Vin, aéronautique, défense, numérique, Bordeaux Métropole est un terrain de jeux fertile pour les entreprises et les startups. Raison de plus de s’y implanter selon Stéphane Peyrichou (HEC Paris 13, ESSEC BS 08, ENTPE 97), Directeur Général du Développement Économique. Suivez-les conseils de ce bordelais qui n’a qu’une envie : vous faire venir !
Quels sont les projets phares que vous portez ?
Depuis plusieurs années la métropole s’agrandit avec l’arrivée annuelle moyenne de 10 000 habitants supplémentaires et 5 000 emplois. En matière économique, la croissance se traduit par une prévision de livraison de près 2 millions de m² d’immobilier économique dans les dix prochaines années. De gros projets vont tirer les investissements grâce à l’aéronautique, l’industrie de la décarbonation et l’hydrogène, le secteur de la santé, le tourisme d’affaire, l’écosystème du bois (Woodrise Valley), ou l’économie circulaire, avec un projet de premier village de l’économie circulaire en France.
Bordeaux, un écosystème d’innovation à taille humaine ?
Première métropole française pour la création d’emplois dans le numérique, Bordeaux est Capitale French Tech depuis 2019. Nous sommes certes à taille humaine, mais à une taille suffisante pour développer nos projets et trouver les contacts qui permettent aux jeunes d’incuber. Nous disposons d’une vingtaine d’incubateurs, mais aussi de pépinières et d’espaces de coworking. La Cité Numérique, hub métropolitain d’innovation technologique de 27 000 m², accueille des centres de formation et a vocation à devenir un démonstrateur des entreprises innovantes du territoire bordelais. Quant à l’incubateur Bordeaux Technowest, il propose un accompagnement complet aux porteurs de projets innovants sur cinq ans. Nous avons réussi à faire venir énormément d’entreprises, notamment dans le domaine des jeux vidéo, comme Ubisoft, depuis 2017. En termes de création de startups, nous sommes dans le Top 3 des levées de fond en France, hors Paris.
Comment la métropole s’adapte-t-elle aux défis environnementaux ?
Nos élus ont choisi de développer et d’accélérer la transition énergétique. Nous multiplions les leviers d’actions pour accroitre l’ampleur du changement. Nous incitons en développant des parcs d’activité thématisés dans les transitions (Innogaronne, Woodrise Valley) ou en proposant, très bientôt, des aides économiques pour les entreprises sur les thématiques transports, bâti et équipement. Nous contraignons, parfois, en développant des critères d’éco-conditionnalité. Nous conseillons nos entreprises par un apport d’ingénierie ou la mise à disposition d’outils diagnostic. Enfin, nous agissons par nous-même comme investisseur, en déployant un ambitieux programme de panneaux photovoltaïques sur notre territoire.
Quels sont les secteurs où un jeune diplômé peut faire la différence ?
70 000 postes sont ouverts sur le territoire chaque année. La tension sur le marché de l’emploi à Bordeaux Métropole touche les emplois peu qualifiés et les emplois très qualifiés et spécifiques : informatique, aéronautique et industrie. La métropole se caractérise aussi par un bouillonnement dans le secteur des transitions et de l’économie sociale et solidaire. Enfin, 40 % des fonctions d’encadrement sont difficiles à recruter, cela donne des perspectives. Bordeaux est l’endroit parfait pour débuter votre carrière.
Je suis jeune diplômé : la phrase qui vous fera m’embaucher ?
Je transformerais vos obstacles en opportunités et vos problèmes en possibilités ! Osez, soyez toujours un chercheur de solutions et non un apporteur de contraintes. Aujourd’hui, la connaissance est accessible via le Net et l’intelligence artificielle, pas le savoir-être ! Nous recrutons les personnes qui ont le bon comportement et la capacité à se poser les bonnes questions. Nous avons aussi besoin de gens capables de raisonner en termes de risques. En France, on a beaucoup trop de règles. Si on les respectait toutes, on n’avancerait plus ! Il faut pouvoir franchir légèrement la ligne jaune, tout en étant dans le cadre de la loi.
A quel point le networking est-il crucial ?
Plus on monte en responsabilités, plus le networking est important. J’ai eu la chance de rester sur le même territoire pendant 20 ans. J’ai pu le développer par mes formations, mes interventions en tant que formateur et mes activités sportives. Grâce à mon ancienneté, j’ai développé un réseau LinkedIn, mais ce n’est pas forcément le plus puissant. J’ai pris mon bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de personnalités et échanger sur la vision du territoire. Ces temps d’échanges, en petit comité, sont d’une puissance incroyable.
Manager, une passion qui a évolué ?
Mon management s’est enrichi au fil de mes expériences. J’ai atteint un stade où je m’adapte aux besoins de mes collaborateurs (participatif, délégatif, persuasif, directif) et à l’organisation (transformationnel si nécessaire). Je suis davantage dans l’écoute et en capacité d’absorber les angoisses des autres et de diffuser la confiance et le courage. La nouvelle génération vit dans l’instantané et n’a plus la reconnaissance éternelle envers l’entreprise. Cela nous oblige à avoir une approche managériale d’accompagnement. Je multiplie les initiatives pour favoriser les rencontres et diffuser la culture professionnelle de notre entité. Je commence à devenir un vrai GO de Club Med !
Vos must à Bordeaux ?
J’adore la rive droite, un territoire incroyable pour les sorties vélo, le VTT ou le trail. J’adore le Médoc, avec ses vignes et ses châteaux, la forêt des pins, le bassin d’Arcachon et les lacs, des endroits de ressourcement incroyables. Il m’arrive de partir en week-end au Pays basque. En deux heures de route, vous êtes dans les montagnes à la frontière espagnole. C’est une sensation exceptionnelle.
Vos punchlines pour attirer les jeunes Parisiens hésitants ?
Bordeaux est bouillonnante de jeunesse. Elle est la 7è ville étudiante du pays avec 110 000 étudiants sur le territoire métropolitain. On peut se déplacer à vélo, se balader le long de la Garonne, voir des spectacles… Bordeaux est aussi l’endroit où il y a le plus de restaurants par habitant. 4 000 Parisiens arrivent à Bordeaux chaque année, ce qui en fait la ville la plus attractive de France pour les salariés. Ils trouvent ici l’équilibre parfait entre une vie pro foisonnante et une vie personnelle épanouie.
#HECParis
Après 15 ans de carrière, en poste comme directeur adjoint, j’ai suivi le MGA (Management Général Avancé) d’HEC qui prépare à des postes de direction générale. Cette formation m’a permis d’étudier la géopolitique, le management transformationnel, le marketing ou l’analyse financière des bilans et des comptes de résultats. Cela a été une révélation car nous avions des profs inspirants à l’instar du patron de HP France, du Numéro deux de Michelin ou de l’ancien patron du RAID. Bénéficier d’une approche théorique de haut niveau combinée à mon expérience, m’a permis de me perfectionner sur la partie managériale et d’avoir une vision globale de l’organisation et non plus seulement sur la personne. Je me sers quotidiennement des acquis en marketing et en négociation. Le MGA a été un accélérateur de carrière et un élément différenciant par rapport à des collègues qui avaient des formations monothématiques. Grace à cette formation, je suis devenu adjoint au directeur général avant de devenir directeur général délégué.
Contact : speyrichou@bordeaux-metropole.fr