L’employabilité des nouveaux diplômés des grandes écoles est de retour à son plus haut niveau. C’est ce qu’observe la trentième Enquête Insertion de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), publiée le 15 juin 2022. On fait le point sur les chiffres marquants de l’emploi des jeunes diplômés en 2022.
La sortie de crise est réelle pour l’emploi des jeunes diplômés des grandes écoles. Dans un contexte de relance économique favorable à l’emploi des cadres mais aussi d’inflation, leur employabilité a retrouvé, voire même dépassé son niveau d’avant-crise, poursuivant ainsi la tendance haussière entamée avant la pandémie.
Avec un taux net d’emploi à moins de six mois de 89.8 %, on observe en effet une augmentation de 10.7 points par rapport à 2021, où les chiffres étaient en net recul, Covid oblige. La part de CDI est aussi révélatrice de la résilience de l’emploi des jeunes diplômés en 2022. Celle-ci s’élevant à 81.8 % en moyenne (vs 77.1 % en 2021) et même 85 % pour les diplômés d’écoles de management. « Dans ce contexte très favorable aux jeunes diplômés, les indicateurs d’insertion sont très bons et le décrochement de l’an dernier est déjà complètement gommé. Si ce rebond est commun à tous les types d’écoles membres de la CGE, il est d’autant plus significatif pour les diplômés des écoles d’ingénieurs où il affiche + 11.7%e note Nicolas Glady, président de la commission Aval de la CGE et directeur de Télécom Paris.
« Les très bons chiffres de l’enquête insertion 2022 de la CGE démontrent la force des diplômes de nos écoles, tant en termes d’accès à l’emploi que de qualité d’emploi et de niveau de salaires » Nicolas Glady
L’emploi des jeunes diplômés 2022 est marqué par des recrutements express
Autre point saillant de l’enquête : la durée de recherche du premier emploi. 63.6 % des nouveaux diplômés des grandes écoles ont signé un contrat avant même la fin de leurs études, 83.6 % sont en emploi moins de deux mois après leur sortie de l’école et 94.7 % des jeunes diplômés en activité professionnelle ont trouvé leur premier emploi en moins de quatre mois.
Parallèlement, l’enquête confirme la puissance de feu de l’apprentissage en matière d’employabilité. Pour preuve :
Mais où sont les jeunes dip’ ?
Des emplois qu’ils exercent en France bien sûr (avec une forte domination de l’Ile-de-France), mais aussi à l’étranger pour 12 % d’entre eux. Une part qui recule pour tous les types d’écoles mais qui reste toutefois plus forte chez les managers que chez les ingénieurs (15.8 % vs 8.7 %). Côté localisation, les classiques sont toujours au rendez-vous ! La Suisse, le UK (détrôné de la première place depuis le Brexit), le Luxembourg, l’Allemagne et la Chine restent en effet leurs destinations de prédilection. Côté structure, là aussi peu de changements. 59 % des diplômés des grandes écoles démarrent leur carrière dans un grand groupe ou une ETI, quand 41 % leur préfèrent une TPE ou une PME de moins de 250 salariés. Et ce dans des secteurs qui leur ouvrent un maximum de portes : sociétés de conseil / TIC – services / construction – BTP pour les ingénieurs, sociétés de conseil / TIC – services / Banque – Assurance pour les managers.
Emploi des jeunes diplômés en 2022 : les salaires sont stables !
Un très bon taux d’emploi qui se conjugue avec une certaine stabilité des salaires. En France, le salaire moyen hors primes d’un jeune diplômé s’élève en effet à 36 551 € (vs 35 461 € en 2021). « Nous avons rattrapé la tendance de croissance des salaires que nous observions depuis une dizaine d’années. Nos écoles ont très vite effacé le creux de l’année dernière, et même plus vite que lors des précédentes crises » précise Nicolas Glady. Seule ombre au tableau : à compétences et diplômes égaux, un delta de 5 % subsiste entre le salaire des hommes et celui des femmes. « L’écart se réduit mais cela reste un vrai problème de société. Pour pallier ce phénomène, nous menons deux types d’actions. D’abord, un accompagnement des jeunes femmes quand elles sont chez nous pour démystifier cette question et pour encourager leurs capacités de négocier leurs salaires. Et bien sûr, des messages forts envoyés aux entreprises » détaille Alice Guilhon, présidente de la CDEFM et directrice générale de SKEMA BS.
Prêts à relever le défi de la RSE
Convaincu que « la question de la formation à la transition écologique et plus largement à la RSE, est la question la plus importante du 21e siècle car nos écoles ont vocation à former celles et ceux qui dirigeront l’économie, la science et la technologie de demain », Nicolas Glady a souhaité introduire un item consacré à ce sujet dans cette enquête consacrée à l’emploi des jeunes diplômés en 2022. « Je dois dire que les résultats nous ont un peu surpris. Certes toutes nos écoles font des efforts en la matière, mais la marche est haute et il reste beaucoup à faire. Et pourtant, 63.3 % des diplômés recrutés sur des postes liés à l’environnement déclarent avoir acquis les compétences en matière de transformations environnementales utiles pour occuper leur emploi » conclut-il.
Les meilleurs spots pour trouver son premier job
L’enquête insertion de la CGE pointe enfin l’importance du terrain et du réseau dans la recherche d’emploi des jeunes diplômés en 2022. 27.2 % trouvent en effet leur premier job grâce à leur stage de fin d’études, 13.7 % via les réseaux sociaux professionnels et 10.7 % grâce à leur apprentissage. Viennent ensuite les sites spécialisés dans l’emploi (9.4 %), les relations personnelles (7.2 %) et les sites internet d’entreprises (6.6 %). Mais quelle que soit la voie d’accès choisie, 84.4 % des jeunes diplômés des grandes écoles se disent satisfaits ou très satisfaits de leur emploi.