Quoi de neuf dans le Réseau Polytech ? – L’interview d’Yves Bernard

Quoi de neuf dans le Réseau Polytech ? L’interview d’Yves Bernard
Etudiants avec T-shirts bleus : crédit Yannick Perrin

Le Réseau Polytech c’est LE plus grand réseau français des écoles d’ingénieurs polytechniques des universités. Tour d’horizon des dernières actualités de ce réseau unique en France avec Yves Bernard, directeur de Polytech Paris-Saclay et coordinateur du Réseau Polytech.

Le plus grand atout de Polytech dans le monde des formations d’ingénieurs ?

La plus grosse réussite du réseau est sans doute le PeiP (Parcours des écoles d’ingénieurs Polytech). Chacune des 15 écoles du réseau propose un cycle prépa intégré sur 2 ans permettant aux bacheliers de débuter leurs études supérieures au plus près de chez eux. Puis de poursuivre en cycle ingénieur dans l’école proposant leur spécialité de prédilection (100 spécialités dans 12 domaines de formation couvrant tous les domaines de l’ingénieur).

La distinction récente dont vous êtes le plus fier ?

Nous n’attachons pas une importance particulière aux classements car leurs critères ne reflètent pas la réalité de  nos écoles et de nos objectifs. Alors que beaucoup d’écoles recrutent en CPGE, nous privilégions la diversité des publics. Car nous ne sommes pas convaincus que les meilleurs bacheliers fassent les meilleurs ingénieurs. Nous n’attendons pas d’un ingénieur qu’il soit « scolaire » mais qu’il soit créatif, qu’il sache vers quoi il a envie d’aller. Un côté poète qui nuit parfois aux bons résultats du Bac ! Cette diversité de recrutement à l’entrée du cycle ingénieur est essentielle car elle donne la possibilité à des élèves qui se sont révélés un peu tard de « raccrocher les wagons » et de devenir ingénieurs.

Un projet qui prouve que vous êtes en phase avec les enjeux contemporains ?

Nous venons de signer une charte DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociale) à l’échelle du réseau. L’implication des écoles sur ces enjeux et celle des ingénieurs qui sont y formés est, et va continuer à être, une de nos priorités. Elle nous engage à la fois sur la pédagogie et le contenu des enseignements, mais aussi sur la gouvernance et la mise en place de pratiques par la direction et le personnel de nos écoles.

Le dispositif qui fera le buzz en 2021 ?

A la suite d’un appel à projets de l’Agence Nationale de la Recherche sur  l’hybridation des formations, le réseau Polytech a reçu le soutien du MESRI pour son projet OpenING (Ouverture du cycle Préparatoire aux Enseignements Numériques en écoles d’INGénieurs). Fort du travail mis en œuvre lors de la crise sanitaire pour passer au tout numérique et assurer la continuité pédagogique, le réseau Polytech passe à la vitesse supérieure en capitalisant ses acquis en termes d’enseignement hybride. Depuis un an, de nombreux projets individuels ou collectifs ont émergé et nous souhaitons faire un pied de nez à la pandémie en valorisant le travail réalisé. Certains professeurs ont par exemple réussi à faire des travaux pratiques à distance. Pour réaliser des montages électroniques à distance, ils ont développé une maquette pédagogique équipée d’interrupteurs pilotés par des ordinateurs permettant aux élèves de réaliser un circuit sans mettre les mains dessus. Un concept déclinable en chimie par exemple, avec une commande de vannes à distance.

Comment conserver une employabilité au top malgré la crise ?

79 % de nos diplômés trouvent leur premier emploi en moins de deux mois après la fin de leurs études (dont 77 % en CDI).Des chiffres liés à la valeur de nos élèves, formés pour être des ingénieurs de terrain, diplômés d’une spécialité et donc, tout de suite opérationnels.  De plus, un grand nombre de nos élèves sont formés par la voie de l’alternance, un atout considérable pour l’insertion professionnelle, notamment dans les entreprises de nos territoires et avec lesquelles nos écoles entretiennent une vraie relation de confiance. Sans oublier une caractéristique phare des ingénieurs Polytech : leur humilité devant le savoir, héritée de la diversité qui règne dans nos écoles.

Un vœu pour demain ?

J’aimerais que la féminisation des formations se poursuive et s’accélère. Nous comptons 30 % de jeunes filles au niveau du réseau, avec des chiffres qui diffèrent en fonction des écoles et des spécialités. Or, il est essentiel que les hommes et les femmes participent, à part égale, à la construction des technologies de demain, au risque sinon de nourrir des biais particulièrement préjudiciables.

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