Qui est l’ingénieur ParisTech en 2024 ?

Portrait de l'ingénieur ParisTech en 2024
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« En France, la marque ParisTech – qui est associée aux formations d’ingénieur généraliste adossées à la recherche, proposées par ses sept écoles – peut encore manquer de visibilité. Mais à l’international, elle équivaut à celle du MIT ! » assurait Christian Lerminiaux, président de ParisTech, dans nos colonnes en 2023. Et c’est un fait, ce réseau créé il y a plus de 30 ans pour « rassembler des formations d’ingénieurs ayant vocation à construire et former les futurs cadres des entreprises et de la Nation » a de nombreux points communs avec les plus grandes institutions internationales. Leur capacité à former la prochaine génération de leaders en ingénierie, à créer de nouvelles connaissances et à servir la société bien sûr. Mais aussi leur parti-pris pour l’interdisciplinarité, cette capacité à exceller en sciences et technologie tout en investissant d’autres domaines comme le management, l’économie, la linguistique, les sciences politiques ou encore la philosophie. Sans oublier leur proximité avec le monde industriel et leur formation par et pour la recherche. Aujourd’hui, les écoles de ParisTech ont donc tout pour faire briller la figure du french engineer à travers le monde. Un ingénieur porté par une formation marquée par la complémentarité (de programmes, de disciplines, de recherches et d’innovations en sciences et technologies) et une communauté de valeurs : l’excellence du modèle des grandes écoles d’ingénieurs françaises bien sûr, mais aussi l’ouverture (internationale, sociale, pédagogique), la recherche de l’innovation comme clé des succès futurs et l’égalité des chances. Portrait de l’ingénieur ParisTech en 2024.

SOMMAIRE

L’interview de Christian Lerminiaux, président de ParisTech
Portrait-robot de l’ingénieur ParisTech : un ingénieur des temps modernes 
L’ingénieur ParisTech : le French engineer à la conquête du monde
Comment ParisTech rayonne à l’international
ParisTech, moteur de recherche
Un réseau bien en chaires
We want you
Women in ParisTech
ParisTech au pays des licornes

 « Les écoles de ParisTech forment les ingénieurs qui mettront en œuvre des solutions durables ! » L’interview de Christian Lerminiaux, président de ParisTech

AgroParisTech, Arts et Métiers, Chimie ParisTech – PSL, Ecole des Ponts ParisTech, ESPCI Paris – PSL, Institut d’Optique Graduate School et Mines Paris – PSL. Sept écoles rassemblées au sein du réseau ParisTech autour d’un objectif commun : promouvoir le modèle de formation d’un ingénieur systémique, résolument orienté solutions. Son président, Christian Lerminiaux, revient sur les atouts du modèle de l’ingénieur ParisTech – Propos recueillis par Clarisse Watine

Qu’est-ce qui fait de l’ingénieur ParisTech un des meilleurs solutionneurs des grandes transitions actuelles ?

L’heure n’est plus à la mondialisation à tout prix, les gens ont pris conscience de l’importance de prendre en compte notre planète et pas seulement le profit et le progrès à tout prix. Nous avons aujourd’hui des décisions drastiques à prendre sur l’évolution de nos modes de vie, des produits que nous concevons et du monde souhaitable pour demain. Ce qui sous-entend de reconsidérer la perception que nous avons du progrès, une notion intrinsèque à la figure de l’ingénieur. Si le progrès est toujours vital, il doit être conçu dans une vision systémique. Alors qu’auparavant on formait des gens pour qu’ils trouvent des solutions à des problèmes donnés, le monde a aujourd’hui besoin de personnes capables d’imaginer un ensemble de solutions cohérent permettant in fine de rendre le système soutenable sur le long terme. Et c’est là que l’ingénieur ParisTech prend toute son ampleur. Car il est capable d’embrasser cette vision systémique, de comprendre les solutions techniques mises en œuvre, d’organiser l’équipe qui va l’implémenter et de mettre le tout en musique.

Quelles sont ses valeurs ?

Les ingénieurs que nous formons dans les écoles de ParisTech ont toutes les cartes en main pour éviter les errances qui se créent lorsqu’on laisse les choses aux mains de gens qui ne comprennent rien à la science ! Car l’ingénieur ParisTech ne regarde pas d’en haut le monde s’agiter, il est aussi là pour se salir les mains, prendre position, alerter et prendre ses responsabilités. J’insiste d’ailleurs sur cette notion de responsabilité. Ne pas les assumer, c’est ne pas se montrer à la place et à la hauteur de ce que la société a mis et investi dans sa formation. L’ingénieur ParisTech est un ingénieur capable d’embrasser l’ensemble des domaines scientifiques, de se poser des questions d’éthique et de responsabilité individuelle et collective, capable de comprendre qu’une solution n’est jamais ni blanche ni noire. Nous assumons de former des ingénieurs qui veulent mettre en œuvre des solutions durables.

« L’ingénieur ParisTech est celui qui imagine et conçoit le monde de demain. Celui qui apporte la solution et qui est capable de la mettre en œuvre, de l’évaluer et de l’améliorer. »

Que dites-vous à ceux qui estiment le réseau ParisTech en perte de vitesse et de visibilité ?

ParisTech est un modèle de formation, pas un établissement. C’est une marque de respect des principes d’un modèle d’école d’ingénieurs systémiques. Certes, certaines écoles de notre réseau ont enlevé le mot ParisTech de leur marque – par souci de construction de politique de site principalement – mais toutes les écoles et tous les regroupements d’écoles qui ont ces principes de formation d’ingénieurs systémiques dans leurs gènes, ont vocation à rejoindre ParisTech pour développer ce modèle de formation d’excellence unique en son genre.

C’est aussi un modèle à l’international ?

Le fait est que le monde manque d’ingénieurs comme les nôtres – et dont il a résolument besoin – et qu’il faudrait donc créer plus de formations de ce type. Et c’est là notre défi : montrer aux acteurs économiques et académiques qui se rendent compte de ce besoin, que les écoles de ParisTech ont déjà travaillé sur le sujet et qu’elles ont déjà des éléments de solution pour résoudre les problèmes à court terme, sans jamais oublier la perspective du long terme. Je suis convaincu que les ingénieurs ParisTech ont un rôle de leadership à assumer en la matière.

On manque encore drastiquement d’ingénieurs, mais les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à délaisser les matières scientifiques, les mathématiques en premier lieu. Comment analysez-vous cette situation ?

A l’étranger les établissements qui enseignent la technologie sont quasi systématiquement en haut des classements et sont plébiscités par les jeunes. Il suffit qu’ils aient le mot technologie dans leur nom pour être au top… ce qui n’est pas le cas en France : si ParisTech s’appelait ParisTechnologie, ça ne marcherait pas du tout ! Alors même que la technologie est au cœur de toutes les solutions. En France, les jeunes se disent de plus en plus préoccupés par l’écologie, mais j’ai l’impression qu’en délaissant la science, ils s’intéressent de moins en moins à leur environnement.  Si on ne veut pas faire de sciences, on ne peut pas savoir comment le monde fonctionne. Je suis convaincu que plus on s’intéresse au fonctionnement de la planète et aux conséquences de ses évolutions, plus il faut avoir envie de comprendre les choses. Ce qui demande forcément de revenir à la science. Mais pas uniquement à la science conceptuelle, il faut également revenir à la science de l’observation, à la science qui permet de comprendre son milieu et de comprendre comme l’humain agit au milieu de tout ça. D’où l’importance d’introduire des sciences sociales dans les formations. Les sciences et les technologies ont un côté assez lourd, complexe, au sens mécanique du terme. Intégrer l’environnement, l’humain, la capacité à travailler sur différentes temporalités, peut améliorer la façon dont les jeunes – et les jeunes femmes en particulier – perçoivent le rôle des sciences et des technologies dans le futur.

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Portrait-robot de l’ingénieur ParisTech : un ingénieur des temps modernes 

L’ingénieur ParisTech est un faiseur ! Sa formation généraliste fait de lui le parfait mix entre innovateur, expérimentateur, manager, chercheur et leader dans son domaine. S’il voit la science comme une discipline noble, il partage avec le modèle anglo-saxon cette idée que les sciences dures sont des sciencesvivantes. Portrait de cet ingénieur des temps modernes.

ingénieur ParisTech, l'ingénieur des temps modernes
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L’ingénieur ParisTech est un ingénieur multiple : multidisciplinaire, multiculturel, multicompétent et multifonction. Une multitude d’atouts qui font de lui un acteur majeur de l’entreprise comme de la société.

Un doer doué par excellence

L’ingénieur ParisTech ne se contente pas de manier les concepts et de participer aux solutions. Il les trouve et les concrétise. Sa culture scientifique transverse se traduit ainsi par une capacité unique à transformer les idées en actions et à agir sur tous les fronts de la connaissance, de l’innovation, de l’organisation de la chaîne de valeur, et ce jusqu’aux applications économiques, pour répondre aux enjeux des entreprises et de la société. Une polyvalence cruciale dans un monde en pleine transformation qui lui permet de faire la différence en entreprise. Sa vocation : créer, transformer et diriger les entreprises industrielles de demain.

L’ingénieur ParisTech : un touche-à-tout curieux et ouvert d’esprit

Cette approche pragmatique fait de lui un manager recherché, capable d’appréhender un projet complexe à travers toutes ses facettes. La force de l’ingénieur ParisTech réside en effet dans ses solides compétences scientifiques et technologiques, mais aussi et surtout son aptitude à déployer une vision de la technologie qui ne se limite pas au seul cadre technique. « Humaniste et citoyen, curieux et responsable, il assure le lien entre les sciences, les technologies et la communauté humaine » précisait Christian Lerminiaux, président de ParisTech dans l’ouvrage 30 ans de formation à la science et à la technologie.

Un acteur engagé

Toujours prêt à explorer de nouvelles voies, l’ingénieur ParisTech est un innovateur né, surtout lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux grands défis de transition de ce siècle. Dans un monde de plus en plus conscient de l’urgence climatique, l’ingénieur ParisTech se démarque par son engagement durable et sa responsabilité sociétale. Il intègre non seulement les considérations écologiques dans son approche projet – englobant les aspects sociaux et environnementaux –, mais cherche également à innover de manière responsable. « Ses compétences lui permettront de lever les verrous scientifiques et technologiques associés aux enjeux énergétiques et environnementaux, et de porter la Responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise », rappelait Laurent Champaney, directeur général des Arts et Métiers dans le même ouvrage. En tant que leader, l’ingénieur ParisTech n’est pas seulement un manager efficace, mais aussi un mentor inspirant. Il comprend l’importance de guider les générations futures et assume sa responsabilité envers la société, en France mais aussi au niveau du monde.

L’ingénieur du passé, du présent et du futur

L’ingénieur ParisTech est donc bien plus qu’un simple ingénieur. Il est un innovateur, un leader, un collaborateur et un pionnier. Il s’adapte et évolue avec son temps, toujours prêt à relever les défis de demain. Sa capacité à combiner connaissances techniques, conscience sociale et esprit d’initiative fait de lui un modèle pour les futurs ingénieurs et pour toute personne aspirant à avoir un impact positif dans le monde. En résumé, l’ingénieur ParisTech est une figure emblématique de l’ingénierie des temps modernes, un symbole d’excellence, d’innovation et de responsabilité. « Nous donnons à nos élèves l’ambition d’inventer le monde de demain en relevant les défis scientifiques et technologiques », résumait Vincent Croquette, directeur général de l’ESPCI Paris – PSL, dans ce même ouvrage.

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L’ingénieur ParisTech : un French engineer à la conquête du monde

Unique par son interdisciplinarité, le modèle du French engineer fait des émules à l’étranger. Les grandes universités anglo-saxonnes et asiatiques s’inspirent de ce parcours d’ingénieur en cinq ans pour créer de nouvelles formations mieux adaptées pour répondre aux défis de transition actuels.

C’est en réalité à un double mouvement auquel nous assistons. Si le modèle de formation généraliste s’exporte de plus en plus, en parallèle, le bachelor et le PhD, deux programmes caractéristiques des plus grandes universités et écoles mondiales, s’ancrent eux aussi peu à peu dans la culture ParisTech. Objectif : attirer davantage d’étudiants et de professeurs internationaux.

Un ingénieur à la Française mais tourné vers l’international

Avec son modèle unique établi sur un cycle de formation pluridisciplinaire en cinq ans, couvrant l’ensemble du spectre des sciences, de la technologie et du management, l’ingénieur made in ParisTech est résolument tourné vers le monde. Grâce à des programmes d’excellence académique pensés pour dépasser les frontières, les écoles ParisTech cultivent cette ouverture en formant des ingénieurs multiculturels, capables de s’adapter dans différents secteurs d’activité et environnements.

Des écoles qui attirent des étudiants du monde entier

Par conséquent, ce modèle attire les étudiants du monde entier. Les écoles accueillent ainsi 75 nationalités et 20% d’étudiants internationaux, faisant du recrutement de ces profils une des grandes missions de ParisTech. D’abord décliné en Chine dès le début des années 2000, le recrutement coordonné (désormais ParisTech International Admission Program) s’est ensuite étendu au Brésil, à la Colombie, la Russie et plus récemment, à l’Argentine. En 2021, le recrutement s’est ouvert aux candidats individuels de nombreux pays asiatiques, accentuant la promotion du modèle français à l’étranger.

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Historiquement axées sur des programmes très disciplinaires, les institutions, principalement anglosaxonnes et asiatiques, plébiscitent à leur tour cette pédagogie mêlant rigueur scientifique, créativité et vision globale des défis industriels et sociétaux. Le French engineer made in ParisTech, produit de cette alchimie éducative, est non seulement armé de compétences techniques solides mais également doté d’une capacité d’adaptation culturelle et d’une compréhension approfondie des enjeux transversaux.

S’aligner sur les standards internationaux

Néanmoins, cette internationalisation s’effectue dans les deux sens. Les écoles ParisTech se mettent elles aussi à l’heure des standards internationaux en développant des programmes de bachelor et de PhD (1 700 doctorants évoluent dans l’un des 84 laboratoires ParisTech). Chimie ParisTech – PSL par exemple dispense une formation complète, allant du bachelor au doctorat. Fin 2023, Vincent Laflèche, directeur de Mines Paris-PSL, a également annoncé que l’école des Mines avait vocation à être le porteur du bachelor en ingénierie que lanceront trois écoles ParisTech, avec l’ESPCI et Chimie ParisTech, à la rentrée 2025. En complément, Mines Paris – PSL a signé un partenariat avec Albert School, la première business school de la data, qui sera formalisé dès la rentrée 2024 par l’ouverture de deux programmes double diplômants dont un bachelor en Business & Data.

Zoom sur le Bachelor de Technologie Arts et Métiers

En plus de son Programme Grande École, Arts et Métiers propose, depuis 2014, entre autres, un programme de bachelor de technologie particulièrement adapté aux attentes du monde industriel. Destiné aux titulaires du baccalauréat STI2D, il allie enseignements théoriques et mise en pratique, plaçant le projet au cœur de la pédagogie. Objectif : former des acteurs de l’innovation pour l’industrie de demain.

Comment ParisTech rayonne-t-il à l’international ?

Comptant parmi les vocations premières de ParisTech, l’ouverture internationale s’illustre aujourd’hui par des mobilités étudiantes et académiques sortantes et entrantes bien sûr, mais aussi par un fort ancrage européen et de nouveaux hubs de formation à travers le monde. Panorama.

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Conçu comme un réseau de sept écoles d’ingénieurs, ParisTech fait de l’ouverture sa vocation première. Naturellement tournées vers l’Europe, celles-ci participent notamment au réseau ATHENS et aux universités européennes comme European Engineering Learning Innovation Science Alliance (EELISA).

Diffuser le modèle d’ingénieur ParisTech à la française partout dans le monde

Aujourd’hui, ParisTech, c’est plus de 50 universités partenaires et 70 accords internationaux, principalement en Chine, au Brésil, en Colombie, en Argentine ou en Russie, mais aussi au Mexique, en Iran, au Japon, en Corée, comme le rappelle Florence Lelait, déléguée générale de ParisTech. « ParisTech est un réseau de sept écoles françaises qui a vocation à promouvoir la formation d’ingénieur en France et à l’international à travers la participation à différents réseaux et des partenariats. Nous sommes historiquement focalisés sur les pays émergents dans lesquels nous recrutons de manière privilégiée des étudiants internationaux. » Partenariats que ParisTech continue de consolider et de dynamiser en nouant de nouvelles alliances dans la zone Indo-Pacifique.

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À chaque réseau sa vocation

Finalement, ParisTech est-il un réseau français, européen ou mondial ? La réponse est simple : les trois ! ATHENS (Advanced Technology Higher Education Network) constitue ainsi le premier réseau financé dès 1997 par SOCRATES. Il permet aux élèves ingénieurs de partir une semaine par an en mobilité en Europe et, par conséquent, de découvrir une autre culture et d’autres méthodes pédagogiques. À la clé : la capacité à faire émerger des projets, à l’image du projet IDEAL portant sur la formation des doctorants en soft skills. Autre réseau miroir de ParisTech : CESAER (Conference of European Schools for Advanced Engineering Education and Research) qui favorise les échanges de bonnes pratiques et d’informations entre universités européennes en science et technologie. Enfin, Magalhaes est un réseau plus opérationnel qui fédère les universités technologiques d’Europe, d’Amérique latine et des Caraïbes autour de projets communs et de mobilités étudiantes.

Europe, Asie et Afrique dans le Top 3 des priorités de l’ingénieur ParisTech

Si l’objectif principal de ces partenariats reste le recrutement des meilleurs profils étudiants à l’international et la diffusion du modèle d’ingénieur généraliste à l’étranger, un des grands intérêts repose sur la multiplication et la diversité des échanges, y compris au niveau académique et scientifique « Nous sommes un partenaire historique pour nombre de ces institutions. Elles ont pleinement conscience de la grande qualité des enseignants-chercheurs de nos écoles. Ces échanges continus sont synonymes d’excellence. »

ParisTech entend développer toujours plus son ancrage international, en diversifiant le profil des étudiants internationaux, ses partenariats et ses pays de destination. Objectif : offrir toujours plus d’opportunités aux élèves de ses écoles, notamment à l’heure où les industries française et européenne sont très demandeuse d’ingénieurs. Une forte appétence pour l’internationalisation qui leur ouvre de nombreuses portes dès la sortie de l’école.

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de ce diplômé ! Eiffage Énergie Systèmes éclaire l’avenir avec puissance et ambition – En forte croissance depuis sa création il y a 10 ans, Eiffage Énergie Systèmes en Nouvelle Aquitaine est le moteur national des activités photovoltaïques de la branche Énergie Systèmes. Son directeur commercial maintenance, Eric Boulvard (Arts et Métiers 12) explique comment l’humain contribue à la réussite de cette direction régionale.

Zoom sur le partenariat avec l’Université de Nairobi au Kenya 

Lancé en mai 2023 pour une durée de quatre ans, le partenariat avec l’Université de Nairobi est unique à plus d’un titre. D’une part, parce qu’il associe quatre écoles ParisTech (AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, Ecole des Ponts ParisTech et Mines Paris – PSL), et CentraleSupélec, et, d’autre part, parce qu’il accompagne une université d’Afrique anglophone dans la rénovation de son cursus d’ingénierie. « Ce projet ambitieux a vocation à promouvoir la formation d’ingénieur, à accompagner le développement du Kenya et à développer nos compétences en renforcement de capacités à travers un partenariat académique et scientifique très fort. Nous venons ainsi de lancer une thèse en cotutelle. »

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de ce diplômé ! Inventez la beauté de demain avec LVMH Recherche – LVMH Recherche crée sur mesure des produits de maquillage, soin, parfums et dérivés pour chacune des Maisons du groupe LVMH, leader mondial du luxe. A la pointe de la science et de la technologie, cette structure R&D a fait de la culture de l’innovation, de l’ouverture sur le monde et de l’open innovation le cœur de sa stratégie de croissance. Une stratégie où les jeunes talents ont toute leur place, confirme son président, Bruno Bavouzet (ESPCI Paris-PSL 94 et Université Paris VI 98).

L’ingénieur ParisTech, un moteur de recherche

La porosité entre la formation et la recherche développée dans les 84 laboratoires du réseau ParisTech permet à chaque futur ingénieur ParisTech d’être au contact direct et d’irriguer son apprentissage avec l’innovation en train de se faire. Un plus indéniable pour affronter la complexité du monde contemporain et des grandes transitions. Elèves et enseignants-chercheurs témoignent.

Couvrant 12 domaines scientifiques, la recherche au sein des écoles de ParisTech permet d’appréhender les questions scientifiques fondamentales et appliquées. Effectuée sous la tutelle d’établissements de recherche, ou en partenariat avec des universités et des entreprises, elle offre aux élèves une multitude de sujets d’application.

Une recherche reconnue à l’international…

À l’image de la formation d’ingénieur à la française, la recherche made in ParisTech bénéficie d’une très bonne réputation au niveau mondial. Ainsi, comme le rappelle Chady Ghnatios, enseignant-chercheur aux Arts et Métiers et ex-enseignant à l’université de Ryerson de Toronto et à Stanford, « nous avons les mêmes moyens que ceux des grandes universités du monde. La recherche made in ParisTech est inclinée sur le besoin industriel et la résolution de problèmes concrets à travers plus de 700 contrats industriels annuels, soit une ouverture unique sur le monde de l’industrie. En témoignent les travaux menés avec Renault sur des voitures intelligentes, la chaire SKF qui cherche à optimiser le contrôle des roulements magnétiques sans contact ou la chaire RTE qui prévoit la vie des transformateurs électriques. Cette recherche appliquée permet aux élèves d’apporter des solutions industrielles concrètes dès leur sortie de l’école. »

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de cette diplômée ! La Tech au cœur de l’excellence opérationnelle chez Louis Vuitton – Agilité, autonomie et adaptation, c’est le triptyque gagnant des équipes Tech de Louis Vuitton. Rejoignez les forces vives de cette Maison iconique et suivez les conseils de Carine Tual (AgroParisTech 89, IAE France 92), Directrice des systèmes d’information Europe, Moyen-Orient et Afrique du sud, dans les équipes Tech de Louis Vuitton (renommées depuis peu les équipes LV_NEO).

… et régulièrement primée

Preuve de cette reconnaissance au plus haut niveau, les nombreuses bourses et récompenses obtenues par les enseignants-chercheurs du réseau. C’est notamment le cas de Virginie Ehrlacher, professeure de l’École des Ponts ParisTech, chercheuse au laboratoire CERMICS et membre de MATHERIALS, une équipe-projet commune avec l’Inria, qui s’est vu décerner en 2023 le prix Irène Joliot-Curie de la Jeune Femme scientifique et une bourse Starting Grant de la part du Conseil Européen de la Recherche (ERC) pour le projet HighLEAP (Méthodes mathématiques en grande dimension pour les grands systèmes d’agents et de particules). « La différence de la recherche ParisTech ? L’excellence académique ! Il existe assez peu de réseaux dans le monde qui offrent une telle concentration de chercheurs et d’étudiants aussi brillants, motivés et impliqués. Le fait qu’enseignement et recherche se parlent de manière aussi conjointe permet à nos élèves d’être sur le front des sujets que l’on maîtrise. En parallèle, leurs retours nous permettent de nous poser des questions sur les sujets de recherche intéressants à explorer. C’est un véritable écosystème vertueux. »

Le regard de Carine Robert, enseignante-chercheure à Chimie ParisTech – PSL

Carine Robert

« Un des avantages de la recherche à ParisTech est que nous profitons de la proximité géographique de nos collègues de ParisTech. Il me suffit de marcher dix minutes pour retrouver mes collègues de l’ESPCI ! Nous travaillons également ensemble depuis longtemps, ce qui nous permet d’être plus efficaces, de monter des projets complémentaires qui vont de l’amont à l’aval, mais aussi de créer des environnements de collaboration pour les stagiaires, doctorants et postdoctorants très agréables. Ce réseau d’écoles permet aux petites structures comme Chimie ParisTech – PSL d’être aussi puissantes que des grandes, avec moins de 500 étudiants. Mes recherches portent ainsi sur la synthèse de polymères biosourcés et/ou biodégradables, comme une alternative aux plastiques de commodité d’aujourd’hui. Je travaille dans l’équipe de Christophe Thomas à l’IRCP (Chimie Organométalique et Catalyse de Polymérisation) avec lequel je supervise une thèse sur la synthèse de thermoplastiques élastomères biosourcés par catalyse one-pot. Je travaille également avec des chercheures de l’ESPCI du laboratoire SIMM et une étudiante en thèse, sur la synthèse d’hydrogels biosourcés aux propriétés mécaniques renforcés. »

Des domaines de pointe

Au-delà de la grande qualité de leurs chercheurs, les écoles ParisTech sont également reconnues pour leur capacité à se situer à la pointe de la recherche. Coresponsable du module Ingénierie des incertitudes en mécanique à l’École des Ponts ParisTech, Virginie Ehrlacher travaille par exemple sur le développement et l’analyse mathématique de nouvelles méthodes numériques efficaces pour la résolution de problèmes de grande dimension et multi-échelle issus de divers domaines en science des matériaux. Ses travaux participent à la résolution de problèmes concrets du secteur industriel. « Les simulations numériques réalisées dans le cadre de ces travaux permettront notamment d’obtenir des informations précieuses sur les capacités prédictives de modèles pour les systèmes d’agents ou de particules, avec des applications dansde nombreux domaines tels que la chimie quantique, la dynamique moléculaire, les mouvements de foules ou le trafic urbain. »

Chady Ghnatios, chercheur au laboratoire Procédés et ingénierie en mécanique et matériaux (Pimm), n’est pas en reste. Sa spécialité : la modélisation et la simulation hybrides en temps réel basées sur le couplage de modèles physiques et de données expérimentales par le biais de techniques d’intelligence artificielle. « Je travaille par exemple sur l’optimisation de la vie de la batterie des voitures électriques. Nos collaborateurs industriels nous fournissent des mesures réelles prises sur les batteries. De notre côté, nous créons des modèle hybrides prédisant le comportement de la batterie, ainsi qu’une projection sur sa durée de vie. »Autre projet innovant : un sujet de recherche en collaboration avec la ville de Singapour. « Nous cherchons à optimiser le comportement au niveau d’une ville complète. Par exemple, nous pouvons prédire la carte du vent dans la ville en temps réel. Ceci nous aide notamment à anticiper la trajectoire optimale des drones pour faire des livraisons ou transporter des gens, ou à faciliter la prise de décision sur la circulation des véhicules afin de garder une qualité optimale de l’air. »

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de ce diplômé ! Ingénieurs, développez votre esprit d’innovation chez BNP Paribas CIB – A la fin de ses études d’ingénieur à l’Ecole des Ponts ParisTech (87), Amine Bel Hadj Soulami voulait entreprendre, innover et travailler avec des équipes internationales. Des souhaits de carrière qu’il réalise depuis 35 ans chez BNP Paribas et depuis près de quatre ans en tant que CEO pour la région Moyen Orient & Afrique, Corporate & Institutional Banking (CIB). Ingénieurs, découvrez dans cette interview les opportunités au sein de la banque d’un monde qui change.

Le regarde de Lucas Tachen-Migheli, élève en 3e année aux Arts et Métiers

Lucas Tachen-Migheli effectue cette année un double-diplôme avec le Master de Recherche Bio-Imaging de BME Paris. Il vient d’entamer un stage de recherche au Grenoble Institut de Neurosciences portant sur une sonde d’échographie du cerveau. Son enjeu est double : détecter et prévenir au mieux les tumeurs cérébrales et les maladies neurodégénératives, et développer les connaissances en neurosciences. « J’ai eu la chance durant mes années d’étude à ParisTech de rencontrer de nombreux chercheurs qui nous ont enseigné les dernières avancées en imagerie médicale avec un aspect à la fois technologique et médical. Et j’ai surtout pu bénéficier de l’expertise des laboratoires basés sur les campus Arts et Métiers d’Aix-en-Provence et de Paris. J’ai notamment passé de nombreuses heures au sein du laboratoire Mechanics, Surfaces and Materials Processing (MSMP) pour un de mes projets évaluant les paramètres de nitruration de l’acier, ce qui m’a permis de découvrir plus amplement le monde de la recherche et d’apprendre les différentes méthodes. C’est une vraie chance de pouvoir se rendre dans un laboratoire directement sur le campus. De plus, le sujet répondait à une problématique industrielle, ce qui m’a ouvert les yeux sur la nécessité de l’expertise des laboratoires pour permettre aux entreprises d’innover. C’est cet élément déclencheur qui m’a permis de me lancer dans un parcours de recherche pour finir ma formation. J’ai également eu l’opportunité de me rendre assez souvent à l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak (IBHGC), réputé dans le monde entier. En tant que futur ingénieur, j’ai développé une meilleure vision du processus de développement d’un produit : la recherche permet de trouver des réponses et des solutions dont personne ne connaissait l’existence auparavant. »

L’ingénieur ParisTech bénéficie d’un réseau bien en chaires

Multidisciplinaires ou dédiées à un sujet de pointe, spécifiques à un établissement ou communes à plusieurs écoles, les chaires participent pleinement à faire de l’ingénieur ParisTech un acteur majeur de la société en associant les enseignants-chercheurs à une centaine de partenaires industriels. Focus sur deux chaires qui incarnent parfaitement l’esprit ParisTech.

L'ingénieur ParisTech bénéficie d'un fort réseau de recherche
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Au-delà des enjeux de l’industrie, les chaires permettent d’appréhender les sujets sous le prisme d’une approche transverse intégrant les problématiques environnementales et sociétales, à l’image de la Chaire Mines Urbaines créée en 2014 autour du partenariat entre l’éco-organisme ecosystem, la Fondation des Mines et trois écoles du réseau : Arts et Métiers, Chimie ParisTech – PSL et Mines Paris – PSL.

Une chaire pluri-école pour appréhender l’économie circulaire

Focalisée sur le recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), la Chaire Mines Urbaines, reconduite pour sa 3e version sous la houlette de Carole Charbuillet, évolue d’une vision recyclage à une véritable approche d’économie circulaire. « Le principe d’économie circulaire implique de construire toute une économie et même une industrie autour de ce projet, précise Nicolas Perry, professeur aux Arts et Métiers de Bordeaux, poussant petit à petit les opérateurs et recycleurs à se transformer en récupérateurs voire en rééducateurs de composants de seconde vie. Notre rôle est de les amener à devenir des fournisseurs de matières premières secondaires mais aussi des consommateurs de produits de seconde vie tout en continuant à travailler sur les technologies de recyclage de plastique et même de plastronique, c’est-à-dire les plastiques intégrant des composants électroniques. » À chaque école son spectre de compétences : Chimie ParisTech – PSL pour la gestion de la fin de vie des produits, Mines Paris – PSL sur les aspects de chaîne et de partage de valeur, et Arts et Métiers pour sa capacité à accompagner les entreprises dans leur transition environnementale. De son côté, ecosystem participe à développer des outils comme le guide des technologies de tri des plastiques issus des DEEE.

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Construire demain : zoom sur la chaire supply chain du futur

La chaire Supply chain du futur de l’École des Ponts ParisTech, lancée en 2019, combine une chaire d’enseignement et de recherche, et une chaire de partage de retours d’expériences entre les partenaires industriels : Michelin, Renault Group, Louis Vuitton, DECATHLON et le cabinet Argon and Co. « Notre raison d’être est de faire avancer la formation, l’innovation et la recherche autour des grands enjeux de la supply chain du futur, en développant des solutions collectives au cœur des transitions : écologique, énergétique, sociale et numérique. La chaire adresse des enjeux aussi bien industriels que sociétaux : transformation durable des économies, des organisations et des territoires, souveraineté et gestion des risques, capital humain et conduite du changement… » présente Salima Haddour Runacher, coordinatrice de la chaire.

Les entreprises partenaires mettent en commun leurs réflexions, innovations et retours d’expériences pour développer de façon collaborative la supply chain du futur. Elles proposent ainsi des cas concrets d’application et d’apprentissage aux étudiants de l’Ecole des Ponts ParisTech, à travers des projets de modélisation et d’analyse qui s’intègrent très en amont dans leurs formations de spécialités (génie industriel, datascience for industry, ingénierie mathématiques…). « Ces projets très concrets ont systématiquement un focus autour des enjeux de développement durable et d’impact environnemental. Ils permettent aux étudiants d’appliquer leurs outils scientifiques à des problématiques réelles de recherche opérationnelle et d’optimisation de l’ensemble des chaînes de valeur (production, transport, approvisionnement…). »

Ponts Team Project 

Au cours de l’année 2023, la chaire a mis en œuvre avec ses cinq partenaires industriels un stage collectif original appelé Ponts Team Project. Le principe : faire travailler pendant six mois un groupe d’étudiants ingénieurs de spécialités différentes sur un même sujet, celui de l’entrepôt du futur. Ces élèves ont également effectué leur stage de césure au sein de chacune des entreprises partenaires.

We want you! – L’ingénieur ParisTech au top de l’employabilité

Dans un monde en pleine transition et dans une France en pleine réindustrialisation, les jeunes ingénieurs ParisTech ont toutes les cartes technologiques et toutes les valeurs humaines nécessaires pour accompagner la performance et la quête de sens des entreprises. Mais quels secteurs et quels métiers privilégient-ils cette année ? Réponses.

L'ingénieur ParisTech au top de l'employabilité
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Les jeunes dip’ ParisTech ont plus que jamais la cote auprès des recruteurs. Actuellement en pleine transformation, les entreprises comptent sur eux pour les accompagner dans leur mutation et les aider à relever les nombreux défis qui s’ouvrent à elles.

Pas le temps de traîner

Toutes écoles confondues, plus de 80 % des diplômés sont en emploi six mois après leur sortie de l’école (incluant le doctorat et le volontariat). La palme revient à l’École des Ponts ParisTech dont le taux d’insertion à 6 mois est de 99 %. À noter que 80 % des diplômés ont déjà trouvé leur premier emploi avant de quitter l’école ! Une situation loin d’être unique puisqu’elle concerne également 73 % des jeunes dip’ des Arts et Métiers (à noter que 89 % des jeunes en activité ont trouvé leur premier emploi en moins de deux mois), 60,6 % des effectifs de l’Institut d’Optique Graduate School et plus de la moitié des élèves d’AgroParisTech (51,2 %).

Le conseil garde la tête pour le jeune ingénieur ParisTech

À l’image des diplômés d’ESPCI Paris-PSL, les jeunes ingénieurs privilégient la vie active dès la sortie de l’école à la recherche ou à la poursuite des études : 80 % d’entre eux se dirigent ainsi vers l’industrie et ce, dans tous les secteurs. À une exception près : les élèves de Chimie ParisTech – PSL poursuivent majoritairement en thèse ou en études (58 % pour 37 % qui sont en emploi ou en VIE). Mais de façon générale, la tendance observée ces dernières années en faveur du conseil se maintient, bien qu’elle diffère selon chaque école. Ainsi, le secteur arrive en tête à Institut d’Optique Graduate School (36,4 %), aux Arts et Métiers (34,5 %), à Chimie ParisTech – PSL (32 % lors de la dernière enquête 2019) et, dans une moindre mesure, à AgroParisTech (21 %). Il se classe également en 2e position à l’École des Ponts ParisTech (16 %) derrière la construction et le BTP (26 %). Une proportion identique à celles des jeunes dip’ de Mines Paris – PSL qui privilégient les technologies de l’information (21 %) et l’énergie / environnement (18 %).

Tout est question d’environnement

Les jeunes dip’ de ParisTech font honneur à leur formation généraliste et humaniste. La dimension environnementale notamment, est largement prise en compte dans les critères de choix de l’employeur. Ainsi, les fonctions de près de 40 % des jeunes talents d’Arts et Métiers intègrent une dimension RSE (liées à l’environnement dans 90 % des cas). Ils sont également 15 % à choisir l’énergie une fois diplômés de l’ESPCI Paris-PSL. Et si l’énergie ou l’environnement ne représente respectivement que 6 et 5 % des secteurs d’activités des jeunes de l’Ecole des Ponts ParisTech et d’AgroParisTech, ils figurent néanmoins dans le Top 7 des domaines de recrutement devant certaines industries autrefois plus attractives comme le transport, l’industrie pharmaceutique / cosmétique ou le secteur public.

L’ingénieur à la française porte bien son nom

Bien que plébiscité à l’international, la plupart des jeunes alumni ParisTech débutent leur carrière en France. Ils sont ainsi 97 % issus de l’Institut d’Optique Graduate School, 94 % d’AgroParisTech, 88 % de l’Ecole des Ponts ParisTech et 87 % des Arts et Métiers à travailler dans l’Hexagone. Un choix qui peut étonner au vu de la différence de salaire entre la France et l’étranger.

Ce sont les jeunes diplômés de l’ESPCI Paris-PSL qui s’exportent le mieux, avec un ingénieur sur quatre basé à l’étranger. Un jeune ingénieur de l’Ecole des Ponts ParisTech touchera ainsi un salaire moyen brut annuel (primes incluses) de 51 221 euros à six mois en France, contre 55 987 euros à l’étranger. L’écart est encore plus important dans le cas d’un premier emploi après Mines Paris PSL : 51 339 euros en France contre 62 436 euros à l’étranger. Même dans les filières dans lesquelles les salaires sont moins élevés, le même écart est constaté : ainsi, un jeune dip’ AgroParisTech touche en moyenne 7 604 euros de moins dans l’Hexagone. À l’inverse, si vous sortez de l’Institut d’Optique Graduate School, mieux vaut rester en France : vous toucherez 1 500 euros brut annuels de plus (hors primes) que si vous vous expatriez !

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de cette diplômée ! Transformez votre carrière en une ressource précieuse au BRGM – Relevez des défis environnementaux planétaires au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Cet établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre est friand d’ingénieurs. Rencontre avec Caroline Ricordel (Université de Lille 03, Mines Paris-PSL 06), Directrice adjointe des actions territoriales en charge de l’Outre-mer.

Women in ParisTech : l’industrie a besoin des femmes !

Le décrochage de la proportion de diplômées en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) depuis 2013 se poursuit en France alors qu’il reprend en Europe. Comme pour la quasi-totalité des écoles d’ingénieurs françaises, ParisTech est confronté à la trop faible féminisation de ses promos. Des étudiantes témoignent et démontrent que les études d’ingénieurs sont ouvertes à toutes. Homme ou femme de talent, devenir ingénieur ParisTech, c’est possible et plein de challenges : la preuve.

L'industrie a besoin des femmes

En 2023, les ingénieures ne représentaient que 24 % de la profession, taux qui ne progresse plus depuis dix ans. Parmi les raisons de cette stagnation : l’orientation au lycée, amplifiée par la réforme du bac qui a diminué de 60 % le nombre de filles dans la spécialité mathématiques, et les écarts salariaux. Les femmes gagnent 18 % de moins que leurs homologues masculins selon le dernier baromètre de l’Observatoire des femmes ingénieures !

« La réforme Blanquer n’a pas aidé, confesse Virginie Ehrlacher, enseignante-chercheure à l’Ecole des Ponts ParisTech. J’interviens régulièrement auprès de classes de collège et de lycée pour présenter le métier d’ingénieur en sciences du numérique et j’observe que nombre de jeunes filles s’autocensurent par peur de ne pas y arriver. Elles voient que statistiquement il y a peu de femmes dans ces métiers et elles entendent souvent des messages négatifs de leur entourage. Il est important de contrecarrer ces idées erronées ! »Un constat corroboré par le Gender Scan Étudiants 2024 spécial Écoles d’ingénieurs : près de 4 étudiantes en école d’ingénieur sur 10 déclarent avoir été découragées de s’orienter vers les STIM ou le numérique.

Entourage et enseignants : les clés de la féminisation du secteur

50 % des étudiantes dans les disciplines STIM ont été influencées par leurs proches et leurs enseignants pour effectuer ce choix d’études, révèle le Gender Scan. C’est notamment le cas de Yasmine Aïouch Benhida, ingénieure chimiste diplômée de Chimie ParisTech-PSL en 2021. Avec un grand-père mathématicien, elle a baigné dans cet univers. Après une prépa PCSI au Maroc, « sans considération du genre des lycéen.nes », précise-t-elle, elle peut compter sur ses proches pour l’encourager à suivre le parcours de son choix et de poursuivre ses études en France. « Il existe une multitude d’options pour faire des sciences ou de l’ingénierie, les classes prépas ne sont pas la seule voie. Dans ma classe, il y avait une parité de genre, ce qui m’a agréablement surprise et contribué à la bonne entente entre étudiants.es. » Son attrait pour la chimie verte l’oriente alors vers Chimie ParisTech – PSL. « À l’école, j’ai réussi à prendre du recul sur l’apprentissage pur de la théorie pour découvrir les applications concrètes des différents volets de la chimie. Et les promotions sont assez paritaires. Le long de ma scolarité, de mes études et même de mon travail actuel, je n’ai donc jamais senti d’exclusion des jeunes filles ou des femmes. »  Lors d’un stage, elle découvre la discipline qui est aujourd’hui son cœur de métier : l’analyse du cycle de vie (ACV). « Il s’agit d’une des méthodologies les plus robustes pour évaluer les impacts environnementaux de produits ou de services sur l’ensemble de leur cycle de vie. » Une expérience qui lui permet de rejoindre le département de développement durable de Deloitte France. « Ce travail me permet de mêler ma formation d’ingénieure chimiste, mes engagements du quotidien et la possibilité d’accompagner des structures vers une transition durable. Être consultante, c’est également porter plusieurs casquettes, d’encadrement, d’animation d’ateliers, de modélisation, les possibilités sont multiples. »

Son message aux jeunes filles ? « Il n’existe pas de formations ou de professions dédiées à un genre donné. Un monde d’ingénieurs sans ingénieures ne peut pas être représentatif de notre société. La question de la représentation est cruciale pour pouvoir se projeter et affirmer notre légitimité. Je vous encourage donc à échanger avec d’autres étudiantes ou diplômées ingénieures pour imaginer plus facilement à quoi pourrait ressembler votre parcours d’ingénieure, qui pourra être aussi unique et personnalisé que vous. Je sais qu’il serait simpliste de fermer les yeux sur les inégalités systémiques sociales qui existent dans l’accès à l’éducation et au travail pour les filles et les femmes. Toutefois, en ce qui concerne les écoles d’ingénieurs, sachez que vous y avez toute votre place. Et de manière générale, aujourd’hui, il n’est plus question de demander la permission de l’avoir, car elle nous appartient déjà ! »

« Au lycée, j’ai beaucoup hésité car j’avais des facilités en sciences mais un goût prononcé pour l’art et les matières littéraires. Deux enseignantes ont joué un rôle majeur dans mon orientation : une professeure de français qui, en l’absence de projet professionnel précis, m’a incitée à aller vers les sciences, et une professeure de physique qui m’a montré combien sa matière serait passionnante dans le cycle supérieur. Les Mines m’ont apporté une formidable ouverture sur le monde économique et industriel, avec des outils pratiques pour être utile en tant qu’ingénieure dans la société. En poursuivant cette recherche de concret, j’ai commencé à travailler sur le terrain, dans la maintenance des trains. Aujourd’hui, je m’épanouis complètement dans un métier plein de sens et aligné avec la transition écologique, mais peu féminisé. Convaincue que le combat contre les stéréotypes commence tôt, j’organise régulièrement des visites du technicentre pour des collégiennes, où des collaboratrices (techniciennes ou ingénieures) témoignent et disent aux jeunes filles Pourquoi pas vous ? »Lola Péladan, diplômée de Mines Paris – PSL et dirigeante d’unité opérationnelle de maintenance dans une grande entreprise publique de transports.

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de cette diplômée ! Rejoignez BD et façonnez les dispositifs médicaux 4.0 – Fort de 75 000 collaborateurs répartis dans plus de 190 pays, BD conçoit, fabrique et commercialise des dispositifs médicaux pour répondre aux enjeux sanitaires. Et avec plus d’un milliard d’euros investis chaque année en R&D, le géant américain ne manque pas d’opportunités pour les talents. Explications avec Christelle Auguy (Chimie ParisTech-PSL 99), qui dirige le pôle Design Assurance de BD Medical Pharmaceutical Systems.

La lutte contre les VSS à ParisTech

Près de 3 étudiantes sur 10 dans les STIM ou le numérique ont été confrontées à des comportements sexistes en école d’ingénieur. En 2023, deux fois plus d’étudiantes sont informées de l’existence de dispositifs sur le sexisme, interpelle le Gender Scan. Mais la réalité est plus nuancée, comme l’explique Camille Yonnet, apprentie en génie électrique aux Arts et Métiers, et référente VSS.

« Dans l’ensemble, tout se passe absolument bien. Mais malheureusement, durant ma scolarité, j’ai eu affaire à des comportements discriminatoires, majoritairement issus de la part d’autres étudiants et non du corps enseignant. Si ces remarques m’ont, à titre personnel, boostée pour parvenir à mes objectifs, ces comportements dissuadent nombre de jeunes filles de venir dans ce domaine. Heureusement, ces faits sont minimes et les mentalités évoluent grandement. À l’école des Arts et Métiers, les filles sont particulièrement encouragées et soutenues dans leurs études. Nous sommes écoutées et même pleinement actrices de la vie étudiante de l’école. Le programme mis en place dans la lutte et l’accompagnement contre les discriminations et les violences sexuelles et sexistes permet ainsi aux filles de se sentir plus en sécurité et de s’épanouir pleinement dans leurs études et leurs projets. » Actuellement en 2e année d’alternance dans un grand groupe industriel, Camille Yonnet envisage de devenir ingénieure projet CVC (Chauffage Ventilation Climatisation) dans les datacenters au sein cette entreprise. C’est pourquoi elle tient à préciser que, si la plupart de ses collègues sont en majorité des hommes, ils ne cessent de lui répéter « que les femmes apportent des compétences très enrichissantes et différentes dans ce métier et qu’il en faudrait plus ! Depuis que j’évolue dans ce milieu, je n’ai jamais ressenti de différences ni de difficultés à évoluer parce que je suis une femme. Je souhaite vraiment que les préjugés soient déconstruits car ils ne sont pas du tout représentatifs de la réalité de ce métier. »

D’où son message aux jeunes femmes qui hésitent à rejoindre une école d’ingénieurs. « Nous avons toutes les capacités nécessaires pour réussir et nous y sommes à notre place. Il faut suivre la voie qui nous plaît et ne pas se restreindre, ce métier convient tout à fait aux femmes. Je me sens encore plus épanouie dans mes études, dans mon entreprise et dans ma vie personnelle depuis que je suis rentré en école d’ingénieur car j’aime vraiment ce que j’y fais et que je n’y sens à ma place. Je souhaite à toutes les filles qui aimeraient rentrer en école d’ingénieur d’avoir confiance en leur capacité de réussir. »

L’ingénieur ParisTech au pays des licornes 

Un ingénieur ParisTech doit savoir identifier, dans la recherche à laquelle il est exposé, les éléments à même de créer ce qui pourrait devenir une licorne. Et d’ailleurs, un bon nombre de licornes ont été créées par des ingénieurs diplômés d’une école de ParisTech !  Zoom sur l’entrepreneuriat made in ParisTech à travers les témoignages de celles et ceux qui le dirigent ou qui entreprennent.

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À ParisTech, les chaires et les laboratoires n’ont pas l’apanage de l’innovation. L’entrepreneuriat fait aussi pleinement partie de la formation d’ingénieur généraliste. En effet, omment ne pas citer Exotec, startup cofondée en 2015 par Renaud Heitz, diplômé de Mines Paris – PSL et devenue en 2022 la première licorne industrielle française ?

L’entrepreneuriat de la diversité

À chaque école son dispositif dédié. Un des avantages des écoles de ParisTech est de proposer une grande diversité d’outils et de méthodes pour sensibiliser et former à l’entrepreneuriat et, de façon plus globale, à l’innovation. Leur point commun :  favoriser la création des entreprises émergentes de demain, qu’elles soient nées de l’initiative de leurs jeunes dip’ ou non. Chaque école dispose ainsi de son propre incubateur ou travaille avec une structure partenaire, soit une dizaine de structures au total : un incubateur à Arts et Métiers, les InnLabs d’AgroParisTech (Biotech’InnLab, Farm’InnLab, Food InnLab, Forest InnLab, Territoires’InnLab), Pollen, le Pôle innovation et entrepreneuriat de Mines Paris – PSL, le Centre Entrepreneurial 503 à l’Institut d’Optique Graduate School, ESPCI PCUp, Chimie Paris Innov et les différents incubateurs dont l’Ecole des Ponts ParisTech est partenaire, comme l’incubateur Descartes, GreenTech verte et Station F. « Avoir un incubateur offre une ouverture vers le monde de l’entreprise et la société en général, explique Marie Brandewinder, directrice de l’incubateur Arts et Métiers. Un de mes axes de travail a d’ailleurs été de le rapprocher de la recherche et de la formation à l’école. Nous accueillons notamment les spin-offs de nos laboratoires, ce qui rend l’incubation très intéressante. En parallèle, nous proposons une formation aux Arts et Métiers sur l’entrepreneuriat et l’entrepreneuriat innovant. L’incubateur propose donc une vraie continuité entre la sensibilisation et la formation à l’entrepreneuriat et l’accueil des projets innovants. De la même manière, nous n’accueillons pas que des élèves des Arts et Métiers, ni des alumni. Le parcours le plus courant n’est pas celui où ils créent des entreprises dès la sortie de l’école. Le plus souvent, les diplômés exercent d’abord en entreprise pendant cinq à dix ans pour se faire la main, se forger une expérience, connaître leur sujet et leur marché. Ils acquièrent ainsi une vision beaucoup plus précise et opérationnelle de ce qu’ils veulent faire et j’apprécie particulièrement ces profils. »

Les centres entrepreneuriaux 503 évoluent !

Les centres entrepreneuriaux 503 rattachés à l’Institut d’Optique Graduate School mettent, depuis 15 ans, des jeunes qui apprennent l’entrepreneuriat et montent des projets en contact direct avec des entreprises technologiques matures en résidence. Le concept s’apprête à monter en puissance en vue de « pousser le curseur encore plus loin », explique David-Olivier Bouchez, Direction du Centre Entrepreneurial 503, Responsable Filière Innovation Entrepreneurs. S’il est encore trop tôt pour communiquer, le dispositif devrait néanmoins être élargi à d’autres publics pour renforcer l’accompagnement proposé. Parmi les nombreux projets portés par le Centre, on peut citer LSC Technologies : un projet de startup mené par cinq étudiants de l’école, en collaboration avec deux chercheurs du laboratoire Charles-Fabry, autour de la technologie des concentrateurs luminescents afin d’améliorer les sources de lumière utilisées en dermatologie.« Notre objectif est de valoriser la recherche et d’accompagner les jeunes dans une approche d’innovation et de partenariat en nous appuyant sur les multiples acteurs du plateau de Saclay. »

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de ces diplômés ! Faites grandir la tech avec Exotec ! – Rejoindre une licorne dont les robots grimpeurs révolutionnent la logistique. C’est ce que vous proposent Renaud Heitz (Mines Paris-PSL 06), Co-fondateur et CTO d’Exotec et Nicolas Hunsinger (Mines Paris-PSL 07), Head of ESG d’Exotec.

L’entrepreneuriat sous toutes ses formes pour l’ingénieur ParisTech

Autre atout des écoles du réseau ParisTech : la grande variété des formats de formation proposés. Dès la 1re année, les élèves sont ainsi initiés à l’entrepreneuriat et amenés tout au long de leurs études à travailler sur des cas concrets à travers des modules de formation dédiés, un parcours fléché pendant trois ans qui conduit à la création d’entreprise, la participation à des projets spécifiques, etc. 10 à 20 étudiants par an suivent ainsi un parcours entrepreneurial dans chaque école. « Nous accueillons en permanence une vingtaine de projets incubés depuis 12 ans que l’incubateur existe, précise Marie Brandewinder. Ce qui nous distingue de l’offre pléthorique d’accompagnement d’entreprises innovantes, c’est notre spécialité industrielle, très cohérente au regard du savoir-faire des Arts et métiers. Nous intégrons ainsi deux types de projets : une minorité orientée software (data, IA, services et technologies pour l’industrie) et une majorité du côté hardware intégrant des problématiques de production en série et donc d’industrialisation. Et les thématiques sont très variées : système d’alimentation filaire pour drones, robotique dédiée au monde agricole, solutions innovantes d’échafaudage, matériaux issus du recyclage de déchets agroalimentaires, instrumentation pour la recherche médicale… »

Le secret de la licorne

Qu’est-ce qui différencie alors un projet innovant de l’idée du siècle ? Quelle est la marque des futures licornes, celles qui parviendront non seulement à commercialiser leur produit ou service, mais sauront révolutionner le marché ? Difficile de répondre même pour Marie Brandewinder. « Les licornes ? C’est une combinaison complexe et subtile, mais pas sûre que quelqu’un ait la réponse. Leur réussite tient à la qualité du produit et à celle de l’équipe, à la maturité du marché, à l’état de la concurrence… C’est une espèce d’alchimie. Nous ne faisons entrer que les projets auxquels nous croyons mais impossible de prédire ceux qui vont marcher. En revanche, nous regardons tous les projets avec intérêt : c’est aussi un mélange entre la capacité d’écoute et l’entêtement, mais c’est très impalpable. » Ses critères quand elle intègre un projet ? L’innovation certes, mais avant tout la durabilité. Un axe fort qui implique d’imaginer des modèles d’entreprise durables avec des produits durables plus challengeant. Des projets à impact dont le ROI s’obtient sur la durée et qui bénéficient d’un accompagnement à trois niveaux : technique, technologique et industriel. « Nous appréhendons toujours les aspects de conception en réfléchissant aux problématiques que le produit va rencontrer en aval pour permettre aux trois piliers technique, industriel et commercial du projet de fonctionner ensemble. »

L’entrepreneuriat façon Arts et Métiers

De l’incubateur Arts et Métiers dirigé par Marie Brandewinder sont sorties plusieurs startups aux approches très différentes. Parmi lesquelles : Omni, un système de raccordement d’un fauteuil roulant manuel à une trottinette électrique, Computed Wing Sail (CWS) un projet de grande ampleur qui consiste à équiper la marine marchande de voiles rigides pour réduire leur consommation d’hydrocarbure, ou encore Pelican Cycles une solution innovante de freins logistiques pour équiper les vélos cargo pour les professionnels. « En essayant d’être le plus ouvert possible, on est vraiment sur le modèle d’ingénieur inventeur très caractéristique des Arts et Métiers. L’ingénieur Arts et Métiers invente ! Tellement d’ingénieurs ont eu une idée géniale mais ne l’ont pas développée. D’où l’importance de rapprocher l’incubation de la formation. »

LUEUR, la première solution de détection immédiate des drogues du violeur

Baptiste Tourtoulou et Jules de Villeplée, deux jeunes de 21 ans à l’esprit entrepreneurial et récemment diplômés du bachelor de l’ESSCA, ont créé LUEUR. Leur ambition est de s’attaquer à la problématique de la soumission chimique dans les lieux festifs avec un produit innovant : un verre anti-drogue breveté, capable de déceler des substances comme le GHB, grâce à un capteur électrochimique réactif. LUEUR entend se positionner comme un acteur clé dans la prévention de la soumission chimique, tout en soutenant la sécurité publique, l’innovation technologique et la réindustrialisation française. Comment ça marche ? Il s’illumine en rouge en quelques secondes à la détection de drogues, offrant ainsi une sécurité immédiate. Conçu en collaboration avec le Commissariat à l’Énergie Atomique, Chimie ParisTech – PSL et des industriels français pour garantir qualité et durabilité, le projet compte également de nombreux partenariats avec des lieux festifs, des marques d’alcool et des organisations anti-drogue. Les deux associés sont aussi actuellement sur un appel à projet européen : A harmonized European forensics approach on drugs analysis.

Si pour le moment, Baptiste Tourtoulou et Jules de Villeplée n’ont pas encore intégré un incubateur ParisTech, ils ont néanmoins eu l’opportunité de collaborer avec Chimie ParisTech grâce à l’intervention de Mariane Ighilahriz. Une collaboration non prévue initialement car le projet LUEUR avait démarré avec le soutien du CEA. « Nous avons rencontré un obstacle majeur lorsqu’il est devenu nécessaire d’accélérer le développement de notre produit et de recruter un ingénieur spécialisé dans notre domaine, sans trouver un laboratoire adapté pour avancer. La solution est venue de Chimie ParisTech-PSL, où Mariane Ighilahriz, après un seul appel, nous a ouvert les portes et proposé un espace dans cette école. Cette opportunité nous a permis d’accueillir notre nouveau collaborateur dans des conditions idéales pour le développement du capteur de notre verre anti-drogue. L’accueil chaleureux de la communauté de Chimie ParisTech-PSL, incluant étudiants, professeurs, personnel administratif et même le directeur, a été remarquable. Leur bienveillance et leur soutien concret face à nos défis ont été cruciaux pour notre projet. » Chimie ParisTech-PSL a ainsi agi comme un véritable tremplin pour LUEUR, marquant une étape clé dans son développement. Les deux jeunes entrepreneurs souhaitent également participer à un appel à projet de prématuration lancé par PSL-Valorisation et Q-Life.

Le conseil Baptiste Tourtoulou et Jules de Villeplée

« Osez, osez, et osez encore ! À un jeune âge, de nombreuses opportunités s’offrent à vous. L’entrepreneuriat représente un chemin riche d’enseignements, non pas le seul vers le succès, mais certainement l’un des plus exigeants et enrichissants. Lancer son entreprise est un parcours semé d’obstacles, ponctué de hauts et de bas constants. Il est crucial de cultiver la résilience, d’apprendre à demander pour recevoir et de ne jamais hésiter à partager votre idée. Partager, c’est déjà avancer. Parler de son projet est essentiel, tout en veillant à protéger votre propriété intellectuelle bien entendu. Une startup, surtout à nos âges, ne se bâtit pas en un jour et certainement pas en solitaire. S’entourer des bonnes personnes, échanger, recevoir des feedbacks, et s’ouvrir aux conseils sont les clefs d’une aventure entrepreneuriale réussie. En résumé, n’ayez pas peur de faire entendre votre voix, de chercher du soutien et de collaborer. Votre futur parcours à ParisTech vous aura doté d’une solide base pour développer des technologies innovantes, un atout précieux dans le monde de l’entrepreneuriat. Premièrement, tirez pleinement parti de cette compétence technique. Cependant, il est tout aussi crucial de vous entourer de personnes qui peuvent compléter vos connaissances et vous guider à travers les différentes étapes de la création d’entreprise, notamment les premiers financements, les levées de fonds, le marketing, et plus encore. L’innovation technologique n’est que la première étape, la réussite d’une startup repose également sur une gestion d’entreprise solide, une stratégie de marché efficace et une compréhension claire du parcours entrepreneurial. »

>>>> Envie d’en savoir plus sur l’ingénieur ParisTech en 2024 ? Découvrez le témoignage de ce diplômé ! Boulanger entame sa 3è révolution et entre dans l’ère de l’économie circulaire – Avec son réseau de plus de 200 magasins en France et ses 25 000 références de produits en ligne, Boulanger occupe une place de leader sur le marché de l’électroménager et du multimédia. Pour autant, le groupe n’entend pas se contenter de sa confortable position, et entame sa 3è révolution. Julien Oet (Mines Paris-PSL 07), son Directeur de la Transformation et du Développement Durable, nous décrit le vaste chantier qui est le sien : faire de la transition écologique le pivot des transformations en cours et à venir.

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