Plutôt tradis ou fans d’innovations de rupture ? Secteurs, domaines, métiers : coup de projecteur sur les débouchés chouchous des diplômés de CentraleSupélec et les opportunités à ne pas rater dans les prochaines années – Par Clarisse Watine
Informatique & digital : do you speak data ?
L’actu. En 2018, près de 8 entreprises sur 10 ont été victimes d’une cyberattaque. Une attaque qui peut avoir de graves conséquences. En termes d’image bien sûr, mais aussi en termes financiers. Le préjudice moyen d’un détournement de données est en effet évalué à plusieurs millions d’euros par entreprise. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que les métiers de la cybersécurité explosent. Si aujourd’hui la filière compte un peu plus de 25 000 salariés, une récente étude de Kaspersky Lab estime à 1.8 million le nombre d’emplois non pourvus dans le domaine en 2020. Même son de cloche du côté du big data. Il devrait créer près de 4.4 millions d’emplois d’ici la fin 2020.
Pourquoi c’est fait pour vous ? Le digital, c’est The place to be pour un diplômé de CentraleSupélec. Programmation, intelligence artificielle, expérience utilisateur, marketing, cybersécurité, le numérique est partout… et pour longtemps. Accompagner les petites et moyennes entreprises à entreprendre leur révolution digitale, ou les gros groupes à rester dans la course à l’innovation, c’est devenir un acteur central de leur compétitivité. C’est aussi s’inscrire au cœur des enjeux de société : défense, sauvegarde des données personnelles à l’ère des GAFAM… Envie d’avoir la tête dans le cloud ? Le digital vous ouvre les bras et ses innombrables opportunités dans le domaine de la dématérialisation et de la conception d’architectures de systèmes informatiques.
Les secteurs qui vous intéressent : GAFAM, assurance, banque, édition de logiciels, fournisseurs d’accès Internet, data centers, hébergeurs…
Les technologies à suivre : Intelligence artificielle, robotique, machine learning, data science, robotique… banque, assurance, transport, informatique…
Le métier qui buzz : digital owner. Un des sept métiers en or listés par le cabinet de recrutement Robert Half en 2019.Garant de la réalisation d’un projet numérique, il fixe les objectifs et les délais et fait le lien entre les clients et les équipes en interne. Il parle technique et business, c’est l’essence même de l’ingénieur communicant.
TIC et objets connectés : des ingénieurs so smart !
L’actu. Ils étaient moins de six milliards en 2016. Mais les objets connectés seront plusieurs dizaines de milliards d’ici 2020. Selon une étude du Boston Consulting Group, le marché mondial des IoT devrait même atteindre les 250 milliards € l’année prochaine. Les raisons d’un tel essor ? La convergence toujours plus grande entre technologies (smartphones, cloud et autres big data) et usages. Preuve de l’importance prise par les objets connectés dans notre société et notre économie : ils font partie des 34 priorités industrielles françaises arrêtées par le Gouvernement.
Pourquoi c’est fait pour vous ? Parce que les IoT font écho à l’expertise historique des Supélec et des Centraliens en électronique, automatique et informatique. Ils requièrent une approche transverse, totalement en accord avec la formation généraliste de CentraleSupélec. Domotique, automobile, téléphonie, ville intelligente… les objets connectés impactent notre quotidien… mais pas que. Ils sont aussi au cœur des enjeux industriels les plus cruciaux. Pas d’aéronautique ni de défense sans réseaux communicants et systèmes intelligents par exemple.
Les secteurs qui vous intéressent : le bâtiment, l’aménagement urbain, la domotique, l’automobile, l’environnement, la défense, l’aéronautique…
Les technos à suivre : tout ce qui touche à la maison intelligente, le véhicule autonome, les drones…
Le saviez-vous ? Selon le dernier Robert Half 2018 Salary Guide for technology professionnals, les emplois du big data seront les plus demandés au cours des prochaines années. 67 % des entreprises affirment que le big data est un des principaux facteurs de recrutement. Marketing digital et cloud sont aussi à suivre.
Les soft skills indispensables
Polyvalence. Pour utiliser tous les ingrédients technologiques en les liants avec de l’informatique.
Empathie. La techno est au service de la personne, elle doit simplifier la vie de l’utilisateur… ce qui implique de comprendre son quotidien et ses besoins.
Mathématiques et data science : l’aléa n’a pas de secret pour moi
Pourquoi c’est fait pour vous ? Les mathématiques sont à la base de tout ! Indispensables pour appréhender l’industrie, elles sont aussi essentielles à la finance. A leurs côtés, la data science. Big data, machine learning, intelligence artificielle : autant de sujets d’actu qui seront les vôtres demain. Expert de la modélisation mathématique ou de la simulation numérique de systèmes complexes, vous serez les professionnels de la modélisation de phénomènes fluctuants. La gestion de crise n’aura plus de secret pour vous. Catastrophe nucléaire, explosion d’usine de produits chimiques : c’est vous qui aiderez à les prévenir demain.
Les domaines qui vous intéressent : Tous ceux qui sont sujets à l’aléa et au calcul du risque : santé, pharmacie, assurance, finance, météo…
Les technos à suivre : Intelligence artificielle, instruments de modélisation, machine learning, big data, systèmes complexes…
Les métiers qui buzzent
Data analyst : pilier de la gestion de l’information, il travaille en mode projet avec des équipes pluridisciplinaires. Aux côtés d’ingénieurs bien sûr (il constitue notamment un duo de choc avec le data scientist) mais aussi avec des professionnels de disciplines connexes, comme le marketing par exemple. Son job ? Fournir des données pertinentes et qualitatives pour impulser les décisions stratégiques de l’entreprise.
Data scientist. Il fait parler les données. En interne ou en externe, il analyse les données qui viennent de sources multiples. Son job ? Tentaculaire ! Il détecte dans des masses faramineuse de données celles qui transformeront le big data en smart data.
Le saviez-vous ? Troisième place sur le podium du classement QS 2019 pour le Master in Datascience & Business Analytics coordonné par CentraleSupélec et l’ESSEC Business School ! Juste derrière le MIT et UCLA, excusez du peu.
Systèmes complexes, systèmes embarqués et robotique : demain tous robots ?
L’actu. Selon une étude de la Fédération internationale de robotique, l’industrie mondiale compte 74 robots pour 10 000 employés (Vs. 66 en 2015). Avec 132 robots pour 10 000 habitants, la France est 8e mondiale, derrière la Corée du Sud, le Japon, l’Allemagne ou la Suède. A ceux qui voient dans les robots des destructeurs d’emplois, le syndicat professionnel Symop répond un non franc. Pour ce dernier, la robotisation est au contraire un moyen de conserver le tissu industriel local et donc, un rempart à la délocalisation
Pourquoi c’est fait pour vous ? C’est LA marque de fabrique de l’école ! Ingénieurs généralistes dotés d’une approche holistique, les ingénieurs CentraleSupélec sont capables de concevoir des systèmes complexes dans tous les secteurs. Transports, flux financiers, supply chain… ils sont à l’aise dans tous les domaines qui ont besoin de systèmes en interaction. Parmi leurs spécialités, le control engineering (conception des systèmes pilotant les fonctions premières de toutes les industries) et le design & system science (pour le pilotage des grands systèmes mettant en lien l’homme et la machine).
Les domaines qui vous intéressent : les géants de la grande distribution et de la distribution en ligne, transport, aéronautique…
Les technos à suivre : robotique, smart grids, systèmes complexes, véhicule autonome…
Les métiers qui buzzent
Ingénieur système dans l’industrie automobile. Avec le développement de nouvelles motorisations thermiques, hybrides et électriques, les ingénieurs système mécatronique, modélisation système, systèmes embarqués… ont le vent en poupe.
Ingénieur système. Expert du matériel et des logiciels, il analyse, optimise et sécurise tous les outils informatiques. Mais ce n’est pas un geek pour autant. Il comprend les besoins des utilisateurs, conseille les développeurs, connait les éditeurs de logiciels et les opérateurs : c’est aussi un grand communiquant.
La soft skill indispensable : La curiosité. Veille technologique et fine appréhension des besoins des utilisateurs, impossible de rester derrière son ordinateur. La maîtrise de l’anglais est aussi un incontournable.
Energie : un vent nouveau souffle sur les ingénieurs
L’actu 32 %. C’est la part que les énergies renouvelables devront représenter dans la consommation finale brute française en 2030. Un défi de taille lorsqu’on sait qu’en 2017, elles ne représentaient que 16.3 %. Au-delà du mix énergétique, autre challenge à relever pour les professionnels du secteur : le véhicule propre. 100 % électrique ou hybride rechargeable, les constructeurs du monde entier voient la route en green.
Pourquoi c’est fait pour vous ? L’énergie allie les deux expertises historiques de Centrale Paris (pour l’énergie fossile) et de Supélec (pour l’énergie électrique). Un programme mixant production, stockage et transport d’énergie n’aura donc pas de secret pour un diplômé de CentraleSupélec, qu’il travaille sur les ressources (infrastructures d’extraction et de production), sur les réseaux (smart grids notamment) ou sur l’efficacité énergétique. Autre enjeu phare : la transition énergétique. Photovoltaïque, fabrication des roues et turbines hydrauliques ou encore boom des pompes à chaleur, la transversalité des ingénieurs CentraleSupélec est appréciée pour relever des défis au cœur des enjeux environnementaux et business liés aux ENR.
Les domaines qui vous intéressent : l’industrie des matières premières (extraction de gaz ou de pétrole, production d’électricité…), le bâtiment, le transport d’énergie, la ville intelligente…
Les technos à suivre : Smart grids bien sûr, mais aussi le nucléaire nouvelle génération, les outils de stockage d’énergie, les véhicules hybrides et électriques…
La soft skill indispensable
Esprit de synthèse et capacité à vulgariser. L’énergie est un secteur qui impacte un nombre incalculable de parties prenantes. Experts, collectivités ou grand public, il faut savoir traduire de façon simple et efficace les données techniques… à des non techniciens.
Santé & environnement : pour un monde plus responsable et plus durable
Pourquoi c’est fait pour vous ? Vous êtes un ingénieur en quête de sens ? Les secteurs de la santé et de l’environnement vous ouvrent grand les bras. Dans le secteur médical, vous pourrez travailler sur de la modélisation pour la recherche de traitements, la robotique médicale ou les services en milieu hospitaliers. En mode projet et dans des équipes pluridisciplinaires, vous serez au contact de médecins et de biologistes qui œuvrent pour le monde de demain. Aider à la gestion des patients, éviter la propagation de maladies infectieuses, concevoir des assistants médicaux intelligents ou des nouveaux dispositifs de diagnostics : voilà à quoi ressemblera votre quotidien. Côté environnement, vous serez au cœur de l’optimisation des procédés de production industrielle et de la réduction de leur impact sur notre planète. Des carrières challengeantes pour un monde plus durable.
Les domaines qui vous intéressent : L’énergie, la pharmacie, l’industrie, l’efficacité énergétique, les biotechnologies, la chimie des matériaux, la robotique médicale…
Les technos à suivre : Robots, objets connectés, biotechnologies, data science…
Construction & transports : pensez la ville autrement
L’actu. La ville intelligente ou l’avenir de l’urbanisme. 75 % des collectivités françaises disent investir dans l’éclairage public intelligent ou avoir l’intention de le faire. Elles sont 54 % à investir dans les réseaux énergétiques intelligents ou à compter le faire. Des villes technologiques qui suscitent une certaine défiance de la part des citoyens, craignant pour la confidentialité de leurs données personnelles. Ainsi, moins d’un Français sur trois accepterait de partager ses données pour contribuer au fonctionnement de sa ville. Des smart cities qui impliquent aussi des moyens de transports publics plus connectés, plus fiables et des véhicules individuels plus propres.
Pourquoi c’est fait pour vous ? Vous êtes les concepteurs et les architectes des villes du 21e siècle. Eco-quartiers, réseaux intelligents… vous alliez vision d’ensemble et haute technicité dans des domaines pointus comme le BIM. Au cœur des villes, vous travaillez aussi sur les transports : gestion du trafic des transports en commun, nouvelles mobilités, véhicules autonomes… Vous ferez appel à toute votre palette de compétences d’ingénieur généraliste : de la mécanique, à la gestion du risque et à la finance, en passant par l’électrique et la modélisation.
Les secteurs à suivre : l’automobile, la mobilité, l’aéronautique, le ferroviaire, le bâtiment, la ville intelligente…
Les technos à suivre : Smart grids, IoT, véhicule autonome, systèmes embarqués, voitures électriques et hybrides…
Le métier qui buzz
Le BIM Manager. Le Building Information modeling a.k.a. BIM fait référence à la façon dont les bâtiments et les infrastructures sont planifiés, conçus, construits et gérés collectivement. Un mode de travail collaboratif qui implique tous les acteurs sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, et structuré autour d’un écosystème centré sur la donnée et connecté à une maquette numérique 3D. Le BIM manager a pour mission de coordonner la maquette numérique, de sa réalisation à son déploiement.
Vous êtes en de bonnes mains ! Pour la seconde année consécutive, la direction des relations entreprises et de la valorisation de CentraleSupélec a reçu le premier prix des trophées Agires Synergie « meilleure école pour les relations entreprises » dans la catégorie école d’ingénieurs.
La rentrée 2019 en chiffres
915 élèves-ingénieurs en 1A
18 % d’étudiantes
23 % d’internationaux
75 % sont issus de classes prépa générales
33 nationalités avec, dans le Top 5 : le Maroc, la Chine, le Brésil, la Tunisie et le Chili
Quel premier emploi pour les CentraleSupélec en 2019 ?
Les indicateurs sont au beau fixe ! La dernière Enquête Premier emploi réalisée sur le cursus Ingénieur confirme le plébiscite du monde professionnel pour les diplômés de CentralSupélec. Preuve en est, 73 % d’entre eux ont trouvé un emploi avant même la sortie de l’école et 14 % en moins de deux mois avoir empoché leur diplôme.
Avec un taux de 96 % en CDI et un salaire à l’embauche de 51 333 € de moyenne, ils n’ont rien à envier à leurs camarades ingénieurs diplômés d’autres écoles et débutant avec un salaire médian annuel oscillant autour des 35 K€ bruts / an.
Niveau géographie, ils jouent la carte du classique : 69 % évoluent en Ile-de-France et un peu plus de 20 % à l’international avec un goût tout particulier pour l’Europe (51.5 %), les USA (22%) et le UK (21%). Si la stabilité et les perspectives offertes par les grandes entreprises les attirent toujours autant (35 %), un diplômé sur trois évolue dans une ETI. Tendance à suivre : le report des ETI vers les TPE, préférées aux PME.
Côté fonction, la R&D, les études scientifiques & techniques hors informatique trustent toujours le haut du podium (23 %). Viennent ensuite les études, le conseil et l’expertises (21 %), les études et le développement en systèmes d’information (15 %) et l’informatique industrielle et technique (11%).
Pour les secteurs, le conseil, les bureaux d’études et ingénierie restent à la première place (22.6%), suivis, de loin, par les activités informatiques et les services d’information (11.7 %), les activités financières et d’assurance (10.5 %), l’industrie automobile, aéronautique, navale, ferroviaire (10.3 %), et l’industrie des TIC (9.5 %).