Le 21e siècle nous apparaît comme celui de la remise en question et de la contestation des idées préconçues qui ont pu régir nos sociétés durant des décennies. L’heure est désormais à la « disruption », un terme à la mode pour définir un phénomène synonyme de progression et de changement dans le monde actuel. La définition du leader n’y échappe donc pas. | Vincenzo Esposito Vinzi, Directeur général ESSEC Business School
Très souvent, on a pu observer que le terme leader était associé aisément au champ politique. On qualifiait alors ces hommes politiques adoubés pour leurs conquêtes, leurs qualités personnelles. Ils étaient reconnus pour leurs capacités intellectuelles et d’orateurs, leur esprit fédérateur et une certaine aura. Surtout, ils apparaissaient comme la solution salvatrice aux maux d’une population en quête d’une destinée et ayant soif de réponses face aux incertitudes du monde. La notion de leader a aujourd’hui beaucoup évolué et surtout les leaders d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier.
Que signifie être un leader en 2018 ?
En 2018, le leader est un individu à l’esprit visionnaire, avec un esprit critique et doté d’une aptitude à convaincre les autres d’une voie, d’une tendance à suivre dans des domaines aussi variés que la technologie, l’automobile, l’ingénierie mais également les sciences humaines, sociales et évidemment politiques.
La nouvelle génération de leaders devra faire preuve d’une pensée critique et créative, d’une capacité à tester, à apprendre et à exécuter rapidement, ainsi que d’une aptitude à travailler avec autrui de manière responsable. Ils seront amenés à évoluer dans un environnement de plus en plus complexe et en perpétuel mouvement. Il leur faudra donc développer des compétences en termes d’ouverture, d’analyse, d’anticipation et d’adaptation. Pour cela, nous devons les accompagner.
Être leader, c’est d’abord avoir la reconnaissance de ses pairs
Un leader est une personne qui rallie à sa cause des personnes, une équipe, un groupe, grâce à son rayonnement personnel, au projet qu’il porte et à sa capacité à fédérer. Pour ce faire, des prédispositions naturelles sont nécessaires ; mais tout cela n’est pas forcément inné. Nous, institutions d’enseignement supérieur, avons toutes un rôle à jouer pour former les managers de demain et leur transmettre tous les outils dont ils auront besoin pour devenir des leaders performants et engagés. Outre le socle de connaissances indispensables, de savoirs techniques, il est aussi important de se doter d’autres aptitudes plus subtiles mais tout aussi déterminantes. Je veux parler ici du savoir-être, des « soft skills » : des compétences développées en imagination, créativité, innovation… D’ailleurs, c’est bien ce qu’on retient aujourd’hui lorsqu’on parle de ces supers CEO qui font la une de la presse. Pour les identifier, on utilise même très souvent des appellations telles que « visionnaires » ou encore « innovateurs ».
Des valeurs humanistes et de rassemblement
L’ESSEC Business School, Grande école qui forme les managers de demain, porte depuis plus d’un siècle l’idée que le leader est avant tout quelqu’un en capacité de cumuler des savoirs de pointe, une expérience acquise, de profondes sensibilités humaines d’écoute et d’ouverture. Avant tout, il se devait d’être en mesure de créer les conditions de sa participation à l’avenir de notre société au sein des organisations dans lesquelles il s’investit, et tout cela quelles que soient les formes qu’elles prennent : entreprises, startups, associations…
Notre rôle est de former les prochaines générations afin qu’elles s’intègrent au mieux dans le monde de l’entreprise et qu’elles aient un impact positif sur cette dernière et la société.