Diplômées de l’Ecole polytechnique et de Mines Paris, les femmes ingénieures sont autant de pépites que les plus grandes entreprises nationales et internationales recherchent pour booster leur performance. Lumière sur la promotion de la place des talents féminins dans l’ingénierie et les sciences.
Si la féminisation des ingénieurs atteint 24 % chez les professionnels en activité, elle s’élève à 28 % dans les dernières promotions selon l’enquête nationale d’IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France) publiée en juin 2021. Les grandes écoles d’ingénieurs mettent tout en œuvre pour augmenter ce pourcentage et attirer de plus en plus de femmes dans les carrières d’ingénieures. A leur échelle, l’Ecole polytechnique et Mines Paris mènent des actions ciblées et proposent des solutions concrètes.
L’Ecole polytechnique et Mines Paris : deux écoles qui impulsent le changement
L’Ecole polytechnique et Mines Paris se mobilisent d’abord pour promouvoir l’accès et la participation pleine et équitable des femmes aux fonctions scientifiques et techniques. Les deux écoles ont en effet conscience du rôle qu’elles ont à jouer pour une société plus égalitaire et paritaire. « Nous essayons de contribuer à la société et l’éducation tout en ayant l’humilité de notre impact, en portant du sens. L’idée n’est pas de trouver du quota positif mais de ne pas se priver du potentiel incroyable que représentent les jeunes filles » estime Frédéric Fontane, Directeur de l’Enseignement de Mines Paris. L’idée est plutôt de montrer aux jeunes femmes que tout est possible. « Nos élèves-ingénieures sont très heureuses d’avoir sauté le pas ! » veut faire entendre Marie Bresson, Déléguée à la diversité de l’Ecole polytechnique. 2022 marque d’ailleurs les 50 ans de l’ouverture de son concours aux femmes. La guideline de cet anniversaire ? Célébrer et inspirer.
Les idées old-school quittent les bancs de l’école
Première étape : déconstruire durablement les idées reçues, les stéréotypes sur les ingénieurs, et rétablir l’équilibre de genre. Car l’ingénierie et les sciences sont encore perçues comme majoritairement masculines. Pour dégenrer ces deux domaines d’activité, les établissements du Supérieur cassent les codes et essayent d’inspirer de nouvelles vocations dès le plus jeune âge. Les biais de genre se manifestent à partir des premiers pas à l’école. Les filles se pensent souvent moins douées que les garçons en mathématiques et perçoivent les études scientifiques comme étant réservées à leurs camarades masculins. « Un expert nous a partagé son étude basée sur un test de logique à l’entrée du CP. Résultats identiques entre filles et garçons. A la moitié de l’année scolaire, l’écart se creuse, encore plus à la fin du CP. Cette expérience prouve la construction sociale selon laquelle les garçons, c’est les sciences et les filles, les lettres » regrette Frédéric Fontane.
Au lycée et en prépa : même combat
L’option Mathématiques est rarement choisie par les lycéennes. « Dès le lycée, les filles choisissent moins les maths que les garçons et cela s’accentue à l’entrée dans le Supérieur » confirme Marie Bresson. « Les classes préparatoires scientifiques comptent peu de filles. Certaines appréhendent l’esprit compétitif qu’elles imaginent dans ces filières. » Une explication parmi d’autres qui pourrait justifier que l’effectif de femmes atteigne près de 40 % dans le cursus Bachelor of Science de l’X, accessible sans passer par la case prépa. « Et pourtant, il y a au total plus de places en écoles d’ingénieurs que d’élèves en prépas scientifiques. C’est beaucoup moins compétitif que la médecine ! » Mine Paris propose comme solution de développer de nouvelles voies de recrutement. « Créer de nouvelles formations post-bac ou créer des passerelles avec nos partenaires de l’Université PSL » donne pour exemple son Directeur de l’Enseignement.
« Quand je serai grande, je serai ingénieure »
Mines Paris et l’Ecole Polytechnique participent donc à la promotion et la compréhension des métiers de l’ingénierie et des sciences en faisant découvrir leur diversité et leur richesse. Campagnes de sensibilisation, témoignages inspirants, visites du campus, ateliers, conférences, tutorat, coaching… Les deux grandes écoles d’ingénieurs renforcent, dès le collège, l’attractivité de leurs formations auprès des jeunes filles. Leur ambition est claire : favoriser leur orientation vers ces filières d’avenir qui les accueillent à bras ouverts. Aussi clair que leur message : oui, le métier d’ingénieur est aussi fait pour elles ! « L’opération Monge consiste à informer et motiver les lycéens et les lycéennes de toute la France à s’orienter vers les écoles d’ingénieurs » présente la Déléguée à la diversité de l’X. L’école organise aussi des journées « Filles & Maths » ou encore un X-Science Camp 100 % féminin, au cours desquels sont proposés aux lycéennes des ateliers de contrôle de l’autocensure, des rencontres et discussions avec des Polytechniciennes, des visites de campus, des conseils de professionnelles…
Femmes ingénieures à haut potentiel : entreprise qui fait des merveilles
Enfin, les deux établissements de l’enseignement supérieur rappellent, quelle ressource précieuse, sont les femmes ingénieures pour les entreprises qui veulent bâtir une société inclusive où chacun peut contribuer à la hauteur de son potentiel. « Peu nombreuses, elles sont très recherchées sur le marché du travail » rappelle Marie Bresson. C’est prouvé : la parité est un levier fondamental de performance et d’efficacité économique et sociale en entreprise. Tous secteurs confondus. « Le diplôme d’ingénieur permet de travailler dans quasiment tous les secteurs, dont certains auxquels on ne pense pas toujours a priori (comme la santé ou l’économie), avec des équipes du monde entier, sur des objectifs sociétaux et environnementaux communs. Il donne confiance en soi, parce que l’on reconnaît à l’ingénieure une légitimité scientifique pour appréhender le monde. C’est un rôle utile aux autres et plein de sens. Alors il faut dire aux jeunes filles : osez ! » Frédéric Fontane est d’accord avec son homologue de l’X. « Les sciences et nous avons besoin de vous ! »
Ces femmes ingénieures nous inspirent
Elles sont les rôles modèles qui pourraient susciter des vocations scientifiques chez les jeunes talents. L’Ecole polytechnique est fière de compter parmi ses diplômées Christel Heydemann, Directrice Générale d’Orange, Anne Chopinet, une des premières étudiantes à entrer à l’X en 1972 et major du concours, Caroline Aigle, pilote de chasse, ou encore Anne-Marie Lagrange, astrophysicienne. Du côté des plus belles réussites des anciennes élèves Mines Paris, peuvent être citées Anne-Sophie Grave, Présidente du directoire de CDC Habitat, et Eléonore Crespo, cofondatrice et DG de la startup Pigment faisant partie de la promotion 2022 de la French Tech Next40/120.