Près de 400 000 offres d’emploi IT en CDI en 2024 (+3.33% par rapport à 2023) : c’est peu dire que les métiers du numérique font le buzz ! Parmi les fonctions les plus recherchées : développeur informatique, chef de projet informatique, devops, développeur fullstack, et technicien. Mais quelles sont les compétences des diplômés en numérique attendues par les recruteurs pour répondre aux enjeux de ces métiers ? On fait le point.
L’enquête Ipsos / EPITA publiée en janvier 2024 nous éclaire sur ce point. A la question, Quelles sont les hard skills les plus attendues chez les jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs en informatique ? les recruteurs placent en N°1 leur capacité à maîtriser les environnements de développement et de production informatique (58% pour entreprises tous secteurs confondus et 47% pour les entreprises du secteur de l’ingénierie informatique). Ils citent ensuite la gestion des risques dans les systèmes complexes, le pilotage et la gestion de projets collaboratifs, puis l’étude, l’analyse et la conception de solutions robustes. L’intégration des enjeux de GreenIT arrivant, contre toute attente, en dernier (22% en moyenne) des critères proposés. Côté savoir-être, les recruteurs attendent avant tout des jeunes diplômés de l’autonomie, de l’adaptabilité, de la rigueur et de la curiosité, mais aussi de l’implication, de l’aisance relationnelle, une capacité à rechercher des solutions et de la créativité.
Les diplômés en numérique cochent toutes les cases !
Reste à savoir si les jeunes diplômés du numérique répondent à leurs attentes… Bonne nouvelle, c’est bien le cas ! Et ce surtout dans les entreprises du secteur de l’ingénierie informatique, qui estiment qu’ils remplissent en moyenne 5.5 des 6 hard skills et 7 des 8 soft skills mentionnées. 77% des entreprises tous secteurs confondus et 87 % des entreprises du secteur de l’ingénierie informatique considèrent même que les diplômés sont bons en hard et en soft skills.
Quels sont les enjeux N°1 d’une DSI cette année ?
Des chiffres plutôt rassurants, eu égard à la multiplication des enjeux stratégiques auxquels font face les DSI aujourd’hui. En toute logique, les répondants à l’enquête citent en priorité : la protection contre les cyberattaques (80% tous secteurs confondus, 84% pour les entreprises du secteur de l’ingénierie informatique), la digitalisation et l’automatisation des processus métiers et la réussite des transformations technologiques à l’échelle de l’entreprise. N’en déplaise aux adeptes de ChatGPT, le déploiement de l’IA à l’échelle de l’entreprise fait partie des derniers critères prioritaires cités (24% pour les entreprises tous secteurs confondus et 32% pour les entreprises de l’ingénierie informatique).
Des chiffres qui offrent l’occasion à Henri d’Agrain délégué général du Cigref, de rappeler les deux piliers d’une DSI. En premier lieu, « l’excellence opérationnelle au service du business. Autrement dit, le leadership technologique de la DSI au service de la compétitivité et de la performance de son entreprise ou de son administration publique, sur la durée. Mais aussi, la rigueur technique, d’où l’importance de renforcer les fondamentaux scientifiques des professionnels des SI. Sans oublier la capacité à travailler de manière collaborative, absolument essentielle dans une DSI. »
La féminisation des équipes : un enjeu clé pour les écoles du numérique et les DSI en 2025
« C’est un problème de société qui doit être porté par l’ensemble des acteurs du parcours éducatif. Il est important de noter qu’aujourd’hui l’enseignement de spécialité le moins choisi et le plus abandonné par les filles en Terminales est la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques). Aujourd’hui, on estime qu’une seule fille par lycée suit cette spécialité en Terminale. Or, on ne rejoint pas une école du numérique sans background scientifique et technique suffisant. Pour autant, il faut être prudent sur la question des quotas en écoles d’ingénieurs, évoquée par certains. Si cela fonctionne bien lorsqu’on joue sur de petits nombres (comme ce qui a été fait au niveau des CA et des Comex par exemple), on peut constater des effets de bord sévères lorsqu’on joue sur de grands nombres » estime le délégué général du Cigref.
De fait, est-ce un bon choix d’opter pour un futur ingénieur de choisir une école d’informatique aujourd’hui ? « Le métier d’ingénieur devient de plus en plus complexe dans le domaine informatique, comme en atteste les questions éthiques et géopolitiques liées à l’IA par exemple. Au regard des enjeux adressés, les écoles du numérique sont sans doute devenue les plus technico-généralistes des écoles d’ingénieurs. Les ingénieurs du numérique ne sont pas que des professionnels techniques, ce sont des acteurs du changement, des transformateurs du monde de demain, dont le numérique est un des leviers » conclut-il.
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