Quand d’autres enchaînent les stages pendant leur année de césure, Gaétan Morand, 23 ans, lui en profite pour parcourir le monde avec sa caméra. Objectif de cet élève-ingénieur en 3è année à Centrale Supélec : sensibiliser le public à la problématique du changement climatique. Récit d’un voyage atypique.
Qui es-tu ?
Gaétan, 23 ans, élève-ingénieur en 3è année CentraleSupélec, apprenti producteur engagé
Louisiane, Panama, Fidji, Kenya, Tanzanie… Durant cinq mois, Gaétan a voyagé dans plusieurs pays, sac sur le dos et caméra à la main. « J’ai rencontré des scientifiques, des politiques, des diplomates, des chercheurs, des responsables d’universités, ainsi que la population locale, pour avoir une vision globale des enjeux liés au changement climatique, explique le jeune producteur. Et j’ai filmé toutes mes rencontres pour pouvoir montrer, une fois de retour, tout ce que ces personnes ont à dire, comprendre comment elles sont impactées par le changement climatique et comment nous le seront, nous aussi, à notre tour. »
Ce projet, Gaétan l’a muri pendant plusieurs mois. Durant son semestre d’échange en Australie, l’étudiant s’intéresse à la protection de l’environnement et au développement durable, « grâce à des cours, des conférences mais aussi au mode de vie des australiens ». De retour à Paris, il effectue les six mois de stage obligatoires et présente son projet de film documentaire pour les mois suivants à la direction de la scolarité de son école qui valide. Côté finances, Gaétan peut compter sur ses économies et sur le soutien de la mairie de Marsac sur l’Isle (24), ville dont il est originaire.
Ta personnalité en 3 mots ?
Indépendant, curieux et débrouillard
Un documentaire engagé sur l’état de la planète
Le départ est donné au début de l’été 2015, pour un périple dans neuf pays, bien différents les uns des autres afin de montrer la diversité et la gravité des conséquences du changement climatique. « C’est comme si tout le monde savait, mais que rien n’était fait ! se désole le jeune homme. Alors avec ce documentaire, je compte montrer à quel point les conséquences du changement climatique sont sous-estimées et la nécessité d’une réaction rapide et ambitieuse. »
Cinq mois plus tard, il en revient avec un splendide documentaire d’une trentaine de minutes : La course folle. Un vrai travail d’enquête sur l’état de la planète, des témoignages forts et des interviews percutantes. Comme ce chef de village d’une petite île, perdue au milieu de l’archipel Fidji, qui accueille Gaétan à bras ouvert, alors même qu’il n’a encore jamais vu d’étranger et que toutes les habitations de l’île ont été dévastées trois mois plus tôt par un cyclone. « J’ai autant été surpris par l’accueil chaleureux que j’ai reçu, que par l’injustice qu’ils subissent : ils sont les premiers à pâtir du changement climatique alors même qu’ils n’y ont pas contribué ! »
Profiter de la césure autrement
Au-delà d’éveiller les consciences, Gaétan souhaite aussi à travers ce film, élargir l’horizon de ses camarades. « Je veux montrer aux étudiants qu’ils peuvent profiter de leur année de césure, pour monter des projets originaux. C’est une année libre, sans stress, qu’il faut mettre à profit pour prendre du recul. La plupart de mes camarades de promo ont enchaîné les stages pour muscler leur CV, sans se dire qu’ils peuvent aussi mettre à profit leur césure autrement ».
Pour Gaétan, ce documentaire a d’ailleurs influencé la suite de ses études. En lieu et place du traditionnel stage de fin d’études, l’étudiant a finalement décidé de plancher sur un projet entrepreneurial. « Je veux monter une ONG, qui dispensera des formations sur le développement durable et le changement climatique, auprès des entreprises. Mon film va me servir de tremplin pour démarcher mes premiers clients. Je vais également mettre à profit tous les contacts noués durant mon voyage pour étoffer mon réseau professionnel ».
Pour visionner le film : http://savethepeople.net