En 2013, la loi Fioraso sur l’Enseignement supérieur et la recherche a rendu obligatoire la mise en place d’une mission dédiée à l’égalité femmes-hommes au sein des établissements d’enseignement supérieur. C’est l’aboutissement d’années de travail réalisé par des associations sur ces questions. Par Béatrice Delzangles, référente égalité Paris-Dauphine
Les femmes sous représentées dans l’Enseignement Sup
Car lorsqu’on observe les chiffres, on s’aperçoit que dans le monde de l’Enseignement supérieur et de la recherche, les femmes sont sous-représentées. Elles sont, par exemple, moins nombreuses dans le corps des professeurs des universités et moins nombreuses à occuper des fonctions de responsabilité au sein des établissements. L’un des enjeux pour l’Enseignement supérieur est donc de parvenir à une parité femmes-hommes. Cet enjeu est le même à Paris-Dauphine où il nous faut également promouvoir l’égalité professionnelle, favoriser la parité dans les organismes décisionnels, améliorer la mixité dans les filières en luttant contre les stéréotypes, tous en luttant contre le sexisme et les violences de genre.
Renverser a tendance à Paris-Dauphine
La mission égalité de l’université Paris-Dauphine est effective depuis mars 2017. Elle s’intègre dans une gouvernance dédiée à la responsabilité sociale de l’université qui est portée par un vice-président en charge de cet enjeu stratégique. Le premier travail engagé par la mission égalité a été la création d’une cellule de veille sur les discriminations, les violences sexuelles et le bizutage. Les universités n’échappent malheureusement pas à ces pratiques.
Lutter contre les violences et discriminations
La cellule de veille sur les discriminations, les violences sexuelles et le bizutage de l’université est opérationnelle depuis mars 2018. Elle est le fruit de 10 mois de concertation avec les différentes parties prenantes de l’établissement. Ce dispositif est composé de dix-sept membres et est coordonnée par la ou le référent·e égalité de l’université. Dans le respect de la confidentialité et de la neutralité, cette cellule accompagne les étudiant·es et les membres du personnel administratif ou enseignant-chercheur victimes de discrimination, de violence sexuelle ou de bizutage dans le cadre de leurs études, pour les premier·es, ou de leur activité professionnelle, pour les second·es.
Cette cellule poursuit plusieurs objectifs : favoriser la parole des victimes, les aider à faire face à la situation dénoncée en les écoutant, les informant de leurs droits et en les accompagnant dans leurs démarches, dissuader l’apparition ou la persistance des discriminations, des violences sexuelles et du bizutage et éviter que ces situations restent impunies. La cellule peut intervenir auprès de la personne mise en cause pour rappeler la loi ou tenter de mettre fin à une situation dénoncée, lorsque la situation le permet. Si tel n’est pas le cas, elle préconise auprès de la présidente de l’université la saisine de la section disciplinaire. L’efficacité de cette cellule résulte en grande partie de la neutralité et de la compétence de ses membres qui ont reçu une formation spécifique.
La lutte contre les discriminations et les violences sexuelles n’est pas le seul aspect de la mission Egalité. La diversité en fait également partie. Tout en continuant à lutter contre les inégalités, nous ouvrons un nouveau chantier de réflexion sur la mixité géographique et sociale à l’université. Il existe déjà le programme Egalité des chances, qui concerne depuis 2009 des lycées de région parisienne dits « défavorisés » et qui s’étend désormais en région et en zone rurale. Il s’agit désormais de réfléchir à d’autres leviers de mixité sociale et géographique qui intègrent l’accompagnement des étudiants avant et pendant leur formation et qui prennent en compte leurs conditions de vie durant leurs études, notamment la difficile question du logement à Paris.