A l’ère post-Covid, nombreux sont ceux qui réévaluent leurs choix professionnels et switchent de métier, de secteur ou de filière d’études. Pourquoi décident-ils de tenter une reconversion professionnelle en 2021 ? Comment donnent-ils un second souffle à leur projet de carrière ? Eléments de réponse.
Ils recommencent à zéro, se réinventent à travers mille et un métiers, tentent le job de leurs rêves, de leurs rêves d’enfant, développent de nouvelles compétences, obtiennent un deuxième diplôme, lancent leur boîte… Ils se réorientent après un choix d’études qui ne leur correspondait pas et changent de métier pour trouver ce qui les fait vraiment vibrer. La reconversion professionnelle, ils ont osé !
La reconversion professionnelle n’est plus taboue
Hier cas rare, aujourd’hui nouveau départ, la reconversion professionnelle n’est plus considérée comme un pari si risqué. En France, près d’1 actif sur 2 a envisagé, initié ou réalisé une reconversion professionnelle (49 %) d’après l’édition 2021 du baromètre « Les actifs français et la reconversion professionnelle » de VISIPLUS academy et LHH, avec l’institut BVA. Dans le détail : 17 % ont déjà réalisé une reconversion, 6 % sont en cours, 12 % ont commencé à se renseigner et 14 % l’ont juste envisagé. Ces chiffres sont stables par rapport à juin 2020, au sortir du premier confinement national.
Les jeunes actifs veulent déjà changer de métier !
Le processus de reconversion apparaît comme plus répandu sur la tranche d’âge des 25-34 ans. 62 % ont au moins envisagé une reconversion alors qu’ils viennent tout juste de commencer leur vie professionnelle. En particulier les jeunes actifs travaillant dans les secteurs très impactés par la crise comme le commerce, l’hôtellerie-restauration et les transports. Mais les profils restent tout de même assez variés, du diplômé de business school et d’école d’ingénieurs à celui de BTS et d’université. La plupart d’entre eux évoquent une mauvaise orientation, un décalage entre la théorie et la pratique et une insertion professionnelle plus difficile que prévue.
Témoignage : Kévin Moison, 25 ans, étudiant en Ms Communication digitale et e-influence au Digital College
« Il m’aura fallu quatre ans de psychologie pour me rendre compte que ce n’était pas fait pour moi ! Après mon bac, j’ai choisi cette filière universitaire par dépit, parce que je ne savais pas où m’orienter, si ce n’est que je voulais comprendre l’humain. Tout se passait bien. Mais j’ai décidé de tout arrêter après ma première année de Master pour prendre le temps de souffler et comprendre ce que je voulais vraiment faire. J’ai profité de cette année de césure pour m’investir dans la vie associative locale. Je remplissais des missions très différentes et c’est ainsi que je me suis ouvert un champ de possibilités, qui m’a mené à entrer dans une L3 en sciences sociales à l’Université de Paris. Puis, c’est le stage de fin de Licence qui m’a vraiment ouvert les yeux. Grâce à la pratique, j’ai pu appliquer tout ce que j’avais appris et prendre conscience de ce qui me plaisait ou non. L’évidence m’a frappé : je voulais faire de la communication digitale. Et de l’e-influence que j’ai découvert lors de mon Master au Digital College. J’ai enfin trouvé ce qui me plait dans cette école, où je me sens à ma place. La preuve : j’obtiens de meilleures notes en cours ! »
Son conseil : « Ne choisissez pas la facilité. Osez regarder ailleurs, testez, prenez du recul, tentez différentes expériences professionnelles et associatives. Au-delà des études, ce sont les rencontres et les activités extrascolaires qui peuvent nous aider à trouver notre voie. »
Pour être la bonne personne à la bonne place
En cause de cette hausse des reconversions professionnelles, une réévaluation des priorités en termes de carrières et de futures conditions de travail suite au premier confinement. Cette période a effectivement agi comme un révélateur de nos états intérieurs : quête de sens, épanouissement, besoin de se sentir utile et à sa place, équilibre vie pro / vie perso… Contrairement aux idées reçues, obtenir une meilleure rémunération n’est finalement pas leur motivation principale. Leur moteur ? Ils sont 67 % à vouloir sortir de l’ennui qu’ils éprouvent dans leur poste actuel. Ils souhaitent quitter leur emploi avec la volonté d’exercer une activité plus proche de ce qu’ils aiment, de leurs valeurs, de leurs passions.
Reconversion professionnelle or not ?
La reconversion professionnelle n’est cependant pas un phénomène nouveau : jusqu’à 79 % de Français rêvaient déjà en 2009 de changer de vie. Mais combien sont passés à l’action depuis ? Et combien sont prêts à le faire aujourd’hui ? Car ils ne sont finalement qu’1/4 à se jeter à l’eau. Passer à l’action n’est pas toujours aisé et certains freins demeurent tenaces. Comme la peur d’un manque de stabilité financière, accentuée par la conjoncture économique actuelle. Puis, le manque de maturité du projet ou la crainte de l’échec. Comment procéder ? Par où commencer ? Est-ce la meilleure voie à suivre ?… Autant de questions qui constituent une source d’appréhension. Pourtant, cette plongée dans l’inconnu peut aussi être perçue comme un simple défi à relever et même une belle source de motivation.
Pause lecture : « De l’art d’envoyer valser sa carrière » d’Alexia Colson-Duparchy (Editions Hachette Pratique)
Découvrez ce recueil de récits de reconversion tout en anecdotes, inspirations et conseils, par celles et ceux qui ont osé franchir le pas de la reconversion professionnelle. Acupunctrice, vigneron, maître d’école, prof de yoga, céramiste, astrologue, agricultrice, ébéniste, illustrateur… 35 portraits de reconvertis toujours passionnés qui ont envoyé valser leur carrière ! Comme l’auteure, Alexia Colson-Duparchy, ancienne avocate d’affaires. Elle motive aujourd’hui les ex-carriéristes désabusés à redécouvrir leurs envies et passions et accompagne entrepreneurs et entreprises qui souhaitent grandir sans sacrifier leur essence profonde.
La reprise d’études : une option pour se reconvertir
Ceux qui franchissent le cap de la reconversion professionnelle reprennent généralement leurs études pour s’ouvrir de nouvelles opportunités professionnelles et faire un métier ayant, à leurs yeux, plus de sens. En un an, plus de 300 000 actifs ont ainsi effectué des recherches pour une formation initiale sur Diplomeo, plateforme dédiée à l’orientation. Résultats : les formations qui favorisent le contact et le relationnel sont les plus recherchées, avec les fonctions support essentielles aux entreprises. A noter également que 24 % des actifs en reconversion privilégient l’alternance pour la reprise de leurs études. Ce système leur permet ainsi de ne pas quitter totalement le monde professionnel, de faciliter leur intégration dans la structure et de favoriser une embauche à la fin de leur contrat.
Top 15 des formations les plus recherchées par les actifs en reconversion professionnelle
BTS Immobilier / Master Management / BTS Informatique / BTS Diététique / BTS Social / Formation Ressources humaines / Formation Aide-soignante / Licence de droit / Formation professionnelle psychologique / Ecole de commerce / Licence de psychologie / BTS Commerce / Formation auxiliaire puériculture