Trois invités VIP pour parler écologie et développement durable devant les 500 nouveaux étudiants du PGE d'Audencia réunis dans l'auditorium du Palais des Congrès de Nantes pour la rentrée 2020 / 2021 - Crédit P. Cauneau / Audencia

[RENTREE 2020] Audencia met sa rentrée sous le signe de la RSE – Episode 2

L’aventurier et réalisateur Nicolas Vanier, le journaliste Hugo Clément et la DG de WWF France Véronique Andrieux : trois invités VIP pour inspirer les 500 nouveaux étudiants du PGE d’Audencia lors de sa conférence inaugurale donnée le 14 septembre 2020 au Palais des Congrès à l’occasion de la rentrée 2020 / 2021. Retour sur les temps forts de leurs interventions.

 

Après le discours de Christophe Germain, DG d’Audencia, leur rappelant la triple responsabilité qui est désormais la leur, les 500 étudiants qui viennent de rejoindre le PGE de la business school nantaise ont pu profiter de débats aussi riches qu’animés autour de trois personnalités engagées pour l’environnement et la sauvegarde de la planète.

Arrêtons de conjuguer le verbe avoir !

Premier à monter sur scène, l’aventurier Nicolas Vanier. L’occasion pour le réalisateur de Belle et Sébastien et, plus récemment, de Donne-moi des ailes avec Jean-Paul Rouve, de diffuser un message engageant et enthousiaste aux managers de demain qui germent déjà dans la salle. « Dans cette période très anxiogène où on dit aux jeunes que tout est foutu, que demain il y aura dans les océans plus de poids de plastique que de poissons, je veux aussi dire que cette période charnière est passionnante. C’est une chance de vivre cette époque très singulière même s’il y a beaucoup à critiquer. » Une époque singulière où le changement de paradigme s’avère indispensable. « Depuis 50 ans, j’ai la sensation qu’on conjugue le verbe avoir sous toutes ses formes. Il est désormais temps de conjuguer le verbe être. Aujourd’hui, tout s’accélère et on voit que ce n’est plus possible : il ne faut pas changer des petites pièces de la voiture mais changer de voiture ! ».

« Il devrait être écrit dans une constitution mondiale qu’il faut rendre la Terre dans le même état qu’on l’a trouvée » – Nicolas Vanier, aventurier et réalisateur

A problème mondial, réponse mondiale

L’aventurier déplore d’ailleurs que de nombreuses expéditions réalisées il y a encore quelques années seraient aujourd’hui impossibles à reproduire en raison du réchauffement climatique. Un signal d’alarme qui doit pousser les jeunes à réagir. « Des jeunes se lèvent pour dire ça suffit et ils devraient se lever encore plus nombreux et encore plus forts. On parle des Droits de l’Homme mais il devrait aussi exister un Droit de la Planète. C’est un crime contre l’Humanité de continuer sur le même rythme alors que nous savons que ça va rendre la vie impossible aux générations futures. » Mais si une révolution de la jeunesse s’enclenche, portée notamment par Greta Thunberg, a-t-on vraiment les moyens de faire mieux ? « On observe un vrai mouvement de fond du grand public, une réelle évolution des consommateurs. Mais c’est un problème mondial qui demande une réponse mondiale. Il est nécessaire que nos dirigeants s’accordent sur ces sujets, mais lorsqu’on voit certains imbéciles comme Trump ou d’autres qui reculent, c’est inquiétant. Nous habitons un petit village et il va falloir faire preuve de plus de solidarité et de partage pour imaginer un monde vivable pour tous », conclut-il.  

Choisir son emploi : le premier des engagements

Un engagement que partage le journaliste Hugo Clément. Fervent défenseur de l’écologie et du bien-être animal à travers les émissions et reportages qu’il produit, il incite les étudiants et futurs managers à, eux aussi, s’engager par leur travail. « En matière d’engagement, on parle beaucoup des petits gestes des consommateurs ou des choix politiques, mais moins de l’emploi que l’on va occuper. Et pourtant, choisir son métier est sans doute le choix le plus important de sa vie en matière d’engagement pour la biodiversité. » Alors son message est simple : faites le bon choix ! « Ma génération, et encore plus les générations qui nous suivent, sont de moins en moins attachées à la sécurité de l’emploi et à un gros salaire et de plus en plus focus sur le sens. La balance entre finance et éthique est en train de se renverser. » Mais se muer en militant de la biodiversité dans son premier job, risqué ou pas ? « N’ayez pas peur de le faire, car c’est justement ce que recherchent les entreprises : des gens qui les bousculent de l’intérieur pour assurer l’avenir du business. D’ailleurs, beaucoup de boites ont conscience aujourd’hui que leur activité s’arrêtera d’elle même si elles ne prennent pas en main les questions de biodiversité. »

A l’image de certains dirigeants de grandes entreprises qui n’hésitent pas à afficher leur engagement. Comme Jacques-Antoine Granjon (Veepee), Xavier Niel (Iliad) ou Marc Simoncini (Meetic) qui ont récemment affirmé publiquement leur soutien au Référendum pour les Animaux.

Crédit P. Cauneau / Audencia

« Il ne faut pas opposer business et écologie. Au contraire, aujourd’hui, les grandes entreprises ont besoin de managers qui bousculent les manières de travailler de l’intérieur. »

La planète brûle… mais les entreprises peuvent faire quelque chose

WWF France en est aussi convaincue : la sauvegarde de la planète est l’affaire de tous. L’association fait d’ailleurs partie des associations qui ont travaillé sur un plan de relance écologique, en réponse au plan de relance économique annoncé par le Gouvernement. « Nous nous sommes attachés à parler de conditionnalité positive au plan de relance. 100 milliards € d’investissements sont prévus, dont 30 fléchés vers des secteurs alignés sur l’Accord de Paris : c’est phénoménal ! Mais des contreparties doivent être apportées en échange de ces fonds exceptionnels. Les plans d’action volontaires sont importants mais pas suffisants. Il faut aussi des actions contraignantes pour passer des caps plus vite, car on ne peut plus se permettre d’attendre. Depuis 1985, l’équivalent d’une forêt grande comme la France a disparu en Amazonie. Partie en fumée, entre autres, pour produire du soja qui alimente le bétail en Europe, en Chine et ailleurs » insiste Véronique Andrieux, DG de WWF France

Et face à l’urgence, la RSE ne doit pas seulement impacter, mais bel et bien imprégner le business model de l’entreprise. « Nous accompagnons les entreprises via une approche transformationnelle : il ne s’agit pas  de faire un petit pas mais bien d’enclencher une transformation profonde de son modèle de production, amont et aval » insiste-t-elle.

Des messages qui font du bien !

« Vous êtes au début d’une nouvelle étape, vous allez terminer de vous construire en tant qu’individu et citoyen. Alors développez votre appétit de connaissances et faites de la science votre boussole. Sortez du dogme et des idées reçues en revenant aux fondamentaux de la science, tant en terme de climat que de biodiversité. Et n’oubliez pas de développer une forme d’empathie face aux questions sociales. Car la crise que nous vivons aujourd’hui est avant tout une crise des inégalités » – Véronique Andrieux, DG de WWF France

« Faites-vous confiance, n’écoutez pas les gens qui brident vos envies. Essayer de faire ce que vous pensez juste, alliez vos convictions et votre avenir professionnel. Et n’oubliez pas de faire la fête, car c’est aussi ça les écoles de commerce. » – Hugo Clément, journaliste

 « Vous allez être acteurs du changement : je vous envie ! Ne pensez pas que vos rêves sont impossibles car vous pouvez relever ces défis que vous lancent la biodiversité… et on vous remercie à l’avance pour ça ! » – Nicolas Vanier, aventurier et réalisateur