Le 08 novembre 2016 marque un tournant dans l’histoire politique mondiale. Avec 290 grands électeurs, Donald Trump devient le 45ème président des Etats-Unis. Face à ce résultat inattendu, une question subsiste : quelle Amérique pour demain ? Historien spécialisé des Etats-Unis, Thomas Snégaroff nous invite à réfléchir à cette question lors d’une conférence le 17 Novembre dernier au Campus Eiffel.


Les petits pas d’un géant milliardaire

Fils d’un riche homme d’affaire, Trump devient rapidement entrepreneur à succès. Connu du grand public grâce à sa participation à la télé-réalité « The Apprentice » et à son empire immobilier, Trump n’a jamais exercé de mandat politique. Pourtant en 2015 il se lance dans la campagne présidentielle dont il sortira vainqueur.

Un affrontement à distance de deux philosophies

Parmi son électorat, on retrouve les fidèles opposants à Obama, ceux qui ne l’ont jamais reconnu comme président. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser en tant qu’européen, la popularité de Barack Obama n’a jamais dépassé 60%. Un taux très faible lorsque l’on sait qu’en période d’unité nationale les américains concèdent jusqu’à 91% à son prédécesseur Bush. La classe de Michelle Obama et la mort symbolique de Ben Laden n’y auront rien changé. « D’ailleurs je suis convaincu que cette campagne n’était pas un duel Trump/ Clinton mais Trump/ Obama dont Clinton était volontairement ou non, le dommage collatéral. »

 

Les vices qui ont fait un novice

Une première piste concerne l’image récurrente de Trump dans une émission de téléréalité. En prononçant « You are fired », Trump s’emploie à diffuser la parole d’autorité et impose un jugement considéré juste. Dans l’inconscient américain, Trump devient légitime.

Autre piste : le dictat des réseaux sociaux. Pour s’informer, 45% des américains les utilisent et plus particulièrement Facebook. Les algorithmes de Facebook analysent le comportement des utilisateurs sur la plateforme et leur proposent des contenus similaires à ceux pour lesquels ils ont déjà montré un intérêt. « On appelle cela l’information en silo ». Il est donc peu probable que l’on vous propose des articles qui viennent ébranler vos opinions. En ne s’informant que sur les réseaux sociaux, nous nous enfermons donc dans une bulle, celle de nos propres convictions.

 

Vers l’ère post-factuelle

Ce ne sont finalement plus les faits vérifiés par des sources universitaires qui comptent, mais les avis : l’opinion devient parole d’autorité. Une situation que les intellectuels américains appellent l’ère « post factuelle » ou « post vérité ». Une chose est sûre, multiplier les sources d’informations, c’est stimuler la pertinence de notre jugement.

 

Malgré l’avenir incertain des Etats-Unis, la conférence se termine sur une touche d’optimisme du conférencier : « Si le paradis était introuvable avec Obama, l’apocalypse n’est jamais sûre ».

Laura Renault étudiante 5ème année ESCE

 

En chiffres

290 des grands électeurs pour Trump / 232 pour Clinton

12 décembre : Vote des grands électeurs

6 janvier : approbation du vote par Congrès

20 janvier 2017 : Investiture de Donald Trump

 

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