L’intelligence artificielle a été introduite par Alan Turing dans son article Computing Machinery and Intelligence publié en 1950 en posant la question : Les machines peuvent-elles penser ? » Cogito, ergo sum » affirmait René Descartes dans son Discours sur la Méthode dans le 16è siècle : Je pense donc je suis. Peut-on dire que ChatGPT pense pour que son intelligence existe ?
L’intelligence artificielle : une naissance pas si récente
Pour définir l’intelligence artificielle, on peut utiliser les termes suivants : systèmes qui pensent comme les humains, systèmes qui sont rationnels ou d’après Alan Turing des systèmes qui agissent comme des humains, mais en général, l’intelligence d’une machine peut être estimée aux algorithmes intelligents qui la composent.
A partir des années 50, l’intelligence artificielle a connu un parcours fulgurant en passant par différentes étapes, à partir du jeu d’imitation de Turing allant jusqu’à l’apprentissage artificiel profond à base de réseaux neuronaux. L’apparition des méthodes à bases des neurones artificiels a permis d’améliorer énormément l’apprentissage de ces modèles, notamment en termes de prédiction pour des données de diffèrent types : textes, images, vidéos, etc.
Du traitement du langage naturel à ChatGPT
Le problème de la fouille de texte a suscité de plus en plus d’attention dans les dernières années en raison de grandes quantités de textes disponibles sur les forums web, les réseaux sociaux, et autres types d’applications. Par ailleurs, les agents conversationnels, de plus en plus basés sur des réseaux de neurones, génèrent automatiquement des réponses basées sur des modèles prédictifs qui ont appris à partir d’un large corpus d’expressions. Dans certains cas, les bots sont dotés d’une personnalité prédéfinie.
Le traitement du langage naturel (NLP) a commencé dans les années 50 avec les systèmes de traductions automatiques, pour la résolution des problèmes d’algèbre dans les années 60 et des premiers chatbots en 1970. Des premiers outils de questions-réponses sont apparu également dans les années 90-00, notamment l’outil Watson capable de répondre à des questions posées librement.
L’augmentation de la puissance de calcul et de stockage à faible coût a permis d’utiliser ces modèles d’apprentissage artificiel sur des quantités de données énormes, mais aussi en proposant des réponses automatiques en temps réels, comme c’est le cas du ChatGPT pour Chat Generative Pre-trained Transformer qui est un prototype d’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle, développé par OpenAI et spécialisé dans le dialogue.
ChatGPT est-il doté du même système de pensée qu’un humain ?
La question qui se pose est: ChatGPT est-il intelligent ? Peut-il penser ? Agit-il comme un humain ? Pour répondre a cette question, on peut comparer les réponses données par ChatGPT et ce que pourrait donner comme réponse un humain. Le problème des réponses fournies par ChatGPT est qu’elles sont certes correctes, mais sont souvent génériques, dénuées de toute émotion et neutres, et non adaptées dynamiquement à leur interlocuteur. C’est pour cette raison que nous avons besoin d’avoir un système capable de détecter dans un premier temps les émotions de l’utilisateur, pour ensuite recommander et générer une réponse emphatique contenant une émotion donnée. On le voit, donc, il y a encore beaucoup de perspectives dans le domaine de l’intelligence artificielle, mais seul l’humain détient des capacités intuitives et émotionnelles que pour l’instant les machines ne sont pas capables de les modéliser.
L’auteur est Nistor Grozavu, Professeur des Universités, CY Cergy Paris Université