crédits Pascal Bernardon pour Unsplash

#PopTaCulture Spécial confinement

Danser dans la foule au prochain festival ou découvrir un nouveau restaurant : c’est pas pour maintenant… Voici donc une mine d’idées 100 % culture à consommer sans modération depuis chez vous. Séries, podcasts, expositions virtuelles… Tous nos bons plans pour pimper votre temps libre avant de pouvoir sortir à nouveau dehors sans contraintes.

 

Prime Student : le bon plan étudiant

Le saviez-vous ? Fin 2019, Amazon.fr lançait Prime Student en France. Un abonnement spécialement conçu pour les étudiants avec de nombreux avantages : des centaines de films et séries sur Prime Video, plus de 2 millions de titres à écouter sur Prime Music ou encore, des centaines d’ebooks à télécharger sur Prime Reading. Tout ça et bien plus encore pour un abonnement de seulement 24 € / an !
Le + : un essai de 90 jours offert.

Les écoles se lancent dans la websérie

Pour garder le lien avec les étudiants et les faire sourire en dédramatisant la situation de confinement avec humour, deux grandes écoles de commerce se sont appropriées un format punchy et trendy : la websérie.

« Confinement. Finement Con… » de Burgundy School of Business

Regardez la websérie décalée et légère lancée par la business school dijonnaise et animée par l’influenceur Nino Arial. Ce dernier incarne un personnage délirant, confronté comme tous les étudiants au confinement et vivant les mêmes problématiques qu’eux. Le crédo : BSB ou Better than Staying in Bed ! Une trentaine d’épisodes d’environ 1 minute à retrouver sur les réseaux Instagram, Facebook et YouTube de BSB.

« Lockdown with Rennes SB » de Rennes School of Business

Cours en ligne, télétravail, examens à distance… L’école a créé une websérie sur les situations cocasses que vivent les professeurs, les étudiants ou encore le personnel IT de l’école. Des rôles interprétés par les comédiens professionnels de la troupe La Belle Boîte. Les épisodes sont disponibles sur la chaîne YouTube de Rennes School of Business.

Balance ton podcast

©Polytechnique

C’est au tour de Polytechnique de lancer son podcast. Son nom ? SIGMA, comme la lettre grecque utilisée en mathématiques pour signifier une somme. Le thème : la science. L’occasion de partager la passion qui anime les étudiants, les professeurs et les chercheurs de l’X. Entre courtes histoires sur des sujets majeurs de la science, interviews de chercheurs et entrepreneurs et des conférences de personnalités variées, les sujets abordés vont des étoiles à la décarbonation de l’économie. A écouter gratuitement sur toutes les applications de podcast. Pour n’en rater aucun, RDV sur shows.acast.com/sigma

 

Des expositions à 360°

Coronavirus oblige, nos musées préférés sont fermés pour un certain temps. En attendant leur réouverture, découvrez des visites alternatives. En audio ou en réalité virtuelle, toutes gratuites ! Petite sélection.

#1 Maison de Claude Monet – Située à Giverny, en Normandie, la demeure de l’artiste est une pépite pour les passionnés de peinture. Via une visite virtuelle, vous êtes invités à déambuler dans les différentes salles de la maison et dans le jardin pour découvrir l’histoire du peintre qui y a vécu de 1883 à 1926. A tous les fans des Nymphéas.

©Paris ASMR

#2 Musée du Louvre – Envie de visiter le musée du Louvre de façon différente ? On vous propose d’écouter Florian Boullot de la chaîne YouTube Paris ASMR pour une expérience unique… tout en chuchotement ! Comme si vous y étiez, seul dans le musée, en train d’arpenter les longs couloirs, admirez quelques peintures et sculptures à travers la voix du youtubeur.

©Melvin Floyd

#3 Grand Palais – Alors que l’inauguration devait avoir lieu le mercredi 25 mars 2020, l’exposition Pompéi du Grand Palais est désormais disponible en version online. Plongez-vous dans la ville antique, partez à la recherche de ses trésors archéologiques et vivez l’éruption du Vésuve. Une véritable immersion par le biais de la VR, d’audioguides, de dessins, de jeux ou encore de vidéos. Magique !

Spoiler alert

Nos serial watchers ont analysé pour vous deux séries. L’une est tragi-comique, l’autre est carrément sombre, mais toutes les deux sont à beingwatcher d’urgence. Ça tombe bien, on a le temps !

Better Call Saul, un spin off brillant qui remet en question la moralité de l’individu par Stéphanie Feiereisen, professeure de marketing digital à Montpellier Business School

Le dernier épisode de la célèbre série télévisée Breaking Bad créée par Vince Gilligan a été diffusé en 2013. La série est considérée par beaucoup (dont Anthony Hopkins) comme un chef d’œuvre et l’une des meilleures séries télévisées de tous les temps. Breaking Bad raconte l’histoire de Walter White, professeur de chimie dans un lycée, qui apprend qu’il a un cancer du poumon en phase terminale. Il décide alors de fabriquer de la méthamphétamine pour assurer un avenir financier confortable à sa famille après sa mort.

Un succès

La série Better Call Saul est un spin-off de Breaking Bad qui suit la vie de Jimmy McGill avant qu’il ne prenne le pseudonyme de Saul Goodman et ne devienne l’avocat corrompu de Walter White dans Breaking Bad. Le dernier épisode de la saison 5 de Better Call Saul est disponible sur Netflix depuis le 20 avril. La série est acclamée par la critique, avec une note de 97 % sur le site rottentomatoes et une note de 8.7/10 sur IMDb. Certains considèrent même que Better Call Saul dépasse le niveau de l’œuvre d’origine.

Un parallèle

Le parallèle entre Breaking Bad et Better Call Saul est troublant : dans Breaking Bad, on suit la métamorphose monstrueuse d’un professeur de chimie sans histoire, Walter White, en roi de la drogue, sous le surnom d’Heisenberg. Dans Better Call Saul, on suit la transformation de Jimmy McGill, avocat sans grande envergure au passé troublé, en Saul Goodman, homme de loi criminel, véreux et dépourvu de conscience. Cependant, contrairement à Walter White, dès la première saison de Better Call Saul, Jimmy oscille déjà entre le bien et le mal, la moralité et la criminalité. La série dévoile notamment son passé de petit arnaqueur sans le sou dans les bas-fonds de Chicago. On comprend rapidement que l’évolution de Jimmy McGill en Saul Goodman n’est pas seulement la conséquence de ses choix personnels. Elle est également due à un certain nombre de circonstances, dont un environnement hostile et le mépris de son frère, le grand avocat Chuck McGill.

Une intrigue

Jimmy McGill tente de lutter contre son désir de sombrer dans l’illégalité, mais découvre que faire le bien ne rapporte pas forcément ce que l’on mérite. Ses actions émanent donc à la fois de ses choix et de circonstances extérieures, reflétant la pression de la collectivité sur l’individu. L’attrait de Better Call Saul n’est pas de savoir si Jimmy choisira le bien ou le mal. Nous avons vu Breaking Bad et savons qu’il suivra inexorablement le mauvais chemin. Le véritable attrait est de découvrir les raisons qui le pousseront vers cette chute inéluctable et tragique.

 

MindHunter ou l’affranchissement de la psychologie criminelle, par Mathilde Candeau, étudiante de NEOMA Business School Reims et membre du BDA DN’Art

Comprendre la folie. Comprendre le crime. Voici un défi bien complexe. Comment déchiffrer et prédire des actes qui nous dépassent ? C’est ce que Holden Ford (joué par Jonathan Groff), agent du FBI dans les années 1970, s’efforce de faire avec ses deux acolytes Bill Tench (Holt McCallany ) et Wendy Carr (Anna Torv) durant 19 épisodes d’une saga démentielle.

Au casting

MindHunter n’est pas une série anodine. Tout d’abord, elle a été coproduite par David Fincher et Charlize Theron, un duo d’enfer. Cependant, sans même savoir que ces deux-là sont des monuments du cinéma américain, la série n’en perd pas moins son génie. Cette adaptation de « Mind Hunter : Inside The FBI’s Elite Serial Crime Unit » écrit par Mark Olshaker et John E. Douglas (ex-agent du FBI qui a inspiré le personnage d’Holden Ford) vous réserve bien des surprises. Entre analyse comportementale et psychologique, psychiatrie et investigation policière, les amoureux de la criminologie seront ravis.

Fascination

Venons-en à l’histoire car vous ne serez pas déçus. Ce que nous observons à travers les superbes plans cinématographiques et bandes sons de MindHunter, c’est la naissance du profilage criminel au sein du FBI.  Les deux agents que sont Ford et Tench vont durant la série s’entretenir avec de nombreux tueurs en série, n’hésitant pas à les rencontrer dans leurs cellules et à adopter leurs modes de pensée pour percer les mystères de leurs crimes. Le but est simple pour Holden Ford : ces discussions permettront sans aucun doute de mieux comprendre ce que pensent et ressentent certains criminels ainsi que d’anticiper certains agissements en fonction des similarités de comportement et de contexte environnemental entre malfaiteurs.

Au-delà de cet aspect très noir et austère que peut avoir MindHunter, les moments d’humour et de légèreté ne se font pas rares et c’est ce qui fait que cette série se détache des autres. Ce mariage entre noirceur et légèreté est, selon moi, manié avec des mains de maître. Les musiques choisies n’y étant pas pour rien ! Entre « Psycho Killer » de Talking Heads, « Right » de David Bowie, « Call me » de Blondie (et j’en passe !) et les compositions aussi mystérieuses qu’angoissantes de Jason Hill… Nous sommes servis niveau émotions. Les choix musicaux et cinématographiques créent ainsi pour le spectateur une belle mosaïque d’émotions possibles. Le spectateur partage immédiatement la fascination des profileurs pour ces monuments du crime, que sont Kemper ou Manson par exemple, et ne peut alors plus attendre pour voir les épisodes suivants. En tout cas, ce fut mon cas.

Ça vaut le coup d’œil !

Néanmoins, ne cachons pas à nos lecteurs que le visionnage est lent, les épisodes durant de 34 à 72 minutes. Il faut laisser les intrigues se mettre en place et apprécier la finesse de la création et la subtilité de certains éléments. La série prend son temps et cela, ma foi, est loin d’être un défaut, faisant progressivement monter la pression pour arriver quelques fois à des moments d’apothéose. Vous pourrez aussi apprécier le fait que de nombreuses thématiques autres que celles de la criminologie sont mises en exergue et très intéressantes à analyser.

Ainsi, je ne pourrais que vous conseiller cette série si vous souhaitez vous plonger dans une enquête sur les mœurs et les chemins tortueux que certains esprits humains peuvent emprunter. Si ce n’est le style de la série, ce sera sûrement le jeu des acteurs qui vous séduira.