Portrait de Benoit Loizeau, un ESSEC qui a plus d’un tour dans son sac

Oubliez Gérard Majax et les prestidigitateurs un peu ringards de la télé de votre enfance ! Alliant magie, stand-up, humour et story-telling, Benoit Loizeau met cet art du spectacle centenaire à l’heure contemporaine. Entre mentalisme, déconstruction des biais cognitifs et tours savamment construits, il vous fait réfléchir autant qu’il vous épate. Effet wahou garanti.

Se qualifiant « d’excellent débutant », Benoit Loizeau a toujours développé « des passions plus ou moins fulgurantes » dans des domaines artistiques ou culturels variés, allant du jonglage au poker, en passant par l’accordéon. Accro à la scène et à la musique, c’est donc tout naturellement qu’il rejoint l’association de comédie musicale de l’ESSEC durant ses études au sein de la business school. Jouer, mettre en scène, participer au montage du Songe d’une nuit d’été : cette expérience le pousse même à passer le concours d’une école de théâtre une fois son diplôme de commerce en poche… en omettant de mettre ses parents au courant ! Mais le destin et le jury en décident autrement et Benoit se tourne alors vers un « vrai travail » pour un diplômé de l’ESSEC. D’abord dans le marketing en France, dans l’automobile dans les pays de l’Est, puis, quelques années plus tard, à la direction d’une ONG d’aide aux enfants des rues de Roumanie, un pays dont il était tombé amoureux quelques années auparavant. « Mais ce petit truc culturel me manquait » se rappelle-t-il. Il prend alors la gérance d’une boite de production audiovisuelle, avant de découvrir ce qui allait changer le cours de sa vie : le mentalisme.

« Voilà, c’est mon métier »

A 33 ans, épris de sa nouvelle passion, Benoit dévore tous les sites et ouvrages consacrés à la magie et est littéralement happé par le spectacle du mentaliste Giorgio. « Ça m’énervait vraiment de ne pas comprendre le truc qu’il y avait derrière ! Je suis allé voir plusieurs fois son spectacle et il m’a poussé dans cette voie. Il m’a pris comme assistant et, en parallèle, j’ai commencé à écrire et jouer mon propre spectacle, en amateur. Un jour Giorgio m’a appelé pour me dire Demain, j’ai un empêchement, il faut que tu me remplaces ! Bien sûr, j’ai dit non… avant de dire oui ! J’étais en méga stress : les gens allaient payer pour me voir, il ne fallait pas se rater. Et c’est à la fin de ce spectacle que je me suis dit : voilà, c’est mon métier. »

Mieux apprivoiser les biais cognitifs

Mais attention, s’ils partagent le même bagage technique de base, le mentalisme et la magie, ce n’est pas tout à fait pareil. « Le mentalisme est un mélange de psychologie, de magie et d’astuces, qui peut donner au public la sensation d’être face à un sixième sens ou un phénomène paranormal. Alors que nous ne sommes ni des voyants, ni des médiums ! En magie on parle de tours alors qu’en mentalisme on parle plutôt d’effets et de routines et l’histoire que l’on crée autour est essentielle au spectacle » détaille Benoit. Aujourd’hui, cela fait six ans qu’il a fait du mentalisme son métier. Un métier qu’il exerce principalement lors d’événements d’entreprise (séminaires, conventions etc.) où il fait vivre son art devant un large public ou en close-up. « Pour construire mes prestations, je me base sur ma passion pour les biais cognitifs, l’attention, l’intuition, la communication non verbale, la prise de décision et l’influence. J’y ai récemment ajouté le sujet de l’esprit critique et, sans pour autant me prétendre psychologue, j’aime beaucoup poursuivre les discussions avec le public une fois le rideau redescendu. Avec mes spectacles, je veux susciter de la curiosité pour mieux comprendre et apprivoiser ces mécanismes » explique-t-il. Envie de cogiter, de vous divertir et de mettre votre esprit cartésien au défi du mentalisme ? Ça tombe bien, Benoit prépare un nouveau spectacle pour 2025. Prêts à changer de regard sur la magie ?