Fiche d’identité : Charles Rozoy, 28 ans, originaire de Dijon, université de Bourgogne, Master 2 Communication et Médiation
POSITIF ET FONCEUR, CHARLES EST DE CEUX QUI RELÈVENT LES DÉFIS SANS HÉSITER. LE JEUNE HOMME, CONFIANT, NOUS DÉLIVRE UN MESSAGE OPTIMISTE : « IL NE FAUT JAMAIS SE DÉCOURAGER. TOUS LES RÊVES SONT RÉALISABLES. » RENCONTRE AVEC CHARLES ROZOY, MÉDAILLÉ D’OR DU 100M PAPILLON AUX JEUX PARALYMPIQUES DE 2012 À LONDRES.
A la poursuite d’un rêve d’enfant
Il est beaucoup question de rêves avec Charles. Très à l’aise dans l’eau à 7 ans, il découvre la natation sportive grâce à ses voisins. Immédiatement, l’envie de devenir champion olympique l’anime et ne le quitte plus. Pour réaliser son rêve, le jeune homme suit un parcours académique adapté qui lui permet d’allier passion et études. Entre les entraînements quotidiens et la préparation physique, Charles se donne à fond. L’athlète connaîtra des hauts et des bas dans la pratique de sa discipline. Après quelques échecs, une remise en question et une réorientation après le Bac, il ne lâche rien et revient plus motivé que jamais dans la compétition en 2008. Alors que tout lui réussit, sa carrière de sportif valide bascule en juillet 2008. Un accident de moto entraîne la paralysie de son bras gauche. Malgré cette épreuve, Charles ne perd pas de vue son objectif : « Plus on m’a dit que c’était impossible, plus j’ai eu envie de m’accrocher à mes rêves. » L’athlète retrouve le chemin de la piscine pour sa rééducation. Son entraîneur le met alors au défi de reprendre l’entraînement. Le handisport s’impose comme la solution pour la compétition. Les efforts du jeune homme sont vite récompensés. En 2012, il participe aux Jeux Paralympiques de Londres. Malgré l’envergure de l’événement, il reste dans sa bulle, concentré sur son objectif… Et la victoire est au rendez-vous ! Charles remporte le titre de champion olympique pour le 100m papillon. « Au moment de gagner, il n’y a pas de mots. Il faut le vivre. »
Du sportif à l’ambassadeur
Après la concrétisation de son rêve, le sportif s’investit en dehors du bassin et s’engage dans la vie associative. On découvre derrière l’athlète, un homme généreux avec un sens profond du partage. Conférencier en entreprises, parrain d’associations, intervenant dans les écoles, il multiplie les échanges pour faire passer des messages forts. L’occasion de rappeler que le double cursus existe et que suivre une formation à côté de sa carrière est indispensable : « On peut être étudiant, handicapé, sportif et réussir son parcours universitaire. » Dès 2009, il devient l’ambassadeur de l’université de Bourgogne. Ce statut de conseiller lui permet d’apporter un avis sur les projets en matière de sport ou de handicap. C’est avec fierté qu’il a eu le privilège de remettre la Légion d’honneur au président de son université.
« Je trouve cela formidable, une image forte où l’étudiant est placé au centre de l’université. » Après de belles victoires sportives, Charles poursuit des études en communication. Un nouveau rendez-vous avec la compétition l’attend en 2016 avec les JO de Rio. A son retour des Jeux, Charles confie qu’il souhaite explorer de nouveaux horizons. Très vite, apparaît en toile de fond de son récit, son envie viscérale de « changer les choses » voire de « changer le monde ». Et comme, il le rappelle très justement, le premier changement s’opère d’abord chez soi.
PORTRAIT CHINOIS :
Un animal : un dauphin, bien évidemment !
Un mentor : Alexandre Popov, nageur russe surnommé « Le Tsar »
Une gourmandise : Macaron au chocolat de F. Gillotte
Un credo : « L’important n’est pas de participer mais de donner le meilleur de soi »
Un rituel : Ecouter Pink Floyd avant de nager
Pauline Museux