Certes les consommateurs sont au départ d’initiatives de produits avec un emballage austère et recyclable, prônant un retour à l’essentiel et au classique. C’est ce qui pousse aujourd’hui les magasins à, répondre par la disparition d’emballages plastiques, les remplacer par des produits recyclables et faire payer aux clients les emballages utilisées en caisse. Ces actions entrent dans le cadre de la lutte contre la prolifération des plastiques. Cependant, le distributeur, dont la mauvaise image est liée aux relations conflictuelles avec les fournisseurs et aux conditions de travail en magasin, est allé bien au-delà de ces directives en multipliant des initiatives. Globalement, le client ne s’est pas rendu vraiment compte de ces changements les considérant comme normaux. Et si l’on reconnaissait que les distributeurs font plus que suivre les tendances en matière d’emballage ?
L’enjeu des distributeurs face à l’emballage plastique
Si les études au plan national révèlent un scepticisme voire une inquiétude quant à la capacité de réponse des distributeurs, des consommateurs se montrent de plus en plus critiques sur les actions qui ne respectent pas l’environnement et sur les gaspillages et la prolifération des emballages, les observations d’étudiants alternants et de professionnels et de la presse sur certains magasins semblent plus que rassurantes. La vérité se situerait entre ces deux positions opposées. Par exemple, nous citons une étude LSA sur ASDA en Angleterre, avec une transposition possible dans la distribution française.
Ce qu’on dit de l’emballage dans la littérature
Les consommateurs reviennent à l’essentiel. Ils veulent voir un produit avec un emballage austère et recyclable. Les emballages connectés connaissent un regain d’intérêt en raison de l’augmentation du nombre de consommateurs possédant un smartphone.
Une accélération des actions du distributeur
Dans le cadre de sa lutte contre la prolifération des plastiques. Les emballages utilisées en caisse sont devenus payants et sont remplacés par des produits recyclables. Les sachets fruits et des légumes également sont devenus compostables. La vaisselle à jeter en plastique a disparu. Les barquettes en polystyrène sont également changé : remplacement des barquettes en polystyrène des produits vendus en libre-service, au rayon boucherie et poissonnerie par des barquettes fabriquées à partir de fibre végétale. La barquette de viande est en polystyrène blanc. Cependant, il y a beaucoup de confusion à propos du matériau particulier avec lequel sont faits ces plateaux, même parmi les producteurs eux-mêmes. Les barquettes blanches (ou d’autres couleurs) des supermarchés ont un aspect beaucoup plus uniforme. Des supermarchés ont remplacé des emballages par des plateaux en styromousse (ou d’autres matières plastiques) et d’autres produits de carton ondulé comme pour les fruits par des emballages qui peuvent être recyclés.
Globalement, le client ne s’est pas rendu vraiment compte de ces changements les considérant comme normaux. Doucement mais sûrement sans que les clients s’en rendent compte les emballages plastiques disparaissent dans les magasins.
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Conjuguer mesures gouvernementales et choix stratégiques des distributeurs
Le vrac en magasin incarne la disparition des emballages. Il est encore un peu tôt pour mesurer à quelle vitesse et avec quel niveau d’ampleur le vrac pourrait être amplifié. Cependant, des consignes de tri strictes existent. Les distributeurs ont mis en place des consignes très précises pour gérer les emballages et, au sens plus large, les déchets, avec pour ambition de valoriser l’intégralité des déchets en magasin. L’enjeu économique pour les points de vente est fort : la fidélisation d’une partie de la clientèle de plus en plus exigeante. Au cœur des projets d’entreprise de plusieurs distributeurs, signataires du Pacte Pastiques Européen en 2020, se trouve une volonté d’agir pour un modèle plus vertueux d’économie circulaire du plastique, promouvant la réduction, la réutilisation et le recyclage des plastiques. Deux engagements émergent : la réduction des sources de pollution plastique et la sensibilisation des fournisseurs et des collaborateurs. Le quotidien des employés de magasin est rythmé par la réalisation de tâches concrètes en cohérence avec ces choix stratégiques.
En conclusion : les distributeurs ont, du fait de l’adéquation réussie contrainte supra nationale et stratégie, réussi à adapter, accélérer le mouvement de réduction des emballages en magasin. Les distributeurs posent des actes qui méritent notre attention, en dépit d’une mauvaise image de la grande distribution qui perdure.
L’auteur est Léopold Lessassy, Maître de conférences à Grenoble IAE, Université Grenoble Alpes