’ESC Clermont. Une dynamique qui implique évidemment un gros travail d’information de la part des écoles, soumises à un cahier des charges extrêmement précis.
#2 Un booster de visibilité
Autre intérêt de ParcourSup : il permet aux écoles de se positionner parmi des formations visées par l’Etat. « Et c’est là LE vrai enjeu pour les grandes écoles de management au milieu d’une offre de formations pléthorique » annonce-t-on à l’ESC Clermont. Un regain de visibilité qui va de pair avec une augmentation des effectifs. C’est ainsi par exemple que l’IDRAC Business School a vu le nombre de candidats à son Bachelor passer de 3 000 à 4 000 l’année de son intégration à ParcourSup
Une nouveauté cette année
La recherche par mot clé qui permet de valoriser au maximum les savoir-faire, les atouts, les dispositifs d’intégration et de suivi de chaque école
#3 Un renforcement de la dynamique globale d’orientation vers les business schools
ParcourSup s’inscrit dans une déclinaison de la Loi ORE qui vise à renforcer l’orientation des étudiants. « La force de cet outil commun est de permettre aux écoles de déployer leur projet : qu’est-ce qu’une grande école, quelles sont les voies d’accès pour telle ou telle formation… chaque école un rôle dans la promotion de la filière dans son ensemble », précise Jordane Pedron.
…Mais avec de vraies marges de progression
LE point noir : le timing
Pour les écrits Avant ParcourSup, beaucoup d’écoles fonctionnaient sur la base de deux sessions (en janvier et en avril pour Atout +3 par exemple). Il faut donc aujourd’hui réorganiser les sessions dans des agendas devenus plus courts : deux dates d’écrit en avril pour Atout +3 (un mercredi et un samedi pour permettre au maximum de candidats de pouvoir passer les écrits).
Pour les oraux / entretiens Avec ce nouvel agenda, tous les entretiens des écoles devront être passés entre fin mars et fin avril. « Nous devons faire passer nos process de recrutement en phase industrielle. Cela nécessite de prendre le risque de redimensionner les jurys des oraux afin de les concentrer sur une phase très courte », insiste Laurent Espine, DG de l’IDRAC Business School. La solution se trouverait-elle alors dans des entretiens à distance ? Si cela fonctionne déjà effectivement très bien pour les étudiants étrangers (pour des raisons logistiques évidentes), le présentiel reste important pour les candidats français (surtout dans des écoles au plus près des territoires) et pour les recruteurs, qui y voient une occasion irremplaçable de tester les fameuses soft skills dont les écoles sont aujourd’hui si friandes.
Les candidats vont donc devoir faire des choix. « Je tiens à rassurer les écoles qui vont passer le cap : l’outil est techniquement solide et fonctionne bien. En revanche, la fenêtre de tir proposée pour réaliser les examens et les concours est très mince (fin mars à début mai). Les candidats vont donc devoir optimiser leurs choix d’écoles et à ce titre, les banques de concours risquent de sortir gagnantes », ajoute-t-on à Rennes School of Business.
Des questions restent en suspens
La digitalisation des épreuves
Si certaines banques d’épreuves ont passé le cap du numérique (Passerelle par exemple), d’autres privilégient encore le papier. Une digitalisation totale comporte évidemment beaucoup d’avantages (optimisation des temps de correction dans un délai très court par exemple) mais nécessite aussi de gros investissements (épreuves repensées, équipement des centres d’examen, sécurité…).
La fiabilité des formations répertoriées
« Il est impératif qu’une différenciation claire entre formations visées et délivrées par les grandes écoles de management et « formations parasites » persiste. C’est la 1e année où je vois autant de formations parasites (des formations qui s’affichent très clairement dans les salons comme des écoles de commerce délivrant un PGE alors qu’elles ne sont pas visées). C’est une concurrence dangereuse et onéreuse pour des candidats et des familles en proie à l’incertitude », martèle-t-on à Rennes School of Business.
L’amélioration de l’expérience utilisateur
« Au-delà du simple outil ParcourSup, l’étape la plus difficile pour un lycéen dans ce process est de faire le bon choix. La plateforme pourrait d’ailleurs évoluer sur ce point, même s’il est à noter qu’il y a déjà eu une amélioration notable cette année : la désignation d’ambassadeurs écoles qui répondent aux questions posées par les familles sur le net. On pourrait aussi intégrer des vidéos de présentation ou des tutoriels pour améliorer l’expérience utilisateur », imagine Laurent Espine.
Intégration dans ParcourSup : les signes extérieurs de réussite
#1 L’augmentation du nombre et de la qualité des candidats et des intégrés
#2 De nouvelles écoles qui rejoignent les banques d’épreuves des écoles déjà sur ParcourSup
#3 Une réelle contribution à la valorisation de la filière grande école de management
#4 L’amélioration du service d’orientation à destination des bacheliers