L’agence d’architecture et d’urbanisme SCAU travaille à l’imagination, à la construction et à la reconstruction de l’ensemble des espaces constitutifs de la cité. Avec, à chaque fois, la volonté d’appréhender la complexité du contexte géographique, social, économique, politique, écologique et éthique local. Une aventure porteuse de sens où les talents ont toute leur place. Explications avec Mathieu Cabannes (X 04, École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est 17), architecte associé de la structure parisienne.
SCAU en quelques mots ?
Nous travaillons depuis plus de 50 ans sur tous les projets et bâtiments qui font la ville, aussi bien pour des clients publics que privés. Ces hybridations entre nos différents programmes nous permettent ainsi d’apporter la meilleure réponse aux besoins de nos maîtres d’ouvrage, dont les problématiques sont souvent transversales. Ce qui nous distingue chez SCAU, c’est aussi cette volonté de garder en vue deux objectifs complémentaires : les limites environnementales d’une part et le bien-être social, humain, d’autre part. Le réajustement aux limites environnementales se fera, de manière planifiée ou contrainte. En revanche, en cas de réajustement contraint de notre économie, ce seront les limites sociales qui seront impactées. En ce sens, nous adhérons pleinement au principe de responsabilité posé par le philosophe allemand, Hans Jonas, consistant à « maintenir la continuité d’une vie authentiquement humaine sur Terre. »
Comment perpétuez-vous cette singularité ?
Depuis une dizaine d’années, l’agence a initié une démarche de recherche en interne, avec pour point d’orgue la volonté de « faire du soin le principe cardinal des pratiques architecturales et urbaines » (exposition Soutenir, Pavillon de l’Arsenal 2022). Concrètement, nous accueillons des thèses CIFRE à l’agence, dont celle d’Anna Saint Pierre sur le réemploi des matériaux, ou celle de Marie Tesson sur le care. Il s’agit d’appliquer cette exigence sur l’ensemble des lieux de vie que nous réalisons. Par exemple, sur la question de la limitation des émissions carbone, nous avons livré en 2009 à Poitiers le premier lycée utilisant zéro énergie fossile en Europe et nous travaillons sur le campus ENGIE actuellement en construction à la Garenne-Colombes derrière La Défense, et dont, la moitié de la surface (95 000 m2) est en construction bois. Sur la question de l’artificialisation des sols, nous permettons au club du Red Star de conserver son site historique rue Bauer à Saint Ouen sur Seine en développant un projet qui imbrique de multiples fonctions et usages.
Ce paradigme est donc porteur de sens pour de jeunes talents ?
Les agences d’architecture ont besoin de talents qui pensent, influent, et travaillent avec toutes les composantes du projet, qu’elles soient constructives, matérielles, organisationnelles, contractuelles. Parallèlement, ces derniers doivent être capables de façonner des passerelles avec les enjeux politiques, symboliques, humains et sociaux actuels. Il s’agit non seulement de les comprendre mais également d’agir, de proposer des solutions, de les mettre en œuvre.
Quid des opportunités au sein de l’agence ?
Nous recherchons une directrice ou un directeur de la recherche pour développer et coordonner nos actions en la matière, mais aussi créer et animer nos partenariats. Nous sommes également intéressés par des profils de responsables de projet pour lesquels des doubles diplômes sont très appréciés. Et enfin une ou un responsable pour renforcer notre pôle de recherche appliquée sur les outils de conception, et de représentation des projets pour augmenter notre valeur ajoutée et perpétuer la formation continue au sein de l’agence. Le tout, en tirant pleinement profit des maquettes numériques, et plus spécifiquement de l’IA. Enfin, l’agence est très ouverte à l’alternance, la voie la plus naturelle pour apprendre l’architecture.
La polyvalence, véritable facteur X de Polytechnique ?
De Polytechnique, je retiens surtout la qualité des professeurs, ce goût pour la complexité des systèmes, cette volonté de vouloir comprendre et agir sur les réalités du monde économique et une appétence naturelle à établir des liens entre des problématiques très variées. Par ailleurs, on ne peut pas omettre ces clés fondamentales que l’école nous inculque en matière de gestion d’entreprise. Personnellement, cette polyvalence m’est très précieuse pour faire les bons choix en matière d’arbitrage sur les projets, par exemple.
Contact : m.cabannes@scau.com