Jean-Philippe Verger (CentraleSupélec 93) à la tête du centre CEA DAM-Ile de France, mène une mission ambitieuse au service de la dissuasion nucléaire française. Entre défis scientifiques, supercalculateurs et opportunités pour les jeunes diplômés, le futur s’écrit déjà au présent.
La Direction des Applications militaires (DAM) conduit les programmes nucléaires de Défense de la France au sein du CEA depuis sa création en 1945. Cela concerne la conception et la fabrication des armes nucléaires mais aussi des chaufferies qui propulsent les sous-marins et le porte-avions. La DAM apporte également son expertise aux autorités dans la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Ces programmes font l’objet, depuis l’origine, d’une gouvernance claire et cadrée, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.
Simulation, la clé de voute du CEA DAM-Ile de France
Après l’arrêt définitif des essais nucléaires en 1996, le lancement du programme Simulation a profondément transformé la manière de concevoir et de garantir la sûreté, la fiabilité et les performances des armes nucléaires qui équipent les deux composantes de la dissuasion française. Ce programme repose sur trois piliers indissociables : « la modélisation physique, la simulation numérique et la validation expérimentale. Les phénomènes physiques successifs sont traduits sous forme d’équations mathématiques, dont la complexité impose qu’elles soient résolues de manière discrète en recourant à la puissance des supercalculateurs. C’est grâce à cet enchainement de modélisation, de résolution sur ordinateur puis de validation des résultats par confrontation aux mesures expérimentales, que nous sommes capables de garantir les performances et la sûreté de nos armes nucléaires » détaille-t-il. Le succès du programme Simulation s’est matérialisé par le renouvellement des composantes aéroportée et océanique de la dissuasion française sans recourir à un essai nucléaire. « Le programme Simulation permet de préparer le futur pour pérenniser la crédibilité technologique de la dissuasion face aux évolutions stratégiques. Il repose, d’une part, sur des équipes scientifiques de très haut niveau et, d’autre part, sur des équipements numériques et expérimentaux hors norme, indispensables pour résoudre et valider les équations modélisant le fonctionnement des armes nucléaires. Une preuve supplémentaire que la DAM se dote depuis sa création de moyens scientifiques et technologiques au meilleur niveau mondial. »
Le CEA DAM-Ile de France, le lieu idéal pour les jeunes ingénieurs
Pour un jeune ingénieur, intégrer le CEA DAM Île de France permet donc d’avoir un accès permanent aux supercalculateurs de dernière génération, conçus en co-design par le CEA et ATOS. Dès la fin 2023 il offrira également l’occasion unique de toucher du doigt le premier ordinateur quantique de 100 qubit et, en 2025, le premier supercalculateur exaflopique en France. Pour les passionnés de physique, c’est l’opportunité de concevoir et d’interpréter les expériences mises en œuvre sur des installations expérimentales sans équivalent comme le laser Mégajoule ou la machine radiographique Epure. « Pour cela, il ne faut pas hésiter à être ouvert, innovant, audacieux, avoir le sens de la mission et de l’intérêt général, précise Jean-Philippe Verger. L’engagement et la passion sont les moteurs d’une carrière riche et variée. Les profils d’ingénieurs et de chercheurs innovants qui feront face aux enjeux de demain en matière de dissuasion sont très recherchés. Ils prendront rapidement des responsabilités et seront en interface avec les autorités de sûreté, les industriels, les forces armées ou les responsables étatiques. Si vous avez envie d’évoluer, les opportunités arriveront vite et vous serez accompagnés. Alors osez être ambitieux ! »
Le CEA DAM-Ile de France recrute !
Au CEA DIF, les offres de stages et de CDI sont nombreuses. Le centre accueille également 30 nouveaux doctorants tous les ans. « La diversité des profils parmi les jeunes diplômés des grandes écoles correspond exactement à la diversité des métiers proposés par la DAM : chercheurs, ingénieurs, passionnés de physique, informaticiens, pros de la cybersécurité ou de la physique fondamentale. Le spectre est immense. Nous avons aussi besoin de personnes qui font de l’ingénierie financière, de la planification ou de l’analyse de risques. L’ensemble des métiers scientifiques est nécessaire à la DIF et dans les 150 postes ouverts, on trouve tous ces profils. La DAM encourage les mobilités entre les activités, c’est un lieu d’épanouissement pour les ingénieurs généralistes » explique Jean-Philippe Verger.
Les ingénieurs écrivent le monde du futur
Pour le directeur du CEA DIF, « le métier d’ingénieur correspond à la recherche de solutions pragmatiques et astucieuses à des problèmes complexes. Dans un monde qui offre des défis de tous types, être ingénieur c’est être dépositaire d’un savoir-faire couplé à une imagination certaine, deux ingrédients essentiels de l’innovation. Quelles que soient les perspectives de l’intelligence artificielle, je demeure intimement persuadé qu’on aura toujours besoin d’un ingénieur à la maison ! Si les ingénieurs ne détiennent pas seuls les clés, pour autant le mode d’emploi du monde futur ne s’écrira pas sans eux », insiste Jean-Philippe Verger.
CentraleSupélec, le sésame pour s’ouvrir toutes les portes
Diplômé il y a 30 ans de CentraleSupélec, Jean-Philippe Verger en garde un souvenir ému et positif. « CentraleSupélec m’a offert le privilège de bénéficier d’une formation d’ingénieur généraliste qui correspondait parfaitement à l’idée que je me faisais du métier. Les enseignements pluridisciplinaires à la carte dispensés par CentraleSupélec permettent d’être opérationnel très vite. J’ai été formé à la mécanique des fluides, à la physique nucléaire, à la thermodynamique et j’ai mis ces domaines à profit dès les premiers mois de ma carrière d’ingénieur. L’école offre la possibilité de toucher à beaucoup de disciplines et de tracer un parcours. Il est très étonnant de constater à quel point mes années d’école ont fréquemment fait irruption dans ma vie professionnelle. J’ai eu un directeur de centre qui avait été mon professeur sur les bancs de l’école. J’ai également eu la chance de recevoir pour une visite du centre un illustre professeur de mécanique des fluides de l’école. Dès mon arrivée au CEA, je suis resté en contact avec plusieurs élèves de ma promotion qui, eux-aussi, avaient fait le choix de rejoindre les équipes du CEA. Et nous sommes toujours collègues ! »
CHIFFRES CLES
- 110 recrutements en CDI en 2023, soit près du tiers des postes ouverts cette année par la Direction des Applications militaires du CEA
- 3 supercalculateurs de classe mondiale totalisant une puissance de près de 100 Pflops, pour les applications Défense, la recherche académique et les Industriels
- 80 % des besoins en chauffage couverts par la valorisation de la chaleur fatale des calculateurs.
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