Plongée dans un monde d’hommes depuis ses études, Caroline Nouzarede (CentraleSupélec 95) a su très tôt imposer son style et se faire respecter sur le terrain, jusqu’à aujourd’hui, en tant que Directrice de la Gestion Opérationnelle des Actifs chez RATP Infrastructures.
« A la tête d’une équipe de 1 800 personnes, je gère la maintenance des infrastructures de la RATP (métro et RER), qui regroupe à la fois la gestion technique, la surveillance, l’entretien et les réparations nécessaires au fonctionnement et à la sécurité du réseau » explique Caroline Nouzarede, Directrice de la Gestion Opérationnelle des Actifs chez RATP Infrastructures. « Tunnels, rails, énergie, signalisation… par définition, notre maintenance est itinérante et la performance de nos interventions 24h/24 est essentielle pour dépanner au plus vite. » Une fois par semaine sur le terrain, Caroline Nouzarede apprécie particulièrement les projets venant directement d’initiatives des collaborateurs, qui osent faire des propositions pour travailler différemment. Au printemps dernier, elle a ainsi pu assister à Lunaar, une expérimentation réussie de dépannage à distance d’un équipement haute tension. « Certaines équipes se sont depuis équipées de cette solution, et elle a même été utilisée durant les JO. »
Oser la maintenance
Entrée dans le groupe RATP il y a 22 ans après une expérience dans la planification des transports, Caroline Nouzarede a commencé par des études de modélisation de trafic avant de devenir, à sa demande, responsable d’un centre de maintenance, puis directrice d’une unité opérationnelle. « Un saut dans un univers très différent, avec des responsabilités de manager, alors même que je n’avais aucune expérience préalable du management. Oser relever ce défi était tellement énorme que j’ai de suite suscité le respect des équipes, techniciens comme opérateurs » se souvient-elle. Au 1er janvier 2020, à la création de RATP Infrastructures, c’est logiquement qu’elle prend la direction de la branche d’activités Gestion Opérationnelle des Actifs. « J’ai été très tôt plongée dans un milieu masculin. Au lycée en prenant l’option Sports, puis lors de mes études d’ingénieur où nous devions être 20 % de filles. En choisissant la maintenance, je n’ai donc pas été dépaysée ! » plaisante-t-elle.
Sortir du syndrome de la bonne élève
Après presque trois décennies de parcours professionnel, Caroline Nouzarede n’a pour autant pas rencontré d’obstacles particuliers ou souffert de remarques sur les femmes au travail. Tout juste se souvient-elle avoir dû recadrer deux fois des collaborateurs ayant osé l’appeler ma petite ou ma petite dame. « Ce genre de postures paternalistes m’énerve, mais je recadre et je ne m’y arrête pas : cela ne m’a jamais empêchée d’avancer. En revanche, frappée du syndrome de la bonne élève, j’ai beaucoup travaillé pour rendre des choses de qualité et établir ma légitimité. Chercher toujours la perfection peut, à terme, être limitant : cela m’a pris du temps pour m’en rendre compte, pour m’affirmer et croire en moi. Mais j’ai eu la chance d’être bien entourée et encouragée par mes managers, mes collègues et les ressources humaines. »
Un management de terrain
Des expériences qui ont construit son mode de management qu’elle caractérise elle-même comme centré sur le développement de ses collaborateurs et le travail en mode collectif, sur des projets autrefois trop silotés. « Nous construisons les objectifs en équipe, nous gérons les problèmes en équipe et nous savons célébrer nos victoires. » Très à l’écoute du terrain, elle ne peut qu’encourager les jeunes dip’, hommes et femmes, à rejoindre le groupe RATP qui recrute de nombreux profils ingénieurs, mais pas que, notamment dans le cadre de la maintenance du Grand Paris. « Pour challenger nos pratiques, nous demandons systématiquement un rapport d’étonnement à nos nouvelles recrues qui sont frappées par l’engagement des collaborateurs, leur goût pour le service public et la force du collectif. Particulièrement chez RATP Infrastructures, qui est une structure assez jeune, le collectif est d’une très grande richesse car les parcours, les origines et les profils sont hyper variés. »
Son conseil aux jeunes diplômées
« Osez, car le plus grand frein, c’est soi-même. Faites-vous plaisir en choisissant un métier qui résonne avec vos valeurs : c’est la meilleure façon de prendre le pouvoir. »
100 à l’index Egalité Femmes-Hommes
« C’est un score qui parle de lui-même. Le groupe est notamment très vigilant sur l’égalité salariale, qui est naturellement un résultat de sortie plutôt qu’une consigne à l’entrée. »
Rejoignez-nous !
Le super pouvoir que vous aimeriez avoir ?
« Le pouvoir de libérer les énergies et les initiatives autour de soi »
Contact : caroline.nouzarede@ratp.fr ; marie.prudhomme@ratp.fr