Initiée en 2023 et créée en 2024, Phytopolis est une startup qui a développé un concept novateur : l’arboricompostage, permettant de faire pousser des arbres fruitiers dans des zones traditionnellement non végétalisables, en valorisant les biodéchets. Son fondateur, Victor Magaud nous en dit plus.
Originaire de Clermont-Ferrand, j’ai rejoint le PGE d’ESSEC Business School en septembre 2021 après deux ans de classe préparatoire dans la ville de Lyon. Vivant en banlieue, j’ai été témoin de la bétonisation croissante des villes et de l’émergence des défis liés à une alimentation saine. Fort de ma double spécialisation en affaires publiques et entrepreneuriat à l’ESSEC, j’ai eu la volonté d’apporter une contribution significative en aidant les municipalités à végétaliser leurs espaces. Ainsi est né mon projet d’entreprise, Phytopolis, au sein de l’incubateur ESSEC Ventures.
La startup Phytopolis, une volonté de végétaliser les espaces bétonnés
J’ai eu cette prise de conscience plus particulièrement lorsque j’ai découvert un abricotier en ville, chargé de délicieux fruits prêts à être dégustés. La révélation s’est immédiatement imposée pour moi : la nature n’est pas ailleurs, elle est simplement absente là où nous sommes. C’est ainsi que j’ai décidé de consacrer mes efforts à (re)créer un espace naturel à proximité de chez moi. En effet, la végétalisation urbaine fait face à deux défis majeurs. Tout d’abord, elle se heurte à des limitations, car elle n’est pas envisageable partout, notamment au-dessus des métros, des RER et d’autres infrastructures de transport. De même, des obstacles peuvent se présenter en présence de canalisations, de réseaux électriques et de parkings souterrains, etc.. De plus, la végétalisation hors sol avec des plantes en pot présente des inconvénients majeurs : les plantes manquent rapidement de sels minéraux essentiels à leur croissance, résultant en des arbustes de petite taille. J’ai entrepris de résoudre ce problème, en évitant l’utilisation de produits chimiques et en favorisant l’apport naturel de nutriments, principalement à travers le compost. Cela a été le point central de ma démarche. Comment planter directement dans le compost, avec toutes les difficultés techniques que cela implique ? Par le biais d’essais et d’erreurs, d’échanges avec des professionnels et de recherches approfondies, j’ai trouvé la solution, que je qualifie aujourd’hui d’arboricomposteur. Phytopolis est actuellement la seule startup sur le marché à proposer une véritable solution de végétalisation hors sol qui ne se contente pas de mettre une plante en pot, mais qui accompagne activement la plante dans son processus de croissance.
Les premières phases de test portent leurs fruits
J’ai réalisé des premiers tests en septembre 2023 dans une école à Champniers (Charente) où j’ai installé un arboricomposteur muni d’un pommier. Les résultats ont été plus que concluants. Non seulement l’arbre est en excellente santé mais l’ensemble de l’école a été initiée au compostage, créant ainsi un lien social entre les élèves, le personnel enseignant, mais également les parents d’élèves. Les premières récoltes de pommes sont maintenant attendues avec impatience car elles symbolisent le succès de l’initiative.
Avec la startup Phytopolis : faire des métropoles, des phytopoles
Notre premier objectif c’est l’innovation pour rendre l’arboricompostage hautement adaptable. Pour cela, nous développons une gamme variée de produits pour répondre à tous les besoins. Nous sommes par exemple en train de développer l’arboricomposteur de Noël pour éviter de couper des sapins et ainsi les planter et les réutiliser chaque année. Nous sommes aussi sur le développement d’un modèle mural qui pourrait accueillir des plantes grimpantes comme du lierre, de la glycine ou de la vigne, dans l’idée de végétaliser les murs.
Notre deuxième objectif est ambitieux puisque c’est celui de planter un million de plantes en ville d’ici 10 ans. Ce chiffre n’est qu’un catalyseur pour mobiliser les efforts nécessaires afin de rendre les villes toujours plus vertes, de transformer les métropoles urbaines en véritables phytopoles, à la fois résilientes et agréables à vivre.
Mon conseil entrepreneurial
Si tu ressens un manque, une frustration, ou si tu identifies un défaut dans un produit du quotidien, perçois cela comme une opportunité de monter ta startup ou ton entreprise car l’action et la prise d’initiative sont selon moi les clés du succès. Il peut être aussi essentiel d’être accompagné dans ton projet d’entrepreneuriat comme je l’ai été avec l’incubateur ESSEC Ventures. Un incubateur n’est pas juste une structure qui donne de la crédibilité à ton projet, c’est un accompagnement sur mesure. Pour ma part, j’ai été accompagné par Anthéa Brault et dire que le projet n’aurait pas vu le jour sans elle serait un euphémisme. Non seulement elle a été là pour me conseiller, mettre en lumière les points faibles de mon projet, me mettre en contact avec des personnes pertinentes pour le développement de Phytopolis, mais elle croyait — et croit toujours — dans ce que je suis en train de construire. Elle m’a poussé à toujours aller plus loin. Un incubateur, c’est un peu comme le tuteur d’un plant de tomate : techniquement, ton projet peut mûrir sans lui, mais lorsque tu fais face à des difficultés, c’est la première chose sur laquelle tu vas te reposer pour ne pas te casser.